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Comment retomber sur ses pattes comme un chat ?

Publié : 19 mars 2008
par jean-marc
Nous arrivons, avec la personne que nous suivons depuis quelques semaines maintenant (voir billet :[ sortis de l'auberge -groupement d'employeurs et ci-rma] sur ce forum) à ce que j'appelle une limite. Une limite qu'il est difficile de franchir parce que nous ne jouons plus sur un problème administratif uniquement.

Cette personne se trouve, en fin de compte, être dans un scénario. Ce scénario, elle le dit à tout le monde et, jusqu'à preuve du contraire, ce scénario est cohérent avec le monde qui l'entoure même s'il y avait quelques failles ici et là mais qui ne se protège pas avec quelques petits arrangements avec la réalité ?

Puis, à un moment donné, ce scénario se désagrège. Il devient totalement incohérent. Le monde qui entoure cette personne commence à en prendre conscience et, généralement, ce qui se disait sans prendre en compte ce qui ne se disait pas mais qu'il fallait savoir lire entre les deux comme on lit entre les lignes peut devenir, à tout moment, source d'une cassure (ici, suppression du bénéfice du RMI) ou refus de l'accompagnement par une autre association d'aide en stipulant que cette personne ment tout le temps.

C'est la voie la plus simple. Puisque tu me mens, je ne respecte plus le contrat qu'il y a entre toi et moi. Il y a séparation. Voir le début du film « un ticket pour l'espace » où le héros, Kad Merad, passe son temps à mentir sur son métier à sa femme. Il lui fait croire qu'il est acteur alors qu'il ne fait que vendre des extincteurs comme animateur de magasin.

Toutefois nous ne sommes pas dans une relation de couple ni dans un film quand bien même l'expression « scénario » est utilisée. Cette personne n'est pas venue nous voir pour qu'elle nous montre qu'elle passe son temps à mentir et, de ce fait, étant cohérente avec elle même et son mensonge il serait très facile de la renvoyer face à son mensonge. Or dans la vraie vie, celle de tous les jours, tout le monde qui l'entoure doit lui renvoyer cette figure de style : c'est de ta faute. Et c'est justement ce qu'elle vient nous dire en second lieu : tout le monde dit que c'est de ma faute alors que je suis cohérent avec moi-même.

Quel est le rôle d'une association de chômeur dans ce cas là ? Difficile d'y voir clair. La seule chose que nous avons trouvé est, à juste titre, de ne pas nous appuyer sur les dires de cette personne quant à ses démarches d'emploi, nous ne sommes pas là pour la juger par rapport à cela alors que c'est justement ce qu'elle demande, mais de lui rappeler qu'elle est venue nous voir pour qu'on l'aide à retrouver son RMI.

Toutefois qu'est-ce qu'il nous reste après un rendez-vous ultra important manqué où j'ai poireauté pendant une demi heure sans que cette dernière vienne, croisant le directeur du pôle RMI concluant qu'elle ne viendra pas alors que son contrat d'insertion était en jeu puisqu'il devait être écrit sur la base de ce nouveau rendez-vous ?

Cette personne passe, l'après midi, me sort un mensonge énorme sur les dates de rendez-vous confondant 27 mars avec le numéro de la rue, 27 rue v. h. Bref, la première réaction serait de lui faire remarquer qu'elle ment, chose faite, même si elle s'échappe, encore une fois, afin de retrouver cohérence dans son scénario.

La seule chose qu'il nous reste est de nous appuyer sur l'article 1 de la loi sur le RMI et c'est en vertu de ce texte que nous demanderons au directeur du pôle RMI que cette personne retrouve son RMI parce qu'on ne peut pas décemment laisser une personne dans une telle situation même si elle ment à tout le monde sur son insertion, même si elle se doute que nous le savons désormais tous plus ou moins et encore (autrement dit, elle nous prend pour des cons).

« Toute personne qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation de l’économie et de l’emploi, se trouve dans l’incapacité de travailler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »

Nous nous appuierons sur cette première phrase. Sans oublier le reste.

