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Les patrons de Saone et Loire communiquent

Publié : 22 févr. 2012
par Pascal Guillemoz
Formidable les patrons, faut-il en rire ou en pleurer ?
Syndicat libre Chomeurs et précaires du Creusot - Saone et Loire


Les Clubs d’entreprises du Mâconnais (Club Ouest, Club des 2 Rives, Club Tournus-Val de Saône)
Monsieur le Député et Président du Conseil Général de Saône et Loire (A. Montebourg)
Monsieur Le Député Maire de Charnay les Mâcon,
Monsieur Le Sénateur Maire de Mâcon,
Monsieur le Préfet de Saône et Loire,
Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Organisations Patronales de la Saône et Loire,
Mesdames et Messieurs les candidats à l’élection Présidentielle de 2012

Les quelques 120 chefs d’entreprises de diverses PME-PMI du Mâconnais que nous représentons au sein de nos clubs ont
beaucoup échangé ces derniers temps sur un sujet qui VOUS préoccupe et qui NOUS préoccupe, à savoir l’embauche, car
oui Messieurs, de nombreux postes vacants ne trouvent pas preneur dans nos usines… mais qui en parle ?

En effet, il y a deux manières de lire l’actualité en matière d’emploi.

La première est de ne voir que les entreprises qui licencient… Cette vision à l’avantage de désigner rapidement un
coupable et de mettre (presque) tout le monde d’accord : les entreprises et leurs dirigeants, dont il est inutile de dire que
l’image auprès du public s’est fortement détériorée (en cause : la médiatisation du patron « voyou »).

La deuxième serait de se pencher sur les entreprises qui pourraient recruter mais qui ne le font pas… Cette vision que
nous allons vous détailler plus loin, met quant à elle en cause non plus les chefs d’entreprises, mais les politiques et les
individus. Elle est donc forcément moins populaire que la première !

Aujourd’hui, plusieurs d’entre-nous vous demandent de prendre en compte cet aspect et cela même si nous avons
conscience qu’en cette période d’élection il est plus opportun d’être du côté de l’électorat que du côté du patronat !

Ainsi, aussi aberrant que cela puisse paraître, si les chefs d’entreprise de PME-PMI ne recrutent pas, c’est
principalement parce qu’ils ont beaucoup de mal à trouver des candidats ! Nos offres d’emploi restent régulièrement
lettres mortes, le peu de candidats qui se présentent à nous ne sont pas toujours motivés, d’autres ont un profil souvent
très éloigné de nos besoins, certains n’acceptent pas les contraintes liées au poste, et les derniers rechignent à travailler
dans des petites structures (de surcroît industrielles) parce qu’elles n’offrent pas autant d’avantages que les grandes… Bref,
un vrai parcours du combattant ! Les temps ont bien changé : ce n’est plus le candidat qui cherche à se faire embaucher
par un patron, mais bien le patron qui cherche à recruter un salarié !

Contrairement aux croyances, aucun des chefs d’entreprises présents lors de nos discussions n’a considéré le coût du
travail comme un frein à l’embauche. Nous pouvons donc vous dire ceci : « donnez nous des gens motivés qui veulent
vraiment travailler, et on les paiera ce qu’il faut » !

Ainsi, pour que l’on puisse trouver des postulants, il est urgent de former une main d’oeuvre qui corresponde aux besoins
des PME-PMI, c’est à dire qui soit formée aux métiers de l’industrie (notamment de production). Pour se faire, nous
pensons qu’il faudrait revoir le système éducatif dans son ensemble (y compris les parcours de formation). Nos
propositions :
- Mettre en place un véritable parcours de formation dans le cadre de l’apprentissage du métier d’enseignant : en effet,
comment voulez vous qu’une formation soit de bon niveau quand l’enseignant lui-même n’a pas été formé à son métier ?
De même, comment voulez-vous qu’un enseignant puisse parler du monde de l’entreprise quand lui-même n’y a jamais
mis les pieds ?! Ainsi, il nous paraît indispensable que les futurs professeurs puissent suivre des stages obligatoires
suffisamment longs et significatifs en entreprises tout au long de leur cursus, ainsi que tout au long de leur carrière afin
qu’ils ne soient pas déconnecté du milieu professionnel.
- Mettre à plat tous les dispositifs de formation et les simplifier (moins de quantitatif, mais plus de qualitatif) afin de les
adapter (sur le fond, la durée et la forme) à la réalité et notamment au marché de l’emploi local. Il est illusoire de penser
qu’une formation de courte durée (quelques heures, quelques jours ou même quelque semaine) sera suffisante pour
permettre à un individu de se repositionner sur le marché de l’emploi, là où en réalité, l’apprentissage doit se faire sur
plusieurs mois.
- Valoriser l’apprentissage ainsi que le travail manuel :
Stop aux 85% de réussite au Bac ! Cet objectif n’a eu que pour effet de dévaloriser le diplôme tout en continuant de faire
croire aux jeunes qu’il est un gage de réussite professionnelle ! Au contraire, cherchons à orienter plus rapidement les
jeunes sur des filières courtes, filières qui sont plus en lien avec la réalité et les besoins des entreprises, mais ne laissons
pas les étudiants s’engager dans l’apprentissage par dépit, mais faisons en sorte qu’ils y aillent par envie !
Les PME-PMI ont besoin de main d’oeuvre non pas surqualifiée mais qui possède une formation de base solide,
compétences qui seront ensuite consolidées au sein même des entreprises.

