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handicap et secteurs d'activité en milieu protégé
Publié : 23 sept. 2008
par tranquille2
Après discussion avec Sophie, notre superuser, je partage avec vous mon anecdote :
Par un concours de ciconstance malheureux, suite à un déséquilibre psychique passer mais grave, je me suis inscrite auprès de la MDPH pour obtenir l'AAH, le statut de travailleur handicapé et une reconversion professionnelle. Je devrai recevoir une réponse bientôt (six mois minimum de traitement dans le 94).
J'ai écrit à une dizaine d'ESAT (c'était dans uen période de gros doutes sur mes capacités restantes), en privilégiant la proximité et le secteur d'activité. J'ai eu deux réponses : un appel téléphonique et un courrier pour un entretien.
Lors de l'entretien j'ai précisé (comme dans mon courrier) que je voulais l'activité "bureautique" ; il m'a été répondu que la liste d'attente était longue mais qu'il y aurait de la place en "restauration" et en "blanchisserie". Comme vous pouvez le deviner vous-même ces deux dernières activités ne me plaisent absolument pas. Je préfère attendre qu'une place se libère dans un secteur d'activité qui me plaisent sachant que je veux me lever chaque matin pour quelque chose que j'aurai choisi.
En tout cas, pour ma leçon professionnelle à venir, il ne faut pas :
- parler aux gens comme à des enfants (un trouble n'est pas une déficience, et un trouble passagé, stabilisé n'est pas une crise) ;
- respecter le projet de la personne, en particulier le secteur d'activité choisi, sinon il ne faut pas s'étonner que le projet échoue ;
- et bien sûr, comme pour toute candidature, que le recruteur réponde...
Le secteur spécialisé rejoint, parfois, dans ses travers, le secteur classique. La crise prolonge ses ramifications dans tous les secteurs d'activité.
Maintenant, j'ai cependant retrouvé mes capacités et ma confiance, grâce à un cdd classique dans le secteur social. Et je vois mon projet d'ESAT comme une voie d'ultime recours si je ne trouve vraiment rien d'autre comme voie professionnelle. Sinon, je pense aussi à du bénévolat mais pas pour actuchômage (bien que l'équipe soit formidable) car je n'en ai pas les compétences.
Publié : 23 sept. 2008
par maguy
Bonjour Tranquille
Contente que tu ailles mieux, une dépression passagère (ou quel que soit le nom qu'on lui donne) n'est en rien une déficience, un passage à vide, des idées morbides, il faut finalement "peu" de choses : le chômage, le divorce, une maladie, la perte d'un proche, ou au contraire l'indifférence ou le regard qui juge tel le Commandeur à sa propre aune, du genre : faut te bouger, etc. les phrases qui tuent.
Quand on y pense, notre équilibre est très fragile, c'est un vrai miracle qu'on ne soit pas tous tombés dans la trappe.
qu'il y aurait de la place en "restauration" et en "blanchisserie
Il est bien connu que la restauration et la blanchisserie (bonjour l'atmosphère sauna et les odeurs de trucs chimiques) sont des secteurs de tout repos, qu'on n'y connait aucun stress, que les employés sont valorisés, blabla
J'espère sincèrement que tu auras une réponse bientôt pour les AAH, mais je crois que pour la pension, il faut au moins 80% d'invalidité.
J'espère aussi que tu trouveras ta voie, bonne chance et donne de tes nouvelles