« L’insertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté constitue un impératif national. Dans ce but, il est institué un revenu minimum d’insertion mis en oeuvre dans les conditions fixées par la présente loi. Ce revenu minimum d’insertion constitue l’un des éléments d’un dispositif global de lutte contre la pauvreté tendant à supprimer toute forme d’exclusion, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de la formation, de la santé et du logement. »

Qua va-t-il arriver réellement ? Nous ne le savons pas. Mais je sens que cette personne se retrouvera un jour ou l'autre sous tutelle et en aah. C'est comme cela que le monde s'en tire parfois. Parce que nous sommes désarmés face à une telle situation sans tomber dans de une analyse psychique de "pilier de bar". C'est très difficile de ne pas tomber dans le scénario de cette personne parce que, à fortiori, nous passons pour des cons en insistant sur le fait qu'elle doit avoir son RMI malgré son scénario bien construit qui nous pousse a agir dans le sens contraire.

Parfois il faut avoir la stratégie du chat et passer outre le scénario vendu : savoir retomber sur ces pattes même si on nous pousse pour obtenir un autre résultat.

Publié : 19 mars 2008
par tristesir
Tout le monde devrait avoir un revenu sans avoir à jouer la comédie de la soumission face au contrôle social.

Publié : 19 mars 2008
par Monolecte
Demander une expertise psy de cette personne : on va peut-être tomber sur un aspect pathologique de son comportement.
Souvent, sur la mythomanie, on confond pathos et malhonnêteté.
Il est possible que le mensonge ne soit pas intentionnel et que cette personne souffre d'un problème psy qui la rend incapable de s'insérer dans la société en général et le monde du travail en particulier (ou alors, recentrer la recherche sur un job de force de vente :lol: ).

Cette expertise, par un médecin INDÉPENDANT me semble indispensable avanr de statuer sur son sort. Possible qu'elle relève de la santé publique et non du service d'insertion...

Publié : 19 mars 2008
par tristesir
Cette expertise, par un médecin INDÉPENDANT me semble indispensable avanr de statuer sur son sort. Possible qu'elle relève de la santé publique et non du service d'insertion...
Un grand nombre de gens en prison relèvent d'une prise en charge par un hôpital psychiatrique et pourtant ils continuent de pourrir en prison sans que leur état mental soit réellement pris en compte.

Nicolas Sarkozy a dit "tout le monde au boulot", personne ne doit y échapper , personne ne doit se soustraire à cette injonction et il peut compter sur le contrôle social pour que sa volonté soit faite 8)

Surtout qu'être menteur pathologique, en effet ca ne peut qu'aider pour faire une carrière commerciale :lol:

Publié : 19 mars 2008
par St-Dumortier
Bonjour,

Jean-Marc,
Vous êtes pil/poil sur le rapport de force imposé par le gouvernement.
Le RMI est un droit, il ne peut être suspendu s'il n'y a pas de fraude avérée ou de fausses déclaration.
Cette personne est le fruit de notre société au même titre que vous et moi ...
(oui je sais, y'a des fruits .... "exotiques" .... :lol:

Elle ne vient pas malgrè son "accompagnement de proximité" ?
C'est donc qu'elle est en phase de marginalisation accélérée.
(remarquez qu'elle confond dates et numéros d'habitations, ce qui n'est pas exactement un requis d'employabilité)
La démarche d'insertion par l'emploi est donc manifestement inadaptée à la personne et non l'inverse.
En maintenant sa position le directeur du pôle rmi fait preuve d'incompétence, voire de stupidité.
(En fait, de soumission aux non-dits des mesures pour l'emploi)

Cette personne a droit au rmi et ce dossier
est "capital".

Publié : 20 mars 2008
par romain23
En maintenant sa position le directeur du pôle rmi fait preuve d'incompétence, voire de stupidité.