De plus, limitons les contraintes qui encadrent le travail des jeunes, car aujourd’hui bon nombre d’entre nous ne veulent
pas intégrer d’apprentis dans leurs entreprises, compte tenu d’une part d’un contenu pédagogique inadapté et d’autre
part, des risques que leur présence nous fait courir.

Autre point, le monde de l’entreprise doit être plus présente dans le milieu scolaire : mettons en place des salons
spécifiques à l’apprentissage et aux stages, multiplions les stages de découvertes (qui puissent permettre aux jeunes de
pratiquer et pas seulement d’observer !), développons les rencontres en prévoyant des interventions de professionnels au
sein des établissements …

De plus, pour inciter les candidats à postuler au sein de nos entreprises, il faut redonner au travail toute sa légitimité, et le
remettre au coeur des valeurs. Pour ce faire, il est nécessaire d’inciter les personnes en recherche d’emploi à travailler.
Pour cela, il n’est plus possible d’admettre qu’il soit plus avantageux financièrement de percevoir des allocations de
chômage, plutôt que de travailler. Nos propositions :
- Diminuer la durée des allocations
- Instaurer une dégressivité du montant des allocations
- Prendre en charge le différentiel, s’il y a, entre l’ancien salaire et le nouveau, afin de maintenir pendant un certain
temps, tout ou partie de la rémunération antérieure
- Inciter l’acceptation de contrats même temporaires, en permettant au demandeur d’emploi de retrouver ses droits à
l’issue de sa mission.

Avant de réagir à ce qui précède, merci de lire ces questions :
Ne vaut-il pas mieux pour un demandeur d’emploi, d’être titulaire d’un contrat de travail même précaire, plutôt que de ne
rien faire du tout ?
Ne vaut-il pas mieux rémunérer une activité, même précaire, plutôt que de verser des allocations ?
Ne vaut-il pas mieux pour un demandeur d’emploi d’accepter un contrat de travail même temporaire lui permettant
d’acquérir une expérience professionnelle plutôt que de lui faire bénéficier d’une formation en tant que chômeur ?
D’autre part, si les chefs d’entreprises que nous sommes ne veulent plus recruter, c’est également parce que la gestion
du personnel est devenue très (trop) compliquée !

La législation relative au droit du travail nous impose des règles :
- que nous ne comprenons pas tant elles sont complexes (et nous n’avons pas les moyens de nous offrir les services de
spécialistes ou conseils)
- que nous appliquons mal, tant elles sont lourdes à mettre en oeuvre
- qui ne sont ni adaptées à nos besoins, ni à nos contraintes, ni à la réalité.

Au final, le législateur n’a fait qu’accroître l’insécurité pour les chefs d’entreprises ! A contrario, il n’a fait que développer
les droits des salariés et les déresponsabiliser, favorisant ainsi les litiges et les actions en justice auxquelles nous sommes
maintenant quasi-systématiquement confrontés. Comprenez nous bien : gérer du personnel est dorénavant perçu comme
un risque pour nos entreprises, et un des moyens dont nous disposons pour limiter ce risque, c’est de restreindre nos
effectifs...

Ainsi, nous pensons qu’il est indispensable de simplifier et d’assouplir les règles. Nos propositions :
- Simplifier le code du travail afin de le rendre accessible et compréhensible par tous,
- Apporter une stabilité règlementaire dans le temps et donner de la flexibilité aux entreprises, afin de leur permettre de
s’ajuster aux fluctuations rapides des marchés et aux contextes économiques. Nous pensons qu’il est aujourd’hui
indispensable d’obtenir un assouplissement de la règlementation du travail, notamment en ce qui concerne les horaires et
temps de travail, ainsi qu’en ce qui concerne les effectifs. Sur ce dernier point, il faut à la fois assouplir le recours aux
embauches via les CDD et l’intérim ainsi qu’assouplir les règles en matière de licenciement.

