Les RMIstes prêts à se lever tôt
Publié : 12 déc. 2007
Les RMIstes ne demandent qu'à travailler et gagner plus
Dans le cadre du grenelle de l'insertion, TNS-Sofres a publié le 11 décembre une enquête, réalisée à la demande du Haut commissaire Martin Hirsch, auprès des allocataires du revenu minimum d'insertion. Celle-ci dresse le tableau de leurs situations hétérogènes face à l'emploi.
Contrairement aux idées reçues, la majorité des bénéficiaires du RMI sont prêts à se « lever le tôt le matin » et… un quart d'entre eux depuis au moins un an travaille actuellement. Mais si pour 10% cette situation présage d'une sortie rapide du dispositif, 15% des interviewés déclarent que ce travail ne leur rapporte pas assez pour sortir du RMI.
Parmi les RMIstes sans emploi, la plus grande partie (88%) a déjà exercé une activité professionnelle. Principalement dans le cadre de petits boulots ou de contrats précaires (pour 48%) plutôt que d'emplois stables (40%).
Les personnes en situation d'emploi (25% de l'échantillon) illustrent le phénomène du travail précaire : plus de la moitié d'entre elles (56%) affirment que la rémunération du travail qu'elles exercent ne leur permet pas de sortir du RMI contre 38% qui vont bientôt pouvoir sortir de ce dispositif grâce à leurs revenus du travail.
Alors que les réponses des hommes se répartissent pratiquement également entre 46% qui ne gagnent pas suffisamment d'argent pour sortir du RMI et 45% qui affirment qu'ils pourront en sortir bientôt grâce à leur travail, les femmes semblent dans des situations encore plus fragiles. Elles sont 65% et 31% dans ces cas respectifs.
Les personnes sans emploi (72% de l'échantillon) se répartissent entre 54% qui déclarent pouvoir travailler immédiatement si on leur propose un emploi, 29% qui ont de nombreux problèmes à régler avant de pouvoir travailler et 12% qui ne pensent pas pouvoir retravailler un jour. Mais sur ce point également, les situations sont hétérogènes. Les plus jeunes (25-30 ans) sont plus en situation de pouvoir travailler immédiatement que les autres (67%). En revanche, les chômeurs de plus de 50 ans sont plus pessimistes : si 39% pourraient travailler immédiatement, 30% pensent ne jamais retravailler un jour et 27% ont des problèmes à régler avant de pouvoir travailler. En effet, plus l'ancienneté dans le dispositif du RMI et dans le chômage augmente, plus se multiplient les problèmes pour revenir à l'emploi et plus augmente le pessimisme sur la possibilité de retravailler.
Pour un premier tiers des chômeurs (32%), c'est avant tout l'absence d'offres qui pose problème pour retrouver un emploi. Ils ont le sentiment qu'on ne leur propose pas d'emploi. Même les personnes qui ont déjà eu une expérience professionnelle, précaire ou stable, affirment ne pas se voir proposer d'emploi. Les personnes de plus de 50 ans sont spécialement touchées par ce défaut de propositions de travail. Pour un second tiers (27%), les emplois proposés « ne leur conviennent pas ».
Le problème rencontré pour trouver du travail relève donc plutôt de l'inadéquation de l'offre avec leur situation et leurs moyens.
Chez les 25-30 ans, c'est le premier frein à l'emploi, cité par 39% d'entre eux. Dans le détail, ce frein concerne surtout un problème de qualification : pour 39% des chômeurs les offres ne sont pas adaptées à leurs qualifications. Pour 19%, surtout chez les plus de 50 ans, les emplois proposés sont trop précaires en terme de durée et/ou de salaire pour qu'ils soient sûrs d'y gagner en perdant le bénéfice de leurs allocations.
Les emplois proposés ne conviennent pas non plus car ils obligent à des dépenses supplémentaires qui coûtent autant que le gain induit par une transition du RMI vers un salaire. Cette cause est notamment citée par les mères de familles qui devaient assumer les coûts de la garde de leur(s) enfant(s) en cas de retour à l'emploi, mais également par des personnes qui ne peuvent se déplacer pour occuper un emploi (coût des transports, d'une voiture…). Enfin, pour les autres, les questions de problèmes de santé ou de handicap (10% des réponses), les questions d'âge (citées par 17% des 50 ans et plus) et de mobilité (pas de voiture, de permis de conduire, trop isolé…) représentent les freins qui rendent difficile l'accès à l'emploi.
La hiérarchie des pistes de travail du Grenelle de l'Insertion permet de compléter ce tableau :
• « Préparer au retour à l'emploi des personnes qui n'ont pas travaillé depuis longtemps » (42% de citations) ;
• « accompagner les personnes les plus en difficulté lorsqu'elles reprennent un emploi » (37%) ;
• « inciter les entreprises à embaucher des personnes éloignées de l'emploi » (36%) ;
• « améliorer l'accès à la formation des personnes sans qualification (37%) ».
Garantir que le travail paye par rapport à l'inactivité est cité par 19% des RMIstes. Chez ceux qui sont aux portes de l'emploi ce coup de pouce financier peut donc s'avérer décisif. Pour d'autres, le facteur financier ne peut pas jouer à court terme, tant leur éloignement du monde de l'entreprise est ressenti comme un problème.
