Page 1 sur 1

Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA

Publié : 10 déc. 2012
par conundrum
Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA à des centaines de personnes, et le revendique :
« Seuls les gens superficiels ne jugent pas sur les apparences. »
Oscar Wilde

Le changement à une drôle d’allure... Celle d’une gauche rose pâle qui n’augmente guère le SMIC, n’a concédé aux salariés qu’une hausse de l’allocation de rentrée scolaire, la création d’emploi aidés et des embauches dans l’éducation, celle d’une gauche bleu marine qui persécute les Roms ; l’allure d’une entreprise France désormais dirigée par un ancien de la haute école de commerce et qui ne voudrait revenir ni sur l’interdiction du revenu minimum aux moins de 25 ans, ni sur la diminution du "pouvoir d’achat" de qui dépend d’allocs chômage, de minima sociaux ou de pensions de retraite, toujours plus difficiles à obtenir en raison des durées d’emploi exigées [1].

On nous annonce 30 milliards d’économies [2] et, on le verra ci-dessous, alors que cette gestion punitive des pauvres était jusqu’à maintenant occultée par les conseils généraux majoritairement dirigés par la gauche qui en sont chargés, pour la première fois, un conseil général PS revendique haut et fort de supprimer le RSA à des centaines de personnes [3].
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6332

Re: Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA

Publié : 11 déc. 2012
par stm_artin
Le changement c'est maintenant!
Sauf qu'ils avaient oublié de préciser quel changement... Il s'avère que le changement en question, au final, c'est la transformation du PS en parti de droite réactionnaire.
« Nous avons parfois affaire à des gens de mauvaise foi, avait conclu le président du conseil général. Face à eux, je ne durcis pas le ton. J’ai toujours dit que je ne paierai pas le RSA sans contrepartie ».
Wauquier n'aurait pas dit mieux.
Ces messieurs ont oublié que le travail est un droit. L'état se doit de permettre l'accès à des emplois décents. Or, ici, c'est le contraire des principes de la république dont il est question. Il s'agit de l'utilisation de méthodes de coercition brutale pour obliger les gens à candidater sur des postes qui n'existent pas. Cela justifie la radicalisation des manifestants. Il est légitime pour les mouvements sociaux de se durcir dans ces conditions. Ces messieurs espèrent qu'on va accepter de devenir sdf avec le sourire et une tape amicale sur l'épaule (du genre: Allé sans, sans rancune, tu comprends c'est la crise)? La radicalisation est d'autant plus légitime qu'il devient de plus en plus évident que cette politique participe au projet de domination d'une poignée de ploutocrates décidés à mettre le peuple sous sa botte. Le peuple peut toujours voter, la politique ne changera pas. Cette caste n'en est pas à son coup d'essai. Faut il être aveugle ou lâche pour ne pas voir la ressemblance avec leurs prédécesseurs des année 20/30?

On appréciera aussi le: je ne durci pas le ton! Elle est pas mal celle là. Je vous mets à la rue sans durcir le ton; c'est du grand art...

Re: Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA

Publié : 11 déc. 2012
par tristesir
J’ai toujours dit que je ne paierai pas le RSA sans contrepartie
C'est quoi la contrepartie? Occuper un emploi décent?
Si je comprends bien, dans ce département, pour se voir payer le RSA il faut aller à la chasse au dahu et ramener sa peau? 8)

Re: Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA

Publié : 11 déc. 2012
par lobozo
les conseils généraux et leurs présidents me font penser aux royaumes et aux seigneurs du moyen-âge: ils font ce qui veulent de leurs vassaux, et utilisent le flou du RSA pour décider qui mérite et qui ne mérite pas de crever... A quand un droit de cuissage pour garder son RSA ? :roll:

Re: Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA

Publié : 11 déc. 2012
par tristesir
Un droit de stérilisation, tu veux dire.
La pauvreté, c'est bien connu, c'est génétique et cela se reproduit de génération en génération :shock:

Re: Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA

Publié : 12 déc. 2012
par romain23
tristesir a écrit :Un droit de stérilisation, tu veux dire.
La pauvreté, c'est bien connu, c'est génétique et cela se reproduit de génération en génération :shock:
Cela m'avait eté expliqué comme cela en 1° année de l'ecole d'educ par les formateurs! Devant mon refus,je suis passée pour une rebelle par les "bobos" (que l'on appelait pas encore comme cela)de ma promo, convaincues par la formation, que les familles pauvres se renouvelaient de génération en génération ! (comme d'hab, sans jamais s'interroger sur les causes! J'ai ete la seule à faire un memoire sur l'exclusion sociale, pas politiquement correct, d'ailleurs!)

