L'Emploi et le Chômage en Débats

Bonsoir.

J'ai 28 ans je vis en Mayenne, et depuis quatre ans j'enchaîne les CDD minables, j'avais eu l'opportunité de repartir chez moi en Île-de-France pour trouver un emploi durable car la Mayenne c'est une horreur niveau emploi et finalement c'est tombé à l'eau.

Je suis désespéré, j'ai un bac+3, inutile, mais j'en ai un, et j'ai tout accepté depuis que je vis dans mon patelin paumé. Et là, j'avais l'occasion d'en partir définitivement, et c'est mort. Je me sens dévasté, je pense que ça ne cessera jamais, je me demande ce que j'ai fait de mal pour que le sort s'acharne sur moi.

Je suis suivi par un psychiatre une fois tous les trois mois en CMP car il estimait que c'était suffisant, mais je n'aurais pas mes parents chez qui je vis, je serais déjà aux urgences psy ou à la morgue tellement ça s'est aggravé.

J'ai bossé en 2012 8 mois à temps partiel et total je n'ai pas assez cotisé, là j'apprends que mon rêve de partir de ce trou est tombé en ruines. C'est trop pour moi !

Comment est-ce qu'on s'en sort décemment ?? Et quand est-ce que ça va s'arranger ?? J'ai été jusqu'à aller consulter un voyant c'est vous dire ! Toujours pareil : je me fais confiance et ça ira mieux ...

J'ai pu économiser de l'argent en devenant volontaire pour tester des médocs, voilà à quoi j'en ai été réduit pour gagner de l'argent, et en ce moment je fais 3h30 de ménages par semaine jusqu'à la fin du mois.

Toute ma famille vit ici à présent donc je n'ai personne qui puisse m'héberger vers Paris. Je me sens désemparé, j'ai peur pour mon avenir, pour ma retraite, pour ma vie ... Tout quoi !

J'ai le sentiment que l'on ne veut pas de moi ici alors que je n'ai rien fait de mal. Je n'ai jamais rien demandé d'autre que de m'intégrer et faire ma vie ici.

Selon vous, qu'est-ce que je devrais faire pour que l'on me fasse confiance et me donne une vraie opportunité de carrière ?.. De toute façon je dois quitter cet endroit car j'ai écumé des mois durant les annonces P-E et d'intérim, c'est à 95% du secteur industriel et je n'ai aucune compétence là-dedans ni le profil

Je me sens extrêmement coupable, je me sens coupable de en pas vouloir me rabaisser à faire un job qui me débecte. J'ai essayé et ma dépression n'a fait qu'empirer, je sais que je ne le peux pas !

Je fais partie de la génération des "ouvriers utopiques" j'ai envie de dire ... Mon père était un fonctionnaire de catégorie C qui s'est levé tous les matins à 4h20 pour bosser dans un centre de tri postal c'était physiquement dur, et il m'a littéralement endoctriné pour passer des concours et avoir un boulot stable. Mais le résultat est là ... Si on peut parler de résultat.

C'est sans compter les prestataires de service qui ont voulu me placer dans une formation en lycée agricole

Salut Tchouni,

Vas sur le site du conseil général du lieu ou tu veux t'installer. Trouve y un numéro d'assistante sociale et contacte la. N'en reste pas au téléphone et demande un rendez vous. Lors de l'entretien demande à obtenir un logement social. Elle va monter un dossier et tu vas passer en commission pour voir dans quels délais tu peux accéder à ce logement. Écris à la permanence parlementaire de la circonscription Parisienne dont dépend le lieu ou tu souhaite t'installer. Explique ta situation (sauf le psy c pas utile car tu n'es pas malade. Qui, dans ta situation ne crèverait pas d'angoisse?). Et surtout tiens nous informés de l'évolution de la situation.
Quand on vit dans un trou perdu à écouter le tic tac de l'horloge (et pas une nana à lhorizon ) il y a de quoi péter les plombs c'est clair. Accroche toi et insiste.

Comment on s'en sort décemment?

Actuellement il y a 9 000 000 de personnes dans la galère dans ce pays. Crois tu que cela puisse durer ainsi éternellement? Tous les gens de ce site supportent la galère parce qu'ils ont décidé de dire non. On ne va pas se laisser crever comme ça.
Cette situation n'est pas inscrite dans les lois de la nature. Elle est le fruit de choix politiques. Engage toi politiquement là ou tu pense trouver les bonnes réponses.

Tchouni, juste un mot pour te dire de ne pas te décourager.

Lors de l'entretien demande à obtenir un logement social. Elle va monter un dossier et tu vas passer en commission pour voir dans quels délais tu peux accéder à ce logement

Sans revenus et sans emploi fixe, il ne faut pas rêver compte tenu aussi des listes d'attente de milliers de gens qui attendent un appart en RP.

Je ne veux pas jouer les rabat-joie (ou espoir) mais s'il y a plus d'offres en RP, la population est beaucoup plus concentrée et la demande aussi.

