pardon pour ce détour perso
tu es tout pardonné, ce n'est pas moi qui passe mon temps à faire ce genre de détours à longueur de post qui vais t'en blâmer. Manquerait plus que ça !
Je comprends que des liens trop affectifs avec des personnes que l'on ne connaît pas puisse faire flipper
A l'époque ça me faisait flipper, aujourd'hui c'est plutôt ce qui me parait essentiel et que je recherche. Quand j'ai recherché et relu ces documents pour répondre à serenity, je me suis dit "mais c'est pas mal du tout leur approche, ils ont compris où était l'essentiel !", j'avoue avoir même pensé à les recontacter mais vu comme je suis partie en courant la dernière fois... ben j'ai pas dû laisser une très bonne image !
Je crois que ma peur profonde a toujours été c'est de m'investir trop et d'être trop proche des gens en difficulté, d'en partager avec eux tout le poids et de pas être assez forte pour ça. Encore plus aujourd'hui puisque je suis moi-même en plein dedans
Pourtant je suis persuadée qu'il faut le faire car c'est ce qui manque aujourd'hui à tout le monde, et encore plus aux personnes en marge de ce système (inactives, malades, chômeurs, précaires..) : les gens manquent de lien social, d'amitié, de soutien désintéressé, de regard positifs posés sur eux...
Pour avoir essayé d'apporter tout ça quand je faisais mon métier de chargé d'insertion, je peux témoigner qu'on obtient des miracles, simplement en se comportant de façon humaine, bienveillante et confiante avec quelqu'un qui passe une période difficile dans sa vie.
Le faire de manière professionnelle me permettait de mettre une coupure entre ma journée de travail, où je m'investissais "corps et âme", et ma vie personnelle. En réalité, la coupure n'était pas si nette et je gardais certaines personnes avec moi, dans ma tête, le soir venu mais je parvenais ainsi à me reposer et à garder de la force pour le lendemain et la semaine suivante.
Alors quand j'ai vu que chez SNC cette frontière n'existait plus, me connaissant comme je me connais, j'ai eu peur d'être absorbée toute entière.

et j'ai préféré déguerpir...
Aujourd'hui encore, c'est ce qui me freine.
(
Et un méga détour perso, un... !! 
)
Quand je compare ma vie d'aujourd'hui avec celle d'il y a 20 ans, il y a un gouffre
Il y a 20 ans, tu étais à fond dans le système sans te poser de question.Tu bossais comme les autres toute la semaine, puis pour évacuer le mal de vivre et la frustration qui en résultait, tu claquais ton fric dans des activités destinées à te vider la tête.
Et puis comme tu dis, y'a une question d'âge, de maturité...comme toi, j'ai connu les fêtes où tout le monde picole et fait le concours de celui qui délirera le plus..mais où personne ne se parle ni ne se connait vraiment. Déjà à l'époque je me demandais ce que je foutais là, alors aujourd'hui ça me manque pas du tout.
Peut-être que tu privilégies la qualité plutôt que la quantité ? Moins d'amis, de fêtes, de sorties..mais de vrais amis, avec qui il existe un vécu similaire, une complicité, de l'intimité.
Moins de sorties mais de belles sorties, plus de consumérisme à tout crin, vain et réparateur, mais des échanges d'humain à humain, un partage d'émotions autour d'un beau paysage, d'un feu de bois...des activités moins speed et articificielles, plus posées et plus profondes, qui te correspondent et te rapprochent de toi-même, de ton être profond.
Voici ma suggestion : Tu es peut-être devenu plus toi-même, tout en sagesse, tout simplement !
... Et c'est une belle évolution.
