Le travail en prison c'est la santé pour l'inst. Montaigne
Publié : 05 sept. 2008
Ou comment, après les stagiaires payés au pourboire ou à coups de pied aux fesses, on va avoir de vrais esclaves emmurés et souvent maltraités pour participer à l'enrichissement des actionnaires
Et si tu n'as pas ton quota de pièces, direct le mitard et privé de soupe.
C'est vrai qu'il y a pléthore de boulots non pourvus chez nous, c'est bien connu
Comme aux US, autant les singer jusque dans leurs pires excès, quelqu'un se souvient du film Brubacker ?
Comment rendre la prison (enfin) utile !, c'est le nom du tout dernier rapport de l'Institut Montaigne. Et comme à son habitude, le think tank fondé par Claude Bébéar ne trahit pas sa réputation libérale. Parmi toutes les propositions qui se sont faites pour «améliorer» le système carcéral, les responsables de l'Institut proposent d'«astreindre tout détenu à une occupation, de préférence un travail, ou à une formation» car «l'oisiveté ne bénéficie à personne : elle augmente la souffrance des uns ; elle conforte d'autres dans l'idée que la prison est supportable ; et pour tous, elle empêche toute ébauche de reconstruction personnelle.»
Après tout, pourquoi pas. D'autant que l'argent gagné permet, aussi et surtout, aux détenus d'améliorer leur quotidien. Mais là où le bât blesse, c'est qu'à aucun moment les têtes pensantes de l'Institut Montaigne n'envisagent d'accompagner cette obligation de travailler d'une hausse des sommes versés aux détenus en guise de salaire.
Pourtant, à plusieurs reprises, le rapport note que les paies versées en prison sont «faibles» : «En 2006, les 1 200 détenus employés directement par le service de l'emploi pénitentiaire ont gagné 482 euros par mois… (…) Les 8 000 employés des concessionnaires ont touché 347 euros, les “auxis”, qui travaillent dans les services généraux de leur établissement 189.»
Pourquoi les contributeurs à ce rapport ne veulent-ils pas de salaires plus élevés et préfèrent «inciter fiscalement les entreprises à utiliser la main d'oeuvre carcérale»? L'explication se trouve quelques lignes plus bas : «La faiblesse des salaires, la précarité des détenus qui travaillent sans contrat compensent plus ou moins les contraintes dont souffre le travail carcéral du point de vue de l'employeur : règles strictes de sécurité, (…) vétusté des ateliers, difficulté des livraisons de matières premières et d'évacuation des produits finis.»
Ce n'est pas assez clair ? Jean-Jacques Prompsy, le rapporteur de ce petit pavé d'une centaine de pages lui, sait être pédagogue et nous explique que «le problème de la prison française, c'est qu'elle privilégie un critère : l'évasion. À chaque fois qu'il y a une évasion, on double, on triple les grilles. Mais les évasions sont anecdotiques. Il y en a eu 12 en 2005, 11 en 2006 et 12 en 2007.» Prompsy estime que ces mesures de sécurité constituent une gêne pour les entreprises. Certains libéraux veulent abattre toutes les frontières douanières, d'autres rêvent de réduire l'épaisseur des murs des prisons.
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C'est vrai qu'il y a pléthore de boulots non pourvus chez nous, c'est bien connu

Comme aux US, autant les singer jusque dans leurs pires excès, quelqu'un se souvient du film Brubacker ?
Comment rendre la prison (enfin) utile !, c'est le nom du tout dernier rapport de l'Institut Montaigne. Et comme à son habitude, le think tank fondé par Claude Bébéar ne trahit pas sa réputation libérale. Parmi toutes les propositions qui se sont faites pour «améliorer» le système carcéral, les responsables de l'Institut proposent d'«astreindre tout détenu à une occupation, de préférence un travail, ou à une formation» car «l'oisiveté ne bénéficie à personne : elle augmente la souffrance des uns ; elle conforte d'autres dans l'idée que la prison est supportable ; et pour tous, elle empêche toute ébauche de reconstruction personnelle.»
Après tout, pourquoi pas. D'autant que l'argent gagné permet, aussi et surtout, aux détenus d'améliorer leur quotidien. Mais là où le bât blesse, c'est qu'à aucun moment les têtes pensantes de l'Institut Montaigne n'envisagent d'accompagner cette obligation de travailler d'une hausse des sommes versés aux détenus en guise de salaire.
Pourtant, à plusieurs reprises, le rapport note que les paies versées en prison sont «faibles» : «En 2006, les 1 200 détenus employés directement par le service de l'emploi pénitentiaire ont gagné 482 euros par mois… (…) Les 8 000 employés des concessionnaires ont touché 347 euros, les “auxis”, qui travaillent dans les services généraux de leur établissement 189.»
Pourquoi les contributeurs à ce rapport ne veulent-ils pas de salaires plus élevés et préfèrent «inciter fiscalement les entreprises à utiliser la main d'oeuvre carcérale»? L'explication se trouve quelques lignes plus bas : «La faiblesse des salaires, la précarité des détenus qui travaillent sans contrat compensent plus ou moins les contraintes dont souffre le travail carcéral du point de vue de l'employeur : règles strictes de sécurité, (…) vétusté des ateliers, difficulté des livraisons de matières premières et d'évacuation des produits finis.»
Ce n'est pas assez clair ? Jean-Jacques Prompsy, le rapporteur de ce petit pavé d'une centaine de pages lui, sait être pédagogue et nous explique que «le problème de la prison française, c'est qu'elle privilégie un critère : l'évasion. À chaque fois qu'il y a une évasion, on double, on triple les grilles. Mais les évasions sont anecdotiques. Il y en a eu 12 en 2005, 11 en 2006 et 12 en 2007.» Prompsy estime que ces mesures de sécurité constituent une gêne pour les entreprises. Certains libéraux veulent abattre toutes les frontières douanières, d'autres rêvent de réduire l'épaisseur des murs des prisons.
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