En province, il existe le bouche à oreilles qui peut fonctionner (j'ai de la famille en province) mieux qu'en RP où on vit relativement anonyme.

Toute ma famille vit ici à présent donc je n'ai personne qui puisse m'héberger vers Paris.

Essaie de voir un peu positif : au moins tu n'es pas dehors. Imagine ta vie en ville où tu ne connais personne, où personne ne se préoccupera de toi et même si tu trouvais un boulot -ce qui est rare aussi- tu risques de le perdre et de te retrouver dehors car les loyers sont exorbitants.

Je ne veux pas te décourager mais fais d'abord en sorte d'aller mieux avant de te lancer.
Courage

Merci pour vos réponses, ça me fait du bien !

Je sais bien qu'en RP obtenir un logement social c'est un calvaire, mais le problème c'est que là où je vis l'emploi est abominablement dévasté. Et surtout on ne te pardonne pas de vivre loin de ton lieu de travail !

Je vis à 25 km de Laval, et on me le reproche ! Je n'ai pas choisi ça, mes parents ont été virés de notre appartement et j'ai été obligé de les suivre car je ne me voyais pas rester en RP sans eux à ce moment là. Et en RP 90% des gens vivent à au moins 10 km de leur boulot, c'est normal. Ici on ne le tolère pas. Et je ne demande pas mieux que de bosser, seulement on me reproche d'habiter trop loin de tout ! Mais j'ai pas le choix d'autant plus que le secteur ici c'est 80% industriel, l'intérim c'est 95% là-dedans ...

Le coup du bouche à oreille en Province, j'en suis revenu. Je me suis fait suer à faire du bénévolat pour avoir des contacts, j'ai bossé à l'oeil et total quand la personne est revenue, on m'a gentiment remercié mais aucune aide en retour.

Quant à la politique, je n'ai plus AUCUNE confiance en elle ! Et pour moi bosser c'est une obligation ! Je gagnerais bien ma vie sans bosser, demain j'arrête de chercher !!!

Et je rêve de rentrer chez moi ... Ici je me sens comme un étranger indésirable. Depuis 4 ans que j'essaie de trouver un emploi stable et de m'intégrer j'en suis réduit à faire des ménages 3h30 par semaine. Voilà ma récompense pour avoir cherché 4 ans ici !

RE:

Si vraiment , vous ne supportez plus de vivre dans ce trou, et que là est vraiment votre problème et la cause de votre "déprime, alors effectivement , mettez en route les processus qui vous permettront de quitter le lieu de vos angoisses.
pour avoir vécu des années dans un trou et dans un appart insalubre, c'est pas facile de vouloir changer de région, quand on est DE de longue durée. Autrefois, on pouvait se pointer dans une ville, louer un "meublé" pas trop cher sans etre obligé de justifier de sa vie, de son identité , et trouver du boulot en attendant de s'installer, mais maintenant , plus moyen de bouger, sauf d'etre milliardaire...
Je vous conseille de vous mettre en contact avec des foyers ou des structures d'hebergement sur Paris, meme si les demandes sont interminables..sinon, vous risquez de vous retrouver SDF du jour au lendemain. Mais, au moins, vous serez dejà en contact avec des travailleurs sociaux qui pourront vous donner des adresses...
De toute façon, en logement social, c'est quasi impossible, sans garant, lorsqu'on est au RSA ou demandeur d'empoi.
Et demenager comme ça, c'est souvent partir dans une galère encore pire...J'en avais marre d'une région, et je suis partie d'un département pour me retrouver dans un departement encore pire, et dans un logement inslubre tenu par un marchand de sommeil... Il m'a fallu plus de 7 ans, pour retrouver un logement dans le parc HLM...Et encore par relation... N'avez vous pas gardé contact avec des gens à paris, suceptible de vous accueillir?
Du boulot, il n'y en a plus nulle part, que ce soit la Mayenne, ou l'Auvergne, ou le LImousin, ou d'autres encore...
Il ne faut pas s'arrèter à l'opinion des autres pour vivre, mais trouver en soi des moyens de se contenter du quotidien.... Vous vivez chez vos parents, vous n'etes donc pas à la rue, meme si parfois c'est pas facile de ne pouvoir etre autonome...Faites des lettres sur Paris, si vraiment vous voulez repartir en RP, multipliez les démarches, déjà cela canalisera un peu vos angoisses... Mais ne partez pas du jour au lendemain, au risque de connaitre la rue...

Ce trou me donne envie de vomir car il canalise tout le dégoût que j'ai de ma vie et de moi-même ...

Je vis chez mes parents mais je rêve d'avoir une vraie vie "normale" comme tous mes amis, d'ailleurs personne ne peut m'accueillir malheureusement, pour de bonnes ou de mauvaises raisons je l'ignore ...

