L'Emploi et le Chômage en Débats

Voici le communiqué du Syndicat libre des Chômeurs et Précaires du Creusot, paru sur la page actu du Journal de Saône et Loire ce samedi 3 décembre 2011 et qui devrait paraitre sur le journal papier lundi ou mardi.

http://www.lejsl.com/actualite/2011/12/ ... s-hollande



Le Syndicat Libre des Chômeurs et Précaires veut rencontrer François Hollande
le 03/12/2011

Dans le cadre de la visite de François Hollande prévue au Creusot mercredi 7 décembre, le Syndicat Libre des Chômeurs et Précaires du Creusot déclare avoir saisi à nouveau le cabinet du maire du Creusot pour présenter une nouvelle demande de rencontre avec le candidat socialiste. « Lors de la dernière visite de Monsieur Hollande au Creusot, nous avions demandé à le rencontrer. Cette rencontre n’a pas eu lieu. […] Pourtant des millions de nos compatriotes sont au chômage ou dans la précarité, mais visiblement Monsieur Hollande, comme les gens de droite, ne sont intéressés que par les syndicats de salariés, les demandeurs d’emploi et les précaires ne les intéressent pas. Pourtant ils sont plus nombreux que les syndiqués des organisations institutionnelles », défend dans un communiqué le secrétaire général du syndicat Pascal Guillemoz.

L’organisation syndicale regrette également de la part du candidat Hollande « un silence assourdissant quand il s’agit de défendre les paresseux, les profiteurs, les tricheurs que sont les chômeurs face à une campagne honteuse de l’UMP. » « Nous souhaitons toujours interroger Monsieur Hollande sur sa tribune de juillet, dans le journal Le Monde où il veut un contrat de travail plus fort que le code du travail, soit plus de durée légale du travail et la casse du code du travail. Notons que cette proposition, vieille demande du MEDEF a été saluée par l’aile la plus libérale de la droite française. Bizarrement aucun syndicat n’a réagi, pourquoi ? Encore une fois, nous avons le sentiment que les faibles, les exclus ne sont plus entendus, où sont les valeurs de gauche ? », soulève Pascal Guillemoz.

Merci, Pascal. Tiens-nous au jus pour mercredi !

S'il vous reçoit, je me ferai un plaisir de publier votre compte-rendu dans les actus du site.

Pour la petite histoire, en septembre 2007, François Hollande avait été très sympa avec les chômeurs puisqu'il avait donné ses 15.000 € de dommages & intérêts gagnés suite à un procès contre un magazine people… au MNCP, qui se plaignait aussi de ne pas être reçu par le premier secrétaire du PS malgré des demandes répétées ! En clair : je veux pas vous recevoir, mais je vous file de la tune.

http://www.actuchomage.org/200709103024 ... meurs.html


S'il refuse de vous recevoir, je rédigerai un article qui le mettra au même niveau que Laurent Wauquiez, qui n'a pas daigné (faire) recevoir une délégation de la CGT-Chômeurs de passage dans sa ville du Puy-en-Velay le 23 novembre dernier. Ça va saigner. Car dans "la lutte des places" à laquelle nous assistons pour 2012, ceux qui s'intéressent aux chômeurs sont quasi inexistants. Faut faire tomber les masques.

Merci superuser pour ton message et ton soutien, nous te tiendrons informée de la suite de notre action au Creusot.

Un salut fraternel à toutes celles et tous ceux qui, comme nous, vivent la précarité.
Lutter, c'est rester debout.

Pascal Guillemoz

Petite information qui n'a (presque) rien à voir...

Il y a quelques jours de cela, réunion du PS pour l’investiture socialiste pour la troisième circonscription de Limoges.

Dans son discours, Alain Rodet, maire de Limoges, a énuméré les difficultés du département...

Le problème local numéro 1 qu'il s'engage à résoudre au plus vite :

La sécurité.

A aucun moment, il n'a été fait mention du chômage et/ou de la précarité.

pour l’investiture socialiste

L'imposture socialiste?

Ou bien c'est le socialisme pour les seuls riches leur crédo?

Aucune remise en question du paiement de la dette, pourtant le paiement des seuls intérêts est l'un des premiers postes de dépense dans le budget de l'Etat et les sommes que cela représente sont supérieures au total des sommes collectées au titre de l'impôt sur le revenu.
(Ce qui veut dire qu'une part non négligeable du salaire des gens retourne directement dans les poches de patrons ou autre super riche)

Pardon pour cette digression.

Non, on est dans le sujet.

Hollande veut gérer la rigueur. Il ne remettra rien en question.
C'est pourquoi je me dis qu'il vaudrait mieux qu'on se rebouffe du Sarko pendant 5 ans pour que tout le monde comprenne enfin de quoi il en retourne. Avec Hollande (comme sous Mitterrand), les gens seront anesthésiés.

