Il est clair que le commentaire d'article sur le site du collectif RTO aurait du être supprimé : nous avons eu droit à un procès pour un message similaire sur nos forums et, depuis, nous contrôlons tout.
Le collectif RTO ferait bien de se méfier (apparemment, les RG ne s'intéressent pas à eux ?) qu'il ne lui arrive la même mésaventure, faute de modérateur... Je viens de leur écrire.
C'est aller un peu vite en besogne de dire que le collectif RTO aurait du supprimer le débat. Il se trouve, qu'avant la censure , qui a apparemment été pratiquée par solidarité avec l'apcd, il y avait d'une part un article sur le décret sur le train de vie, mais aussi des échanges sur les réactions possibles, celles qui sont utiles, celles qui ne le sont pas. Sur le piège qui consiste à s'en prendre aux responsables visibles, les clampins de service de l'anpe ou de la caf en oubliant par qui sont décidées les politiques de contrôle, d'ou viennent les décisions de suppression de revenu ( combien d'allocataires qui ont voté contre sarkozy savent qu'à Paris par exemple, elles doivent être avalisées par le Conseil général de gauche ? ).
L'auto-censure résoud-elle le vrai problème ? C'est aussi à ça qu'il faut penser, à la réalité derrière les sites. Ce que je me dis c'est que ce genre de débats dissuade peut-être des desespérés de passer à l'acte, de bousiller leur vie et celle d'un clampin de service.
La vraie question est la suivante: vu l'amoncellement de lois répressives contre la liberté d'expression, on va bientôt se retrouver avec des sites vidés de tout contenu. Il y a déjà des pays en Europe ou l'appel à la grève est considéré comme "une atteinte à l'intérêt général ". Il y a eu récemment une jurisprudence qui a condamné un syndicat pour avoir fait état sur son site de négociations avec la direction encours, celles-ci étant considérées comme étant également la "propriété " du patron et ne pouvant être divulguées sans son accord.
AC Reseau a du retirer des commentaires de salariés d'armatis qui parlaient de leur boite en termes peu élogieux suite à une pression démentielle de leur cabinet d'avocats sur l'hébergeur, avant tout proçès.
Plus globalement, ce qui arrive à l'apcd, et la jurisprudence récente sur les liens mis sur un site sonne le glas des fils RSS sur les sites ou il n'y a pas de "modérateur permanent ". Ou fait de chaque blogger un contrôleur , qui va passer plus de temps à surveiller qu'à écrire.
Je ne sais pas si les RG s'intéressent au site du RTO. D'après ce que j'ai vu en tout cas, dès qu'ils annoncent un café devant une CAF, les RG sont là. Peut-être une procédure est elle déjà en cours, peut-être a-t-elle été déclenchée une heure après le post du commentaire comme c'est arrivé à actuchômage. A vrai dire, il suffit désormais à la police de poster n'importe quoi en pleine nuit sur un site pour avoir sa procédure.
De toute façon, en ce moment, on le sait tous, même aller dans une manif légale et autorisée peut conduire à se retrouver au trou.
Et à un moment, maintenant même se pose une alternative toute simple: faire face ou fermer boutique. Peut-être qu'une déclaration commune des sites de précaires concernés par toutes ces affaires, au delà de leurs divergences d'analyses serait un début ?