Ma soeur se portera garante j'en suis certain, ses revenus lui permettront ainsi que ceux de son mari. Mais voilà, faire des lettres de motivation alors que l'on a pas de toit sur place c'est aberrant. Demain je vais contacter tous les foyers, s'il le faut je logerai chez une personne âgée. Dés que j'aurai un emploi stable et satisfaisant je ferai une demande de logement, mais c'est un cercle vicieux.

Je ne comprendrai jamais que l'on doive en baver alors que l'on n'a rien fait ! Je dois être stupide pour penser ça

Même si j'aide mes parents et que j'adore vivre avec eux je dois avoir un vrai travail bien à moi, je culpabilise ! C'est mon avenir qui est en jeu ! Les patrons seraient moins débiles, je m'en ficherais ! Mais ils ne comprennent pas toujours que l'on enchaîne les CDD car soit-disant "on aurait quand même dû décroche un CDI depuis le temps". Je n'ai jamais eu cette réflexion mais d'autres oui, je suis un habitué des forums de chômeurs, mais c'est la première fois que je m'y inscris.

Et je culpabilise de ne pas travailler régulièrement. Et en même temps j'en ai ras le bol de pondre des lettres de motivation faux-derches !

Sans compter que je pense devoir passer par l'intérim vu mon CV minable, mais l'intérim c'est effrayant.

Tchouni, pardonnez l'apparente dureté de mes propos, mais vous irez mieux quand vous cesserez de tout ramener à vous-même.

Je vous cite au fur et à mesure pour développer point par point mes arguments.

je me demande ce que j'ai fait de mal pour que le sort s'acharne sur moi.
(...) J'ai le sentiment que l'on ne veut pas de moi ici alors que je n'ai rien fait de mal.

Le sort ne s'acharne pas que sur vous : il s'acharne sur des millions de personnes, peu importe leur âge, leur niveau d'expérience ou de diplôme, leur zone géographique...

Dans cet article du Monde, voyez où nous en sommes : en 2012 le chômage a explosé partout, y compris dans les zones d'emploi jusqu'ici préservées. L'ouest de la France en faisait partie. En Mayenne, le chômage a bondi de 21,6% en un an (moyenne nationale : +10%).
Quant à la précarité, elle est le lot commun de millions d'individus, touchant particulièrement les jeunes et les femmes : ces dix dernières années, les contrats de moins d'une semaine ont explosé (+120%), et ceux de moins d'un mois ont aussi (+88%).

Vous voyez bien que le phénomène est général.

Je me sens extrêmement coupable
(...) Ce trou me donne envie de vomir car il canalise tout le dégoût que j'ai de ma vie et de moi-même ...

Il faut absolument que vous intégriez le fait que vous n'êtes aucunement responsable de cette catastrophe. Ainsi, vous retrouverez le goût de vous-même.

Sortez de votre coquille et ouvrez-vous : informez-vous, essayez de comprendre les mécanismes du chômage et de l'économie. Le chômage, la précarité sont voulus et organisés. Convaincre les chômeurs qu'ils sont responsables de leur situation et que c'est de leur faute s'ils ne trouvent pas d'emploi débarrasse les politiques et les entreprises de leur responsabilité écrasante dans ce gâchis. Je reprends les propos avisés de stm_artin : Cette situation n'est pas inscrite dans les lois de la nature. Elle est le fruit de choix politiques. Engage toi là ou tu penses trouver les bonnes réponses.

la politique, je n'ai plus aucune confiance en elle !

Pourtant, tout est politique. Abandonner le champ du politique est une grave erreur : vous laissez à ceux qui continuent de nous gouverner en dépit du bon sens les mains libres pour nous faire basculer toujours plus dans le 19e siècle.

Des alternatives sont à inventer. L'avenir, c'est vous, votre génération.
Mais pour l'instant, Tchouni, vous avez trop la tête dans le guidon pour vous en rendre compte. Ça viendra peut-être.

Et quand est-ce que ça va s'arranger ??

J'ai parlé de la responsabilité des politiques et des entreprises, mais il y a aussi celle de la finance. Vous êtes certainement au courant qu'en 2008, des apprentis sorciers de Wall Street ont provoqué une grave crise financière qui a contaminé le monde. Cette crise, qui n'est pas la première, est comparable au Krach de 1929, lui aussi venu de Wall Street : je vous conseille de chercher sur internet des pages d'Histoire qui vous en feront découvrir les conséquences. La crise de 1929 a duré 15 ans, s'achevant avec la fin de la Seconde guerre mondiale.

Vous avez 28 ans, l'âge de ma fille. Vous êtes né en 1984, en pleine période où le système économique a effectué une mue historique : du capitalisme à papa, on est passé à un capitalisme sauvage qui, trente ans après, a abouti à ce désastre. Sachez que nous sommes entrés dans une ère où "la crise", devenue permanente, est érigée en système : c'est un mode de gestion axé sur la domination par la décomposition.

