Le triomphe de la vulgarité
Publié : 02 mars 2008
La semaine prochaine paraît un essai des plus féroces contre la fausse rupture et l’exploitation de l’émotivité à l’œuvre dans les pratiques sarkozyennes du pouvoir. "Triomphe de la vulgarité" est un essai politique et philosophique. Son auteur, Marc-Vincente Howlett, n’est pas encore connu du public, mais sa colère, la justesse de sa rhétorique et la précision de ses attaques lui feront rencontrer… notre époque. Rencontre, en avant-première
suite de l'article et source
Extraits :
La "démocratie empathique"
"Nous sommes entrés dans une période de normalisation comme on en a rarement connu: tout concourt à ce que "Tout-un-chacun" se reconnaisse au travers d‘un petit nombre de valeurs et s‘y conforme."
Ainsi débute l’ouvrage. Pour Howlette, cette banalisation du citoyen, qui gomme ce qui fait nos différences, et donc nos complémentarités, est une trace de rabaissement. De vulgarité. La base du populisme: la société n’est plus une somme de particularismes complémentaires, capables de passer des contrats sociaux et de construire une utopie, mais est un conglomérat de visages semblables, qui dont le chef ne sera que le plus petit dénominateur commun.
Nicolas Sarkozy n’est, en aucune manière, un homme politique nouveau et novateur. Howlett ne manque pas de rappeler, d’ailleurs, la constante de ses mesures avec celles des précédents gouvernants (sécurité sociale, transports, éducation). Et pointe, avec une férocité enjouée, le clone qu’il est:
"il voudrait se faire passer pour autre, il n’est que le clone de ceux qu’il admire. Il sera Poutine et/ou Bush. Il veut nous persuader qu’il va changer la face du monde en regardant le monde en face ; mais ce n’est pas le monde qu’il regarde. Giscard d’Estaing voulait regarder la France au fond des yeux. Nicolas Sarkozy, lui, regarde ses pairs."
./.
Appel à la vigilance
"Triomphe de la vulgarité" délimite très clairement ce qui a permis à l’époque contemporaine de trouver dans la droite sarkoziste non pas un président, mais une incarnation. Trois étapes: impudeur, vulgarité, bêtise. Dont on s’aperçoit qu’elles valent pour les individus que nous sommes autant que pour une société.
Pour lui, deux figures ont permis plus que d’autres à l’impudeur d’avoir voix au chapitre: Tapie et Sarkozy. Dès lors, il y a peu de l’impudeur à la vulgarité. La vulgarité chiraquienne résidait dans le fait que l’ancien président refusait de tenir la moindre de ses paroles. Celle de son successeur réside dans son absence de suivi dans les idées. Dissimulée par un flot incessant de "bombes" lancées au débat (dernière en date: la proposition abandonnée cette semaine sur la Shoah). Et par son omniprésence.
L’enfant le plus légitime de la vulgarité est la bêtise. Aussi, écrit-il, si on laisse agir la "tyrannie de la vulgarité", on laisse libre court à une irrationalité nouvelle. Passant du triomphe de la vulgarité à la dictature de celle-ci.
Rhaaaa heureusement certains se réveillent et gardent une tête froide devant le désastre !
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Extraits :
La "démocratie empathique"
"Nous sommes entrés dans une période de normalisation comme on en a rarement connu: tout concourt à ce que "Tout-un-chacun" se reconnaisse au travers d‘un petit nombre de valeurs et s‘y conforme."
Ainsi débute l’ouvrage. Pour Howlette, cette banalisation du citoyen, qui gomme ce qui fait nos différences, et donc nos complémentarités, est une trace de rabaissement. De vulgarité. La base du populisme: la société n’est plus une somme de particularismes complémentaires, capables de passer des contrats sociaux et de construire une utopie, mais est un conglomérat de visages semblables, qui dont le chef ne sera que le plus petit dénominateur commun.
Nicolas Sarkozy n’est, en aucune manière, un homme politique nouveau et novateur. Howlett ne manque pas de rappeler, d’ailleurs, la constante de ses mesures avec celles des précédents gouvernants (sécurité sociale, transports, éducation). Et pointe, avec une férocité enjouée, le clone qu’il est:
"il voudrait se faire passer pour autre, il n’est que le clone de ceux qu’il admire. Il sera Poutine et/ou Bush. Il veut nous persuader qu’il va changer la face du monde en regardant le monde en face ; mais ce n’est pas le monde qu’il regarde. Giscard d’Estaing voulait regarder la France au fond des yeux. Nicolas Sarkozy, lui, regarde ses pairs."
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Appel à la vigilance
"Triomphe de la vulgarité" délimite très clairement ce qui a permis à l’époque contemporaine de trouver dans la droite sarkoziste non pas un président, mais une incarnation. Trois étapes: impudeur, vulgarité, bêtise. Dont on s’aperçoit qu’elles valent pour les individus que nous sommes autant que pour une société.
Pour lui, deux figures ont permis plus que d’autres à l’impudeur d’avoir voix au chapitre: Tapie et Sarkozy. Dès lors, il y a peu de l’impudeur à la vulgarité. La vulgarité chiraquienne résidait dans le fait que l’ancien président refusait de tenir la moindre de ses paroles. Celle de son successeur réside dans son absence de suivi dans les idées. Dissimulée par un flot incessant de "bombes" lancées au débat (dernière en date: la proposition abandonnée cette semaine sur la Shoah). Et par son omniprésence.
L’enfant le plus légitime de la vulgarité est la bêtise. Aussi, écrit-il, si on laisse agir la "tyrannie de la vulgarité", on laisse libre court à une irrationalité nouvelle. Passant du triomphe de la vulgarité à la dictature de celle-ci.
Rhaaaa heureusement certains se réveillent et gardent une tête froide devant le désastre !