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Réduction des déchets : le BVP dit non à la campagne

Publié : 15 avr. 2008
par maguy
Réduction des déchets
Le BVP dit non

Le Bureau de vérification de la publicité est décidément une instance aux décisions et avis souvent paradoxaux. Le BVP a ainsi émis un avis négatif concernant une campagne publicitaire incitant à réduire ses déchets.

Une campagne de pub pour réduire les déchets en incitant les consommateurs à acheter des produits moins emballés et plus durables. Pour la semaine du développement durable qui s'est déroulée début avril, le Smictom des Châtelets, un syndicat intercommunal chargé des ordures ménagères dans les Côtes d'Armor, avait bien fait les choses. Café en paquet contre dosettes avec le slogan « Non au développement jetable », eau du robinet en pichet contre bouteilles en plastique, éponge économique contre lingettes coûteuses, accus rechargeables contre piles jetables, les grandes affiches spectaculaires visaient juste.

Tellement juste que le Bureau de vérification de la publicité (BVP) a vu rouge. Ce dernier, qui se présente pourtant comme « l'association des professionnels pour une publicité responsable », a émis un avis très défavorable sur cette campagne, estimant qu'elle est de nature « à porter gravement préjudice à des secteurs économiques ». Un avis qui tombe vraiment mal après le Grenelle de l'environnement qui a décidé de « taxer les produits fortement générateurs de déchets ». Le BVP, qui n'a jamais fait la preuve de son efficacité en matière de contrôle environnemental des publicités, est cette fois carrément à contre-courant.

Comble du paradoxe, demain, vendredi 11 avril, sera signée la charte d'engagement pour une publicité responsable entre le BVP et le ministère de l'Écologie et du Développement durable.


source avec 3 panneaux de la campagne

Alors, là on marche sur la tête :evil:

Le consommateur va en fin de circuit payer cette taxe, alors que nous n'avons aucune influence sur les producteurs des produits qui sont parfois emballés 2 ou 3 fois, ça m'énerve !

N'achetons plus ces produits suremballés, ni ces lingettes "pratiques", décroissons, décroissons :wink:

Publié : 15 avr. 2008
par tristesir
La réponse du BVP :

Publicité et environnement : jusqu’où la désinformation ?
08.04.2008
Une campagne de presse met en cause un conseil récent délivré par le BVP au sujet d’une publicité en faveur de la réduction des déchets à la source. Elle met en doute l’impartialité de l’organisme français de régulation professionnelle de la publicité, qui serait enclin à protéger les intérêts des « pollueurs » et des « marchands », et à sacrifier les objectifs du Grenelle. Au total, le BVP continuerait, selon ses détracteurs, « à agir contre l’environnement ».

Ces critiques calomnieuses, dénigrantes et mensongères, appellent plusieurs remarques :

- les publicités en question ont bénéficié, avant leur diffusion, d’un long travail avec les juristes-conseil du BVP, permettant, notamment, d’en limiter la portée dénigrante pour des marques qui étaient initialement tout à fait reconnaissables. Ces conseils ont été suivis et deux versions modifiées ont reçu notre aval. Restaient en suspens cinq visuels posant des problèmes de détail, et étaient donc diffusables au prix de très légères modifications (ex. changer la couleur d’un produit ou un mot dans une expression). Dans ces conditions, on peut s’interroger sur les motivations de l’indignation publique de l’annonceur… alors que le dossier était en passe d’être réglé et que, de surcroît, ses publicités ont été diffusées ;

- en délivrant ce type de conseil, notre organisme assure non pas la représentation de « méchants pollueurs » ou de « coupables intérêts marchands », mais simplement le respect du droit puisque, chacun le sait, il n’est pas possible légalement en France aujourd’hui de faire de la publicité dénigrant des marques ou des secteurs industriels. Ce n’est pas le BVP qui l’a décidé, c’est une règle juridique, et lorsqu’un professionnel nous demande un conseil, nous rappelons cette règle. Rien que de très normal ;

- Au delà de cette question du dénigrement de marques et/ou de secteurs, se pose une question de bonne information du public. Est-il possible, surtout dans une région exposée aux problèmes de pollution des eaux, d’écrire sur une publicité que « l’eau du robinet ça coule de source » ? Non, et d’ailleurs, l’annonceur lui même en a convenu, acceptant de modifier son visuel en conséquence. De même, est-il exact de faire croire au public que les fruits et légumes emballés ont perdu l’intégralité de leurs vitamines ?

Il est trop facile de se prévaloir du bien fondé d’une « cause » (ici la réduction des déchets ménagers à la source), si légitime soit-elle, pour s’exonérer du respect des règles de droit et de déontologie qui s’appliquent à tous les autres annonceurs.

Bien évidemment, dans le cas évoqué, le bien fondé du message délivré ne nous a pas échappé, mais notre conviction est que la fin ne justifie pas les moyens. Tous les annonceurs, que leur message soit d’ordre commercial ou d’ordre citoyen, sont logés à la même enseigne, et il trop facile pour ceux qui souhaitent transgresser la règle commune de se poser en victimes, en dévoilant le contenu de conseils délivrés à titre confidentiel et en dénigrant tout à la fois l’organisme de régulation des professionnels de la publicité et certains secteurs économiques qualifiés de « pollueurs ».

Que ceux qui ont à cœur l’éducation éco-citoyenne soient rassurés : le BVP a, au cours de ses derniers mois, étudié de très nombreuses campagnes publicitaires sur ce thème d’actualité et aucun n’a suscité les problèmes ici montés en épingle. Inversement, ceux qui dénoncent notre prétendu « laxisme » à l’égard des « marchands », savent-ils que les 2/3 des projets publicitaires commerciaux parlant de l’écologie soumis avant leur diffusion au BVP sont « retoqués », avec des demandes de modification ou de précision ?!

