L'Emploi et le Chômage en Débats

En tant que femme, je trouve le titre de cet article et son contenu comment dire pour le moins curieux :

http://www.cadremploi.fr/editorial/actu ... is-un.html

Est-ce moi qui suit délicate sur le sujet

Non, cela me choque aussi.

Il suffirait de faire des mines, tordre du cul, minauder pour avoir une augmentation ? On n'a pas de cerveau ou de compétences, peut-être ?

Et que faire quand le patron veut son règlement en nature ?

Qu'est ce que cet article réducteur, parce qu'en plus il faut "une bonne dose de gentillesse". Surtout, mesdames soyez de gentilles petites choses bien douces, t'ain, même ma grand-mère ne parlait pas ainsi

Je m'aperçois en plus que c'est une femme qui a mis cet article en ligne, doublement choquant.

Ils doivent s'enquiquiner ferme à Cadremploi pendant le mois d'août !

C'est nase !
Ils sont pathétiques, à Cadremploi...

une nana qui a pondu l'étude...
une autre qui a pondu l'article...
j'aime mieux pondre des gosses, à la limite c'est plus féministe

c'est à cause de ce tas de pouffiasses qu'on revient 1000 ans en arrière

tortiller du croupion, l'avancée sociale

(et moi je peux pas... mon "patron" c'est mon mec... Il peut pas m'augmenter... Si je m'offre... il prend et on continue à bosser )

J'ai lu en diagonale. Ça m'a l'air hyper machiste. Une sorte de théorisation moderne de la promotion canapé. Si je ne dois écrire là qu'un seul mot: affligeant. Nous en sommes là, en 2012. Je me demande si je vivrais assez longtemps pour assister à l’éradication de ce genre de propos nauséabonds. Cela me laisse sans voix. Remarquez, ça me motive pour faire ultra vieille couenne.

Ah, le vieux fantasme de la secrétaire qui passe sous le bureau pour faire une gâterie.

Si c'est le genre de conseils qu'on reçoit à Cadremploi, j'y renonce volontiers.

c'est à cause de ce tas de pouffiasses qu'on revient 1000 ans en arrière

D'accord avec toi.

Je crois que c'est Michelet qui disait que le pire ennemi d'une femme est une autre femme.

faribole a écrit : c'est à cause de ce tas de pouffiasses qu'on revient 1000 ans en arrière

Vous incriminez les femmes. Vous pourriez incriminer les patrons libidineux qui considèrent leurs collaboratrices comme des objets sexuels à leur service.

Vous en avez de la chance mesdames ! De la a en deduire que si vous etes chomeuses c'est parce que vous ne savez pas y faire...

Que nous reste-t-il comme arguments a nous pauvres petits hommes ? D'autant plus que les patronnes sont plus rares que les patrons... Et n'insistez pas. Meme pour un million d'euros par mois je n'essaierai pas de seduire Parisot...

Plumette403 a écrit :Vous incriminez les femmes. Vous pourriez incriminer les patrons libidineux qui considèrent leurs collaboratrices comme des objets sexuels à leur service.

Pour que le système patriarcal fonctionne (ce qu'il fait fort bien depuis des lustres), il lui faut des complices : des hommes, bien sûr… mais aussi des femmes. C'est pourquoi j'estime que Faribole a raison.

Je me souviens de ma mère qui se plaignait du machisme et de mon père qui foutait les pieds sous la table en rentrant. Elle nous abreuvait, ma sœur et moi, de propos féministes ("ne vous laissez pas faire", "une femme doit être indépendante", etc). Mais quand elle venait chez moi, elle me montrait de manière détournée que je n'avais pas assez bien fait le ménage, et elle m'engueulait presque quand je ne me levais pas pour servir mon compagnon (alors qu'il était assez grand pour aller se chercher une assiette lui-même ou attraper la bouteille d'eau sur la table). Faites ce que je dis et pas ce que je fais : ainsi m'a-t-elle prouvé que derrière ses bons conseils, elle n'était qu'une femme soumise comme les autres. Des comme ça, il y en a plein, et elles ne s'en rendent même pas compte !

Je viens de me rendre compte que je parlais de l'apec et non de Cadremploi. J'ai corrigé

Vous en avez de la chance mesdames ! De la a en deduire que si vous etes chomeuses c'est parce que vous ne savez pas y faire...

Mais cher bebert, c'est que ce n'est pas forcément notre métier, héhéhé et j'avoue qu'on ne me paiera jamais assez cher pour ça. Mes refus de tout mélanger m'ont déjà coûté quelques postes, bon aujourd'hui je ne risquerai plus rien

derrière ses bons conseils, elle n'était qu'une femme soumise comme les autres. Des comme ça, il y en a plein, et elles ne s'en rendent même pas compte !

Il y a un regain de ce genre d'éducation, il n'y a qu'à voir les jouets et vêtements très sexistes.

Et encore Sophie, tu n'as pas de frère ! Ma mère trouvait par contre normal qu'une fille travaille à l'école pour avoir un métier plus tard. En même temps mes frères étaient de tels cancres !

