Reportage radio : "Pôle emploi, le malaise." à écouter.
Publié : 13 févr. 2012
Emission diffusée le 10/02/2012. Copier/collé de la description :
Pôle emploi, le malaise.
Un million. Un million de chômeurs supplémentaires depuis 2007. De toute évidence, c'est un échec, il y avait au 31 décembre 2011: quatre millions et trois cent mille chômeurs en France, catégories A, B, C confondues. Un record depuis 1999.
Avec la hausse du chômage les salariés de pôle emploi se retrouvent encore une fois en première ligne. Sous effectif, manque de moyens, désorganisation du travail, culture du chiffre, les agents du pôle emploi sont sous pression, débordés, ils se plaignent de ne plus pouvoir faire un travail de qualité. Ils traitent des dossiers, des quantités de dossiers, ils reçoivent des numéros, prescrivent des numéros et se sentent eux mêmes comme des numéros. Malades, les conseillers du pôle emploi sont malades de leur travail, il n'y a jamais eu autant d'arrêt maladie que ces derniers mois. Face à la dégradation de leur travail, certains agents font de la résistance, de la résistance cachée, c'est ce qui leur permet de ne pas étouffer, de ne pas devenir fous face à l'absurdité du système, face à l'inefficacité des nouveaux décrets qui tombent régulièrement et qu'ils doivent appliquer sans comprendre. Ils résistent, chaque jour, ils refusent de faire ce qui leur semble contraire à leur déontologie.
Isabelle de Léon travaille à Pôle emploi, et depuis des années elle fait, elle aussi, de la résistance cachée, mais un jour, fatiguée de voir son métier se déliter, elle a dit non, un non haut et fort, elle a désobéit, elle a refusé de faire ce qu'on lui demandait parce qu'elle estimait que c'était contraire à sa mission de service public. Blâme, conseil de discipline, sanction, mutation, Isabelle de Léon est une des rares, à oser parler et à dire ce que se passe vraiment de l'autre côté des guichets.
Militante, elle défend le service public parce qu'elle sait qu'il est le seul garant d'égalité dans le traitement des chômeurs. Elle dénonce le management imposé par la fusion, les changements incessants de logiciels, la complexité des procédures, la frustration de ne plus faire ce qu'elle aimait. S'exprimer c'est s'exposer aux sanctions, Isabelle de Léon le sait, et alors?
Durée : environ 1 H. à ré-écouter sur le site web de France inter : http://www.franceinter.fr/emission-nous ... le-malaise
Pôle emploi, le malaise.
Un million. Un million de chômeurs supplémentaires depuis 2007. De toute évidence, c'est un échec, il y avait au 31 décembre 2011: quatre millions et trois cent mille chômeurs en France, catégories A, B, C confondues. Un record depuis 1999.
Avec la hausse du chômage les salariés de pôle emploi se retrouvent encore une fois en première ligne. Sous effectif, manque de moyens, désorganisation du travail, culture du chiffre, les agents du pôle emploi sont sous pression, débordés, ils se plaignent de ne plus pouvoir faire un travail de qualité. Ils traitent des dossiers, des quantités de dossiers, ils reçoivent des numéros, prescrivent des numéros et se sentent eux mêmes comme des numéros. Malades, les conseillers du pôle emploi sont malades de leur travail, il n'y a jamais eu autant d'arrêt maladie que ces derniers mois. Face à la dégradation de leur travail, certains agents font de la résistance, de la résistance cachée, c'est ce qui leur permet de ne pas étouffer, de ne pas devenir fous face à l'absurdité du système, face à l'inefficacité des nouveaux décrets qui tombent régulièrement et qu'ils doivent appliquer sans comprendre. Ils résistent, chaque jour, ils refusent de faire ce qui leur semble contraire à leur déontologie.
Isabelle de Léon travaille à Pôle emploi, et depuis des années elle fait, elle aussi, de la résistance cachée, mais un jour, fatiguée de voir son métier se déliter, elle a dit non, un non haut et fort, elle a désobéit, elle a refusé de faire ce qu'on lui demandait parce qu'elle estimait que c'était contraire à sa mission de service public. Blâme, conseil de discipline, sanction, mutation, Isabelle de Léon est une des rares, à oser parler et à dire ce que se passe vraiment de l'autre côté des guichets.
Militante, elle défend le service public parce qu'elle sait qu'il est le seul garant d'égalité dans le traitement des chômeurs. Elle dénonce le management imposé par la fusion, les changements incessants de logiciels, la complexité des procédures, la frustration de ne plus faire ce qu'elle aimait. S'exprimer c'est s'exposer aux sanctions, Isabelle de Léon le sait, et alors?
Durée : environ 1 H. à ré-écouter sur le site web de France inter : http://www.franceinter.fr/emission-nous ... le-malaise