Comment retomber sur ses pattes comme un chat ?
Publié : 19 mars 2008
Nous arrivons, avec la personne que nous suivons depuis quelques semaines maintenant (voir billet :[ sortis de l'auberge -groupement d'employeurs et ci-rma] sur ce forum) à ce que j'appelle une limite. Une limite qu'il est difficile de franchir parce que nous ne jouons plus sur un problème administratif uniquement.
Cette personne se trouve, en fin de compte, être dans un scénario. Ce scénario, elle le dit à tout le monde et, jusqu'à preuve du contraire, ce scénario est cohérent avec le monde qui l'entoure même s'il y avait quelques failles ici et là mais qui ne se protège pas avec quelques petits arrangements avec la réalité ?
Puis, à un moment donné, ce scénario se désagrège. Il devient totalement incohérent. Le monde qui entoure cette personne commence à en prendre conscience et, généralement, ce qui se disait sans prendre en compte ce qui ne se disait pas mais qu'il fallait savoir lire entre les deux comme on lit entre les lignes peut devenir, à tout moment, source d'une cassure (ici, suppression du bénéfice du RMI) ou refus de l'accompagnement par une autre association d'aide en stipulant que cette personne ment tout le temps.
C'est la voie la plus simple. Puisque tu me mens, je ne respecte plus le contrat qu'il y a entre toi et moi. Il y a séparation. Voir le début du film « un ticket pour l'espace » où le héros, Kad Merad, passe son temps à mentir sur son métier à sa femme. Il lui fait croire qu'il est acteur alors qu'il ne fait que vendre des extincteurs comme animateur de magasin.
Toutefois nous ne sommes pas dans une relation de couple ni dans un film quand bien même l'expression « scénario » est utilisée. Cette personne n'est pas venue nous voir pour qu'elle nous montre qu'elle passe son temps à mentir et, de ce fait, étant cohérente avec elle même et son mensonge il serait très facile de la renvoyer face à son mensonge. Or dans la vraie vie, celle de tous les jours, tout le monde qui l'entoure doit lui renvoyer cette figure de style : c'est de ta faute. Et c'est justement ce qu'elle vient nous dire en second lieu : tout le monde dit que c'est de ma faute alors que je suis cohérent avec moi-même.
Quel est le rôle d'une association de chômeur dans ce cas là ? Difficile d'y voir clair. La seule chose que nous avons trouvé est, à juste titre, de ne pas nous appuyer sur les dires de cette personne quant à ses démarches d'emploi, nous ne sommes pas là pour la juger par rapport à cela alors que c'est justement ce qu'elle demande, mais de lui rappeler qu'elle est venue nous voir pour qu'on l'aide à retrouver son RMI.
Toutefois qu'est-ce qu'il nous reste après un rendez-vous ultra important manqué où j'ai poireauté pendant une demi heure sans que cette dernière vienne, croisant le directeur du pôle RMI concluant qu'elle ne viendra pas alors que son contrat d'insertion était en jeu puisqu'il devait être écrit sur la base de ce nouveau rendez-vous ?
Cette personne passe, l'après midi, me sort un mensonge énorme sur les dates de rendez-vous confondant 27 mars avec le numéro de la rue, 27 rue v. h. Bref, la première réaction serait de lui faire remarquer qu'elle ment, chose faite, même si elle s'échappe, encore une fois, afin de retrouver cohérence dans son scénario.
La seule chose qu'il nous reste est de nous appuyer sur l'article 1 de la loi sur le RMI et c'est en vertu de ce texte que nous demanderons au directeur du pôle RMI que cette personne retrouve son RMI parce qu'on ne peut pas décemment laisser une personne dans une telle situation même si elle ment à tout le monde sur son insertion, même si elle se doute que nous le savons désormais tous plus ou moins et encore (autrement dit, elle nous prend pour des cons).
« Toute personne qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation de l’économie et de l’emploi, se trouve dans l’incapacité de travailler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »
Nous nous appuierons sur cette première phrase. Sans oublier le reste.
« L’insertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté constitue un impératif national. Dans ce but, il est institué un revenu minimum d’insertion mis en oeuvre dans les conditions fixées par la présente loi. Ce revenu minimum d’insertion constitue l’un des éléments d’un dispositif global de lutte contre la pauvreté tendant à supprimer toute forme d’exclusion, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de la formation, de la santé et du logement. »
Qua va-t-il arriver réellement ? Nous ne le savons pas. Mais je sens que cette personne se retrouvera un jour ou l'autre sous tutelle et en aah. C'est comme cela que le monde s'en tire parfois. Parce que nous sommes désarmés face à une telle situation sans tomber dans de une analyse psychique de "pilier de bar". C'est très difficile de ne pas tomber dans le scénario de cette personne parce que, à fortiori, nous passons pour des cons en insistant sur le fait qu'elle doit avoir son RMI malgré son scénario bien construit qui nous pousse a agir dans le sens contraire.
