En outre, ce fichage vise à permettre la collecte de renseignements identitaires sur les « suspects » (personne mais également groupe) simplement considérés, par la police, comme susceptibles, à l’avenir et de manière totalement hypothétique, de porter atteinte à « l’ordre public ».
Il permettra de compiler toutes les notes de renseignements telles que : état civil, photographie mais aussi fréquentations, comportement, déplacements, appartenance ethnique, vie sexuelle, opinions politiques, philosophiques, religieuses, appartenances syndicales et associatives …
Partout les mêmes évolutions. Il faut surveiller, criminaliser, enfermer les personnes qui luttent encore contre une politique acroissant les inégalites et rendant encore plus pauvres les pauvres.
Je renvoie à l'affaire
Andrej Holm qui illustre bien l'absurdité et les dérapages programmés de l'État de surveillance (
elle a quelques lignes sur wikipedia france), plus en détail
l'excellent article de AC!, et au
catalogue de "propositions" du ministre de l'intérieur Wolfgang Schäuble, qui fait dresser les cheveux. (Pour se faire une idée, il suffit de lire juste les titres des propositions, ça le fait déjà)
Andrej Holm, sociologue de renom international, a publié entre autre "
Théories en sciences sociales sur l'espace et la surface", "
L'abandon de l'Etat de la politique du logement", "
Hartz IV et les contours d'une politique néolibérale du logement". C'est vrai que ça ne peut être qu'un terroriste qui réfléchit et écrit sur ce sujet. Un vrai ennemi d'Etat.
Sa compagne
Anna écrit dans son blog sur sa vie de femme en surveillance totale. L'appartement qu'elle partage avec Andrej Holm, est surveillé par plusieurs caméras (toutes les portes et fenêtres). Leur téléphone est sur écoute 24h/24, donc cela modifie la vie sociale (les amis qui appellent ne peuvent plus parler normalement et librement au téléphone, sachant que chaque mot peut déclencher une nouvelle percquisition, arrestation ou surveillance).
Il y a des situations drôles quand elle raconte que, le printemps arrivant, c'est un problème que l'arbre qui commence à avoir des feuilles, fait obstacle à une caméra, qui, en hiver, permettait une vue parfaite sur l'entrée principale. Ou, quand elle prend rendez-vous avec une copine pour se voir en ville, elle ne dit plus "on se voit comme d'habitude", mais "on se voit 5 rue machin, dans le quartier X, à 17h précise", elle parle lentement pour que les RG comprennent bien et puissent prendre des notes - c'est pratiquement une "dictée" - car autrement ce serait pris encore pour un "rendez-vous conspiratif".
J'espère que cette histoire fera l'objet d'un film - la réalité étant dix fois meilleure que n'importe quel scénario écrit.