Re: Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA

Publié : 12 déc. 2012
par tristesir
Cela m'avait eté expliqué comme cela en 1° année de l'ecole d'educ par les formateurs!
Si je comprends bien on devient éduc' comme on pourrait tout aussi bien devenir gardien de prison ou de zoo? 8)

Alerte! un pauvre n'a pas tendu la main et n'a pas été se faire exploiter par un négrier ! :mrgreen:

Re: Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA

Publié : 17 déc. 2012
par superuser
Le jeudi 13 décembre, alors qu’il répondait à une série de questions posées par des internautes ariégeois, Augustin Bonrepaux, Président du Conseil général de l’Ariège, a été vertement interrompu par une quinzaine de membres du collectif CAFCA (Collectif d’autodéfense face au contrôle de l’administration).

Ces hommes et ces femmes ont utilisé la réunion publique du président de l’assemblée départementale pour l’interpeller sur les contrôles exercés par le Conseil général en matière d’attribution du RSA. Ils ont ainsi qualifié de «tribunaux d’exception» les commissions paritaires chargées d’étudier la réalité des démarches de retour à l’emploi des bénéficiaires.

Sous les huées, Augustin Bonrepaux a rappelé la position des conseillers généraux ariégeois pour lesquels le RSA «ne peut être considéré comme une allocation mais comme un revenu qui donne des droits mais confère aussi des devoirs» aux bénéficiaires.

Voici la lettre que le CAFCA a adressé ce soir là à Augustin Bonrepaux, président du Conseil général d’Ariège :


Monsieur le président,

Les actions du collectif Cafca (Collectif d’autodéfense face au contrôle de l’administration) consistent à dénoncer l’acharnement de l’administration sur les pauvres, notamment les discrètes mais régulières radiations du RSA.

Deux fois par mois, dans des locaux du Conseil général, de nombreux allocataires du RSA sont convoqués devant un tribunal pour chômeurs pudiquement nommé «Commission de solidarité territoriale» (C. S. T.). En perturbant la tenue de quelques CST ces derniers mois, nous avons rendu visible le véritable objet de ces commissions : sortir les RSAstes du dispositif, c’est à dire suspendre leurs allocations. C’est pour cette raison que, depuis, les CST se tiennent sous protection policière avec filtrage à l’entrée des locaux.

C’est avec surprise que nous avons lu dans la presse la réponse que vous avez faite à ces modestes occupations : loin de nous démentir et de jouer hypocritement le rôle d’élu de gauche outragé, dont vous êtes pourtant coutumier, vous avez martialement proclamé devant un parterre de journalistes que oui, nom de nom, il faut radier, et il va falloir radier toujours davantage.

Il est bien fini le temps où vous vilipendiez le libéralisme de la droite au pouvoir. Vous avez au contraire annoncé que vous prévoyiez 452 radiations d’ici la fin de l’année 2012, ce qui représente 10% des «bénéficiaires» du RSA en Ariège. Vos objectifs chiffrés discréditent totalement votre engagement à faire du «cas par cas» ; sans doute vous rendez-vous compte à présent du peu de tenue de vos propos, mais enfin la boulette est faite.

La violence de vos propos a estomaqué plus d’un lecteur de la Gazette ariégeoise dans la semaine du 21 septembre. Embrassant le populisme le plus vulgaire, vous affirmez sans honte qu’on ne compterait plus parmi les allocataires «les gens de mauvaise foi», «les tricheurs», ceux «qui se moquent de vous avec des projets ubuesques», et ceux même «qui n’y ont pas droit». Octroyer 400 euros par mois à cette engeance ferait gaspiller de l’argent au contribuable, etc. Bref, on connaît la chanson, vous avez simplement déversé les quelques poncifs culpabilisants qui font office de discours aux élus de toutes tendances.

Vous dites que vous devez répondre des choix budgétaires du département devant vos «administrés». Voilà qui a de quoi surprendre. Jusqu’ici les «administrés» n’ont jamais eu leur mot à dire sur le bon usage des deniers publics. Qui a souvenir d’avoir un jour souhaité construire un énième rond-point ou payer si cher la calamiteuse gestion de l’eau ? Alors pourquoi cette fois faire comme si vous les preniez en compte, ces «administrés» ? La réponse est évidente : vous avez besoin qu’ils vous élisent, encore et encore, pour conserver votre statut social et votre pouvoir. Un pouvoir immense, si l’on considère que vous avez quasiment droit de vie et de mort sur un allocataire que vous jugez «fainéant» ; mais un pouvoir minuscule en fait, quand on sait les limites qui vous sont imparties par le contexte de la crise économique.

