Le fascisme parlons en:
Publié : 17 févr. 2013
Une fois installé au pouvoir, quelle a été la politique de l'état fasciste envers les salariés?
Destruction des syndicats ouvriers — dans et hors des entreprises —, annulation des contrats collectifs, abolition du droit de grève, rétablissement de l'absolutisme patronal, le massacre des salaires:
DESTRUCTION DU SYNDICALISME OUVRIER ET ABSOLUTISME PATRONAL:
Destruction du syndicalisme ouvrier:
En Italie, la destruction des syndicats ouvriers se fait en deux temps. Dans la première phase (avant la prise du pouvoir) le syndicalisme ouvrier rural est brisé. Dans un deuxième temps (après la prise du pouvoir) c'est au tour du syndicalisme ouvrier de l'industrie.
Première phase:
Avant la prise du pouvoir par Mussolini on assiste à l'assassinats des responsables du syndicalisme ouvrier rural, à la dévastation des locaux des ligues et coopératives de travailleurs.
Des syndicats fascistes sont créés et le travail, les métayages, le crédit sont réservés aux adhérents des organisations fascistes. Des chômeurs “ fascistes ” escortés remplacent la main-d'œuvre locale.
Dans certains cas la résistance du mouvement ouvrier dure des années, mais ces syndicats “ rouges ” locaux sont finalement brisés.
Deuxième phase:
C'est seulement après la prise du pouvoir que le fascisme ose s'attaquer aux syndicats des travailleurs de l'industrie. On rassemble les syndiqués, on leur “ conseille ” par la violence d'adhérer aux syndicats fascistes. Ceux qui restent porteurs de la “ carte syndicale rouge ” sont boycottés, persécutés, battus. Les patrons retiennent sur la paye les cotisations aux syndicats fascistes. En décembre 1923, l'accord “ du Palais Chigi ” consacre la reconnaissance officielle des syndicats fascistes par la Confédération patronale de l'industrie. Un décret-loi nomme des administrateurs aux syndicats ouvriers dissous ; les syndicats fascistes s'approprient locaux et trésoreries. Mais tant que la CGT ouvrière italienne peut poursuivre légalement son existence, les listes fascistes sont “ littéralement submergées sous une avalanche de voix rouges ” (Pietro Nenni op.cit.). En mars 1925, lorsque le syndicat fasciste des métallurgistes lance à Brescia un ordre de grève, 20 % seulement des ouvriers y répondent, les autres suivent celui lancé deux jours plus tard par la CGT. Mais en octobre 1925, la Confédération patronale reconnaît aux syndicats fascistes le monopole exclusif de conclure des contrats de travail, le droit de grève est aboli, les “ commissions internes ” d'usine supprimées. Les Bourses du travail et syndicats sont dissous et leurs biens confisqués.
Une fois les syndicats détruits, avénement de l'absolutisme patronal (encadrement par les syndicats fascistes et politique de terreur):
Mais il faut à l'Etat prendre des précautions : “ Comment paralyser la résistance ouvrière sans le syndicalisme ? ” (Kérillis, Enquête en Italie fasciste, 1933). Les “ syndicats ” fascistes n'ont aucun autre pouvoir que celui d'encadrer les travailleurs. Un “ livret de travail ” indique si son porteur a une conduite “ satisfaisante du point de vue national ”. Un chômeur n'a de chance d'être secouru ou de retrouver du travail que s'il peut exhiber la carte syndicale. La grève est punie d'amendes et jusqu'à sept ans de prison. Les “ contrats de travail ” sont rédigés comme des règlements militaires. Des “ commissions d'arbitrage ” des conflits du travail siègent à tous les niveaux . Mussolini rassure alors le patronat sur ces commissions d'arbitrage en déclarant (cité par Jouhaux, la Charte fasciste du Travail) : “ J'assure M. le Président de la Confédération de l'Industrie que tant que je serai au pouvoir, les employeurs n'auront rien à craindre de la magistrature du travail ”. Les chefs d'industrie ont ainsi atteint le but qu'ils poursuivaient : supprimer les salaires contractuels nationaux, régionaux ou de branche d'industrie ; les réduire sans rencontrer de résistance : les minima deviennent des maxima, les conditions de travail et les qualifications peuvent être tournées ou violées sans crainte. En 1938, l'Etat soumet 600 000 ouvriers à la défense nationale : est déserteur celui qui quitte l'usine plus de cinq jours ; les infractions à la discipline, insubordinations, violences, obstructions ou sabotages sont passibles de neuf ans de prison. [...]
