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Déclaration de votre médecin traitant.
Publié : 11 févr. 2008
par José
Un décret concernant les assurés bénéficiant de la CMU complémentaire et qui ne déclarent pas de médecin traitant va être très prochainement appliqué.
Son application entraînera la "minoration" du remboursement en tiers payant et donc une participation à la charge de l'assuré.
Afin de garantir la totalité du remboursement en tiers payant des honoraires des médecins consultés, il est fortement conseillé aux assurés bénéficiant de la CMU complémentaire de déclarer un médecin traitant.
A cet effet, se procurer la "Déclaration de choix du médecin traitant" (cerfa n°12485*01) auprès de la CPAM (sauf si le document vous a déjà été adressé par la CPAM), le remplir et le renvoyer ou le déposer dans un point d'accueil.
Source CPAM.
Publié : 11 févr. 2008
par tristesir
Je vais poser une question un peu stupide mais on fait comment pour trouver un médecin traitant?

Publié : 11 févr. 2008
par maguy
médecin traitant
Pléonasme, parce qu'on espère qu'un médecin est toujours
traitant
Référent bien sûr, un bon vieux généraliste des familles qui doit adresser un courrier si on veut voir un spécialiste, hors ceux que l'on peut voir en parcours coordonné (ophtalmo, dentiste....)
Publié : 11 févr. 2008
par romain23
Ce que j'aime bien , c'est quand ils ecrivent sur les feuilles de soins administratives
" a choisi un medecin traitant"
J'ai rien choisi du tout, on me l'a imposé, sinon , pas de CMU.
C'est juste pour faire croire qu'on est encore libre!
Publié : 11 févr. 2008
par Monolecte
On peut changer de médecin traitant comme de chemise : suffit de
télécharger le formulaire, de le préremplir et de le filer à son nouveau médecin en arrivant pour tamponnage... rien n'interdit d'en changer à chaque visite...
Publié : 11 févr. 2008
par maguy
Mono a raison Romain, CMU ou pas.
Après le départ en retraite de mon ancienne référente, j'avais pris un autre médecin. Devant son indifférence ou plutot sa nullité, je suis allée en voir une autre.
Il m'a suffit de faire remplir le formulaire photocopié, mais c'est encore mieux télécharger.
Si elle ne me plait pas, je fais remplir au suivant le formulaire que j'envoie ensuite à la secu, et hop.
D'ailleurs merci pour le lien Mono, je vais le sauvegarder tout de suite

Publié : 11 févr. 2008
par Monolecte
Manière, le médecin traitant, je trouve ça tout pourri, surtout si on compare au médecin référent.
Le référent, c'était un contrat volontaire entre un médecin et toi : lui, il avait une aide au dossier, il assurait le côté suivi et prévention, toi, tu avais l'exemption du ticket modérateur. Un truc gagnant-gagnant : en cas de pépin, je n'hésitais pas à consulter, le suivi était plus régulier, plus dans l'esprit de la médecine chinoise, et quelque part, n'impliquait pas de sur-consommation (t'as rien, t'as rien, t'y va pas parce que c'est gratuit!)
Maintenant, c'est juste un moyen coercitif de plus de tenter de te sanctionner : si tu en as un, tu gagnes juste le droit de ne pas être puni... Et comme faut maintenant avancer tout le prix de la consultation... ben même quand tu en as besoin, tu laisses traîner.
Et le médecin, ben, il s'en fout! Ça ne lui apporte rien de plus ou de moins.
Bref, super système, comme tout ce qu'on nous a sorté ces dernières années!
Publié : 11 févr. 2008
par maguy
En fait, le médecin traitant peut être un spécialiste si on souffre d'une pathologie particulière.
Ce qui est surtout pourri dans le système est qu'on doit déjà aller chez le référent pour aller chez le dermato. Donc 2 fois la franchise pour les non CMU.
Je me demande même si on ne doit pas y aller avant pour aller chez l'ORL, pratique en cas d'otite, si chacun demande une semaine de délai
Les grands gagnants sont les généralistes, non seulement ils ont été augmentés de plus de 20% en 5 ans, même ils voient leurs consultations exploser suite à ce système débile de double consultation.
Ce que je ne manque pas de rappeler à la mienne