Inutile de vous dire que ce système est mortifère et qu'il ne pourra pas durer éternellement. Il fait trop de victimes, et ses instigateurs scient la branche sur laquelle ils sont assis. Bien que l'Histoire bégaie et que vous soyez un sacrifié de l'Histoire parmi tant d'autres (nous, ici, le sommes aussi. En Europe, plus de 26 millions d'actifs sont sans emploi. Dans le monde, ils sont plus de 200 millions et les jeunes sont en première ligne), vous avez encore l'avenir devant vous.

Moi, j'ai 50 ans et peu d'espoir de voir les choses s'améliorer : à mon âge, aucun employeur ne veut de moi et je pense qu'à 60 ans, je serai toujours en retraite forcée. Mais je m'en fous : j'ai désormais appris à vivre sans patron et sans fric. Ce qui compte, c'est que je veuille toujours de moi-même

Mais vous, à 28 ans, vous verrez les choses changer. Peut-être aurez-vous la satisfaction d'y contribuer.

Pour des raisons qui vous échappent (et vous échappent d'autant plus que vous vous focalisez pour l'instant sur vous-même), votre vie — comme celle de millions d'autres — est mise en parenthèse.
ACCEPTEZ CETTE PARENTHÈSE
1) pour cesser de vous rendre malade;
2) pour prendre du recul est éventuellement passer du statut de spectateur impuissant à celui d'acteur d'un basculement indispensable.
Car ça ne peut pas continuer comme ça !
Battez-vous : pas forcément pour décrocher un boulot qui vous permette enfin d'avoir une vie "normale", mais pour modifier à la source les fondements de cette société en faillite.

Dernière chose...

Je vis chez mes parents mais je rêve d'avoir une vraie vie "normale" comme tous mes amis

ACCEPTEZ CETTE VIE "ANORMALE"
1) d'abord, qu'est-ce que la normalité ? Vouloir être comme tout le monde est-il vraiment source de bonheur et d'épanouissement ?
2) mener une vie considérée comme "anormale" peut être une expérience très enrichissante, qui n'entame en rien la dignité (au contraire : perso, je ne me suis jamais sentie plus digne qu'aujourd'hui bien que je sois au chômage depuis longtemps. Mille fois plus digne que quand je travaillais);
3) dites-vous que vous êtes un garçon tout à fait normal : c'est ce qu'on nous fait supporter qui ne l'est pas;
3) profitez de votre temps libre non seulement pour vous cultiver, mais aussi pour resserrer les liens avec ceux que vous aimez et qui vous respectent. Le reste, au final, a bien peu d'importance.

Vous habitez chez vos parents : vous n'êtes pas la rue et vous avez de quoi bouffer. Si de surcroît vous vous entendez bien avec eux (car tant de jeunes vivent l'enfer en famille et se tirent; beaucoup se clochardisent), alors dites-vous qu'au final vous avez entre les mains des cartes essentielles pour supporter cette "vie en parenthèse" imposée par le système, le temps qu'il agonisera.

Et puis vous êtes un homme. Dites-vous que vous pouvez fonder une famille sans cette limite d'âge de 40-45 ans que la nature impose aux femmes.

Je comprends qu'à 28 ans vous ayez besoin de vivre votre vie. Mais dites-vous bien qu'en la période actuelle, aussi inique soit-elle, il est périlleux de vouloir l'inaccessible, aussi légitime soit-il. Faites le roseau plutôt que le chêne. Je vous dis ça parce que ma fille, qui a le même âge que vous et un boulot payé à peine plus que le Smic, vivait sous mon toit avec sa petite fille qu'elle élève seule. On s'entendait bien, et à nous deux on s'en sortait.
A la recherche d'un logement depuis 8 ans, elle a enfin trouvé un appart’ (loyer à Paris : 700 €/mois ). Je vous dis pas les emmerdes dans lesquelles elle s'est fourrée. Depuis qu'elle est partie, elle n'a que des problèmes de fric qui lui empoisonnent l'existence. Plus que jamais, vouloir voler de ses propres ailes a un coût, ignoblement surélevé. Dans quelque temps, elle va regretter d'avoir quitté sa mère (d'ailleurs, elle me le dit elle-même en plaisantant)… chose, bien évidemment, que je ne souhaite pas mais qui reste, hélas, fort probable. Et d'un autre côté je comprends qu'elle ait saisi cette opportunité d'indépendance, moi qui ai fui de chez mes parents à 18 balais. Sauf qu'il y a 32 ans, on pouvait vivre avec un Smic.

De nos jours, l'indépendance a un prix excessivement élevé. Mais qu'est-ce que la liberté ? Existe-t-elle vraiment ?
La liberté, au final, ne consiste-t-elle pas à choisir sa cage ?
Etant revenue d'une longue dépression où je n'acceptais pas mon chômage, aujourd'hui, je m'aperçois que je suis plus libre que quand je travaillais. Pourtant, le chômage m'a été imposé. J'ai fait, comme on dit, "contre mauvaise fortune bon cœur", je me suis adaptée et j'ai découvert en moi des choses insoupçonnées qui m'ont forgée. Je ne regrette rien.