On apprend aux petites filles à faire la vaisselle, la cuisine et autres tâches passionnantes. Mais les garçons peuvent jouer au foot pendant ce temps. Comme je protestais : "ah ce sont des garçons".

Vous incriminez les femmes. Vous pourriez incriminer les patrons libidineux qui considèrent leurs collaboratrices comme des objets sexuels à leur service.

Sophie a raison dans sa réponse : si les femmes commençaient à éduquer leurs rejetons mâles comme leurs filles et non comme des nababs que les femmes (épouse, soeur, mère) doivent servir, cela irait tout de suite mieux après quelques générations. Malheureusement, elles restent prisonnières de ce carcan et sans le savoir.

Une femme a osé s'élever contre : Gisèle Halimi et ce n'était pas gagné. Elle doit avoir 80 ans et est née à Tunis, son grand père était rabbin, autant dire le poids de la tradition.
Toute petite, elle a fait une grève de la faim car elle refusait de servir ses frères. Ensuite elle a fait la seule chose possible pour l'époque et le lieu, elle les a battus à plates coutures à l'école, sans même les cours particuliers que ses parents se saignaient à faire donner au fils ainé, un vrai cancre. Autant son père était fier d'elle, autant il se sentait obligé de dire aux voisins "c'est Gisèle, elle a des idées comme ça..."

Juste pour te dire Plumette que si les hommes réagissent en gros dég... c'est qu'ils y sont habitués depuis l'enfance. Si une femme refuse, c'est la porte souvent ou les brimades quotidiennes. Au delà de l'acte manqué, c'est surtout le petit garçon qui se demande "comment maman, ce n'est pas moi le plus beau ?".

...

Quelques réflexions inspirées par les différents commentaires:
Oui, pour qu'il y ait des rapports dominants/dominés, il faut qu'il y ait des personnes soumises.
Non, les femmes ne sont pas responsables quand elles font l'objet de sollicitations sexuelles sur leur lieu de travail ou dans la rue.
Oui les femmes peuvent être sexy et choisir librement leurs partenaires.
Non, tous les hommes ne sont pas des libidineux graveleux.
Oui, les femmes ont le droit d'avoir de l'ambition professionnelle.

J'en reviens toujours à cette lancinante question : QUI élève les enfants avec cette optique dominants/dominés sinon les femmes/mamans ?

Le pire est qu'elles n'en ont même pas conscience. C'est ainsi, elles reproduisent le schéma selon lequel elles ont été elles-mêmes élevées.

En théorie Plumette je suis d'accord avec ce que tu écris plus haut. Mais dans la pratique cela ne s'applique pas souvent. Pourquoi les trucs de filles (vêtements, jouets) doivent être mignons et roses si possible ? Vous avez déjà vu un concours de mini-miss ? Hallucinant

Pourquoi une femme devrait se réduire à sa faculté de séduire ? On régresse, les filles, on régresse...

Je partage assez votre analyse, Maguy, sur la transmission machiste inconsciente inter-générationnelles. Précisément, parce que c'est bien souvent inconscient, il n'y a guère de place pour le changement. Le plus difficile est la prise de conscience. Ces mêmes mères, qui transmettent malgré elles, ces représentations sexistes, peuvent se retrouver elles-mêmes victimes de comportements machistes lorsqu'elles sont en position de femme ou d'amante. Le changement, c'est lent, très lent. Et pourtant, cela opère! Les mères ne sont pas toutes moulées à la louche, et ne sont pas non plus les seules à influencer les nouvelles générations. Nous sommes nombreux et nombreuses en tant qu'adultes à proposer d'autres modèles, d'autres façons de penser les relations H/F. Oui, j'ai vu un reportage sur les mini-miss, et oui, cela m'a affligée. Ce qui m'a le plus choquée, bien plus encore que la "barbisation" c'est l'hyper sexualisation d'enfants (même pas pré-pubères). Ou comment fabriquer des êtres qui sont réduits à l'état d'objet "appétissants" pour des prédateurs en chasse. Oui, Maguy, on régresse et gravement. Et il nous incombe de veiller au grain.

Le plus difficile est la prise de conscience.

Oui, c'est long et difficile, une véritable remise en question d'une civilisation.

J'ai toujours été observatrice, j'étais très timide. J'ai regardé autour de moi. Que ce soit dans la vie "normale", on demande toujours quand on va se marier, avoir des enfants, comme si on n'était qu'un utérus sur pattes. J'ai commencé à me dire "pourquoi faire ?". Il suffisait de regarder des couples autour de moi pour m'en garder comme de la peste.

Dans la vie professionnelle que j'ai commencé très tôt, j'en ai vu d'ex-couples de bureau et ce n'était pas beau. Cette fois-ci j'ai été vaccinée de ne jamais céder aux sirènes de la promotion canapé et je m'y suis toujours tenue. Ce n'est pas mon métier et ce n'est pas dans le contrat.

Jouer à flirter pour en tirer un avantage est très dangereux, sans compter sa propre estime de soi.