Parfois il faut avoir la stratégie du chat et passer outre le scénario vendu : savoir retomber sur ces pattes même si on nous pousse pour obtenir un autre résultat.
Cette personne se trouve, en fin de compte, être dans un scénario. Ce scénario, elle le dit à tout le monde et, jusqu'à preuve du contraire, ce scénario est cohérent avec le monde qui l'entoure même s'il y avait quelques failles ici et là mais qui ne se protège pas avec quelques petits arrangements avec la réalité ?
Puis, à un moment donné, ce scénario se désagrège. Il devient totalement incohérent. Le monde qui entoure cette personne commence à en prendre conscience et, généralement, ce qui se disait sans prendre en compte ce qui ne se disait pas mais qu'il fallait savoir lire entre les deux comme on lit entre les lignes peut devenir, à tout moment, source d'une cassure (ici, suppression du bénéfice du RMI) ou refus de l'accompagnement par une autre association d'aide en stipulant que cette personne ment tout le temps.
C'est la voie la plus simple. Puisque tu me mens, je ne respecte plus le contrat qu'il y a entre toi et moi. Il y a séparation. Voir le début du film « un ticket pour l'espace » où le héros, Kad Merad, passe son temps à mentir sur son métier à sa femme. Il lui fait croire qu'il est acteur alors qu'il ne fait que vendre des extincteurs comme animateur de magasin.
Toutefois nous ne sommes pas dans une relation de couple ni dans un film quand bien même l'expression « scénario » est utilisée. Cette personne n'est pas venue nous voir pour qu'elle nous montre qu'elle passe son temps à mentir et, de ce fait, étant cohérente avec elle même et son mensonge il serait très facile de la renvoyer face à son mensonge. Or dans la vraie vie, celle de tous les jours, tout le monde qui l'entoure doit lui renvoyer cette figure de style : c'est de ta faute. Et c'est justement ce qu'elle vient nous dire en second lieu : tout le monde dit que c'est de ma faute alors que je suis cohérent avec moi-même.
Quel est le rôle d'une association de chômeur dans ce cas là ? Difficile d'y voir clair. La seule chose que nous avons trouvé est, à juste titre, de ne pas nous appuyer sur les dires de cette personne quant à ses démarches d'emploi, nous ne sommes pas là pour la juger par rapport à cela alors que c'est justement ce qu'elle demande, mais de lui rappeler qu'elle est venue nous voir pour qu'on l'aide à retrouver son RMI.
Toutefois qu'est-ce qu'il nous reste après un rendez-vous ultra important manqué où j'ai poireauté pendant une demi heure sans que cette dernière vienne, croisant le directeur du pôle RMI concluant qu'elle ne viendra pas alors que son contrat d'insertion était en jeu puisqu'il devait être écrit sur la base de ce nouveau rendez-vous ?
Cette personne passe, l'après midi, me sort un mensonge énorme sur les dates de rendez-vous confondant 27 mars avec le numéro de la rue, 27 rue v. h. Bref, la première réaction serait de lui faire remarquer qu'elle ment, chose faite, même si elle s'échappe, encore une fois, afin de retrouver cohérence dans son scénario.
La seule chose qu'il nous reste est de nous appuyer sur l'article 1 de la loi sur le RMI et c'est en vertu de ce texte que nous demanderons au directeur du pôle RMI que cette personne retrouve son RMI parce qu'on ne peut pas décemment laisser une personne dans une telle situation même si elle ment à tout le monde sur son insertion, même si elle se doute que nous le savons désormais tous plus ou moins et encore (autrement dit, elle nous prend pour des cons).
« Toute personne qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation de l’économie et de l’emploi, se trouve dans l’incapacité de travailler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »
Nous nous appuierons sur cette première phrase. Sans oublier le reste.
« L’insertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté constitue un impératif national. Dans ce but, il est institué un revenu minimum d’insertion mis en oeuvre dans les conditions fixées par la présente loi. Ce revenu minimum d’insertion constitue l’un des éléments d’un dispositif global de lutte contre la pauvreté tendant à supprimer toute forme d’exclusion, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de la formation, de la santé et du logement. »
Qua va-t-il arriver réellement ? Nous ne le savons pas. Mais je sens que cette personne se retrouvera un jour ou l'autre sous tutelle et en aah. C'est comme cela que le monde s'en tire parfois. Parce que nous sommes désarmés face à une telle situation sans tomber dans de une analyse psychique de "pilier de bar". C'est très difficile de ne pas tomber dans le scénario de cette personne parce que, à fortiori, nous passons pour des cons en insistant sur le fait qu'elle doit avoir son RMI malgré son scénario bien construit qui nous pousse a agir dans le sens contraire.
Parfois il faut avoir la stratégie du chat et passer outre le scénario vendu : savoir retomber sur ces pattes même si on nous pousse pour obtenir un autre résultat.