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Sarkozyprécise à Lagarde le contenu de son projet économique

Publié : 11 juil. 2007
par carl
Sarkozy précise à Lagarde le contenu de son projet économique


Nicolas Sarkozy souhaite faire adopter avant la fin de l'année une loi de modernisation de l'économie reprenant l'ensemble de ses directives en matière d'emploi et de pouvoir d'achat, dans le respect des engagements budgétaires européens de la France.

Dans une lettre de mission adressée mercredi à sa ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, le chef de l'Etat demande à Christine Lagarde de faire siennes ses priorités distillées durant sa campagne et reprises à son arrivée à l'Elysée : atteindre le plein emploi et augmenter le pouvoir d'achat "par une politique de revalorisation du travail".


Au-delà du "paquet fiscal" discuté en ce moment à l'Assemblée et dont l'adoption est prévue cet été, le président demande à la ministre de préparer un train de mesures allant de la défiscalisation du travail étudiant au cumul emploi-retraite en passant par l'autorisation de travailler le dimanche pour les salariés volontaires, la possibilité de négocier sur le temps de travail au sein des entreprises et l'éventualité pour les fonctionnaires d'effectuer des heures supplémentaires.

Pour aider les PME "fortement créatrices d'emplois", Nicolas Sarkozy prône la mise en oeuvre d'un "Small Business Act à la française" sur le modèle anglo-saxon.

Il s'agira notamment de simplifier les démarches administratives, de réformer la réglementation des faillites, de réserver une part de marchés publics aux PME et d'améliorer le financement bancaire et en fonds propres des PME, notamment en permettant que l'ISF soit payé sous la forme d'investissements dans des PME ou de dons à des fondations, des universités et des associations d'insertion sociale.

Objectif affiché : faire émerger de 2.000 PME de 500 salariés.

Pour mieux lutter contre le chômage de longue durée, le président confirme le projet de fusion de l'ANPE et de l'Unedic ainsi que la création d'un grand service public de l'emploi.

Il veut aussi mettre en oeuvre "dès cet été" un vaste plan d'insertion des jeunes sans qualification des quartiers en difficulté, qui se verront proposer "une formation ou un emploi qualifiant".

PROTECTION DES CONSOMMATEURS

En matière salariale, le chef de l'Etat demande "que les allègements de charges consentis aux entreprises et la prime pour l'emploi encouragent le travail et non pas dissuadent les entreprises d'augmenter les salaires". Ce sujet fera l'objet d'une conférence avec les partenaires sociaux à la rentrée.

La loi de modernisation de l'économie devra comprendre des dispositions renforçant la protection des consommateurs et protégeant le pouvoir d'achat (prix dans les grandes surfaces, pratiques bancaires, etc). Nicolas Sarkozy demande aussi la création d'une "action de groupe à la française".

D'une façon plus large, Nicolas Sarkozy invite Christine Lagarde à lancer "une réflexion d'ensemble sur les réformes économiques à entreprendre au niveau national, en particulier dans le domaine fiscal, pour que notre pays soit mieux armé dans la mondialisation".

Le président souligne le lien entre croissance et emploi, demandant à sa ministre d'entreprendre "toutes les actions nécessaires pour que la France crée le point de croissance qui lui manque pour être au même niveau de prospérité économique et sociale que ses partenaires les plus dynamiques".

Nicolas Sarkozy, qui prône "une gestion rigoureuse des finances publiques, conforme à nos engagements européens", ne voit nulle contradiction entre réformes et réduction de l'endettement public. Ce sont "deux objectifs complémentaires dès lors qu'il est décidé d'abandonner les politiques qui ne marchent pas au profit de politiques qui marchent", estime-t-il.

Deux jours après son grand oral devant l'Eurogroupe à Bruxelles, le président français appelle les pays la zone euro "à rechercher une plus grande convergence de leurs politiques économiques".

"Ils doivent ensuite pouvoir dialoguer réellement avec la Banque centrale européenne afin de doter la zone euro d'une stratégie monétaire", ajoute-t-il, plaidant en outre pour "un accord" entre l'Eurogroupe et la BCE "permettant de préciser les conditions de ce dialogue et les modalités de mise en oeuvre d'une politique de change".