Alors, tel l'oiseau qui se roule en boule en attendant que cesse le déluge, faites le dos rond rond, profitez-en pour réfléchir et recentrez-vous sur l'essentiel. Après la pluie revient le beau temps. Ayez "le courage des oiseaux" de la chanson de Dominique A et résistez.

Bonjour,

En effet, malgré leur dureté les propos de superuser sont (hélas) très à-propos: votre situation est (encore hélas) celle de milliers de personnes aujourd'hui...
Et c'est peut-être la meilleure raison pour ne pas culpabiliser : vous n'êtes pas responsable de tout ceci, vous n'avez pas à vous sentir coupable d'une situation qu'on vous (nous) impose.

Votre situation, je la connais car je l'ai vécue de manière assez similaire, mais "en pire": je suis partis de RP pour la province mais sans connaitre la moindre personnes sur place, et donc sans aucun garde-fou comme la famille ou autre pour m'héberger. Après deux ans de galère pas possible, j'ai eut la chance de pouvoir m'en sortir et de trouver un boulot il y a peu de temps, même si pour l'heure ce n'est qu'un CDD (avec promesse d'embauche en CDI, mais je suis prudent).

Cependant vous vous focalisez sur un retour en RP, et c'est - comme maguy le dit très très justement - quelque chose qui pourrais vous desservir: plus d'emploi certes, mais amplement plus de monde aussi, y trouver un boulot ne sera clairement pas tâche aisée, je parle en connaissance de cause.

Mais à coté de ça, vous avez la "chance" d'être proche de Laval, la Mayenne à un "avantage" qui est d'être collée à des département un peu plus actifs.
Donc pourquoi ne tenteriez-vous pas votre chance dans les départements limitrophes? Le Mans est une ville moins amorphe, vous avez Rennes qui est assez active, Angers qui se développe de façon assez importante, et un poil plus loin vous avez Nantes qui est clairement en plein boum (ville que je connais assez bien).

L'important c'est de vous faire recruter, en montrant au futur employeur que vous allez vivre dans la ville en question dès le contrat signé, ou les jours qui suivent. Dans ces villes vous trouverez des hébergements, ou des solutions: foyers, hotels (si il le faut, faites le!), collocations, et contrairement à ce qu'on constate sur Paris, il est possible de louer un appart' même en période d'essai (je l'ai fait, bail signé 1 semaine avant le début de mon boulot, et ce à 2-3 reprises).

Bien sur si vous voulez absolument retourner sur Paris le problème est autre, mais encore une fois ayant vécue plus ou moins votre situation, je vous assure que c'est possible et loin d'être si compliqué que ça, si vous avez un garant.
Reste bien entendu la question TRES importante de votre domaine d'activité (technique à priori?), certaines villes étant mieux loties dans certains domaines. Pour exemple Nantes et Angers sont relativement intéressantes si vous cherchez dans l'informatique (domaine pour lequel je peut filer quelque contacts, même si je l'ai avec un insondable plaisir quitté).

Courage dans tout les cas, sachez juste que ce n'est pas en vous culpabilisant et en allant voir des branleurs de nouilles (pardon, on dit voyants) et consorts que vous vous en sortirez. Mais en serrant les fesses jusqu'à ce que vous aillez un coup de chances pour trouver un boulot.

Car oui, quoi que disent bien des pseudos-spécialistes et autres politiques déconnectés de la réalité, trouver un boulot à l'heure d'aujourd'hui c'est 5% de "niaque", 5% d'un mélange de mensonges et de léchages de postérieurs, et surtout 90% de simple chance...

" là où je vis l'emploi est abominablement dévasté. "
Partout ailleurs aussi. En France du moins (en Asie, ça va pas trop mal)

Espérer un logement social dans un lieu inconnu et sans emploi, ça me parait totalement impossible.

Les copains t'ont donné de bons conseils ! j'espère que ça va t'aider à passer ce cap difficile.

tu sembles te méfier beaucoup de l'intérim et tu as en partie raison.
mais Serabeth, permanente-forumeuse & travailleuse intérimaire, pourrait te dire, que quand on sait ce qu'on veut retirer de l'intérim (du PEZE) et ce qu'on n' y trouvera pas (l'épanouissement), et ben c'est une solution qui permet de remplir son frigo, d'avoir un toit, et ça n'empêche pas de s'épanouir en parallèle avec autre chose : rando, lecture, cinéma, que sais-je, drague ! c'est de ton âge.

je comprends ta volonté de vivre ailleurs que chez tes parents, même s'ils sont sympas, c'est inadmissible que la précarité nous oblige à cette promiscuité entre générations. As-tu envisagé une formation, même s'il y a peu de chance qu'elle débouche sur un emploi réel , ça t'occuperait la tête, te ferait voir du monde, et tu tournerais moins en rond ?