En Allemagne dès 1928 sont fondées les “ cellules d'entreprises nationales-socialistes ” (N.S.B.O), mais n'obtiennent à partir de 1931 aux élections des conseils d'entreprises que 0,5 %. En mars 1933, malgré Hitler au pouvoir, elles n'obtiennent encore que 3 % : tant que subsistera la liberté syndicale, les N.S.B.O. nationales-socialistes ne pourront pas vraiment se développer. Dès l'incendie du Reichstag, le droit de grève est aboli et puni de 3 ans de prison. Les syndicats se voient retirer le monopole de la représentation, les droits des conseils d'entreprises sont restreints ; pour “ raisons politiques ” leurs membres élus peuvent être révoqués, “ pour raison d'Etat ” les conseils eux-mêmes peuvent être dissous ; les employeurs sont autori sés à licencier sans recours tout travailleur soupçonné d'être “ hostile à l'Etat ”. Après le “ Premier mai ”, désormais décrété “ Fête nationale ” nazie, les syndicats libres sont interdits, leurs chefs emprisonnés par les S.A. ; les maisons du peuple deviennent les “ maisons du travail allemand ”. Hitler, le 10 mai, au congrès du “ Front du Travail allemand ” déclare : “ les nationaux-socialistes ont repris les syndicats ”. La section de base du Front inclut les patrons : elle a désormais pour but la surveillance et l'éducation au national-socialisme. Les salaires, la durée et les conditions de travail sont fixés par l'employeur dans le règlement intérieur d'entreprise. Les troubles de la “ paix sociale ”, les tentatives de grève sont passibles de renvoi et de prison (loi de janvier 1934). Le fait de révéler les éléments du coût de production est un crime de haute trahison puni de mort par le Code pénal. Le livret de travail comporte l'appréciation de l'employeur en fin de contrat. L'arbitrage des conflits est tranché par le représentant de l'Etat au sein des divers échelons du “ Front du Travail allemand ”.
QUELLE FUT L'AMPLEUR DE L'ATTAQUE CONTRE LES SALAIRES ?
En Italie, d'après la presse italienne, les salaires nominaux ont été diminués de moitié de 1927 à 1932, (Corriere della Sera, Lavoro Fascista,mars 1932) puis encore d'un quart,soit au total une réduction d'environ des deux tiers, atteignant rarement en 1935 le niveau d'avant 1914. Le coût de la vie est monté entre temps d'environ 30 % (Information, mai 1937). Encore faut-il en déduire toutes sortes de nouvelles retenues : impôt sur le salaire (rétabli en novembre 1922), cotisations aux assurances sociales, cotisations syndicales (syndicats fasciste) “ obligatoires ”, contributions “ volontaires ” pour l'assistance aux chômeurs, cotisations au parti, cotisations au “ Dopolavoro ” (organisation de loisirs). En fin 1934, la semaine de 40 heures est introduite “ sans maintien du salaire ”. Lavoro Fascista avoue que “ cette réduction de travail comportera un important sacrifice pour les ouvriers individuels encore au travail ” (Temps, février 1935). Une compensation à la charge des travailleurs est prévue pour les familles nombreuses. Dans certaines industries les ouvriers travaillent par roulement, une semaine sur deux, ce qui réduit de moitié leurs revenus. Les jeunes et les femmes peuvent être remplacés par des hommes en chômage mais aux conditions de salaire de ceux qu'ils remplacent. Enfin, sur les chantiers de travaux publics “ qui ont un caractère de lutte contre le chômage ”, les chômeurs sont employés au rabais. [...] En Allemagne, on évalue la baisse des salaires entre 25 et 40 % entre janvier 1933 et l'été 1935. Pour de nombreux ouvriers, le salaire est inférieur au montant de l'indemnité de chômage qu'ils percevaient auparavant. Il faut encore en déduire la majoration de 30 % de l'impôt sur le salaire, l'impôt municipal plus que doublé, l'impôt sur les célibataires, les cotisations pour les assurances chômage, invalidité, maladie, les cotisations au Front du Travail, à l'organisation de Loisirs (Kraft durch Freude = la Force par la Joie), au Secours d'Hiver, à la défense antiaérienne, aux victimes du travail, au Parti ou aux Jeunesses Hitlériennes. Toutes ces contributions diminuent le salaire brut d'environ 20 à 30 %. Les prestations sociales