Dans sa lettre à Christine Lagarde et dans celle envoyée ce même jour au ministre de l'Agriculture Michel Barnier, Nicolas Sarkozy réitère par ailleurs sa volonté de défendre avec "détermination" l'agriculture et la pêche françaises dans les négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le président insiste sur la "stricte réciprocité des concessions consenties dans le cadre de l'OMC". Il milite pour la "préservation des intérêts de l'agriculture française et européenne", et pour la prise en compte "de l'intérêt des pays les plus pauvres".
Source : "Le Monde" (dépêche)

Pour mieux lutter contre le chômage de longue durée, le président confirme le projet de fusion de l'ANPE et de l'Unedic ainsi que la création d'un grand service public de l'emploi.
Ah bon ? C'est en rapprochant l'Anpe et l'Unedic, que l'on va réduire contre le chômage de long durée ?
Quel(le)s bande de crétins ! Et dire que la plupart on fait l'ENA !
:twisted:
C'est pas plutot en proposant de "vraies" emplois ainsi que des formations de qualitées ?

Publié : 11 juil. 2007
par St-Dumortier
Bonjour,

Y'a des fois y m'éclate trop le nicolas !
En fait, il ne donne aucune piste, aucune solution, aucune méthode,
ils se contente de dire : "Allez, il faut le faire, c'est simple, vous donnez des emplois, et vous créer de la croissance, allez au boulot mes petits ..."

:lol: :shock: :lol:
J'voudrais bien voir la tête des ministres avec des consignes pareilles ....

Les esprits sont prêts à suivre Sarko!

Publié : 12 juil. 2007
par Pili
Bonjour St Dumortier,

Tu vois qu’en je te lis et bien je me dis que Sarko a bien réussi en très peu de temps de donner le ton de ce qu’il veut mettre en œuvre dans l’esprit des citoyens: un président qui gouverne et ces ministres qui exécutent et qui sont individuellement responsables devant le Président et non collectivement devant le Parlement…
...en quelque sorte un super chef d’entreprise…la République au visage du pouvoir dominant : les grandes entreprises ...c'est moderne :wink:

Pourquoi alors s’étonner, car normalement le Président est un arbitre et doit veiller au respect de la séparation des pouvoirs et non gouverner

Pour en savoir plus

Mais, sans doute que le chantier institutionnel que prépare Sarko va aller dans ton sens : un régime ultra présidentiel

…à suivre…

Publié : 12 juil. 2007
par St-Dumortier
Bonjour,

Du coup, je me demande quelle est la différence entre
"ultra présidentiel" et "dictature" ?
Rénovation Démocratique a écrit :Et, justement, nous souhaiterions que le Conseil constitutionnel «constate» la situation que nous dénonçons ici, c’est-à-dire le dévoiement des articles 5, 20, 21 et 23 de la Constitution de la 5e République, et qu’il «délimite les compétences de l’Exécutif», à commencer par celles du Président de la République et celles de son Premier ministre.
Si les dictateurs seulement étaient dangereux,
ce ne serait pas grave ...
Non,
ce qui est dangereux, c'est que beaucoup obéissent ! :evil:

la désinformation prend de l'ampleur

Publié : 13 juil. 2007
par superuser
Je tiens à vous faire remarquer que plus ça ira, et moins on sera bien informés de ce qu'il se passe.

Dernier signe révélateur : lundi, Nicolas Sarkozy était convoqué à Bruxelles pour justifier ses mesures économiques auprès des ministres des finances de l'UE. Partout, on a dit que tout s'est bien passé et qu'il a réussi à convaincre son monde... or s'est faux : il s'est fait grave remonter les bretelles !!! Et personne sauf Libé n'en a parlé.

