Quand Jean Marc Ayrault fichait les SDF
Publié : 18 déc. 2012
Quand la ville de Nantes, dirigée par Ayrault, fichait les SDF
Le Point publie sur son site un listing datant de 2006 dans lequel apparaissent 129 sans-abris avec nom, surnom, date de naissance, état marital, antécédents psychiatriques et judiciaires, toxicomanie... Pour certains, même l'orientation sexuelle est précisée.
«Je tombe des nues, s'indigne Stéphanie Cordeiro, responsable départementale des Restos du Cœur. Jamais nous n'avons entendu parler de cela. Ici, on ne prend ni nom ni coordonnées. C'est d'ailleurs ce que les SDF apprécient aux Restos, on ne leur demande jamais rien. Il est clair que pour obtenir ce genre d'informations, il faut rentrer dans leur vie.»
L'hebdomadaire relève également des fiches individuelles où sont décrites les journées et les états d'âme des sans abris. Ainsi, il est possible de lire qu'un homme «célèbre pour ses coups de gueule, focalise l'attention des commerçants et des passants dès qu'il est alcoolisé. On n'a jamais constaté de violences de sa part, mais un besoin quasi vital de se faire remarquer dès que sa consommation de psychotropes et de résine de cannabis devient trop importante.»
La mairie parle d'une «initiative individuelle» qui «a été arrêtée»
D'après Le Point, ce système aurait été instauré après l'arrivée, en 2004, de Gilles Nicolas comme directeur de la réglementation et de la tranquillité publique à Nantes. Ce commissaire divisionnaire des Renseignements généraux est alors mis à disposition par le ministère de l'Intérieur. En 2008, Gilles Nicolas devient adjoint au maire chargé de la sécurité. Au poste de commissaire divisionnaire, il est remplacé par un ancien du renseignement intérieur dans le département, Didier Fillion-Nicolet. Ce dernier assure que ce listing de SDF a été établi avant son arrivée.
De son côté, la ville de Nantes dément «toute politique de fichage». «Le fichier publié par Le Point relevait de pratiques professionnelles mal contrôlées auxquelles il a été mis fin, affirme la municipalité dans un communiqué. Ce fichier non conforme a été détruit dès que la ville en a eu connaissance.» La mairie parle d'une «initiative individuelle» qui «a été arrêtée». Elle assure avoir, dès 2009, mis en place avec la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) «une politique de protection des données à caractère personnel».
La Cnil confirme avoir effectué un contrôle cette année-là des fichiers informatiques de la mairie nantaise. Toutes les dispositions de la loi informatique et libertés n'étaient pas respectées. Sur ce listing de SDF, il est apparu notamment que les droits d'accès n'étaient pas suffisamment restreints. En clair, ces données sensibles recueillies par les travailleurs sociaux pouvaient atterrir entre des mains mal intentionnées. Un an plus tard, lors d'un nouvel audit, «ce traitement des sans-abris n'existait plus», souligne la Commission. Grâce à une «mise à niveau des procédures», précise la mairie. Des procédures sur lesquelles veille désormais un «correspondant informatique et libertés» nommé par la ville en 2010.
Source : http://www.leparisien.fr/societe/quand- ... 417811.php
Le Point publie sur son site un listing datant de 2006 dans lequel apparaissent 129 sans-abris avec nom, surnom, date de naissance, état marital, antécédents psychiatriques et judiciaires, toxicomanie... Pour certains, même l'orientation sexuelle est précisée.
«Je tombe des nues, s'indigne Stéphanie Cordeiro, responsable départementale des Restos du Cœur. Jamais nous n'avons entendu parler de cela. Ici, on ne prend ni nom ni coordonnées. C'est d'ailleurs ce que les SDF apprécient aux Restos, on ne leur demande jamais rien. Il est clair que pour obtenir ce genre d'informations, il faut rentrer dans leur vie.»
L'hebdomadaire relève également des fiches individuelles où sont décrites les journées et les états d'âme des sans abris. Ainsi, il est possible de lire qu'un homme «célèbre pour ses coups de gueule, focalise l'attention des commerçants et des passants dès qu'il est alcoolisé. On n'a jamais constaté de violences de sa part, mais un besoin quasi vital de se faire remarquer dès que sa consommation de psychotropes et de résine de cannabis devient trop importante.»
La mairie parle d'une «initiative individuelle» qui «a été arrêtée»
D'après Le Point, ce système aurait été instauré après l'arrivée, en 2004, de Gilles Nicolas comme directeur de la réglementation et de la tranquillité publique à Nantes. Ce commissaire divisionnaire des Renseignements généraux est alors mis à disposition par le ministère de l'Intérieur. En 2008, Gilles Nicolas devient adjoint au maire chargé de la sécurité. Au poste de commissaire divisionnaire, il est remplacé par un ancien du renseignement intérieur dans le département, Didier Fillion-Nicolet. Ce dernier assure que ce listing de SDF a été établi avant son arrivée.
De son côté, la ville de Nantes dément «toute politique de fichage». «Le fichier publié par Le Point relevait de pratiques professionnelles mal contrôlées auxquelles il a été mis fin, affirme la municipalité dans un communiqué. Ce fichier non conforme a été détruit dès que la ville en a eu connaissance.» La mairie parle d'une «initiative individuelle» qui «a été arrêtée». Elle assure avoir, dès 2009, mis en place avec la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) «une politique de protection des données à caractère personnel».
La Cnil confirme avoir effectué un contrôle cette année-là des fichiers informatiques de la mairie nantaise. Toutes les dispositions de la loi informatique et libertés n'étaient pas respectées. Sur ce listing de SDF, il est apparu notamment que les droits d'accès n'étaient pas suffisamment restreints. En clair, ces données sensibles recueillies par les travailleurs sociaux pouvaient atterrir entre des mains mal intentionnées. Un an plus tard, lors d'un nouvel audit, «ce traitement des sans-abris n'existait plus», souligne la Commission. Grâce à une «mise à niveau des procédures», précise la mairie. Des procédures sur lesquelles veille désormais un «correspondant informatique et libertés» nommé par la ville en 2010.
Source : http://www.leparisien.fr/societe/quand- ... 417811.php