A la veille de la mise en place d’un nouveau dispositif de dialogue et de travail en commun sur la déontologie publicitaire, faisant une large place aux associations environnementales, nous espérons que ce procès d’intention révèle une méconnaissance du système de régulation en place plutôt qu’une volonté de nuire ou, de se faire de la publicité à peu de frais.


Le BVP a un site en .org mais sur la page d'accueil il y'a de la pub pour une ligne de train. Chasser le naturel...

Publié : 15 avr. 2008
par tristesir
Une analyse intéressante, me semble t'il, sur la publicité qui lave plus vert

:



Publicité et Environnement

Notre constat : de plus en plus de publicités font une utilisation abusive et mensongère de l'argument écologique en vantant les qualités écologiques d'activités et de produits en réalité polluants. Cet usage abusif trompe le consommateur sur la réalité du produit et vient à l'encontre des efforts des associations pour l'inciter à consommer de manière plus responsable.

Cela s'appelle faire du blanchiment écologique (voir la définition et les méthodes des entreprises).

Ces comportements sont possibles à cause de l'insuffisance du contrôle de la publicité effectué par le BVP (...)


Extrait:
(à propos du BVP)


1) Un organisme interprofessionnel d'autodiscipline juge et partie

Le Bureau de Vérification de la Publicité est une association loi 1901 chargée de l'autodiscipline du secteur publicitaire en France. Ceux qui en sont membres édictent les règles déontologiques et en assurent le respect.

Notre avis : il s'agit donc d'une structure à la fois juge et partie.

Mission du BVP : selon l'article 1 des statuts de l'association, de "mener une action en faveur d'une publicité loyale, véridique et saine dans l'intérêt des professions intéressées, des consommateurs et du public". Pour cela, il :

* Élabore des codes de déontologie
* En assure le respect

Objectif non dissimulé de l'autodiscipline : éviter toute réglementation plus contraignante de la part des pouvoirs publics.

Notre avis : C'EST REUSSI !! Les pouvoirs publics français se satisfont vraisemblablement de ce système d'autodiscipline sans trop y mettre le nez. Ce système est très utilisé en Europe, sous des formes variées (Voir ce document). Mais contrairement à la France qui se contente d'encadrer la publicité par une réglementation très générale en laissant au juge de soin de l'interpréter (Voir les lois applicables), certains Etats, comme la Suède pour la publicité pour enfant (Voir la note sur la publicité pour enfants), posent un cadre plus strict. C'est donc que cela est possible.

Publié : 15 avr. 2008
par maguy
Une lessive qui lave plus blanc que blanc, c'est transparent comme disait Coluche :roll:

Le BVP s'indigne de ce que les associations de consommateurs dénoncent, apparemment il y a un problème de taille. C'est quoi encore ce "machin" ?

Ils prennent tous les reproches contre eux-mêmes sans se poser les vraies questions et se posent en parangons de vertu effarouchés :evil:

Maintenant, au consommateur de se faire une idée claire et saine, à lui de trier ce qui est vraiment inutile, tape à l'oeil, polluant. On a encore ce pouvoir sans appeler au boycott.

Lorsque je vois certains gâteaux avec emballage individuel et comme suremballage des matières pelliculées et colorées qui doivent dégager je ne sais quelles émanations nocives, je n'achète pas.

Pourquoi si peu de produits d'entretien proposent des recharges moins lourdes déjà, et qui pollueront moins, par le volume toujours ?

Les fabricants peuvent hurler devant les eco-taxes, elles sont payées par le consommateur final, d'abord sur les prix, ensuite au niveau de la voirie.

Publié : 15 avr. 2008
par tristesir
Le BVP s'indigne de ce que les associations de consommateurs dénoncent, apparemment il y a un problème de taille. C'est quoi encore ce "machin" ?
La loi est faite pour protéger les industriels. On n'a pas le droit de dénigrer une marque et on n'a pas le droit non plus d'appeler à son boycott.

Je me demande quel avis émettrait le BVP si un spot publicitaire avait pour slogan: "la pub nuit gravement à l'intelligence, au bonheur et au portefeuille, un poste de tv éteint est le seul remède" 8)

Publié : 15 avr. 2008
par maguy
On n'a pas le droit de dénigrer une marque et on n'a pas le droit non plus d'appeler à son boycott.
Mais des magazines comme 60 millions ou Que choisir citent les marques en faisant leurs comparatifs :roll:

Peut-on faire la différence entre dénigrer des marques (qui le méritent) et l'information ?

Publié : 15 avr. 2008
par tristesir
Peut-on faire la différence entre dénigrer des marques (qui le méritent) et l'information ?

La frontière est mince j'imagine.
Si tu veux avoir plus de précision il va falloir que tu te coltines toute la jurisprudence du droit dans ce domaine je le crains. 8)

Publié : 15 avr. 2008
par maguy
Bien sur, mais ces magazines ont leur servive juridique et savent faire la différence.

Par contre, révéler comme une découverte la hausse des prix révélée sur 60 millions, c'est simplement incroyable, sauf quand on vit aux frais des contribuables :?

Que vaut l'augmentation des dépenses incontournables comme l'électricité ou le gaz, la nourriture quand vous est offert par la mâne populaire ?

Publié : 15 avr. 2008
par tristesir
Bien sur, mais ces magazines ont leur servive juridique et savent faire la différence.
En cherchant bien, on doit pouvoir trouver des procès qui leur ont été intentés et qu'ils n'ont pas gagné.