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bientot les "banlieu 13"

Publié : 08 août 2008
par foufouille
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article69803

UN MUR EN REGION PARISIENNE
9 commentaires

Rueil : autour de la cité, le mur de la honte... ou du renouveau?

de Zineb Dryef

Construite dans le cadre de la « résidentialisation » du quartier, l’enceinte haute de 3 mètres provoque la colère des habitants.

« Qu’est-ce qu’on fait ? Des travaux, vous voyez bien. » L’ouvrier ne comprend pas la question qu’on vient de lui poser : « Vous construisez un mur? » Il n’y voit pas même un possible sujet de conversation : « Oui, c’est ça. On construit un mur. » Epais, le mur. D’une hauteur de plus de 3 mètres par endroits, il longe les extrémités de la petite cité de la Fouilleuse à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine.

Dressé face aux immeubles HLM, cette centaine de mètres de béton gris en construction inquiète les habitants. Le dos contre la porte d’un immeuble aux tons rouges, de grands adolescents fulminent : « Ils veulent nous planquer, ils veulent cacher la misère. » Un plus bavard que les autres montre du doigt un bâtiment de l’autre côté de l’avenue, de l’autre côté du mur : un centre commercial E.Leclerc.

Il raconte qu’à Noël, il y a des décorations là-bas. Aucune chez eux. Il raconte aussi qu’avec les vigiles du Leclerc, c’est la guerre :

« Ils nous détestent et nous aussi. Ils nous provoquent et même s’ils peuvent pas nous interdire de rentrer, ils s’arrangent pour nous faire sortir. Ils sont là… C’est une milice, les vigiles. Ils veulent nous casser… »

« C’est Leclerc qui veut nous cacher. Pour vendre tranquille aux bourgeois. »

Les autres acquiescent bruyamment et multiplient les anecdotes. Un adulte confirme : au mois de juin une bagarre a opposé un jeune du quartier à un vigile. La construction du mur a commencé quelques semaines après, déclenchant ainsi la rumeur chez les plus jeunes : « C’est Leclerc qui veut nous cacher, genre on est une tache. Pour vendre tranquille aux bourgeois. »

En face, l’enseigne se fait imposante. Installé là depuis une quinzaine d’années, E.Leclerc a racheté une grande partie des terrains l’avoisinant. Des travaux d’extension sont d’ailleurs en cours depuis des semaines. Au service voirie de la mairie, on déplie le plan d’aménagement, et on explique de façon précise et détaillée que le bloc de béton gris n’est pas un mur de séparation.

Un double projet, réfléchi depuis 2004, vise en effet à restructurer l’ensemble du quartier : l’élargissement de l’avenue de la Fouilleuse -liée à l’extension de E.Leclerc-, et la réhabilitation de la cité.

Et la paroi de béton ? La mairie explique qu’il s’agit simplement d’un mur de soutènement, la cité n’étant pas construite au même niveau que l’avenue. On assure qu’il n’a jamais été question de ghettoïser le quartier : « Au contraire, on travaille au désenclavement de ce ghetto. »

Mais comment espérer désenclaver en construisant un tel mur ? La mairie explique que cette cité est la seule qui pose problème dans la ville :

« Le bailleur, France Habitations a décidé de résidentialiser la cité. Il y aura plusieurs petits blocs, avec des grilles sécurisées, des digicodes, des places de parkings. C’est très bien. Là, les gamins préfèrent détériorer l’immeuble voisin plutôt que le leur, et il y a constamment des tensions liées aux places de parking. Avec les résidences, le ghetto, les dégradations, ce sera fini. »

Le projet est mené par la ville et le bailleur dans le cadre du plan global de réhabilitation mené par l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru). Depuis un an et demi, des travaux modifient la physionomie de la cité : un immeuble a été détruit, une grande voie cyclable et piétonne est en chantier, un centre administratif sera construit derrière…

« Résidentialisation », mode d’emploi

On découpe en petits lots des grands espaces pour bien séparer espace public et privé. Les habitants peuvent ainsi s’approprier leur habitat et sont amenés à se responsabiliser (respect des espaces communs).

