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30 à 40° dans la marmite à militance…bientôt l’ébullition

Publié : 06 mai 2008
par Idgie
Petit vécu de notre journée du 1er mai


On s’engueule en se cognant les coudes dans les chambranles de porte de notre studio de la contrée d’Alleluia…ma moitié entière a décrété qu’aujourd’hui c’était journée Hammam et alanguissements dans la salle de bain tandis que je racle les fonds des caisses de nos deux marmots à poils qui font miaou quand on les touche et qui, du haut de leur intelligence génétiquement transmise sans gestation de notre part, signifient papattes contre carreau leur volonté de s’en aller tâter de l’écaille dans le jardin de la vieille aux poissons rouges. « Bah non ! Quand on vous dit que c’est niet pour aujourd’hui »… « Miaou !? ». Claudiquant avec ma botte à moitié chaussée (galère ces pompes sans lacets), je maugrée à nouveau contre la Province, le temps qui là maintenant coule à flot quand parfois c’est le goutte à goutte, et le conjungo toujours là bien droit pour s’en prendre plein les dents quand il a rien demandé !

Nos miches enfin envoiturées, nous nous enhardissons sur les routes des campagnes aux abords d’Alleluia, notre destin est au bout de l’autoroute, du RER B et du métro…Nos âmes s’envolent vers le point de rendez-vous…Nous arpentons vaillamment, haletantes, les tracts collés au dos, les quelques marches qui nous portent vers le commencement de notre épopée romantique !

14h22 à nos montres respectives…rompues et à bout de souffle, taraudées par une sourde culpabilité de ne s’être pas réabonnées chez Martin ou l’agrume ascorbique, nous nous retrouvons nez à nez avec la jeunesse socialiste et les copains d’APEIS en rouge et noir…Quant aux actuchômistes…pffuitt évaporés, engloutis, aspirés par les soupiraux de la République ? Nous voilà orphelines, la déception chevillée à notre incrédulité…les 500 papelards dans l’emballage à ramette. Bah merde alors ! Nos potes du virtuel ne sont pas là !

Passée la phase de paralysie, les neurones en berne reprennent du service et nous décidons de procéder à une distribution méticuleuse et enthousiaste : « CHOMEURS ET SALARIES, MEME COMBAT ! ». Nos airs proprets de filles de bonne famille nous valent des sourires et des mains tendues avides de la prose apnéenne (si si) ! Nous nous demandons un bref instant (très bref instant) si le badaud arpentant le pavé républicain ne nous prendrait pas des fois pour des exilées d’une manif de droite…Nous nous proposons de remonter le cortège afin de retrouver nos acolytes possiblement sur le pied de guerre en chantant l’Internationale et dégustant un rhum banane cégétiste…

Remontant le boulevard Voltaire, nous croisons les copains de la CNT qui le sourire en coin, déclinent gentiment mais sûrement notre invitation à la lecture, puis des militants de la CGT dénonçant les torture au Chili, d’Act’Up etc…on échange nos papiers, on discute, on se marre…on échange dans un allemand retrouvé sous le coup de l’ambiance avec un communiste allemand réfugié politique en France pour cause de persécution en dictature merkelienne !

Puis là marchant à rebours distribuant les tracts alentours…la bande à Actu, actionnant directement la distribution en plein cortège…ah ah on les a retrouvés ! Il fait beau ! … et il fait soif ! Mais avant de prendre les coursives attenantes au boulevard en vue d’un rafraichissement bien mérité, nous procédons aux dernières semailles en remontant toujours plus haut le Voltaire… « 22 vlà Clémentine Autain ! »… « Vas-y Flo ! ». Tchak un tract dans ta menotte avec le sourire ! « Dis donc elle est petiote la Clémentine, tu la voyais comme ça toi en vrai ?! » (NB : Des études déjà anciennes nous enseignent en effet que les hommes et femmes politiques sont perçus comme significativement plus grands que des personnes lambda…dont acte !...Attention : la perception de la taille peut être biaisée par le port de talonnettes, des études complémentaires sont donc nécessaires afin de contrôler cette variable potentiellement parasite).

Puis vient le temps de l’agrément dans la tiédeur d’un café parisien en compagnie des siens...Nos devoirs familiaux nous rappellent pourtant que l’heure c’est l’heure, nous déclinons donc dans un premier temps l’offre d’un pique-nique improvisé par Pili dont le coffre regorge de victuailles (merci Pili)…Un coup de fil en cabine plus tard, apprenant que notre dîner en ville était annulé pour cause d’épuisement professionnel avec grosse bronchite à la clé faisant suite à une jolie TMS (Maman prends bien soin de toi, reposes toi, ne culpabilises pas de t’arrêter momentanément de travailler comme cinq pour 3,5% d’augmentation tous les 15 ans ! Ah la la ces cinquantenaires loyaux et avides de la reconnaissance de leurs supérieurs…on n’a de qui tenir !)….nous nous engouffrons dans le métro direction Denfert-Rochereau et parvenons à retrouver la petite troupe afin de fêter dignement cette journée de militance douce…une parmi de nombreuses à venir.

Nathalie & Florence

Publié : 06 mai 2008
par romain23
Texte très sympa à lire , pour nous amis D'ACTU de lointaines provinces, et plein d'espoir pour l'avenir,

avec le regret de ne pas en etre! :wink:

Publié : 06 mai 2008
par maguy
Très drôle ton texte Idgie :lol: :lol:

Dommage, Romain que tu sois si loin, sans compter Diety que nous avons perdu en route et pas retrouvé :cry: :cry:

Rigolo de saucissonner dans un petit square qui rappelait des souvenirs de jeunesse à Tristesir :wink: :lol:

Parité respectée : quatre filles pour un homme :P

Publié : 07 mai 2008
par tristesir
Rigolo de saucissonner dans un petit square qui rappelait des souvenirs de jeunesse à Tristesir
On l'a bien choisi ce "square", le seul endroit ouvert encore le soir. 8)

(les jardins publics à Paris ferment tôt, 20h-21h en ce moment j'imagine)

L'endroit est un peu trop connu comme vous avez pu vous en rendre compte.
Parité respectée : quatre filles pour un homme
Ce n'était pas désagréable 8)