sont fortement diminuées : les caisses ouvrières de secours mutuels et de prévoyance ont été dissoutes, leurs avoirs abandonnés aux compagnies d'assurance privées qui n'accordent que des prestations réduites (Fascisme, janvier 1936). [...] Les employeurs sont contraints d'embaucher de la main-d'œuvre au delà de leurs besoins réels, mai peuvent en contrepartie réduire les salaires ou les horaires de travail de tous. Un décret d'août 1934 donne tous pouvoirs pour retirer leur emploi aux célibataires de moins de vingt cinq ans : 130 000 jeunes sont ainsi licenciés : aux mêmes salaires des travailleurs adultes seront embauchés. (En 1937, 370 000 femmes seront réembauchées pour les besoins du réarmement). 400 000 ouvriers employés à divers travaux d'intérêt général ne reçoivent que les indemnités de chômage plus quelques secours en nature. Les 500 000 ouvriers des autoroutes sont payés à un taux inférieur au salaire normal. Les 250 000 jeunes embrigadés dans le Service du Travail reçoivent seulement la solde du troupier. Hitler reconnaît que “ le niveau de vie d'innombrables Allemands est complètement insuffisant ” (discours, 1er octobre 1934). De l'aveu du ministre Wagner “ de nombreux ouvriers allemands souffrent de la faim ” (Temps, janvier 1936). De surcroît : “ nous serons obligés d'augmenter encore beaucoup le rythme du travail ” (Dr Ley, lors de la création de l'organisation de loisirs La Force par la Joie). Depuis 1937, en prévision du réarmement, on a rallongé la durée du travail jusqu'à dix heures et plus sans augmentation des salaires. »
références:
[1] http://www.carre-rouge.org/Numeros/N7/67.pdf
Destruction des syndicats ouvriers — dans et hors des entreprises —, annulation des contrats collectifs, abolition du droit de grève, rétablissement de l'absolutisme patronal, le massacre des salaires:
DESTRUCTION DU SYNDICALISME OUVRIER ET ABSOLUTISME PATRONAL:
Destruction du syndicalisme ouvrier:
En Italie, la destruction des syndicats ouvriers se fait en deux temps. Dans la première phase (avant la prise du pouvoir) le syndicalisme ouvrier rural est brisé. Dans un deuxième temps (après la prise du pouvoir) c'est au tour du syndicalisme ouvrier de l'industrie.
Première phase:
Avant la prise du pouvoir par Mussolini on assiste à l'assassinats des responsables du syndicalisme ouvrier rural, à la dévastation des locaux des ligues et coopératives de travailleurs.
Des syndicats fascistes sont créés et le travail, les métayages, le crédit sont réservés aux adhérents des organisations fascistes. Des chômeurs “ fascistes ” escortés remplacent la main-d'œuvre locale.
Dans certains cas la résistance du mouvement ouvrier dure des années, mais ces syndicats “ rouges ” locaux sont finalement brisés.
Deuxième phase:
C'est seulement après la prise du pouvoir que le fascisme ose s'attaquer aux syndicats des travailleurs de l'industrie. On rassemble les syndiqués, on leur “ conseille ” par la violence d'adhérer aux syndicats fascistes. Ceux qui restent porteurs de la “ carte syndicale rouge ” sont boycottés, persécutés, battus. Les patrons retiennent sur la paye les cotisations aux syndicats fascistes. En décembre 1923, l'accord “ du Palais Chigi ” consacre la reconnaissance officielle des syndicats fascistes par la Confédération patronale de l'industrie. Un décret-loi nomme des administrateurs aux syndicats ouvriers dissous ; les syndicats fascistes s'approprient locaux et trésoreries. Mais tant que la CGT ouvrière italienne peut poursuivre légalement son existence, les listes fascistes sont “ littéralement submergées sous une avalanche de voix rouges ” (Pietro Nenni op.cit.). En mars 1925, lorsque le syndicat fasciste des métallurgistes lance à Brescia un ordre de grève, 20 % seulement des ouvriers y répondent, les autres suivent celui lancé deux jours plus tard par la CGT. Mais en octobre 1925, la Confédération patronale reconnaît aux syndicats fascistes le monopole exclusif de conclure des contrats de travail, le droit de grève est aboli, les “ commissions internes ” d'usine supprimées. Les Bourses du travail et syndicats sont dissous et leurs biens confisqués.