Je n'ai aucun respect pour cette caste mercantile en plus. Chez elle, il y a un panneau sur la porte "veuillez entrer avec votre carte Vitale sortie"
Tu parles que je le fais

PAS !
Les droits du vainqueur : la punition collective
Publié : 12 févr. 2008
par carl
Les droits du vainqueur : la punition collective
PAR Didier Ménard
jeudi 7 février 2008
Éric Woerth, ministre UMP du Budget, explique le 22 janvier au journal le Figaro ce que va être la lutte contre la fraude. Il explique que les fichiers des différentes institutions qui instruisent des prestations sociales vont être croisés. Que la CMU ne sera délivrée que pour trois mois, le temps de faire une vérification supplémentaire sur la réalité des ressources des bénéficiaires. Que les médecins pourront utiliser la télétransmission pour informer la caisse d’assurance-maladie quand ils délivreront un arrêt de travail de moins de huit jours, afin de pouvoir contrôler plus vite l’assuré social.
C’est donc à la tête de la délégation interministérielle contre la fraude que ce ministre part en guerre contre les fraudeurs. Précisons tout de suite que cette guerre est sélective. Elle ne vise pas à lutter contre la fraude des délits financiers, des pertes d’argent induites par des décisions politiques comme le Dossier médical personnel créé par la réforme de Philippe Douste-Blazy en 2004, et qui a déjà coûté plusieurs dizaines de millions d’euros à la collectivité. De même, cette brigade antifraude ne s’occupera pas de tous les dysfonctionnements des services de l’État qui gaspillent l’argent du contribuable. Non, l’ennemi est bien ciblé : c’est le pauvre. Ce sont toutes les personnes qui, de par la loi, sont bénéficiaires d’un droit auquel s’attache une prestation.
Comme avant toute offensive guerrière, la propagande se déchaîne, elle consiste à faire croire aux Français qu’une grande partie des déficits sociaux est due à la fraude, c’est-à-dire aux prestations indûment perçues par des faux pauvres, qui s’organisent en bandes pour escroquer le bien commun. Ensuite, il suffit aux médias de révéler quelques affaires actuelles, et la propagande semble légitime. Ajoutez à cela que le pauvre qui traficote n’est pas tout à fait français d’origine et vous mêlez à cette propagande de la xénophobie, il faut bien satisfaire une partie de son électorat. Certes, il est certain qu’il existe des fraudeurs, qui inscrivent leurs méfaits dans le cadre de la grande délinquance, et face à cette délinquance, qui n’est pas nouvelle, il existe des forces de police qui font leur travail. Quant aux fraudes visées par la brigade antifraude, nous savons, car toutes les enquêtes le démontrent, qu’elles sont marginales. Elles ne représentent même pas le budget que va coûter la mise en place de la délégation antifraude. En revanche, nous savons déjà que cela va induire des dépenses supplémentaires pour différentes institutions comme, par exemple, l’assurance-maladie.
Si la CMU n’est délivrée que pour trois mois, cela risque d’entraîner une rupture dans la continuité des soins. Nous savons déjà que cela aura deux conséquences terribles pour les malades vivant dans la précarité. La première, c’est l’impossibilité de se soigner pour ceux qui ne peuvent justifier de l’ouverture de leur droit à la CMU. Or, souvent, ces personnes consultent dans l’urgence, et le soin doit être délivré rapidement. Et tout démontre que le retard dans l’accès aux soins entraîne un surcoût pour l’assurance-maladie. La seconde, c’est que les personnes, toujours plus nombreuses, finissent par renoncer à faire valoir leurs droits et se détournent des institutions, s’enfonçant ainsi dans l’exclusion. Tout cela est connu de ceux qui s’intéressent à la question sociale. Ce qui n’est pas le cas de M. Woerth.
Pourquoi cet acharnement à opprimer davantage les personnes qui sont déjà dans des stratégies de survie ? Pourquoi organiser la punition collective ? « Il y a des fraudeurs, alors on va punir tout le monde. » C’est un bel exemple d’injustice sociale et une constante de la politique de la droite depuis 2002 de s’en prendre, au nom de l’intérêt collectif, aux plus faibles.
Faut-il avoir tellement peur de la démocratie pour en arriver à réactiver le droit du glaive, qui donne au vainqueur le droit de vie sur le vaincu ?
Didier Ménard est président du Syndicat de la médecine générale.