Combien de directeur de poles RMI sont avant tout des politiques qui n'ont jamais été sur le terrain? Combien de travailleurs sociaux rencontrent reellement les usagers du Rmi et mettent en place une reelle evaluation debouchant sur un projet individuel de la personne? Une fois deplus, on attendra que la personne soit totalement marginalisée pour agir (c'est vrai, on construit, ici, des super structures d'enfermement) ou alors, si elle ' roule ' vraiment le systeme c'est qu'il y a une grosse faille dedans, et, dans ce cas, comblez les failles avant que le mur ne s'ecroule!
Ce qui veut dire aussi que si c'est de la manipulation, c'est qu'elle a compris les effets pervers du systeme. AU systeme a guerir de sa perversité et de ses failles.
Tant que tout cela sera gerer par des politiques opportunistes, nous aurons ce genre de derives.
Dommage pour les gens.

Publié : 20 mars 2008
par jean-marc
Il y a plusieurs réponses qui amènent plusieurs réflexions.
tristesir a écrit : Tout le monde devrait avoir un revenu sans avoir à jouer la comédie de la soumission face au contrôle social.
Le problème est que le "revenu minimum" est basé sur une forme "contractuelle". Dès lors qu'il y a contrat il doit y avoir engagement des deux parties. A l'heure actuelle, ce n'est pas un revenu d'existence inconditionnel donné à tous et à toutes depuis la naissance qui est mis en place mais bien un revenu minimum basé sur une relation contractuelle. C'est un point important.

Il faudrait aussi rappeler que cette idée d'un revenu inconditionnel est quelque chose de nouveau propre à notre conception du monde actuel. Si on s'intéresse un peu à l'histoire de la pauvreté et de la mise en place d'un état social corrélative à l'histoire du capitalisme (non pas uniquement l'histoire du capitalisme), on s'aperçoit que les mêmes idées sont instaurées depuis longtemps : est accordée une aide social en fonction d'un échange contractuel.

Dans ce cas là, il n'y pas une "comédie de la soumission face au contrôle social". Si tel était le cas alors nous nous retrouverions comme le valet de Don Juan, de Molière, qui réclame ses "gages" une fois son maître décédé. Dans notre cas la perversion voudrait que le valet (le soumis) réclame ses "gages" afin de mieux se soumettre...

D'un certain point de vue, cela y ressemble mais la grande différence entre la pièce de molière et le cas décrit ici c'est la nature même du contrat. Ce n'est pas un contrat tacite mais bien explicite.

Cette personne respecte, en un certain sens son contrat, et souhaite même retrouver un travail. Toutefois, pour des raisons qui ne nous concernent pas elle n'est pas capable de retrouver sereinement un travail. C'est cette situation qui la pousse à jouer la "comédie" d'une certaine manière. Si son scénario a fonctionné pendant un certain temps, c'est qu'il était cohérent pour tout le monde.

La problématique du menteur est, de toute façon, qu'un jour ou l'autre il révèlera son jeu même sans s'en apercevoir. Notre société s'appuie sur cette faille humaine pour dénicher le menteur. Il n'y a que dans les films où le menteur peut atteindre des degrés de maitrise impensables dans notre monde et même jouer le rôle de la faille tout en continuant à assurer sa propre histoire. Voir le film "usual suspects", exemplaire dans ce sens là. Mais dans ce cas là, c'est du pur génie et ces personnes sont très rares.
monolecte a écrit :
Demander une expertise psy de cette personne : on va peut-être tomber sur un aspect pathologique de son comportement.
(..)
Cette expertise, par un médecin INDÉPENDANT me semble indispensable avanr de statuer sur son sort. Possible qu'elle relève de la santé publique et non du service d'insertion...
Il y a d'autres données qui expliqueraient un peu mieux le fond de la problématique que je ne transmets pas sur ce forum public. Toutefois, je suis très réticent par la sur-médicalisation des personnes dites en difficultés. Je trouve que l'article 1 sur la loi du RMI est très clair à ce sujet et est amplement suffisant, il n'y a pas besoin de médicaliser en plus.

Ce n'est pas, à nous, en tant qu'asso de chômeurs, de déterminer si cette personne doit avoir un suivi psy ou non. Cette personne, à ce que je connais d'elle ne fait pas de mal à autrui ni à elle-même, quoique. J'ai connu des cas beaucoup plus graves et importants qui ont impliqué un suivi psychiatrique et c'est un autre boulot.

