Le tour de France d'un chômeur
Publié : 09 juil. 2007
Bonjour à tous,
lu dans le midi-libre ce matin - Edition du 09 Juillet 2007
Le pèlerinage d'Éric à la conquête d'un emploi
Éric Fournier, 47 ans, partira le 14 août de Saint-Guilhem-le-Désert pour un tour de France de 40 jours à vélo. Son but : attirer l'attention sur la difficulté du chômage longue durée
Il se décrit volontiers comme un pèlerin.
Éric Fournier partira en mission pour retrouver du boulot. Car ce chômeur longue durée s'est offert « le droit d'agir ».
Comme beaucoup, après une longue période sans travailler, il a eu rapidement une alternative : déprimer ou agir. A 47 ans, face à une situation sociale devenue compliquée, l'informaticien au solide cursus a choisi la seconde solution. Chômeur en fin de droit, devenu RMiste, Éric Fournier ne s'est jamais désespéré. « Mais, passé 45 ans, c'est beaucoup plus dur de trouver du boulot. »
Pourtant, l'homme a un joli curriculum : douze ans passés à Jacques-Vabre, à Lavérune, un parcours dans la décoration puis plusieurs fois chef de projets pour internet. Avec, à la clé, des campagnes nationales retentissantes. Comme beaucoup de chômeur, il passe souvent à l'ANPE. Celle de Lattes. Chaque semaine, il recense cinq annonces le concernant localement ; au niveau de la région, une cinquantaine et un peu plus de 200 au niveau national.
Éric Fournier n'a rien contre l'idée de partir : « Je voulais trouver une idée pour élargir mes recherches. Une idée pour démontrer que l'on peut être RMiste et audacieux. » L'homme ne manque ni d'audace ni de créativité et monte peu à peu un tour de France à vélo. Un vélo avec une signalétique très distinctive. Il va parcourir, à partir du 14 août, au départ de Saint- Guilhem-le-Désert, 2 500 km et passer par trente-cinq villes. Le tout en quarante jours. « Je suis prêt à tout quitter mais je vais profiter de ce périple pour répondre à plusieurs objectifs. » Le premier est clair : trouver un job. Mais Éric Fournier entend aussi mettre en lumière la situation des chômeurs qui, quoique volontaires, peinent à retrouver du travail passé un certain âge.
Par ailleurs, conformément aux propos de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle sur le « mérite par un engagement personnel », notre chômeur, dont le voyage doit être jalonné de rencontres d'élus locaux, a demandé audience au président de la République : « J'ai sollicité un entretien avec lui pour mon arrivée à Paris le 22 septembre. S'il me l'accorde, je lui remettrai mon carnet de bord. »
Pour sa traversée du désert de quarante jours, le pèlerin ne manque pas d'humour : « Ma route de Compostelle, ce n'est pas le même chemin. Je pars dans l'autre sens, en direction de la capitale. » A chaque étape, cet informaticien tiendra son site à jour pour informer ceux qui veulent suivre son ascension parisienne.
Minutieux, Éric Fournier a tout prévu, jusqu'au gîte et au couvert, offerts par de bonnes âmes à chaque étape. « J'espère faire connaître mon CV à un maximum d'employeurs. Je ne veux pas m'apitoyer sur mon sort mais me bouger. Relever le défi de ma vie. » Sur la route, avec son bâton de pèlerin.
Yannick POVILLON
lu dans le midi-libre ce matin - Edition du 09 Juillet 2007
Le pèlerinage d'Éric à la conquête d'un emploi
Éric Fournier, 47 ans, partira le 14 août de Saint-Guilhem-le-Désert pour un tour de France de 40 jours à vélo. Son but : attirer l'attention sur la difficulté du chômage longue durée
Il se décrit volontiers comme un pèlerin.
Éric Fournier partira en mission pour retrouver du boulot. Car ce chômeur longue durée s'est offert « le droit d'agir ».
Comme beaucoup, après une longue période sans travailler, il a eu rapidement une alternative : déprimer ou agir. A 47 ans, face à une situation sociale devenue compliquée, l'informaticien au solide cursus a choisi la seconde solution. Chômeur en fin de droit, devenu RMiste, Éric Fournier ne s'est jamais désespéré. « Mais, passé 45 ans, c'est beaucoup plus dur de trouver du boulot. »
Pourtant, l'homme a un joli curriculum : douze ans passés à Jacques-Vabre, à Lavérune, un parcours dans la décoration puis plusieurs fois chef de projets pour internet. Avec, à la clé, des campagnes nationales retentissantes. Comme beaucoup de chômeur, il passe souvent à l'ANPE. Celle de Lattes. Chaque semaine, il recense cinq annonces le concernant localement ; au niveau de la région, une cinquantaine et un peu plus de 200 au niveau national.
Éric Fournier n'a rien contre l'idée de partir : « Je voulais trouver une idée pour élargir mes recherches. Une idée pour démontrer que l'on peut être RMiste et audacieux. » L'homme ne manque ni d'audace ni de créativité et monte peu à peu un tour de France à vélo. Un vélo avec une signalétique très distinctive. Il va parcourir, à partir du 14 août, au départ de Saint- Guilhem-le-Désert, 2 500 km et passer par trente-cinq villes. Le tout en quarante jours. « Je suis prêt à tout quitter mais je vais profiter de ce périple pour répondre à plusieurs objectifs. » Le premier est clair : trouver un job. Mais Éric Fournier entend aussi mettre en lumière la situation des chômeurs qui, quoique volontaires, peinent à retrouver du travail passé un certain âge.
Par ailleurs, conformément aux propos de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle sur le « mérite par un engagement personnel », notre chômeur, dont le voyage doit être jalonné de rencontres d'élus locaux, a demandé audience au président de la République : « J'ai sollicité un entretien avec lui pour mon arrivée à Paris le 22 septembre. S'il me l'accorde, je lui remettrai mon carnet de bord. »
Pour sa traversée du désert de quarante jours, le pèlerin ne manque pas d'humour : « Ma route de Compostelle, ce n'est pas le même chemin. Je pars dans l'autre sens, en direction de la capitale. » A chaque étape, cet informaticien tiendra son site à jour pour informer ceux qui veulent suivre son ascension parisienne.
Minutieux, Éric Fournier a tout prévu, jusqu'au gîte et au couvert, offerts par de bonnes âmes à chaque étape. « J'espère faire connaître mon CV à un maximum d'employeurs. Je ne veux pas m'apitoyer sur mon sort mais me bouger. Relever le défi de ma vie. » Sur la route, avec son bâton de pèlerin.
Yannick POVILLON