L'Emploi et le Chômage en Débats

Devenez prof !!

De son côté, la mère de famille interpellée mercredi a été déférée devant le procureur de la République jeudi matin qui a prolongé sa garde à vue, au cours de laquelle elle a également donné une gifle et un coup de pied à un policier.

Les faits s'étaient produits mercredi matin, lorsque la mère, escortée par son compagnon, a pénétré dans l'établissement puis dans la classe pour demander des explications à l’enseignante sur une annotation portée dans le carnet de correspondance de son fils. La mère de l'élève, âgée de 32 ans, a porté une gifle et un coup de pied à l’enseignante. Cette dernière souffre de douleurs cervicales

http://www.liberation.fr/societe/2012/0 ... ion_846051

Le ton est très vite monté et l'élève s'en est pris, dans un premier temps, au mobilier de la classe. Les autres élèves ont alors été évacués et le lycéen a été convoqué chez le conseiller principal d'éducation. Très énervé, il s'en est aussitôt pris au mobilier en apprenant que ses parents avaient été avertis de l'incident. En sortant du bureau, il a croisé le professeur, l'a roué de coups et lui a distribué des gifles avant de s'en prendre à une surveillante qui tentait de s'interposer, selon la police.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/ ... -eleve.php

J'ai entendu parler de ca... Une chance que je n'aie pas fait d'etudes... Il y aurait eu des dents cassees parmi les eleves et leurs parents...

Bonjour
pour moi un élève qui lève la main sur un professeur sa devrais être une exclusion définitive

C'est quel code rome "tête à claques" ?

Je rigole mais ce n'est pas drôle. Apparemment dans cette famille, ils ne connaissent que ce genre de langage...

pour moi un élève qui lève la main sur un professeur sa devrais être une exclusion définitive

La loi prévoit qu'il y a une obligation de scolarisation pour les enfants qui ont jusqu'à 16 ans sauf erreur.

Quand un élève fait face à un conseil de discipline mais qu'il a toujours l'âge pour être scolarisé, il est transféré dans un autre établissement.

Qu'on se comprenne bien, mon propos en ouvrant ce fil de discussion n'est pas de réclamer l'exclusion de qui que ce soit.
Je constate seulement que le métier de prof s'est dégradé d'année en année et qu'il n'y a pas de véritable priorité pour remédier à cela.

La situation d'un prof à l'issue du concours ressemble à ceci:

Pour apprendre à quelqu'un à nager, on le jette au milieu d''un océan, s'il arrive à regagner le bord, il prouve de cette façon qu'il sait nager.
C'est aberrant et monstrueux !! Combien d'existences d'apprentis profs broyées? C'est d'une violence sans nom.

L'éducation nationale m'a infligé ce traitement, mais dans un contexte plus favorable

En nombre d'heures de service, parce que pour le reste c'était aussi aberrant (les gens censés vous aider participaient à votre évaluation c'est à dire prenaient part à la décision de vous maintenir dans cet emploi ou pas, juge et partie)


J'imagine le désarroi de jeunes diplômés qui se retrouvent à devoir accomplir un service plein (18 heures, au moins, de présence devant des élèves et encore plus d'heures de travail pour préparer ses 18 heures de cours chez eux et avec une formation ridicule). Un truc de cinglés !
Ce qui aide bien les pouvoirs publics c'est qu'il est difficile de se rendre compte de la situation quand on ne la vit pas.

denis971 a écrit :pour moi un élève qui lève la main sur un professeur ça devrait être une exclusion définitive

C'est 100% contre-productif. On rajoute du mal au mal.

tristesir a écrit : La loi prévoit qu'il y a une obligation de scolarisation pour les enfants qui ont jusqu'à 16 ans sauf erreur.