D'après mon humble expérience, la plupart du temps beaucoup de personnes font appel à la médicalisation parce qu'elles ne savent pas comment répondre. Et hop, au psy de se démerder avec. M'ouais ! Il y a une grande différence entre une personne qui déprime un peu, refait le monde à sa sauce et ment un peu pour s'en sortir et une personne qui a un vrai problème psychique. Sur la première, tu peux intervenir ; sur la seconde, c'est impossible.

Jouer un rôle, ce n'est pas forcément dire que le problème de la personne relève d'une certaine pathologie sinon à ce compte-là, c'est les 3/4 de la population qui devraient voir un psy.

Ce que nous devons soutenir, c'est son retour au bénéfice du RMI.
st dumortier a écrit :
Bonjour,

Jean-Marc,
Vous êtes pil/poil sur le rapport de force imposé par le gouvernement.
Le RMI est un droit, il ne peut être suspendu s'il n'y a pas de fraude avérée ou de fausses déclaration.
Cette personne est le fruit de notre société au même titre que vous et moi ...
(oui je sais, y'a des fruits .... "exotiques" .... Laughing
Tout à fait. Et c'est qui me révolte le plus. Le fait de savoir que cette personne en est rendue à se construire un scénario de la sorte pour pouvoir vivre ou se donner une existence. je trouve cela aberrant. Alors que notre monde peut offrir bien plus que cela. Cela dénote aussi une certaine forme de misère.

Elle ne vient pas malgrè son "accompagnement de proximité" ?
C'est donc qu'elle est en phase de marginalisation accélérée.
(remarquez qu'elle confond dates et numéros d'habitations, ce qui n'est pas exactement un requis d'employabilité)
C'est ce que je crains le plus. Et j'estime que le coup de lui supprimer le RMI n'est vraiment pas une bonne idée même s'il y un fond pédagogique que je discerne derrière cette démarche un peu brutale. Je ne raconterai pas dans quel état nous avons retrouvé cette personne un soir à la suite d'une soirée avec des amis vers minuit. Mais ce n'était pas très agréable. C'est ce qui nous a poussé à suivre d'un peu plus près son "cas" si j'ose dire.

La démarche d'insertion par l'emploi est donc manifestement inadaptée à la personne et non l'inverse.
En maintenant sa position le directeur du pôle rmi fait preuve d'incompétence, voire de stupidité.
(En fait, de soumission aux non-dits des mesures pour l'emploi)

Cette personne a droit au rmi et ce dossier
est "capital".
Ce n'est pas exactement cela même si le fond est juste. Et le résultat déplorable, je crois qu'on a frôlé une descente aux enfers pour cette personne avec cette action. Lui supprimer le RMI était la dernière chose à faire. Le hasard a voulu, que nous rencontrions un soir cette personne dans un état lamentable.

Des fois je souhaiterai réellement que toutes ces personnes croisent dans la rue la brutalité des effets quand ils prennent une telle décision. J'ai plusieurs amis qui ont été très mal à l'aise même s'ils ne connaissaient pas aussi que moi cette personne.

[Dernières nouvelles]

Finalement, un nouveau rdv avec le directeur du pôle RMi ce matin. Le contrat d'insertion et les droits au RMI vont être réétudiés. J'ai doné une lettre au nom de l'APCD qui renvoie à l'article 1 de la loi sur le RMI avec quelques commentaires de mon cru.

Le seul problème est que la décision ne dépend plus du directeur du pôle RMI mais du directeur général du cg dans le cadre d'une comission dérogatoire.

La suite au prochain chapitre.
romain23 a écrit :

Ce qui veut dire aussi que si c'est de la manipulation, c'est qu'elle a compris les effets pervers du systeme. AU systeme a guerir de sa perversité et de ses failles.
Tant que tout cela sera gerer par des politiques opportunistes, nous aurons ce genre de derives.
Dommage pour les gens.
Bien sûr que cette personne utilise le système comme lui-même l'utilise. Mentir, ce n'est pas forcément une bêtise mais plutôt une adaptation, une preuve d'intelligence face au système qui voudrait que la personne se soumette benoitement pour ne pas dire idiotement. Quand un papillon se cache sur l'écorce d'un arbre en imitant les couleurs et les stries de l'écorce, nul n'ose dire que c'est un idiot. Au contraire tout le monde est émerveillé par sa capacité d'adaptation qui a pour but de trahir les prédateurs.

