superuser a écrit :La différence avec la France, c'est qu'aux Pays-Bas, même si leur taux d'emploi à temps partiel est énorme (47%, le plus haut d'Europe), leur taux de chômage est très faible (3%, soit bien inférieur au taux de "plein emploi" à 5% caressé par Sarkozy). Ils ne sont pas dans une logique de pénurie d'emplois mais de pénurie de main d'œuvre.
Et, visiblement, l'Etat néerlandais s'engage à payer un "complément salarial" aux intéressés qui y perdraient. Ce qui n'est absolument pas le cas chez nous et, plus généralement, dans les pays où le taux de chômage est fort et où la coercition vise avant tout à radier un maximum de chômeurs pour faire des économies : la démarche est beaucoup plus kafkaïenne !
Problème de chômage ou pas, la méthode est certes la même et gagne toute l'Europe : un certain retour au STO.
Le problème n'est pas le STO, mais bien l'anticipation d'un retournement imminent du marché de l'emploi.
Le sacro-saint marché et sa pénurie de postes ont permi de justifier la baisse continue des salaires de ces 20 dernières années : c'est la loi de l'offre et de la demande, nous disent-ils doctement, et nous sommes bien forcés de nous y soumettre. Comment faire pression quand il y a 100 mecs aussi qualifiés que toi pour chaque boulot, même minable, qui se présente.
Or, le marché est sur le point de se retourner, comme en témoigne la "baisse" du chômage, qui cache en faite une baisse de la population active depuis 2 ans. Le retournement démographique de 2006 était prévu depuis des années : en fac, alors qu'il n'y avait pas de débouchés, on savait qu'il y aurait un appel d'air à partir de ce moment sur le marché du travail.
Depuis 10 ans, tout a été fait, non pour réduire le chômage, mais pour maintenir une dissymétrie artificielle entre le nombre de postulants et le nombre de postes ouverts... pour maintenir la pression du chômage massif sur les salaire et conserver un rapport de force défavorable aux salariés : précarisation, partiellisation du travail.
Si vous préférez, la réduction du temps de travail et son partage se sont poursuivis bien après les 35 heures... mais ce n'était pas à salaire constant.
Si gouvernement et patronat laissaient faire la loi de l'offre et de la demande dont ils se réclament, selon tout logique, les salaires pourraient bientôt repartir à la hausse, malgré les astuces déployées pour retarder les effets du retournement démographique comme... l'allongement de la vie de travail, ce qui repousse d'autant le retournement... jusqu'à maintenant, à peu près.
Comme le déséquilibre ne va pas pouvoir être maintenu beaucoup plus longtemps, les lois anti-chômeurs arrivent à point pour permettre de continuer la politique de déflation salariale, de manière totalement artificielle, en privant ls chômeurs sur le point de se réinsérer dans le monde du travail du droit de négocier leur salaire et de profiter du prochain retournement de conjoncture.
In fine, cette politique de paupérisation massive permet aussi de limiter l'accès du plus grand nombre aux ressources vitales en voie de disparition, ce qui devrait permettre aux classes dominantes de maintenir leur style de vie un peu plus longtemps...
CQFD!