Pour information, au 30 septembre 2007, quelque 1,2 million de foyers percevaient le RMI, en métropole et dans les DOM.
source
Dans le cadre du grenelle de l'insertion, TNS-Sofres a publié le 11 décembre une enquête, réalisée à la demande du Haut commissaire Martin Hirsch, auprès des allocataires du revenu minimum d'insertion. Celle-ci dresse le tableau de leurs situations hétérogènes face à l'emploi.
Contrairement aux idées reçues, la majorité des bénéficiaires du RMI sont prêts à se « lever le tôt le matin » et… un quart d'entre eux depuis au moins un an travaille actuellement. Mais si pour 10% cette situation présage d'une sortie rapide du dispositif, 15% des interviewés déclarent que ce travail ne leur rapporte pas assez pour sortir du RMI.
Parmi les RMIstes sans emploi, la plus grande partie (88%) a déjà exercé une activité professionnelle. Principalement dans le cadre de petits boulots ou de contrats précaires (pour 48%) plutôt que d'emplois stables (40%).
Les personnes en situation d'emploi (25% de l'échantillon) illustrent le phénomène du travail précaire : plus de la moitié d'entre elles (56%) affirment que la rémunération du travail qu'elles exercent ne leur permet pas de sortir du RMI contre 38% qui vont bientôt pouvoir sortir de ce dispositif grâce à leurs revenus du travail.
Alors que les réponses des hommes se répartissent pratiquement également entre 46% qui ne gagnent pas suffisamment d'argent pour sortir du RMI et 45% qui affirment qu'ils pourront en sortir bientôt grâce à leur travail, les femmes semblent dans des situations encore plus fragiles. Elles sont 65% et 31% dans ces cas respectifs.
Les personnes sans emploi (72% de l'échantillon) se répartissent entre 54% qui déclarent pouvoir travailler immédiatement si on leur propose un emploi, 29% qui ont de nombreux problèmes à régler avant de pouvoir travailler et 12% qui ne pensent pas pouvoir retravailler un jour. Mais sur ce point également, les situations sont hétérogènes. Les plus jeunes (25-30 ans) sont plus en situation de pouvoir travailler immédiatement que les autres (67%). En revanche, les chômeurs de plus de 50 ans sont plus pessimistes : si 39% pourraient travailler immédiatement, 30% pensent ne jamais retravailler un jour et 27% ont des problèmes à régler avant de pouvoir travailler. En effet, plus l'ancienneté dans le dispositif du RMI et dans le chômage augmente, plus se multiplient les problèmes pour revenir à l'emploi et plus augmente le pessimisme sur la possibilité de retravailler.
Pour un premier tiers des chômeurs (32%), c'est avant tout l'absence d'offres qui pose problème pour retrouver un emploi. Ils ont le sentiment qu'on ne leur propose pas d'emploi. Même les personnes qui ont déjà eu une expérience professionnelle, précaire ou stable, affirment ne pas se voir proposer d'emploi. Les personnes de plus de 50 ans sont spécialement touchées par ce défaut de propositions de travail. Pour un second tiers (27%), les emplois proposés « ne leur conviennent pas ».
Le problème rencontré pour trouver du travail relève donc plutôt de l'inadéquation de l'offre avec leur situation et leurs moyens.
Chez les 25-30 ans, c'est le premier frein à l'emploi, cité par 39% d'entre eux. Dans le détail, ce frein concerne surtout un problème de qualification : pour 39% des chômeurs les offres ne sont pas adaptées à leurs qualifications. Pour 19%, surtout chez les plus de 50 ans, les emplois proposés sont trop précaires en terme de durée et/ou de salaire pour qu'ils soient sûrs d'y gagner en perdant le bénéfice de leurs allocations.
Les emplois proposés ne conviennent pas non plus car ils obligent à des dépenses supplémentaires qui coûtent autant que le gain induit par une transition du RMI vers un salaire. Cette cause est notamment citée par les mères de familles qui devaient assumer les coûts de la garde de leur(s) enfant(s) en cas de retour à l'emploi, mais également par des personnes qui ne peuvent se déplacer pour occuper un emploi (coût des transports, d'une voiture…). Enfin, pour les autres, les questions de problèmes de santé ou de handicap (10% des réponses), les questions d'âge (citées par 17% des 50 ans et plus) et de mobilité (pas de voiture, de permis de conduire, trop isolé…) représentent les freins qui rendent difficile l'accès à l'emploi.
La hiérarchie des pistes de travail du Grenelle de l'Insertion permet de compléter ce tableau :
• « Préparer au retour à l'emploi des personnes qui n'ont pas travaillé depuis longtemps » (42% de citations) ;
• « accompagner les personnes les plus en difficulté lorsqu'elles reprennent un emploi » (37%) ;
• « inciter les entreprises à embaucher des personnes éloignées de l'emploi » (36%) ;
• « améliorer l'accès à la formation des personnes sans qualification (37%) ».
Garantir que le travail paye par rapport à l'inactivité est cité par 19% des RMIstes. Chez ceux qui sont aux portes de l'emploi ce coup de pouce financier peut donc s'avérer décisif. Pour d'autres, le facteur financier ne peut pas jouer à court terme, tant leur éloignement du monde de l'entreprise est ressenti comme un problème.
Pour information, au 30 septembre 2007, quelque 1,2 million de foyers percevaient le RMI, en métropole et dans les DOM.
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