C'est tout le problème : Je sais que tu sais ce que je sais. Le système voudrait uniquement savoir non pas la personne. Dès lors que tu expliques au système que, toi aussi, tu sais que tu sais ce qu'il sait, cela ne va plus et la sanction tombe. Et on dit qu'il y a des fraudeurs, des feingnats, des profiteurs mais on ne dira jamais du papillon que c'est un profiteur, un fraudeur parce qu'il sait comment faire pour se protéger.

Publié : 20 mars 2008
par Monolecte
Le papillon ne fait ou ne sait rien : il a du cul! Il est juste de la bonne couleur qui lui permet de se fondre sur son substrat naturel et d'échapper au prédateur. Il n'est champion de que dalle, c'est juste un gagnant du loto génétique. Que le substrat change de couleur (pollution) et ton papillon se fera bouffer. Point!

Nous ne sommes pas des papillons : nous choisissons des stratégies d'adaptation et c'est tout à notre honneur!
Le chômiste est au sommet de l'adaptation sociale contemporaine! Mais ce n'est pas un coup de cul, juste une démarche consciente et intelligente.

La médicalisation du corps social me fait gerber et je trouve aussi anormal que toi de devoir psy-analyser quelqu'un pour "prouver" qu'il a le droit de vivre, parce que c'est bien là le sens de ma proposition.
Je trouve anormal de devoir se "charger" en anxiolytiques pour pouvoir aller bosser, je trouve anormal de demander une expertise psy pour échapper à la coercition sociale.
Mais je ne suis pas un foutu papillon. Si devenir adulte handicapé peut éviter à ta personne la misère la plus sordide, alors exploitons la faille d'une société démente sans autre problème de conscience!

Publié : 20 mars 2008
par jean-marc
Monolecte a écrit :Le papillon ne fait ou ne sait rien : il a du cul! Il est juste de la bonne couleur qui lui permet de se fondre sur son substrat naturel et d'échapper au prédateur. Il n'est champion de que dalle, c'est juste un gagnant du loto génétique. Que le substrat change de couleur (pollution) et ton papillon se fera bouffer. Point!
Heu, je n'ai jamais dit que le papillon savait ni prétendu qu'il était champion de quoi que ce soit. Un loto génétique ? Je trouve curieux cette expression, n'y a-t-il pas des stratégies d'adaptation ?

Bien sûr qu'il se fera bouffer il suffit qu'il se pose sur une plante verte ou une fleur jaune et il devient plus visible que n'importe qui d'autre ou il se fera attraper par un collectionneur de papillons. La figure de style portait plus sur la stratégie d'adaptation de l'humain que le papillon.

Et je maintiens que tout le monde dit "wow" quand un documentaire sur la nature montre ce genre de choses mais quand il s'agit d'un humain, on dit que c'est un menteur ou un fraudeur.

Nous ne sommes pas des papillons
Je n'ai jamais dit cela ni même ne l'est suggéré.

Si devenir adulte handicapé peut éviter à ta personne la misère la plus sordide, alors exploitons la faille d'une société démente sans autre problème de conscience!
Cette faille ne marche plus depuis longtemps. Il va falloir se réveiller un peu. Il ne faut jamais oublier que la stratégie d'adaptation est fonction du milieu d'une part mais que ce milieu évolue en même temps d'autre part.

La réciproque est vraie. Le chômeur s'adapte par stratégie, la réponse est "fignant, profiteur, fraudeur". je schématise à l'extrême.

On veut se faire passer pour un handicapé de la vie ? La réponse du psy est simple et claire : "Je ne suis pas là pour appuyer une démarche philosophique (même si sur le fond le médecin sait que le "malade" n'a pas tord sur son analyse) auprès de la COTOREP afin d'obtenir l'AAH".

Hé,hé,hé. C'est là où ça devient intéressant.