Y'a pas un truc qui te botterait, en restant réaliste ? dans la restauration ? agent de service à l'hosto ?
Bon des cosmonautes, on n'en recrute pas des masses en ce moment, mais t'es jeune, tu peux trouver des petits bouts de boulot par ci par là... Des travaux agricoles ? là c'est pas la meilleure saison, mais j'ai des souvenirs de vendanges très agréables, et ça veut pas dire que tu doives le faire toute ta vie forcément...

Bonjour Superuser.

Sans vouloir vous offenser, je suis habitué à ce type de réponse, cela ne me touche pratiquement plus. J'ai compris que je pouvais crever dans l'indifférence générale alors pourquoi me soucier des autres ? Personne ne peut réellement m'aider de toute façon. Et me soucier des autres ne changera rien car je ne peux rien faire du tout. Manifester et brandir des pancartes ? Les gens influents s'en contrefoutent. Je ne vais pas basculer dans la criminalité pour me faire entendre, alors puisque pacifiquement personne ne m'écoute, pourquoi me soucier des autres ?

Je suis dans une phase sévère de ma dépression. Les autres m'importent peu. J'ai besoin de ME reconstruire, j'ai besoin de retrouver l'estime de moi-même. De ne plus avoir honte de ce que je suis.

Ma génération ne peut rien faire ! Elle ne le peut pas car elle est meurtrie, désemparée. Les jeunes de moins de 26 ans sans diplômes ont toujours été la cible privilégiée en bien ou en mal des politiques, mais les jeunes de moins de 26 ans avec un diplôme universitaire et les "vieux" comme moi diplômés on en fait quoi ??? On n'a pas besoin d'aide nous ??

Je ne vois plus aucune raison de me battre car même quand des mesures soit-disant historiques sont prises, rien ne bouge vraiment. Et les français en sont pas prêts à voter pour quelqu'un qui bousculera tout ça !

Me battre pour changer ça ?? MOI ?? Moi tout seul je ne peux rien faire. Et se battre contre le patronat c'est signer son arrêt de mort car QUI voudra m'employer après ça ?? Pour vivre comment ferai-je ? Je veux avoir une vie confortable qui plus est, et je n'ai pas à en rougir.

Navré mais je ne suis pas d'accord quand vous dites que le reste n'a pas d'importance ("profitez de votre temps libre non seulement pour vous cultiver, mais aussi pour resserrer les liens avec ceux que vous aimez et qui vous respectent. Le reste, au final, a bien peu d'importance."), comment me ferai-je soigner si je n'ai pas les moyens de payer mon médecin ? Mon dentiste ? Mon kiné etc .... Ma santé est importante elle aussi ! Mais la santé a un prix.

Et je sais que le système va me briser. Rien ne changera ! On a beau dire aux gens que ça doit changer qu'il faut s'indigner ... Personne ne bouge à part des gens réunis en assoc' comme vous et qui vous battez, mais pour quoi au final ? Rien ne change, je ne veux plus me faire de faux espoirs c'est trop difficile à supporter quand on s'en rend compte.

Si ma vie se résume à bosser à contrecœur et à me dire chaque jour de ma vie : "Combien de temps vais-je encore tenir ?", je préfère encore quitter cette Terre. Une vie que l'on n'a pas choisi ne sert à rien, surtout quand on ne peut pas la changer.

J'ai beau écumer les sites d'intérim et de P-E, en Mayenne c'est affolant à quel point c'est mort. Et je veux rentrer chez moi en RP, là-bas je suis chez moi et surtout, le nombre d'offres est infiniment supérieur, même si la demande l'est aussi, l'offre suit ! Pas ici.

Et faire le dos rond, pour quelle raison ? Pour que l'on me le fasse payer plus tard ? J'ai un diplôme, pas assez d'expérience, je vis dans un patelin paumé loin de Paris, tout ça on ne me le pardonne pas.


Bonjour Patapoum.

J'ai la "chance" de vivre vers d'autres départements oui ... Sauf que là-bas, on ne veut pas de vous si vous vivez à plus de 15 km du lieu de travail. J'en ai fait l'amer constat depuis 4 ans, même mon beau-frère qui est "manuel" y a eu droit.

Le Mans et Angers ainsi que Nantes ne sont rien à côté de Paris ! S'il y avait autant de boulot là-bas qu'à Paris ça se saurait, et vu mon CV minable, je dois aller là où il y a beaucoup de boulot. Mon CV est une tare à lui tout seul.

Au moment de la retraite je ne paierais pas mes CDD minables, je m'en ficherais ! On va me le reprocher de toute façon un de ces jours et là plus personne ne voudra de moi, mais vraiment ! Alors si j'accepte de faire le dos rond et de faire en sorte d'aller mieux, je sais que je vais le payer très cher. Les patrons ne veulent pas d'une feignasse, ni de quelqu'un de précaire, et pour eux je le suis ! Si on bosse pas c'est pas la crise, c'est parce qu'on est une feignasse c'est bien connu !