Comme à l’accoutumée le budget concerne le petit peuple pour les «efforts» à faire, jamais pour les dépenses. Les industries ont toutes été délocalisées dans des pays où le coût du travail est encore moins cher. Et ce n’est pas la mascarade du Parc naturel régional qui risque de redynamiser l’économie de notre département sinistré. L’Ariègeland dont vous rêvez n’offre pas d’emplois durables : à peine permet-il à quelques chômeurs de se changer magiquement en auto-entrepreneurs qui continuent de vivre en dessous du seuil de pauvreté dix mois par an ; de transformer les paysans en paysagistes ; les petits producteurs en marchands de Noël ; les commerçants de proximité en animateurs de ce grand parc à thème ; les villages en carte postale pour touristes.

D’autant plus qu’avec les 26 heures de travail hebdomadaires que vous aimeriez rendre obligatoires pour les fainéants qui vivent grassement du RSA, vous risquez de supprimer le peu de travail salarié disponible. À ceux qui se demanderaient encore «pourquoi il y a tant de RSAstes en Ariège», nous préférons rappeler en lieu et place de vos boniments, M. Bonsommeil, quelques évidences économiques :

• Comme il n’y pas de travail ailleurs non plus et sous la pression des loyers exorbitants, de plus en plus de pauvres partent vers les campagnes en espérant y survivre plus dignement.

• Tous les pauvres, qu’ils travaillent ou non, le savent : on ne vit pas décemment avec 400 euros par mois. Mais l’obole a beau être dérisoire, il nous faut encore la mériter dans le cadre du dit «contrat d’insertion». Un «contrat» léonin, puisque les deux parties ne sont en rien égales et que nous sommes contraints de le signer. Un contrat de dupes, surtout : en l’absence d’emploi, nous voilà contraint d’en simuler la recherche, de jouer la comédie de «l’employabilité». Nous devons laisser l’État inspecter les moindres recoins de notre vie privée (le contrat peut nous enjoindre à arrêter de boire, trouver un logement, un véhicule, travailler pour des miettes dans une entreprise d’insertion, maigrir, grossir...), «concevoir des projets» qui rentrent dans des cases bien définies, puis suivre notre dossier, le compléter, le corriger. En un mot, nous travestir en bureaucrates de nos propres vies en attendant une prochaine convocation.

• Le stock incompressible d’inemployables dont nous faisons partie nous pose bien plus problème en terme de survie qu’il n’en pose au fonctionnement du marché du travail. En effet, sans chômeurs, comment pourrait-on exercer une pression raisonnable sur les salaires et faire travailler tout le monde au plus bas coût possible ? De peur de se retrouver au chômage, les salariés acceptent des travaux pénibles, un temps de travail variable et incertain pour des salaires de plus en plus maigres. Les chômeurs qui doivent arracher à Pôle Emploi leurs indemnités – pour lesquelles ils ont pourtant cotisé jusque-là – redoutent quant à eux une radiation arbitraire qui les rendrait «RSAstes». Ces catégories – travailleur, chômeur, RSAste – n’en sont pas vraiment puisque chacun ou presque passe régulièrement de l’une à l’autre. Néanmoins, elles ont ceci de commode qu’elles nous rappellent qu’on peut toujours tomber plus bas et qu’on est pas si mal à sa place, aussi précaire soit-elle. Aussi en faites-vous un usage immodéré, M. Bontrépas, en opposant constamment les bons travailleurs aux mauvais chômeurs dans vos discours démagogiques.

• Il est particulièrement désagréable de se voir taxer de parasites quand, malgré soi, on rend si bien service à l’économie. Car personne n’est sans savoir que le maigre pécule des allocataires du RSA se consume intégralement en logement, alimentation et tabac et retourne donc presque immédiatement dans les caisses de l’État – sous forme de TVA ( la principale recette du budget de l’État ) – , des propriétaires et des commerçants.

Nous avons décidé de vous répondre, M. Bonnenuit, car nous refusons d’être une fois de plus culpabilisés et utilisés comme une force de travail à bon marché. Nous préférons tenter de nous organiser collectivement pour que l’emprise de cette administration au service d’une économie en restructuration nous soit moins insupportable.

En se moquant de l’attention que vous voudrez bien porter à l’expression de notre colère, nous vous prions de croire, M. Somnifère, à l’expression de notre profond mépris de classe. Chacun son tour.

Des membres du collectif Cafca
caf.ca@laposte.net 

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article132243

Re: Ariège, le conseil général socialiste supprime le RSA

Publié : 17 déc. 2012
par Colporteur
avec l'article En Ariège et ailleurs, la R.S.A.ste est elle aussi une zone à défendre - vous trouverez un texte qui dit entre autres "Sans doute, le sentent-ils bien, toute la richesse sociale et créative dont les existences de ces personnes sont porteuses et auxquelles elles n’ont pas renoncées, ne peut qu’être fatal à l’ordre sur lequel toute cette oligarchie trouve à se gaver." et revient sur ces question : Que mille Kystes s’épanouissent !!! (bulletin d'information formation populaire ariégeoise)
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6461