Allons jusqu'au bout de la réflexion. Pourquoi le bonimenteur est-il piégé au bout d'un certain temps ? Parce que le milieu dans lequel il vit s'est adapté à son boniment et en a compris les mécanismes.

C'est aussi simple que cela, d'ailleurs le directeur du pôle RMI l'a dit très clairement à un moment donné.

Publié : 20 mars 2008
par romain23
auprès de la COTOREP afin d'obtenir l'AAH".

Hé,hé,hé. C'est là où ça devient intéressant

Sauf si la France se met au systeme anglais, et decide de mettre 2, 5 millions de personnes en invalidite ou à la Cotorep, sous pretexte qu'il sont inadaptés socialement , puisqu'ils n'ont pas reussi à se reinserer sur le marché de l'emploi. Là, c'est le systeme qui force l'adaptation à un statut d'inadapté social.
Quel sera la capacité à se valoriser avec ce type de statut, quand la societe marginalise d'office l'individu pour qu'il soit integré dans la page du systeme, mais a l'exteme limite; elle aura empeché la faille mais juste replatré . Donc, plus de mensonges, mais le néant total.

Ton type, il existe grace à son mensonge, sinon il est mort psychiquement.

Publié : 20 mars 2008
par jean-marc
romain23 a écrit :auprès de la COTOREP afin d'obtenir l'AAH".

Hé,hé,hé. C'est là où ça devient intéressant

Sauf si la France se met au systeme anglais, et decide de mettre 2, 5 millions de personnes en invalidite ou à la Cotorep, sous pretexte qu'il sont inadaptés socialement , puisqu'ils n'ont pas reussi à se reinserer sur le marché de l'emploi. Là, c'est le systeme qui force l'adaptation à un statut d'inadapté social.
Quel sera la capacité à se valoriser avec ce type de statut, quand la societe marginalise d'office l'individu pour qu'il soit integré dans la page du systeme, mais a l'exteme limite; elle aura empeché la faille mais juste replatré . Donc, plus de mensonges, mais le néant total.

Ton type, il existe grace à son mensonge, sinon il est mort psychiquement.
Quand les paysans du moyen âge en ont eu marre de se faire voler leurs terres par le seigneur du coin lorsque un des leurs mourrait sans héritiers ; ils ont décidé de monter des communautés familiales " au même pot, au même sel, au même feu" dès le 11e siècle. Autrement dit, puisque tout était partagé y compris les terres, si quelqu'un mourrait sans héritier la terre appartenait encore à la communauté. Le seigneur s'est retrouvé idiot et n'avait aucun moyen pour répondre à cela.

Les communauté taisibles, dérivé de tacite, ont existé jusqu'au début du 20e siècle mais elles ont été abolies par le code civil au 19e et restent localisées sur des quelques régions.

Il existe de multiples stratégies pour s'organiser différemment.

La "mort psychique" est le sujet idéal pour un système précis.

Publié : 20 mars 2008
par Satya
pour avoir une reconnaissance de travailleur handicapé B à la cotorep je peux dire qu'il est extrêment difficile d'avoir accès à l'aah et encore plus aux pensions d'invalidité de la cpam !!

c'est effectivement le choix que la grande bretagne a fait et qui lui permet d'avoir un taux de chomage aussi bas, mais ce n'est absolument pas le choix des politiques en france qu'ils soient de droite actuellement ou de gauche.

l'envoyer dans cette direction serait négatif et ne l'aiderait certainement pas à aller mieux dans sa vie !!

Publié : 20 mars 2008
par tristesir
A l'heure actuelle, ce n'est pas un revenu d'existence inconditionnel donné à tous et à toutes depuis la naissance qui est mis en place mais bien un revenu minimum basé sur une relation contractuelle. C'est un point important.
Vous ne m'apprenez rien. Le seul problème est que selon moi ce contrat est un contrat de dupes.
Vous avez déja vu une course de lévriers?
Les chiens courent pour rattraper un appât qu'ils ne rattraperont jamais
et en outre, il n'est pas prévu qu'ils le rattrapent.