Ce pays me dégoûte ! Mais je sais qu'à l'étranger ce ne sera pas mieux. Et quitter mon pays, ma famille et ma culture pour un boulot ....


Bonjour Faribole.

En IDF bizarrement tout mon entourage travaille et a un appartement à soi quasiment. Même à P-E ils m'ont conseillé de partir là-bas.

Et le coup de faire des jobs en attendant ça fait 4 ans que ça dure. C'est bon là ... Et m'embêter à bosser dans les champs ou à faire serveur pour quelle raison ? Pour gagner un smic qui sera parti très rapidement ??

Et m'épanouir reclus dans une chambre sans voir personne en me gavant de tv et de musique pour ne plus cogiter, j'ai assez donné. Le coup du "trouve un job alimentaire et épanouis-toi ailleurs" c'est pas moi. 45 ans de ma vie à me lever pour aller sacrifier mon temps libre sans envie, non !

Mon job sera plaisant ou ne sera pas. Je ne demande pas qu'il soit passionnant, mais qu'il me donne envie de me lever chaque jour et de me projeter. Comme beaucoup de gens malgré la crise. Je veux moi aussi être comme eux.

Sans vouloir vous offenser, je suis habitué à ce type de réponse, cela ne me touche pratiquement plus. J'ai compris que je pouvais crever dans l'indifférence générale alors pourquoi me soucier des autres ? Personne ne peut réellement m'aider de toute façon.

Je ne peux pas vous laisser dire des choses pareilles, pourtant elle a raison vous vous focalisez un peu trop sur votre nombril. Personne ne vous aidera si vous ne savez pas mettre un peu d'ordre dans votre tête d'abord, et ça personne n'a les clés, sauf vous.

Superuser a 50 ans et traine depuis, heuuu... 8 ans en ASS à 470€/mois à Paris. Je suis dans la même situation, sauf que j'ai 58 ans et bientôt 12 ans d'ASS et habite aussi Paris intra-muro. Des offres, vous vous leurrez, il n'y a rien de sérieux, sauf des contrats aidés.

L'aide, nous ne l'avons pas trouvé en pleurnichant. Superuser a créé ce site pour informer les chômeurs, c'est un boulot à plein temps 24/24h et 7/7 jours. Et bien sûr entièrement bénévole, elle ne touche pas un flèche pour son travail.

Et pourtant comme nous les très vieux chômeurs (du moins en durée) nous pouvons apporter notre pierre à l'entraide formidable que cela génère. Mais il faut aussi sortir votre regard entièrement tourné sur votre personne.

comment me ferai-je soigner si je n'ai pas les moyens de payer mon médecin ? Mon dentiste ? Mon kiné etc .... Ma santé est importante elle aussi ! Mais la santé a un prix.

Nous, on se contente de la CMU, avec toutes les suspicions, regards en coin, quand ce n'est pas carrément un refus de nous soigner.

Vous êtes toujours à "je" "je", il y a quelques neuf millions de personnes qui vivent de presque rien, dont des femmes seules avec enfants, un tas de gens à la rue ou qui vivent dans des conditions affreuses.

Vous vivez dans un rêve, à croire que Paris ou la RP est un Eldorado, descendez de votre nuage et essayez d'écouter ce que les copains vous suggèrent, sinon je ne comprends pas le sens de votre message.

La situation de la plupart d'entre nous est sans doute pire, mais ce n'est pas une raison pour arrêter de se cultiver, de rire parfois, d'échanger, de s'entraider.

En province, vous trouverez plus facilement à vous loger, même chez l'habitant comme pas mal d'étudiants. Mais franchement à vous focaliser sur des rêves impossibles à Paris, l'atterrissage risque de vous faire très mal.

Faites déjà le ménage dans votre propre tête, arrêtez de vous fixer sur votre personne, regardez autour de vous, bref aidez-vous vous-même pour commencer, autrement qu'en pleurnichant.

Pour votre info, un neveu à moi cherchait un appart en grande banlieue avec son amie. Bien qu'étant tous les deux en CDI avec une caution parentale, ils ont dû renoncer et chacun reste chez papa-maman. Il faut savoir faire la part des choses.