Une fois les syndicats détruits, avénement de l'absolutisme patronal (encadrement par les syndicats fascistes et politique de terreur):
Mais il faut à l'Etat prendre des précautions : “ Comment paralyser la résistance ouvrière sans le syndicalisme ? ” (Kérillis, Enquête en Italie fasciste, 1933). Les “ syndicats ” fascistes n'ont aucun autre pouvoir que celui d'encadrer les travailleurs. Un “ livret de travail ” indique si son porteur a une conduite “ satisfaisante du point de vue national ”. Un chômeur n'a de chance d'être secouru ou de retrouver du travail que s'il peut exhiber la carte syndicale. La grève est punie d'amendes et jusqu'à sept ans de prison. Les “ contrats de travail ” sont rédigés comme des règlements militaires. Des “ commissions d'arbitrage ” des conflits du travail siègent à tous les niveaux . Mussolini rassure alors le patronat sur ces commissions d'arbitrage en déclarant (cité par Jouhaux, la Charte fasciste du Travail) : “ J'assure M. le Président de la Confédération de l'Industrie que tant que je serai au pouvoir, les employeurs n'auront rien à craindre de la magistrature du travail ”. Les chefs d'industrie ont ainsi atteint le but qu'ils poursuivaient : supprimer les salaires contractuels nationaux, régionaux ou de branche d'industrie ; les réduire sans rencontrer de résistance : les minima deviennent des maxima, les conditions de travail et les qualifications peuvent être tournées ou violées sans crainte. En 1938, l'Etat soumet 600 000 ouvriers à la défense nationale : est déserteur celui qui quitte l'usine plus de cinq jours ; les infractions à la discipline, insubordinations, violences, obstructions ou sabotages sont passibles de neuf ans de prison. [...]
En Allemagne dès 1928 sont fondées les “ cellules d'entreprises nationales-socialistes ” (N.S.B.O), mais n'obtiennent à partir de 1931 aux élections des conseils d'entreprises que 0,5 %. En mars 1933, malgré Hitler au pouvoir, elles n'obtiennent encore que 3 % : tant que subsistera la liberté syndicale, les N.S.B.O. nationales-socialistes ne pourront pas vraiment se développer. Dès l'incendie du Reichstag, le droit de grève est aboli et puni de 3 ans de prison. Les syndicats se voient retirer le monopole de la représentation, les droits des conseils d'entreprises sont restreints ; pour “ raisons politiques ” leurs membres élus peuvent être révoqués, “ pour raison d'Etat ” les conseils eux-mêmes peuvent être dissous ; les employeurs sont autori sés à licencier sans recours tout travailleur soupçonné d'être “ hostile à l'Etat ”. Après le “ Premier mai ”, désormais décrété “ Fête nationale ” nazie, les syndicats libres sont interdits, leurs chefs emprisonnés par les S.A. ; les maisons du peuple deviennent les “ maisons du travail allemand ”. Hitler, le 10 mai, au congrès du “ Front du Travail allemand ” déclare : “ les nationaux-socialistes ont repris les syndicats ”. La section de base du Front inclut les patrons : elle a désormais pour but la surveillance et l'éducation au national-socialisme. Les salaires, la durée et les conditions de travail sont fixés par l'employeur dans le règlement intérieur d'entreprise. Les troubles de la “ paix sociale ”, les tentatives de grève sont passibles de renvoi et de prison (loi de janvier 1934). Le fait de révéler les éléments du coût de production est un crime de haute trahison puni de mort par le Code pénal. Le livret de travail comporte l'appréciation de l'employeur en fin de contrat. L'arbitrage des conflits est tranché par le représentant de l'Etat au sein des divers échelons du “ Front du Travail allemand ”.
