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A quand la liberté d'entreprendre ???

Publié : 24 juil. 2007
par Invité
D'un article du 23/07 sur Actu, j'extrais la phrase suivante :

La précarité est devenue un vrai mode de gestion de la main-d'œuvre, et un gouffre financier pour les finances publiques qui sont seules à en assumer le coût : Quand se décidera-t-on à surtaxer le travail précaire ?

J'aimerais quand même dire que le portage salarial, c'est aussi une certaine forme de précarité (choisie, dans mon cas). Je ne m'en porte pas plus mal pour autant -même si, à certains moments, tirer la langue est devenu un tic chez moi.

:arrow: Quand se décidera-t-on à taxer non pas le travail "précaire" -dans mon cas, donc, l'intervention pour prestation de services à durée déterminée ou ponctuelle, mais bel et bien la mode qui consiste à tout vouloir taxer sous prétexte de stabilité sociale ?

Faut-il en conclure que tout ce qui n'est pas "normalisé" via un CDI ou un CDD longue durée doit obligatoirement être sanctionné par une surtaxe sociale ou fiscale quelconque ?

Que je sache, aucun des "contrats précaires" étatisés n'a jamais été surtaxé... Bien sûr, il s'agit majoritairement de contrats à destination du service public ou d'organismes assimilés. Deux poids, deux mesures ?

La France a décidément bien du mal à se faire à l'idée que le travail qui profite à l'individu peut aussi profiter à la collectivité. :D Pas étonnant que les patrons veulent des aides de l'Etat pour embaucher : ça rend l'embauche sans doute plus morale.

Publié : 24 juil. 2007
par superuser
Dis-moi, Scottish Wild Cat, est-ce que tes MP ou tout simplement ton adresse e-mail fonctionnent ? Ça fait deux jours que j'essaie de te joindre (une question importante), en vain.

pour te répondre sur la précarité

Publié : 24 juil. 2007
par superuser
En fait, tu es un salarié déguisé. Celui qui mérite d'être taxé, c'est ton ou tes "faux" patrons qui, au lieu d'embaucher, préfèrent sous-traiter. Et on sait que la sous-traitance est un nid de salariés qui tirent tout le temps la langue. Si tu t'en contentes aujourd'hui, je pense qu'un jour tu en auras marre.
SWC a écrit :Quand se décidera-t-on à taxer non pas le travail "précaire" mais bel et bien la mode qui consiste à tout vouloir taxer sous prétexte de stabilité sociale ?
Parce que tu trouves que la stabilité sociale est une mode et non une nécessité ???
Quand tu es en période de chômage, qui paie tes allocations ? Quand tu es malade, qui rembourse ? Nous avons un système de protection sociale : tout le monde le trouve trop cher, tout le monde le pille (l'Etat, notamment, doit 9 milliards à la Sécu), mais personne ne voudrait s'en passer !

Pourtant, il faut le financer. Il y a déjà un gros manque à gagner avec le chômage, mais les bas salaires et la précarisation n'arrangent rien.
Il y a la solution d'élargir l'assiette des cotisations en taxant les revenus financiers qui sont intouchables et pourtant se nourrissent (entre autres) de plans sociaux.
Et les employeurs qui abusent de la précarité (CNE, CDD, intérim, contrats aidés de l'Etat ou portage salarial) méritent de payer plus de cotisations, puisque le coût de leurs pratiques grève lourdement notre système de protection sociale. Si tu as bien lu l'article, en 2004 les CDD représentaient près de 4% des contributions au régime d'assurance chômage mais 22% des allocations versées, et les emplois intérimaires près de 3% des contributions et 7% des allocations. C'est ruineux.
SWC a écrit :Que je sache, aucun des "contrats précaires" étatisés n'a jamais été surtaxé... Bien sûr, il s'agit majoritairement de contrats à destination du service public ou d'organismes assimilés. Deux poids, deux mesures ?
Si tu lis bien Actuchomage, nous sommes totalement opposés à ces contrats pourris financés par l'argent public, qui fournissent aux employeurs de la main d'œuvre quasi gratuite et qui maintiennent les gens dans la misère et le jetable.
SWC a écrit :La France a décidément bien du mal à se faire à l'idée que le travail qui profite à l'individu peut aussi profiter à la collectivité. Pas étonnant que les patrons veulent des aides de l'Etat pour embaucher : ça rend l'embauche sans doute plus morale.
Là, tu mélanges tout !
Pour les patrons français, "embaucher est un risque mortel" (dixit Laurence Parisot du Medef). Quant à la morale, les patrons français veulent des aides de l'Etat parce que c'est moyen supplémentaire de réduire au maximum le coût du travail et qu'ils sont encore plus assistés que les chômeurs : le RMI coûte 6 milliards par an, en 2005 l'Etat a versé 65 milliards d'aides publiques aux entreprises.

La flexibilité, pourquoi pas ? Mais pas sans une assurance chômage forte. Sinon, ça ne marchera pas ou alors oui, ça marchera un temps avec des gens dans la misère, mais quand la misère s'étend, elle finit par plomber un pays (demande intérieure, natalité…). Aujourd'hui, le travail profite de moins en moins à l'individu et à la collectivité, mais à une poignée de nantis. Le travail doit profiter à l'individu (salaire, stabilité) et à la collectivité (redistribution, y compris sociale).