Publié : 23 sept. 2008
par tranquille2
Merci Maguy,
En fait psychiquement et moralement donc, ça va beaucoup mieux. Mais j'ai eu bien peur de rester dans cet état ! Ce rdv à l'ESAT, je voulais y aller pour voir, si c'était vraiment une mauvaise idée que d'y prétendre (dans mon cas, car parfois c'est la solution).
Là je suis sur d'autres projets, qui sont une suite logique des cdd que j'ai effectué (une vae).
Cette situation de "handicap" est nouvelle pour moi car avant j'étais de l'autre côté (j'ai fait un remplacement de moniteur d'atelier).
C'est impressionnant le catalogage (même par les professionnel du secteur protégé) quand les personnes ne nous connaissent pas ; cependant tous mes amis eux sont toujours pareils avec moi (des vrais amis et connaissances ouvertes d'esprit, dont ceux d'actuchômage).
Publié : 23 sept. 2008
par maguy
Ne me remercie pas, vraiment je le pense sincèrement.
il ne faut pas :
- parler aux gens comme à des enfants (un trouble n'est pas une déficience, et un trouble passagé, stabilisé n'est pas une crise) ;
Je ne parle pas aux enfants comme à des déficients, j'adapte. Et je ne supporte pas qu'on parle aux gens fragilisés comme à des débiles.
Je suis fortement en colère lorsque j'entends dans les hôpitaux qu'on s'adresse à des gens âgés avec "
il va bien" "
on se sent bien" cette façon de dépersonnaliser et de les traiter comme des choses.
Si tu avais une jambe cassée, tu serais un certain temps en dehors du monde des "valides", sans que qui que ce soit trouve à redire.
Dès qu'on touche le domaine du "mental" tous les fantasmes et les trucs pré-et mal digérés se mettent en route. Ca peut me fiche en rogne !
Tu as retrouvé ta cohérence, tu analyses il me semble très bien ce qui t'est arrivé, tu devrais donc être mieux à même que beaucoup à aider ceux qui souffrent.
Cela suffit, ceux qui apprennent dans les livres et les colloques sans avoir senti dans leur chair ou leur esprit la souffrance de se voir sombrer.(je leur conseille Le Horla de Maupassant)
C'est bien que tu ais conservé des amis qui te soutiennent, c'est rare et c'est ...bien !
Publié : 25 sept. 2008
par romain23
C'est impressionnant le catalogage (même par les professionnel du secteur protégé) quand les personnes ne nous connaissent pas ;(tranquille 2)
Bonjour,
Je te conseille la lecture du livre de Jacques Donzelot et de Gilles Deleuze " La police des Familles " aux ed de minuit;
" Quand la richesse, donc la puissance devient affaire de production et non plus de dépense et de pillage, il faut économiser les corps et gérer les populations, donc intervenir sur les individus!
Au 19° siècle, elle prendra les formes de la philanthropie:le paternalisme dans les entreprises , la moralisation par l'épargne, l'hygiénisation par la médecine.
Toutes pratiques qui confluent au début du 20° siècle dans la fabrication du secteur dit social!C'est à dire les exigences normatives des appareils sociaux: Papa Psychiatre, Maman assistante sociale, Grand Frère éducateur et grande soeur infirmière.
En tout cas, pour ma leçon professionnelle à venir, il ne faut pas :
- parler aux gens comme à des enfants (un trouble n'est pas une déficience, et un trouble passagé, stabilisé n'est pas une crise) ;
- respecter le projet de la personne, en particulier le secteur d'activité choisi, sinon il ne faut pas s'étonner que le projet échoue ; (Tranquille )
En tout cas, il est bien que tu puisses repartir! Dans ce milieu quand on te colles une etiquette, elle est à VIE ; Sans s'occuper du potientiel que tu peux détenir. ET puis, si tu n'adhères pas à leurs pratiques, tu restes exclu à vie ( je suis bien plaçée pour le savoir)
En tout cas, Bonne chance à toi et traçes ta route comme tu l'entends sans tenir compte des étiquettes et ragots de tous genres!
Publié : 25 sept. 2008
par tranquille2
Merci Romain,
Je me souviens d'une conversation avec une ludothécaire qui a dit apprécier la façon ordinaire, conviviale et respectueuse de parler et de considérer l'autre; j'accompagnais un petit groupe qui allait se choisir des jeux de société ; la ludothécaire était contente de rencontrer ce groupe, et elle ne connaissait pas encore ce milieu : du coup, forte de cette expérience, elle a ouvert ses portes à l'ime des environs.
Je trace mon chemin, maintenant que le moral et l'équilibre sont revenus. Je rencontre le même problème que beaucoup d'actuchômistes : la dureté du marché du travail. Sur deux ans, je n'ai eu qu'un cdd de deux semaines de "secrétaire de direction" (ce n'est pas mon premier profil de métier) et c'est tout. C'est de plus en plus difficile de retrouver un travail intéressant sur une longue durée. Alors je me concentre sur d'autres projets, tels le bénévolat (mais je n'ai fait que m'inscrire, je n'ai pas encore commencé) et la vae.
Publié : 25 sept. 2008
par tranquille2
Mais je pense que ce serait bien que d'autres personnes, qui ont une notification cotorep ou mdph, témoignent de leurs entretiens et de leurs démarches, que ce soit en milieu ordinaire ou spécialisé. Car on peut voir la qualité du marché du travail par la façon dont on traite les plus vulnérables des salariés (tous types de discriminations confondues, précaires en salarié ou en libéral, stagiaires, smicard, handicapés, etc.). Comme le témoignage de "canard" sur un autre post. Les travailleurs sociaux aussi peuvent témoigner, tel que l'a fait "Romain", ou des personnes sensibilisées à l'insertion ou au regard porté sur le handicap, comme "Maguy".
Publié : 25 sept. 2008
par gérard
maguy a écrit : je crois que pour la pension, il faut au moins 80% d'invalidité.

60 %
Bon courage dans tes démarches, Tranquille

Publié : 25 sept. 2008
par maguy
Merci de la précision Gérard et contente de te "revoir"
C'est pourquoi le taux préféré est de 50%, comme pour mon frère qui est sourd et a une déformation de la colonne vertébrale. Son seul "avantage" il est dispensé de recherche d'emploi depuis ses 55 ans, sans l'avoir demandé.