QUELLE FUT L'AMPLEUR DE L'ATTAQUE CONTRE LES SALAIRES ?
En Italie, d'après la presse italienne, les salaires nominaux ont été diminués de moitié de 1927 à 1932, (Corriere della Sera, Lavoro Fascista,mars 1932) puis encore d'un quart,soit au total une réduction d'environ des deux tiers, atteignant rarement en 1935 le niveau d'avant 1914. Le coût de la vie est monté entre temps d'environ 30 % (Information, mai 1937). Encore faut-il en déduire toutes sortes de nouvelles retenues : impôt sur le salaire (rétabli en novembre 1922), cotisations aux assurances sociales, cotisations syndicales (syndicats fasciste) “ obligatoires ”, contributions “ volontaires ” pour l'assistance aux chômeurs, cotisations au parti, cotisations au “ Dopolavoro ” (organisation de loisirs). En fin 1934, la semaine de 40 heures est introduite “ sans maintien du salaire ”. Lavoro Fascista avoue que “ cette réduction de travail comportera un important sacrifice pour les ouvriers individuels encore au travail ” (Temps, février 1935). Une compensation à la charge des travailleurs est prévue pour les familles nombreuses. Dans certaines industries les ouvriers travaillent par roulement, une semaine sur deux, ce qui réduit de moitié leurs revenus. Les jeunes et les femmes peuvent être remplacés par des hommes en chômage mais aux conditions de salaire de ceux qu'ils remplacent. Enfin, sur les chantiers de travaux publics “ qui ont un caractère de lutte contre le chômage ”, les chômeurs sont employés au rabais. [...] En Allemagne, on évalue la baisse des salaires entre 25 et 40 % entre janvier 1933 et l'été 1935. Pour de nombreux ouvriers, le salaire est inférieur au montant de l'indemnité de chômage qu'ils percevaient auparavant. Il faut encore en déduire la majoration de 30 % de l'impôt sur le salaire, l'impôt municipal plus que doublé, l'impôt sur les célibataires, les cotisations pour les assurances chômage, invalidité, maladie, les cotisations au Front du Travail, à l'organisation de Loisirs (Kraft durch Freude = la Force par la Joie), au Secours d'Hiver, à la défense antiaérienne, aux victimes du travail, au Parti ou aux Jeunesses Hitlériennes. Toutes ces contributions diminuent le salaire brut d'environ 20 à 30 %. Les prestations sociales sont fortement diminuées : les caisses ouvrières de secours mutuels et de prévoyance ont été dissoutes, leurs avoirs abandonnés aux compagnies d'assurance privées qui n'accordent que des prestations réduites (Fascisme, janvier 1936). [...] Les employeurs sont contraints d'embaucher de la main-d'œuvre au delà de leurs besoins réels, mai peuvent en contrepartie réduire les salaires ou les horaires de travail de tous. Un décret d'août 1934 donne tous pouvoirs pour retirer leur emploi aux célibataires de moins de vingt cinq ans : 130 000 jeunes sont ainsi licenciés : aux mêmes salaires des travailleurs adultes seront embauchés. (En 1937, 370 000 femmes seront réembauchées pour les besoins du réarmement). 400 000 ouvriers employés à divers travaux d'intérêt général ne reçoivent que les indemnités de chômage plus quelques secours en nature. Les 500 000 ouvriers des autoroutes sont payés à un taux inférieur au salaire normal. Les 250 000 jeunes embrigadés dans le Service du Travail reçoivent seulement la solde du troupier. Hitler reconnaît que “ le niveau de vie d'innombrables Allemands est complètement insuffisant ” (discours, 1er octobre 1934). De l'aveu du ministre Wagner “ de nombreux ouvriers allemands souffrent de la faim ” (Temps, janvier 1936). De surcroît : “ nous serons obligés d'augmenter encore beaucoup le rythme du travail ” (Dr Ley, lors de la création de l'organisation de loisirs La Force par la Joie). Depuis 1937, en prévision du réarmement, on a rallongé la durée du travail jusqu'à dix heures et plus sans augmentation des salaires. »
références:
[1] http://www.carre-rouge.org/Numeros/N7/67.pdf