A quand la liberté d'entreprendre ???

Publié : 24 juil. 2007
par Invité
Et si nous faisions un peu de théorie ?

Le problème fondamental, dans mon cas (excusez-moi de m'étendre !), c'est que la seule façon d'exploiter mes compétences : c'est le portage salarial -avec à la clef une rémunération plus conséquente qu'avec un contrat de travail classique.

Passons pour l'instant sur la précarité, c'est un effet induit... :evil: Pas tout à fait quand même.

Lorsque ces mêmes compétences sont proposées -via l'ANPE, une ETT ou en candidature spontanée, etc...- à un employeur X même pour le SMIC, la réponse est NON dans 99% des cas.

Où est donc le problème ? Puisque les compétences existent, qu'elles sont avérées, etc !

Ma réponse, pour l'instant, c'est :?: . Est-ce un faux problème ? Une illusion d'optique ? En quoi -de mon point de vue et ironiquement s'entend- un contrat de travail pourrait-il être désirable ou même souhaitable ?

Car il faut aussi préciser qu'en PS, l'entreprise utilisatrice paie toutes les charges !!!

Suite sur la liberté d'entreprendre

Publié : 24 juil. 2007
par Invité
superuser
Celui qui mérite d'être taxé, c'est ton ou tes "faux" patrons qui, au lieu d'embaucher, préfèrent sous-traiter. Et on sait que la sous-traitance est un nid de salariés qui tirent tout le temps la langue.


A terme, il faudrait donc taxer tous ceux qui sous-traitent ? Donc en finir avec les entreprises de services, parmi d'autres (pour échapper à la taxation) ?

Une PME-PMI doit-elle avoir "à bord" : un webmestre, un postemestre, un traducteur-interprète, des ingénieurs BTP, informatique, des techniciens chauffagistes et climatisation, un responsable de la communication... et j'en passe.

Poussons plus loin : faut-il en arriver au point où les seules professions libérales dites réglementées seront autorisées à fonctionner sans que les entreprises utilisatrices soient taxées ?

Les avocats débutants ne sont-ils pas aussi précarisés que les autres prestataires de services, ces derniers étant "non réglementés" ? Par exemple.

Il me semble important de faire le départ entre des besoins ponctuels, qui effectivement ne justifient pas un recrutement (!!!) et des besoins permanents, qui devraient normalement en entraîner un.

Que les entreprises utilisatrices ne jouent pas le jeu et ma réponse est claire : là aussi, c'est NON ! Et tant pis pour la fiche de paie à la fin du mois...

Publié : 24 juil. 2007
par superuser
SWC a écrit :Où est donc le problème ? Puisque les compétences existent, qu'elles sont avérées, etc !
Les entreprises ne veulent pas embaucher. Pour justifier le sous-emploi et la précarité, elles invoquent l'«instabilité de la conjoncture» mais pour la plupart, réduire le coût du travail et la masse salariale est leur obsession première : à l'heure où l'on prône la "valeur travail", on fait mine de ne pas le reconnaître et on voudrait qu'il ait la valeur… d'un bol de riz !
Par exemple, pour les seniors, bien qu'ils soient expérimentés on les préfère quand ils sont bénévoles ou alors bcp moins chers (cumul emploi-retraite) que quand ils viennent pour un emploi véritable.

L'actuel système économique fonctionne essentiellement sur des visées à court terme (c'est une "instabilité conjonturelle" organisée, avec course à la performance et concurrence effreinée). La précarité est donc une conséquence de cette nouvelle logique de fonctionnement où il ne s'agit plus de durer et de se développer mais de faire le + de fric possible dans le moins de temps possible. Tant pis pour les dommages collatéraux.
SWC a écrit :Car il faut aussi préciser qu'en portage salarial, l'entreprise utilisatrice paie toutes les charges !!!
Ce n'est que justice !
SWC a écrit :A terme, il faudrait donc taxer tous ceux qui sous-traitent ?
Pour réduire leur masse salariale, des tas d'entreprises - même bien portantes - se sont débarrassées de services entiers dont elles ont licencié les effectifs, tout ça pour aller à la sous-traitance où c'est moins cher mais où les salariés sont exploités et précarisés.
Utiliser la sous-traitance parce qu'on ne peut pas faire autrement, soit. Il n'est pas question de pénaliser les entreprises qui développent les emplois, les salaires, la qualification et la formation. Par contre, il faut taxer celles qui abusent et choisissent d'exploiter la main d'œuvre comme au bon vieux temps alors qu'elles ont les moyens d'assurer leur responsabilité sociale (et elles sont très nombreuses, de La Poste à Danone).

Publié : 24 juil. 2007
par superuser
Tu n'as pas répondu à mon premier message sur ta joignabilité : Vais-je être obligée de poster aux yeux de tous la question que j'ai à te poser ?

Publié : 24 juil. 2007
par tristesir
Ca me fait toujours sourire tristement de voir que des gens, sous prétexte qu'ils peuvent tirer sur leur chaînes se sentent libres et viennent vanter et défendre leur servage, et pire, finissent par trouver cela normal.

Faudra t il que la galère sur laquelle ils rament sombre ou qu'on les jette par dessus bord parce qu'ils ne rament plus assez vite pour qu'ils comprennent dans quelle situation ils se trouvent?