Les urbanistes alertent sur les dérives sécuritaires dans certaines cités et parlent de « bunkerisation ». En gros, une résidentialisation réussie doit associer protection/sécurité et amélioration réelle de la qualité de vie.

Un mur végétal, un grillage : « Ce sera très classe. »

Le bloc de béton séparant la cité de l’avenue commerçante produit tout de même un drôle d’effet chez qui le regarde. Hostile, moche, imposant. « Mais ça va changer ! On est en travaux là ! », s’agace-t-on au service voirie de la ville. La fin du chantier est prévue pour l’automne. Là, on promet du changement.

Des talus seront placés en contrebas du mur, qui sera entièrement végétalisé. « Ce sera classe », affirme fièrement la mairie. France Habitations va même ajouter un « très beau » grillage au dessus du mur. Toujours dans le même but : « désenclaver, tout en sécurisant ».

Le mur végétal « très classe » et le « beau » grillage ne font pourtant pas l’unanimité dans la cité. Les uns regrettent les arbres qui ont été coupés avant l’engagement des travaux, d’autres ont peur de l’enfermement.

Les locataires des étages inférieurs souffrent d’un vis-à-vis désormais bétonné, et un habitant de la cité « depuis trente ans » jure que « c’était mieux avant ». A ces plaintes plutôt classiques de riverains en colère s’ajoute la même amertume que chez les jeunes. Un quinquagénaire rejette la résidentialisation et pointe la marginalisation du seul quartier difficile d’une ville bourgeoise :

« Il y a une différence nette entre le Rueil du haut et le Rueil du bas. On nous enferme là pour que des kékés jouent tranquillement avec leur bagnoles. C’est hypocrite de dire qu’on veut ouvrir notre quartier. Avec ces résidences, on va le fermer. »

Les architectes chargés du projet, les frères Jade et Sami Tabet, sont spécialisés dans la conception d’opérations de logements sociaux et d’équipements sociaux d’urgence à Paris et en région parisienne. Dans un article paru dans Les annales de la recherche urbaine [1], Jade Tabet s’interroge sur les objectifs sécuritaires de ces projets de résidentialisation.

Plusieurs projets de ce type sont réalisés depuis les années 90 dans les cités. Les réactions des riverains sont globalement les mêmes : crainte d’être enfermés, scepticisme face aux promesses, méfiance face au mot même de « résidence », connoté rupin.

Les expériences précédentes avaient une lacune : le manque d’information et de concertation avec les habitants. Alors que la mairie estime avoir été suffisamment à l’écoute des habitants, à la Fouilleuse, on parle de « mur de Berlin » ou de « paravent ». Aucun des riverains interrogés n’a été capable d’expliquer à quoi allait servir le mur.

- et apres peut etre l'atomisation "accidentelle" par des erroristes

Publié : 09 août 2008
par St-Dumortier
Bonjour,

Si je me base sur l'adresse du magasin "E.LECLERC" de Rueil Malmaison dont l'article précise l'existence (commentaires des habitants), et que je visionne une vue satellite de l'endroit,
je me dis :

- "Un mur ? Ici ? non !
une large passerelle pietonne, un souterrain pour les bagnoles,
tant qu'on y est : plus de bagnoles et un parc public ....
mais un mur ?
:shock:

:roll: Même pas d'escalade ?

Publié : 09 août 2008
par foufouille
dans les commentaires on peut lire que, apparement il y en a dans d'autres endroits.....
apres, moi je vis pas dans ce genre de ville
preferait encore une cabane dans les bois.........

Publié : 09 août 2008
par romain23
apres, moi je vis pas dans ce genre de ville
preferait encore une cabane dans les bois.........