Il me semble qu'il y a non pas obligation de scolarisation, mais d'éducation. C'est-à-dire que des parents peuvent décider de ne pas envoyer leurs enfants à l'école et de les éduquer, (c'est pas impossible qu'il y ait un terme plus approprié qui m'échappe), eux-même. Mais ils "subissent" des contrôles. (Les parents )

Il me semble qu'il y a non pas obligation de scolarisation, mais d'éducation. C'est-à-dire que des parents peuvent décider de ne pas envoyer leurs enfants à l'école et de les éduquer

Ils doivent cependant justifier de la réalité de cet enseignement. Ce qui me semble un peu difficile en pratique si tes parents ne sont pas enseignants ou que ton gosse n'est pas inscrit au CNED par exemple.
(plus le fait, que l'école participe à la socialisation des jeunes)

Il y a quelque mois, une prof me disait "Actuellement, le pire ce ne sont pas les élèves qui pense que tout leur est acquis, mais leur parent qui pensent que leur chérubins sont les 8iemes merveilles du monde". Se faire traiter d'incompétente parce que le pauvre chéri n'a pas de super notes, ca devient banal, les coups elle a bien failli s'en prendre quand un père de famille a cogné la paroi du mur en se blessant à la place de sa tête, mais c'est pas tout le temps. Fort heureusement.

quand j'étais plus jeune, c'était simple : si je critiquais un prof, je me prenais une torniole, une deuxième en cas de nom d'oiseau "Le prof a toujours raison et tu aura raison quand tu sera à sa place !" ou alors "Bosse au lieu de critiquer dans le vent !"

Ca a l'air d'être un temps révolu ou les profs ont bien changés ?

tristesir a écrit :

Il me semble qu'il y a non pas obligation de scolarisation, mais d'éducation. C'est-à-dire que des parents peuvent décider de ne pas envoyer leurs enfants à l'école et de les éduquer

Ils doivent cependant justifier de la réalité de cet enseignement. Ce qui me semble un peu difficile en pratique (...)

Oui, je crois que c'est compliqué. D'ailleurs j'ai répondu en repensant à une famille qui était "suivie" par l'émission "Un temps de Pauchon" sur France Inter la saison dernière. Et ils avaient des soucis.

toit de chôme a écrit : Ca a l'air d'être un temps révolu ou les profs ont bien changés ?

Les deux, peut-être. Les profs ont changé avec le temps...

Mais non, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles. Prenez la violence scolaire. A en croire le 20 heures, pour ceux qui croient encore le 20 heures, on pourrait penser que tout va très mal : baffes, passages à tabac d'enseignants, etc. Eh bien, pas du tout. Il résulte d'une enquête que la majorité des personnels du primaire et de maternelle jugent l'ambiance "plutôt bonne". Ainsi est titrée une dépêche AFP, qui rend compte d'une enquête menée par l'Observatoire national de la violence à l'école. La plupart des reprises médiatiques des résultats de cette enquête ont aussi adopté un titre positif.

Mais derrière ce "plutôt bonne", se cachent d'étranges chiffres. On apprend par exemple dans cette enquête que 35,8% des enseignants (de maternelle et de primaire, rappelons-le) se sont dits victimes d'injures, 17,1% de menaces, 14% de harcèlement (par des parents d'élèves ou d'autres membres du personnel), 3,6% de coups. Plus d'un instituteur sur trois victime d'injures, ça peut sembler beaucoup (en ZEP, souligne l'enquête, il faut quasiment multiplier tous ces chiffres par deux), mais il est vrai qu'on peut aussi, comme Le Monde, l'écrire ainsi : "Les violences verbales (injures pour 35,8% des victimes, menaces pour 17,1%) l'emportent de loin sur les violences physiques (5,6% des répondants bousculés, 3,6% frappés)". Présenté ainsi, avouons-le : on est tout de même soulagé par le faible taux de baffes, du même soulagement que l'amputé d'un bras, qui réalise qu'il lui reste tout de même l'autre bras.

En fouillant dans les comptes-rendus journalistiques de cette enquête, on apprend aussi dans Libé que 40% des directeurs d'école (par suite de ces violences ?) pensent à quitter leurs fonctions. Là encore, cela peut sembler beaucoup, mais là aussi, on peut se rassurer en soulignant, comme l'enquête, que "la violence est surtout interne à l'établissement et s'inscrit dans la relation éducative avec les parents d'élèves". Ouf ! Si l'engueulade moyenne "s'inscrit dans la relation éducative", ça change tout. Que conclure des comptes-rendus de cette enquête ? Que la dramatisation, la surenchère, l'effet de loupe, sont, sans conteste, les biais médiatiques le plus souvent observés par les observateurs de l'observatoire d'@si. Mais qu'ils n'excluent pas, de temps à autre, quelques bouffées, localisées, de dédramatisation. A chacun ensuite d'interpréter le phénomène.