Pareil pour l'actualité sur la Cour des comptes : hier, Philippe Séguin intervenait pour dire ce qu'il pense des heures sup' détaxées et remettre un rapport sur les dysfonctionnements au sein du Trésor public pour recouvrer les amendes : devinez de quoi on a parlé aux JT ? De la fraude fiscale, et pas des heures sup'…

Autres cas que j'ai déjà mis en revue de presse :

Attractivité de la France : histoire d'une imposture journalistique

Heures sup' : avant et après le 6 mai

Personnellement, tout cela m'inquiète.

La modernisation des institutions : La 5éme en pire !

Publié : 13 juil. 2007
par Pili
Oui Sophie, c’est très inquiétant ce qui se passe ! Celui qui fustige le discours et la pensée unique...quel bel exemple de démagogie et de manipulation!

et pour faire suite à la question de St Durmortier :

La modernisation des institutions : La 5éme en pire !

le discours d’Epinal de Sarko

En fait Sarko qui a toujours voulu être le 1er homme de l’Etat ( le prestige de la fonction du Président), s’est rendu compte que la 5eme république ne permet pas au Président d’avoir tous les pouvoirs de l’exécutif, car il est partagé par le gouvernement et le 1er ministre…donc aujourd’hui, Monsieur Nicolas se taille une révision de la constitution à la hauteur de sa mégalomanie : « L’Etat s’est moi » et allez oust , pousses-toi là, 1er ministre que je m’y mette ! et cela dans un consensus affligeant !

La séparation des pouvoir entre le Président et le gouvernement est bien fixée dans la constitution aux Titre II et au Titre III.
Or le Conseil constitutionnel ne peut pas s’auto-saisir

la 5éme République

une synthése du pouvoir du Président

En fait, l’article 68 de la constitution sur la Destitution du Président de la République en cas de manquement grave et manifestement incompatible avec ces fonctions reste flou…comme avant sa révision en 2007 lorsque cela s’appelait « Haute trahison »

...à suivre..."cette modernisation"
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Par ailleur en lisant l'entretien de François Hollande
Extrait de l’entretien, de François Hollande (PS)

Nicolas Sarkozy souhaite pouvoir s'adresser directement aux parlementaires. Selon vous, change-t-on de régime ?

François Hollande. L'intention de Nicolas Sarkozy, c'est de présidentialiser la République.
Nous sommes, nous, favorables à l'équilibre des pouvoirs.
Face à un président qui doit, bien sûr, présider, il faut un Parlement qui vote la loi et contrôle l'exécutif.
Or, Nicolas Sarkozy, dans son discours d'Epinal, a ouvert un débat sur de nombreuses questions institutionnelles. Mais la seule mesure précise qu'il a annoncée le concernait personnellement : celle de pouvoir s'adresser directement au Parlement. Il a ainsi révélé le but ultime de sa réforme.

Nicolas Sarkozy propose pourtant de renforcer les pouvoirs de contrôle du Parlement...

François Hollande :
Tout ce qui viserait à supprimer les procédures contraignantes qui pèsent sur l'Assemblée (article 49-3, vote bloqué, droit d'amendement), à réformer le mode de scrutin (une part de proportionnelle pour l'Assemblée et un changement profond du mode de désignation des sénateurs) irait dans le même sens que nos propositions.
En revanche, tout ce qui accentuerait le pouvoir présidentiel - déjà élargi par la pratique de la Ve République - serait contraire à l'idée d'équilibre et de responsabilité.

Le PS ira-t-il jusqu'à bloquer la réforme si elle ne lui convient pas ?

François Hollande :
Nous avons la clé de la réforme si elle n'est pas soumise à référendum puisqu'il faut une majorité des trois cinquièmes au Congrès pour adopter un projet de loi constitutionnel.
Nous sommes donc devant une épreuve de vérité : si le texte contribue au renforcement des pouvoirs du Parlement, alors un consensus est possible et nous participerons autant qu'il sera possible au débat. Dans le cas contraire, une occasion de réforme utile à notre pays aura été manquée.
source


ce qui m’inquiéte , c’est qu’Hollande évoque la possibilité du consensus ! Attention au marché de dupes !
Pour info : Lang est un pro pour un régime Présidentiel