Ce contrat ne garantit pas à l'intéressé qu'à la suite d'actions d"insertion il se retrouvera en possession d'un emploi qui lui permettra de vivre décemment.

Par contre, s'il ne respecte pas le contrat, il est de plus en plus sûr qu'une sanction s'abattra sur lui.

Des devoirs pour l'assujetti au contrat mais peu d'obligations, en tout cas, aucune obligation de résultats, de la part de la force publique le cocontractant du dit contrat.
. Dans notre cas la perversion voudrait que le valet (le soumis) réclame ses "gages" afin de mieux se soumettre.
A moins de voler comment faites vous pour (sur)vivre sans emploi quand vous n'êtes pas rentier avec un gros portefeuille d'actions et/ou possédant un parc immobilier conséquent ?

Comme La faim pousse le loup à sortir du bois, une personne sans emploi se retrouve contrainte de signer un contrat pour percevoir un maigre subside qui l'empêchera de mourir de faim, de froid (ca c'est moins sûr), et de ne pas finir en prison.
Vous appelez cela de la perversion?

Lorsque j'entends le précepte néo-libéral qui affirme:
"Apprenez leur à pêcher..."
J'ai envie de répondre:
Et avec quel argent vont ils payer le poisson qu'ils ont pêché? Parce que dans notre monde tout à un propriétaire. 8)

Toutefois, pour des raisons qui ne nous concernent pas elle n'est pas capable de retrouver sereinement un travail.
Mais est ce que ce fait est entendu et compris de cette façon par le contrôle social?

Rien n'est moins sûr. Car en l'enfermant dans la catégorie mythomane, on
sous-entend aussi, sans aucun doute, que ses mensonges ne sont là que pour dissimuler son manque d'enthousiasme à s'insérer dans le monde professionnel. En fait, son comportement le rend suspect pour le contrôle social.
Notre société s'appuie sur cette faille humaine pour dénicher le menteur.
Pour limiter les risques de se faire prendre en flagrant délit de mentir, il faut mentir avec parcimonie.
Le mythomane a de la jouissance à mentir. La répétition de la jouissance obtenue de cette façon le fera prendre.

Mais tous les menteurs ne sont pas des mythomanes.
En outre, en France on est assez tolérant avec les menteurs et ils obtiennent rapidement le pardon surtout s'ils font de la politique. 8)

Publié : 20 mars 2008
par St-Dumortier
Bonjour,

Article L262-1
Toute personne résidant en France dont les ressources, au sens des articles L. 262-10 et L. 262-12, n'atteignent pas le montant du revenu minimum défini à l'article L. 262-2, qui est âgée de plus de vingt-cinq ans ou assume la charge d'un ou plusieurs enfants nés ou à naître et qui s'engage à participer aux actions ou activités définies avec elle, nécessaires à son insertion sociale ou professionnelle, a droit, dans les conditions prévues par la présente section, à un revenu minimum d'insertion.

Faut définir avec elle ce qui est nécessaire et qui convient aux deux.

Vu l'oiseau, ya du boulot, mais,
c'est incontournable.


En parlant d'oiseaux, (ce ^pourrait être des papillons),
faut savoir qu'aucune espèce animale n'a dévellopé de stratégie contre les prédateurs.
Simplement, n'ont survécue que les lignées de ceux qui ne se voyaient pas.
Situation fluctuante selon l"époque et l'envirronement.

Comme dit Monolecte nous sommes les champions de la survivance et vous remarquerez au passage que ce n'est pas sur le bronx que se kamikazent les avions de ligne.

Publié : 21 mars 2008
par St-Dumortier
Bonjour,

Quand je vois des films sur la naissance de l'Humanité,
elle est symbolisée par une main tendue vers l'Autre en difficulté.

Refuser le rmi (tel que défini par la loi) à l'Autre
c'est renoncer à deux parts d'Humanité.

Parallèlement
une vive discussion nous est soumise,
concernant le maintien de la vie
chez les personnes en souffrance.

Il est urgent de bien savoir
où nous emmènent les chemins de nos sentiments,
surtout ceux qui nous apparaissent comme les plus légitimes.