Comme vous pouvez vous l’imaginer, nous n’avons abordé ici que les problématiques majeures, alors même que nous en
avons identifiés beaucoup d’autres ! Toutefois, nous pensons que bon nombre de difficultés pourraient être réglée en
appliquant ce seul principe : faire en sorte que la politique n’interfère pas dans la gestion de nos entreprises et faire en
sorte que des chefs d’entreprises puissent entrer en politique !

Le Président du Club Ouest Le Président du Club des 2 Rives Le Président du Club de Tournus
Vincent BOULLAY Philippe PEILLON Andrew SLINN
Les Clubs d’entreprises du Mâconnais (Club Ouest, Club des 2 Rives, Club Tournus-Val de Saône)

Re: Les patrons de Saone et Loire communiquent

Publié : 22 févr. 2012
par Pascal Guillemoz
Notre réaction à l'article "lettre des patrons" sur le Journal de Saone et loire http://www.lejsl.com/saone-et-loire/201 ... le-chomage

« On ne vit pas avec le chômage »

« Je n’ai rien contre les entreprises, et encore moins contre les PME, explique Pascal Guillemoz, secrétaire général du syndicat de chômeurs du Creusot, mais j’en ai marre d’entendre dire que l’on peut se satisfaire du chômage. On ne vit pas avec aujourd’hui, surtout lorsque l’on touche 57 % du Smic. Certaines personnes peinent à payer le chauffage et toutes les autres factures. Des profiteurs, il n’y en a que 2 %. Alors, arrêtons la stigmatisation. Je connais personne qui pourrait s’en contenter. Tout le monde aimerait travailler, mais pas à n’importe quelle condition. Que ces entrepreneurs viennent prendre notre place quelques mois, et ils verront. Et il faut arrêter de s’en prendre systématiquement au code du travail. Est-ce que l’on a déjà vu des automobilistes flashés vouloir enlever le code de la route. »

« Il y a du travail, mais nous ne trouvons personne… »

Publié : 22 févr. 2012
par Pascal Guillemoz

Re: Les patrons de Saone et Loire communiquent

Publié : 22 févr. 2012
par tristesir
cette lettre est une caricature pourtant on n'est pas le 1er avril :twisted:
Ainsi, nous pensons qu’il est indispensable de simplifier et d’assouplir les règles. Nos propositions :
- Simplifier le code du travail afin de le rendre accessible et compréhensible par tous,
- Apporter une stabilité règlementaire dans le temps et donner de la flexibilité aux entreprises, afin de leur permettre de
s’ajuster aux fluctuations rapides des marchés et aux contextes économiques. Nous pensons qu’il est aujourd’hui
indispensable d’obtenir un assouplissement de la règlementation du travail, notamment en ce qui concerne les horaires et
temps de travail, ainsi qu’en ce qui concerne les effectifs. Sur ce dernier point, il faut à la fois assouplir le recours aux
embauches via les CDD et l’intérim ainsi qu’assouplir les règles en matière de licenciement.
Je leur propose de simplifier aussi la rémunération des salariés en rétablissant l'esclavage :D


PS:
C'est un peu pénible à lire toute cette reprise de messages, ne serait-ce pas plus simple et confortable de les lire sur le média d'où ils proviennent?

Re: Les patrons de Saone et Loire communiquent

Publié : 22 févr. 2012
par tristesir
A lire aussi pour rire jaune dans le même journal:

http://www.lejsl.com/saone-et-loire/201 ... s-personne


C'est quoi ce journal? La voix du MEDEF? 8)

Re: Les patrons de Saone et Loire communiquent

Publié : 23 févr. 2012
par bebert
C'est drole, ils reprochent aux professeurs d'etre deconnectes de la realite de l'entreprise et proposent pour cela de leur faire faire des stages tout au long de leur carriere... Mais je crois que ces patrons sont deconnectes de la realite du chomage, et ils me donnent une idee de solution pour y remedier... :D

Qu'est-ce que les mondes sont cloisonnes... Et dans chaque monde, on croit detenir la verite universelle, au nom de laquelle, sans meme s'en rendre compte, on agresse les mondes voisins. Merci de remplacer le mot "monde" par plus adapte, je n'ai rien trouve de mieux.