La liberté d'expression et de la presse encore mise à mal
Publié : 30 nov. 2008
Pour info, une fois de plus, un abus de droit portant atteinte à la liberté d'expression et de la presse!
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Indignation au lendemain de l'interpellation du journaliste Vittorio de Filippis
| 29.11.2008 | 22:24
Les réactions d'indignation se multipliaient samedi, au lendemain de l'interpellation d'un journaliste de "Libération", Vittorio de Filippis, pour dénoncer les méthodes employées à son encontre, à la suite d'une plainte pour diffamation.
Vittorio de Filippis, journaliste économique et ancien directeur de la publication de "Libération", de mai à décembre 2006, a été interpellé vendredi à son domicile, à la suite d'une plainte de Xavier Neel, le patron de la société Free. Cette plainte vise le commentaire d'un internaute sur un article daté du 27 octobre 2006, intitulé "Deux ans de sursis pour le patron de Free", précise "Libération" samedi.
Après son interpellation, Vittorio de Filippis a été transféré au tribunal de grande instance de Paris, soumis à une fouille au corps, à deux reprises, avant d'être mis en examen et remis en liberté.
"Il ne faudrait pas que dans une atmosphère de fermeté policière croissante, cette interpellation stupide et volontairement humiliante puisse servir de précédent pour que se déploie, peu à peu, un arbitraire judiciaire dont on a vu ailleurs les conséquences et qui finit par menacer tous les citoyens", s'emporte Laurent Joffrin, directeur de la publication de "Libération".
Reporters sans Frontières souligne son "indignation", face au "caractère intolérable des méthodes employées contre Vittorio de Filippis et leur nature humiliante". "Traiter un journaliste comme un criminel, et recourir à des procédés tels que la fouille au corps, est non seulement choquant, mais aussi indigne de la justice française", écrit l'association dans un communiqué.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) "dénonce fermement la démesure avec laquelle sont désormais instruits certains délits de presse, et y voit une manoeuvre de plus visant à intimider un secteur professionnel".
L'Union syndicale des journalistes (USJ) CFDT se dit "scandalisée" et "s'inquiète des méthodes totalement disproportionnées utilisées".
L'UMP estime que le traitement subi par M. de Filippis, "dans le cadre d'une affaire de délit de presse non passible de prison, paraît surréaliste". "La méthode utilisée dans une simple affaire de diffamation semble tellement disproportionnée qu'elle nous paraît devoir donner lieu à une enquête", écrit Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, dans un communiqué.
De son côté, Martine Aubry, Première secrétaire du parti socialiste, dénonce des "méthodes judiciaires inadmissibles" et "demande au président de la République que toute la lumière soit faite dans les plus brefs délais sur cette affaire, qui constitue manifestement une grave atteinte à la liberté de la presse et aux libertés individuelles".
"J'ai été arrêté comme si j'étais le dernier des malfrats, à 6h40 du matin, devant des enfants mineurs", témoignait M. de Filippis samedi sur France Info. "J'ai été embarqué manu militari au commissariat du Raincy (Seine-Saint-Denis, NDLR), et de là j'ai été déferré menottes dans le dos jusqu'au tribunal de grande instance de Paris pour être présenté devant la juge", a-t-il expliqué.
"En affaire de presse, c'est du jamais vu, il n'y a pas de précédent en France, d'après ce que nous disent nos avocats", a-t-il ajouté, se disant "choqué en tant que citoyen et en tant que journaliste".
nouvelobs.com
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Indignation au lendemain de l'interpellation du journaliste Vittorio de Filippis
| 29.11.2008 | 22:24
Les réactions d'indignation se multipliaient samedi, au lendemain de l'interpellation d'un journaliste de "Libération", Vittorio de Filippis, pour dénoncer les méthodes employées à son encontre, à la suite d'une plainte pour diffamation.
Vittorio de Filippis, journaliste économique et ancien directeur de la publication de "Libération", de mai à décembre 2006, a été interpellé vendredi à son domicile, à la suite d'une plainte de Xavier Neel, le patron de la société Free. Cette plainte vise le commentaire d'un internaute sur un article daté du 27 octobre 2006, intitulé "Deux ans de sursis pour le patron de Free", précise "Libération" samedi.
Après son interpellation, Vittorio de Filippis a été transféré au tribunal de grande instance de Paris, soumis à une fouille au corps, à deux reprises, avant d'être mis en examen et remis en liberté.
"Il ne faudrait pas que dans une atmosphère de fermeté policière croissante, cette interpellation stupide et volontairement humiliante puisse servir de précédent pour que se déploie, peu à peu, un arbitraire judiciaire dont on a vu ailleurs les conséquences et qui finit par menacer tous les citoyens", s'emporte Laurent Joffrin, directeur de la publication de "Libération".
Reporters sans Frontières souligne son "indignation", face au "caractère intolérable des méthodes employées contre Vittorio de Filippis et leur nature humiliante". "Traiter un journaliste comme un criminel, et recourir à des procédés tels que la fouille au corps, est non seulement choquant, mais aussi indigne de la justice française", écrit l'association dans un communiqué.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) "dénonce fermement la démesure avec laquelle sont désormais instruits certains délits de presse, et y voit une manoeuvre de plus visant à intimider un secteur professionnel".
L'Union syndicale des journalistes (USJ) CFDT se dit "scandalisée" et "s'inquiète des méthodes totalement disproportionnées utilisées".
L'UMP estime que le traitement subi par M. de Filippis, "dans le cadre d'une affaire de délit de presse non passible de prison, paraît surréaliste". "La méthode utilisée dans une simple affaire de diffamation semble tellement disproportionnée qu'elle nous paraît devoir donner lieu à une enquête", écrit Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, dans un communiqué.
De son côté, Martine Aubry, Première secrétaire du parti socialiste, dénonce des "méthodes judiciaires inadmissibles" et "demande au président de la République que toute la lumière soit faite dans les plus brefs délais sur cette affaire, qui constitue manifestement une grave atteinte à la liberté de la presse et aux libertés individuelles".
"J'ai été arrêté comme si j'étais le dernier des malfrats, à 6h40 du matin, devant des enfants mineurs", témoignait M. de Filippis samedi sur France Info. "J'ai été embarqué manu militari au commissariat du Raincy (Seine-Saint-Denis, NDLR), et de là j'ai été déferré menottes dans le dos jusqu'au tribunal de grande instance de Paris pour être présenté devant la juge", a-t-il expliqué.
"En affaire de presse, c'est du jamais vu, il n'y a pas de précédent en France, d'après ce que nous disent nos avocats", a-t-il ajouté, se disant "choqué en tant que citoyen et en tant que journaliste".
nouvelobs.com