Il semblerait que la constuction des murs aient augmenté avec les subventions de l'ANRU, plus vite en tout cas que les logements sociaux!

Fofouille, d'accord pour la cabane dans les bois, mais à la campagne, c'est une autre forme de mur qui existe: celle de la discrimination sociale sur ses faigneants de chomeurs!

Publié : 09 août 2008
par maguy
Je ne vois pas le sens d'un mur en pleine ville :roll: véritable appel à taggs, pour séparer deux quartiers que l'on peut contourner, là franchement...

Si le double mur, les miradors et les chiens d'attaque ne sont pas prévus, je ne vois pas le sens de ce mur (je dis ça parce que j'ai vu le mur de Berlin en 81).

Ils veulent sans doute construire autre chose. Je sais par d'anciens collègues que les impôts locaux à l'époque étaient presque le double de ceux de Paris. Peut-être veulent-ils délester les accès vers la Defense ?

Publié : 09 août 2008
par foufouille
a la campagne......
ca depend ou, pas en zone picrate...

sinon, le terrain de loisir transforme en habitation ca peut se faire. il faut avoir l'air "courageux". se deplacer en velo avec une remorque.......
ramasser l'herbe couper pour nourrir un ane...
se plaindre des "taxes"......
sans rire certains endroits sont cons, tu fait 30km et tu trouve des coins ou les gens, meme "riches" supportent les pauvres.
la campagne tres profonde c'est la ou il y a le moins de cons vu qu'ils sortent peu du bled

Publié : 10 août 2008
par maguy
la campagne tres profonde c'est la ou il y a le moins de cons vu qu'ils sortent peu du bled
Ouais, mais ils reçoivent TF1....

Publié : 10 août 2008
par toit_de_chôme
Moi je me demande pas si, au final, ce sont les plus riches qui s'emmurent ...

Publié : 10 août 2008
par Monolecte
Mon bled est dans l'anus de l'univers et on y a autant de trous du cul qu'ailleurs!
Faut arrêter avec le mythe du bon sauvage! :D

Publié : 10 août 2008
par foufouille
il y a vraiment des endroits ou les gens sont moins cons..... en apparence certainement. en tout cas. les gens geulent moins ou pas, sont moins presse..il te regarde pas de travers si tu as une canne par exemple. par contre dans d'autre endroits....

Publié : 10 août 2008
par romain23
Moi je me demande pas si, au final, ce sont les plus riches qui s'emmurent ...(quote toit de chome)


Dans l'histoire mediévale, c'est vers le Bas Moyen age ( 1100_1200) que l'on a commencé a fortifier les villes, et mettre les tres pauvres en dehors des murailles! De plus , le seigneur restait avec les très riches , mais il a commencé à requisionner les forets en reserve de chasse.
Alors que dans le Haut moyen age, les pauvres vivaient bien, ils etaient melangées à la population, au moment de la fortification, ils se sont retrouvés bannis en dehors.

Et, comme nous allons vers un Moyen Age incertain et le retour de l'obscurantisme...........

Publié : 11 août 2008
par foufouille
effectivement, d'apres ce que j'ai lu, on cemmence a faire comme aux usa....
les quartiers de riches ont deja plein de flic. ensuite on vise le travailleur moyen en construisant des zones pavillonaires "securise" avec grillage, portail a code, gardien......... apres ils leur diront quelle est la hauteur de pelouse autorise, la taille maxi du chien, le type des meubles de jardins comme pour les gros retraites us

Publié : 12 août 2008
par romain23
apres ils leur diront quelle est la hauteur de pelouse autorise, la taille maxi du chien, le type des meubles de jardins comme pour les gros retraites us(quote foufouille)

C'est plus subtil que cela. On les fait passer sur M6 à " recherches maisons desepérément, et, là Zorro leur trouve un truc coulé dans le moule"

Et, pourqu'oi pas pour nous une émission s'intitulant " Recherches mur d'abri pour précaires de tout poil" :mrgreen: