Mardi dernier, le parquet de Nanterre (92) a classé sans suite l'enquête préliminaire ouverte sur les conditions de l'achat d'un appartement à Neuilly-sur-Seine par Nicolas Sarkozy...
«On ne peut pas à la fois parler de tolérance zéro à l’égard des délinquants de droit commun et favoriser l’impunité à l’égard des patrons et des politiques. Ou alors, que les choses soient claires : Nicolas Sarkozy veut enterrer définitivement les affaires», disait le juge Halphen dans son entretien au
Parisien du vendredi 12 octobre.
C’est Rachida Dati qui doit être contente, elle qui souhaite que la Justice française soit plus efficace, plus au service des citoyens, plus proche dans une grande ville et surtout plus <s>expéditive</s> (pardon) rapide !
Rappel des faits. En mars dernier, le
Canard Enchaîné rapportait que M. Sarkozy, en septembre 1997, avait acquis un duplex sur l'île de la Jatte avec un rabais d'au moins 750.000 FF (un peu plus de 110.000 €) et bénéficié de travaux gratuits (à hauteur de 1,8 million de FF soit environ 275.000 €) de la part du promoteur la société Lasserre, client régulier de la Ville de Neuilly à l’époque où M. Sarkozy en était maire... Surtout, l'hebdomadaire satirique affirmait que cinq mois plus tôt, en avril 1997, Nicolas Sarkozy avait concédé un rabais de 5 millions de FF (775.000 €) au promoteur Lasserre sur des terrains municipaux de l'île de la Jatte, où devait être érigé l'immeuble abritant ledit appartement...
Pourtant une loi (que le député Sarkozy a votée) interdit à un élu d’être en affaires privées avec une société commerciale qui traite par ailleurs avec sa collectivité : cela s’appelle une "prise illégale d’intérêt". Si, en plus, l’élu en a tiré un bénéfice qui sort de l’ordinaire, la loi emploie des expressions encore plus désobligeantes, comme "corruption passive".
Qu'à cela ne tienne ! «Je vous informe que votre plainte n'a pas permis de caractériser l'existence d'infraction pénale et a fait l'objet d'un classement sans suite», a écrit le procureur de la République de Nanterre Philippe Courroye au plaignant Marc Salomone. Il faut savoir que, comme par hasard, le juge Philippe Courroye a été nominé à Nanterre en avril dernier, qu'il est un proche de Nicolas Sarkozy et qu'il ne s'en cache pas.
Dura lex, <s>merde</s> (pardon) made in France !
