Un conseiller à l'emploi Anpe révolté
Publié : 28 août 2007
Un message de libegafra :
Je suis conseiller à l'emploi Anpe depuis plusieurs années, et j'ai parfois mauvaise conscience. Je me dis que je vais trop loin avec les demandeurs d'emploi. Que je leur mets trop la pression.
Je croyais "à l'abri" de tels remords. Par exemple, je mets un point d'honneur à ne JAMAIS radier un chômeur, même s'il ne vient à aucune de mes convocations et qu'il ne répond à aucun de mes coups de fils.
Mais n'empêche.
Je me dis que parfois j'infantilise les demandeurs d'emplois. J'oublie qu'ils en bavent et que ce qui se joue lors d'un entretien avec moi, c'est leur gagne pain. Je devrais savoir qu'ils n'ont pas demandé à être licenciés, virés, jetés.
Je devrais me souvenir que quand j'étais jeune, je travaillais juste ce qu'il faut pour avoir droit aux allocs', et que je me la coulait douce.
DE QUEL DROIT devrais-je faire la morale aux chômeurs, sachant qu'en plus IL N'Y A PAS DE BOULOT ? Je suis syndiqué, et dès le 1er janvier 2006, à la mise en place du suivi mensuel, je me suis battu contre cette bêtise. A l'Anpe, on fait du social, et c'est incompatible avec le contrôle.
DE QUEL DROIT CONTRÔLONS-NOUS LES CHÔMEURS alors qu'on se prosterne devant les employeurs, qui parfois traitent leurs salariés comme des chiens, et demandent systématiquement qu'on leur propose des profils surqualifiés pour le Smic, parfois en CDD, et parfois à mi-temps ? Je suis en colère contre le gouvernement qui nous fais prendre des vessies pour des lanternes, je suis en colère contre les collègues qui trouvent normal le "rapprochement" avec l'Assedic.
Et je suis en colère contre moi-même pour les bêtises que je dis parfois en entretien. Je veux garder cette colère, pour rester vigilant.
Pour être fin et diplômate, toujours, avec des chômeurs qui parfois n'osent pas dire qu'ils veulent juste un peu de temps pour "souffler".
Pour respecter mon prochain, toujours.
Pour continuer à faire du social, car je crois en l'homme, et je crois malgré tout en mon boulot.
Je suis conseiller à l'emploi Anpe depuis plusieurs années, et j'ai parfois mauvaise conscience. Je me dis que je vais trop loin avec les demandeurs d'emploi. Que je leur mets trop la pression.
Je croyais "à l'abri" de tels remords. Par exemple, je mets un point d'honneur à ne JAMAIS radier un chômeur, même s'il ne vient à aucune de mes convocations et qu'il ne répond à aucun de mes coups de fils.
Mais n'empêche.
Je me dis que parfois j'infantilise les demandeurs d'emplois. J'oublie qu'ils en bavent et que ce qui se joue lors d'un entretien avec moi, c'est leur gagne pain. Je devrais savoir qu'ils n'ont pas demandé à être licenciés, virés, jetés.
Je devrais me souvenir que quand j'étais jeune, je travaillais juste ce qu'il faut pour avoir droit aux allocs', et que je me la coulait douce.
DE QUEL DROIT devrais-je faire la morale aux chômeurs, sachant qu'en plus IL N'Y A PAS DE BOULOT ? Je suis syndiqué, et dès le 1er janvier 2006, à la mise en place du suivi mensuel, je me suis battu contre cette bêtise. A l'Anpe, on fait du social, et c'est incompatible avec le contrôle.
DE QUEL DROIT CONTRÔLONS-NOUS LES CHÔMEURS alors qu'on se prosterne devant les employeurs, qui parfois traitent leurs salariés comme des chiens, et demandent systématiquement qu'on leur propose des profils surqualifiés pour le Smic, parfois en CDD, et parfois à mi-temps ? Je suis en colère contre le gouvernement qui nous fais prendre des vessies pour des lanternes, je suis en colère contre les collègues qui trouvent normal le "rapprochement" avec l'Assedic.
Et je suis en colère contre moi-même pour les bêtises que je dis parfois en entretien. Je veux garder cette colère, pour rester vigilant.
Pour être fin et diplômate, toujours, avec des chômeurs qui parfois n'osent pas dire qu'ils veulent juste un peu de temps pour "souffler".
Pour respecter mon prochain, toujours.
Pour continuer à faire du social, car je crois en l'homme, et je crois malgré tout en mon boulot.