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=5221

L'éducation nationale m'a infligé ce traitement, mais dans un contexte plus favorable

Tristesir, par le passé tu était enseignant ?

Tristesir, par le passé tu était enseignant ?

J'ai passé le concours du CAPES dans les années 90 et j'ai fini par le réussir. Je me suis retrouvé l'année suivante à l'IUFM (qui n'existe plus) avec un service d'enseignement réduit (4h de cours effectif devant une classe ce qui semble peu mais j'ai l'impression psychologiquement que j'y passais ma semaine complète). Les pires années de ma vie sans doute. Ma salle d'enseignement était un vrai hall de gare certains jours (quand tu étais stagiaire tu étais sous surveillance de la part de l'encadrement de l'IUFM et autre tuteur) mais je ne me suis jamais senti aussi seul.
A l'époque, mais je pense que cela reste toujours vrai, tu étais stagiaire pendant un an, puis tu devenais titulaire ou étais licencié (mis dehors).
Parfois, le stage pouvait durer deux ans. C'est ce qui s'est produit pour moi. Deux années dans deux établissements différents, deux années de cauchemar et je n'avais que 4 heures d'enseignement ! Une demi-douzaine de personnes (pour chaque année de stage) ont évalué mon travail et toutes avaient la double casquette: conseilleur/aide et juge. De qui se moquait-t-on?
Au final, la dernière année, vers la fin de l'année scolaire une inspectrice de l'éducation nationale est venue m'inspecter parce que statutairement en dernier ressort c'est leur décision qui te met à la porte ou te confirme dans la fonction (à cette époque-là). Une humiliation supplémentaire: j'étais déjà à terre, je n'avais plus d'illusion depuis longtemps sur mon maintien, et j'ai senti une forme de mépris dans l'entretien final, pas de compassion (qui ne coûte rien quand tu fais ce que tu dois faire malgré tout)
Mon regret, n'est pas de m'être fait virer, je serai surement devenu fou si j'avais continué, mais de m'être fait maltraiter sans protester.
J'aurais du refuser, par exemple, la présence de cette femme à la fin (cela n'aurait changé sur la décision finale bien entendu) ou démissionner et les laisser se débrouiller.

Moi aussi, j'étais enseignant. Sauf, que moi je suis entré par la petite porte. En effet, j'étais d'abord vacataire ensuite contractuel. Je suis rester 2 ans et demi à l'EN (2008 à 2011).
En septembre 2011, on me propose un poste de 9 h/ semaine, qui m'obligeait à faire 3 h de transports A/R. J'ai dit non. Quelques semaines plus tard, un remplacement d'une semaine dans un lycée très sensible. J'ai aussi dit non.
Depuis, je suis sans emploi. Pour cette rentrée, je n'ai reçu aucunes propositions. Je dois être surement personae ingrata auprès du rectorat , pour avoir refuser d'être traiter comme un kleenex.

Les pires années de ma vie sans doute. Ma salle d'enseignement était un vrai hall de gare certains jours (quand tu étais stagiaire tu étais sous surveillance de la part de l'encadrement de l'IUFM et autre tuteur) mais je ne me suis jamais senti aussi seul.

Au contraire de toi, j'ai bien vécu ces 2 années. D'ailleurs, quand j'y pense, j'ai un peu de nostalgie. J'ai aimé le contact avec les adolescents.

Avec la mastérisation, je ne peux plus passer le concours, car je n'ai que la licence.

Conclusion, je dois me reconvertir. Mais, c'est très dure !

Avec la mastérisation, je ne peux plus passer le concours, car je n'ai que la licence.

J'ai le même problème que toi mais de toute façon je ne tiens plus à me retrouver à enseigner dans un collège, je n'ai aucune aptitude pour l'éducation/le dressage.

PS:
A une époque, P.E voulait m'envoyer en contrat aidé dans une école. J'avais reçu deux propositions d'emploi, les seules en dix ans me semble-t-il
J'ai renvoyé une lettre de (dé)motivation pour ne pas être en reste. Je me demande bien pourquoi ils n'ont pas voulu de moi

L'EN m'a foutu dehors comme une m.... sur un trottoir et il faudrait que j'aille retravailler dans le même contexte et gagner la moitié du salaire que j'avais avant qu'on me vire? Je ne vais pas m'infliger ce genre de torture psychologique toute ma vie