Bonjour Tchouni.
Je comprends que l'intérim dans l'industrie agro-alimentaire, puisque je suppose qu'en Mayenne c'est principalement ce secteur qui recrute, puisse vous répugner. J'ai mis du temps moi aussi à franchir le pas et à accepter d'y travailler alors que je m'étais inscrite dans plusieurs agences d'intérim. Eh bien franchement ce n'est pas du tout aussi épouvantable qu'on l'imagine quand on n'y a jamais mis les pieds ; il faut un temps d'adaptation, c'est certain, il faut éviter de s'appesantir sur ses illusions perdues, prendre les choses avec un peu d'humour et du sens pratique.
Je n'aime pas l'usine, mais j'aime bien mon salaire, c'est tout ce qui compte dans ce boulot.
De plus on y apprend beaucoup sur soi et sur les autres. Et vous y rencontrerez d'autres bac+N. Moi je suis plus diplômée que vous, par exemple. Dans mon cas c'est un choix de rester dans un trou perdu, tranquille, parce que je suis une ourse, que je suis de la génération de vos parents, et que de toutes façons je serais encore moins payée en ville, si même j'y trouvais un contrat.

Puisque vous logez dans votre famille, pourquoi ne pas accepter de bosser à l'usine quelques mois, le temps d'économiser la plus grande partie de votre salaire, afin de pouvoir démarrer en région parisienne ? A partir de là, l'usine n'est plus une prison horrible et perpétuelle, c'est seulement un passage pour réaliser ce projet de retourner vivre et travailler en Ile-de-France.
Bon courage !

Bonjour Maguy.

Sachez que je suis tourné sur ma petite personne comme vous dites car je sais que je ne peux compter que sur moi. Et sachez qu'entre me dénigrer et finir par retourner ma colère contre moi et me plaindre et me dire que je ne suis pas fautif (même si j'ai énormément de mal) j'ai fait un choix ! La dernière fois que j'ai retourné ma colère contre moi j'ai débouclé ma ceinture dans une descente en espérant m'encastrer dans un arbre.

On se protège comme on peut voyez-vous ! Mon psychiatre m'y a encouragé, il m'a dit "continuez à vous plaindre, vous en avez le droit ! Et entre ça et vous taire mais vous faire du mal, faites le bon choix."

Et de me dire qu'il y a des millions de gens comme moi ne m'aide en rien ! Au contraire, je vois que c'est devenu "normal", et ça me détruit encore plus de voir des gens brillants, plus que moi, en baver. Je trouve ça abjecte, je pense que personne ne mérite ça. Mais je peux faire quoi pour que ça change ?? Alors au lieu de me démolir le moral en voyant les autres, je me recentre sur moi, j'essaie d'oublier les images que j'ai pu voir auparavant à la tv et essaie de me convaincre que je n'ai pas mérité ça, j'essaie de me convaincre que j'ai tort quand je dis que l'on ne veut pas de moi, que ça ne cessera jamais que j'en suis là par MA faute.


Bonjour Serabeth.

J'ai pourtant essayé d'y aller. Mais voyez-vous, euthanasier un animal et lui entailler la gorge c'est au-dessus de mes forces. J'ai assisté à ça, je ne souhaite à personne de le voir ! J'y pense encore parfois !

Je préfère mille fois faire autre chose ! J'ai occupé un job dernièrement pas mal, mais évidemment, il a fallu que l'on ne me garde pas ! Enfin là, tout le monde va être viré dans deux ans alors pas de jaloux ... Même si j'étais triste pour eux, je pensais à ceux qui y étaient depuis x années ...

Prendre cette vie avec humour j'ai essayé ! Mais tout me rattrape ! Et je ne peux pas m'ôter de l'esprit que j'y suis pour beaucoup ! Je ne peux pas me dire que je n'ai rien fait de mal, c'est impossible ! Je culpabilise ! Je m'en veux quand je me sens bien, quand j'ai envie de sortir, de vivre en clair ! Je m'en veux de vouloir continuer à vivre alors que je ne suis pas un "vrai" salarié J'ai honte de moi, comme si je devais bosser à tout prix pour mériter de "vivre"

Je ne peux pas partir là-bas sans être persuadé que je vais m'en sortir. Je n'en sais rien. Et si j'échoue, encore une fois je sais que je me dirai que c'est moi le coupable Et je ne veux pas décevoir mes proches non plus, me décevoir ...

[/b]Dans cette société il y a de plus en plus de chômeurs, de précaires, et des associations comme celle-là n'existeraient pas, QUI leurs diraient qu'ils n'ont rien fait de mal ? Qu'il n'y sont pour rien ? [/b] Les proches le disent oui ! Mais on a besoin que la société nous le dise, on vit dedans, j'aimerais qu'elle nous dise que l'on va avoir enfin un véritable espoir. J'ai trop peur de me faire de faux espoirs.

Une fois au "boulot" j'ai cru percevoir un regard gêné d'un des salariés de la boîte où je fais le ménage, comme s'il se disait : "Il en est réduit à ça ... C'est malheureux." Peut-être je me fais des idées, mais j'en arrive à croire que certains qui me voient bosser ont pitié de moi ou sont à la limite du mépris. Je ne sais même pas si c'est vrai ou pas en plus !

J'ai profondément honte de moi, je me dis toujours "Pourquoi vouloir mieux ? Tu l'aurais eu si tu le méritais !" et en même temps, si je m'y résigne je craque définitivement.