C'est pourquoi je me dis qu'il vaudrait mieux qu'on se rebouffe du Sarko pendant 5 ans pour que tout le monde comprenne enfin

Ceux qui revoteront pour Sarkozy ne comprendront jamais (ou bien ce sont des super nantis). Encore 5 ans de sarkozysme et il n'y aura plus de SMIC, il finira le travail de destruction des acquis sociaux qui lui a été demandé, il n'y a aucun doute à avoir sur ce sujet. Il ne faut pas croire que parce que la vie devient dure pour les gens qu'ils se révoltent tous comme un seul homme et se battent.
En Grèce, il y a bien des résistances mais ils n'ont pas encore chassé leur gouvernement qui a pour fonction de les faire cracher au bassinet jusqu'à leur dernier sou.
Le pire n'entraîne pas obligatoirement une réaction de la part du peuple.
On pourrait au contraire voir le retour d'une junte militaire en Grèce plébiscitée par une partie non négligeable du peuple si la situation empirait.
Ce scénario n'est à exclure nulle part en Europe.

je pense que la "goche" et les syndicats ne s'interessent pas au chomeur,c'est qu'en terme d'image on est pas trés people,si celle-ci ne propose rien de concret,il faudrait voter blanc au 2 ième tour,toutes les mesures prisent dans le cadre de pole emploi sont restrictives dans les droits du citoyen chomeur,bravo pour votre initiative à ce syndicat,je serais vraiment déçu si le candidat de gauche ne vous reçoit pas ! on attend ces propositions qui nous concernent,on voit rien venir, inquiètant non !

les électeurs ne veulent pas voir autre chose que la gôche PS ou la droite, c'est regrettable mais je doute que cela change... il n'y a qu'a voir en Espagne, malgré un mouvement des indignés très puissant, les électeurs ont choisis de remplacer le PS par la droite dure et non par l’extrême gauche. En Europe une majorité de gens sont devenus des bourgeois dans leur tête, ils défendront le capitalisme avec autant de force que les plus riches..
Pour la droite, les pauvres sont des fraudeurs et des assistés.
Pour le PS, les pauvres sont des gens qui votent FN
Pour les écolos, les pauvres ne respectent pas l'environnement et polluent avec leurs vieilles bagnoles et leur logement mal isolés.
bref, il arrivera un moment où tout ces gens biens tomberont d'accord pour chercher a se débarrasser de nous d'une façon ou d'un autre, on est bien dans la m***

On a rien à attendre de ces gens,des bonimenteurs ,ils feront rien ,si une chose continuer à casser les gens pas comme eux!

J'habite dans une mairie PS qui me discrimine un comble eux qui disent que la droite est extrémiste,ils font pareil!!!!!la haine des différences!

moi honnétement je n'aime pas les bobos du coin,il faut avoir la carte pour avoir une chance d'avoir un petit CDD de m....,les gens de droite sont encore plus destestable,dans notre province ,ils verrouillent tout le systéme:emploi,aides ect...,mais je suis réaliste ,je fais la différence entre les arrivistes de province et des candidats au niveau national ayant un projet cohérent est applicable pour sortir les classes populaires du marasme actuel !

lobozo a écrit :les électeurs ne veulent pas voir autre chose que la gôche PS ou la droite, c'est regrettable mais je doute que cela change...

On en revient à Robert Castel qui évoquait les "riskophiles" et les "riskophobes", constatant que la majorité des individus est fondamentalement "riskophobe" et craint le changement. Non seulement ils sont échaudés par les promesses de changement des divers candidats à la "lutte des places", jamais tenues ou sinon opérées dans la régression, mais ils ont surtout peur d'un vrai changement radical de la société qui, selon eux, pourrait mettre en danger leur petit train-train quotidien, leur confort et leur sécurité, d'autant plus qu'on leur a seriné depuis 30 ans que l'économie de marché était le meilleur système possible et qu'il n'y avait pas d'alternative...

Nous connaissons tous dans notre entourage - et peut-être sommes-nous personnellement concernés - des gens qui, craignant le conflit, préfèrent s'accommoder de situations insatisfaisantes (voire insupportables) de peur de sortir des rails et se sentir isolé plutôt que d'oser envoyer bouler ceux qui les entravent. C'est pourquoi le "C'est mieux que rien" fonctionne toujours. On en revient à la notion de courage, récemment mise sur la table par la philosophe Cynthia Fleury.

Attention, Robert Castel ne fustigeait pas les "riskophobes" : se basant sur la nature humaine et l'indispensable satisfaction de ses besoins élémentaires, il utilisait ce terme pour briser le mythe du "tous entrepreneurs" (car les gens ne sont pas dingues au point de sauter sans filet. En vérité, la plupart de ceux qui se lancent et réussissent en ont un), et justifier la nécessité d'une protection sociale forte + une sécurisation des parcours professionnels qui, selon lui, favorise les initiatives.

D'ailleurs, ce n'est pas en période de crise que les gens se révoltent : ils sont trop tétanisés. Ou il faut qu'ils soient vraiment tombés au fond du trou et n'aient plus rien à perdre, ou il faut que les choses s'arrangent un peu (en France, les plus grandes révoltes ont eu lieu quand la situation économique était relativement correcte). Comprendre ce qui déclenche une révolte est un vaste point d'interrogation qui mérite débat.

Mais la "riskophobie" n'est pas le seul facteur : ceux qui tiennent les rênes sont quasi indéboulonnables, disposant de réseaux et de structures qui leur permettent de s'accrocher au pouvoir tels des morpions à un poil de cul. C'est diabolique.