Assistés et parasites
Publié : 26 avr. 2007
Je ne touche plus d'ASSEDIC, et ayant reçus un refus d'ASS, je me dis -empli d'espoir et histoire de me maintenir la tête hors de l'eau- rendons nous à la CAF et complétons un dossier de RMI... La bonne idée que voilà !
Lugubre à l'entrée, j'attrape un ticket, il est tôt et je deviens le 15 : avant moi 14 profiteurs(euses) penaud(e)s, dépité(e)s pour certains humiliés...bref, tout de l'aplomb insolent que certains candidats nous prêtent. Certainement pas celui de modestes et discrets grands dirigeants d'entreprises ou politiques qui s'adjugent sans vergogne des retraites, salaires ou avantages ridicules en rapport de leurs prises de risque et de leur engagement...
Une jeune femme avec son fils chuchote des informations qu'une tenardier s'évertue à répéter bien haut, épaississant derechef une atmosphère, déjà glauque.
Ca avance vite pourtant, huit, neuf, dix,...quatorze, QUINZE ! Je sursaute, une dame m'appelle à son guichet, et je traîne ma trogne de chômedu encore fendue d'un sourire vestigial jusqu'à son antre.
Elle a l'air gentille la dame, souriante, elle ne me regarde pas comme un acarien mais elle sort quand même sa calculette dès fois que...
LA PRÉPOSÉ, sourire avenant : Bien, vous n'avez pas de revenus ?
MEZIGUE, candide : Non.
LA PRÉPOSÉ, sourire avenant à qui on la fait pas : Je vois que vous êtes marié ?
MEZIGUE, toujours candide, blagueur : Oui, avec ma femme.
LA PRÉPOSÉ, sourire méfiant : Ah ! Ça change tout ! Je vois qu'elle a des revenus...
MEZIGUE : Bin oui (énumérant.) ASSEDIC en janvier complétées par les indemnités de maternité, en février, un petit reste d'ASSEDIC et de petits revenus (70 euros) d'un petit boulot, et en mars 147 euros d'ASS et encore de petits revenus (toujours 70 euros) d'un autre petit boulot.
LA PRÉPOSÉ , sourire calculette menthalo : Ah ! Je ne vous cache pas que ça va être dur...
MEZIGUE, sourire déconfit : Mais en même temps ça ne fait pas grand chose et j'ai 2 enfants aussi...
LA PRÉPOSÉ : C'est sûr mais vous oubliez de soustraire les autre aides du total de votre RMI couple...
MEZIGUE, hyperventilé et interrogateur : Ah? Vous enlevez d'une aide les autres aides ?
LA PRÉPOSÉ, en vitesse : Oui mais c'est pas moi, c'est le règlement !
MEZIGUE, hyperventilé et sarcastique : Mais les allocations familiales, tout le monde y a droit et on ne les retire pas des salaires pourtant !
LA PRÉPOSÉ, plus vite encore : Bah si ! Pour le RMI c'est comme ça... (reprenant sa calculette) alors voyons...
MEZIGUE, retrouvant un peu de la superbe du chômeur non indemnisé qu'on va aider : Oui, ça devrait aller !
LA PRÉPOSÉ, pianotant vertigineusement : ah la la, c'est dommage, le revenu de référence est de 501 euros et vous êtes à 527 euros...
MEZIGUE, tentant vainement de fermer la bouche : ...Gaaaagaaa
LA PRÉPOSÉ, arrangeante : Bon mais en faisant une projection, le mois prochain vous revenez et vous aurez droit à 186 euros
MEZIGUE, achevé et échevelé : ababbabbaba...186 euros ? Dans 1 mois ? Et en attendant ?
LA PRÉPOSÉ, investie de sa fonction : Bin je vous prends un rendez-vous avec une collègue assistante sociale. Guichet 5, bonne journée.
MEZIGUE, écrasé par tant de bonté : Merci, vous aussi, au revoir...
Un bonheur intense d'être assisté, aidé, épaulé, soutenu pour sortir d'une mauvaise passe, on se sent juste assez en confiance pour se faire définitivement entubé par un contrat aidé et précaire au service d'un patron philanthrope et véreux...
Lugubre à l'entrée, j'attrape un ticket, il est tôt et je deviens le 15 : avant moi 14 profiteurs(euses) penaud(e)s, dépité(e)s pour certains humiliés...bref, tout de l'aplomb insolent que certains candidats nous prêtent. Certainement pas celui de modestes et discrets grands dirigeants d'entreprises ou politiques qui s'adjugent sans vergogne des retraites, salaires ou avantages ridicules en rapport de leurs prises de risque et de leur engagement...
Une jeune femme avec son fils chuchote des informations qu'une tenardier s'évertue à répéter bien haut, épaississant derechef une atmosphère, déjà glauque.
Ca avance vite pourtant, huit, neuf, dix,...quatorze, QUINZE ! Je sursaute, une dame m'appelle à son guichet, et je traîne ma trogne de chômedu encore fendue d'un sourire vestigial jusqu'à son antre.
Elle a l'air gentille la dame, souriante, elle ne me regarde pas comme un acarien mais elle sort quand même sa calculette dès fois que...
LA PRÉPOSÉ, sourire avenant : Bien, vous n'avez pas de revenus ?
MEZIGUE, candide : Non.
LA PRÉPOSÉ, sourire avenant à qui on la fait pas : Je vois que vous êtes marié ?
MEZIGUE, toujours candide, blagueur : Oui, avec ma femme.
LA PRÉPOSÉ, sourire méfiant : Ah ! Ça change tout ! Je vois qu'elle a des revenus...
MEZIGUE : Bin oui (énumérant.) ASSEDIC en janvier complétées par les indemnités de maternité, en février, un petit reste d'ASSEDIC et de petits revenus (70 euros) d'un petit boulot, et en mars 147 euros d'ASS et encore de petits revenus (toujours 70 euros) d'un autre petit boulot.
LA PRÉPOSÉ , sourire calculette menthalo : Ah ! Je ne vous cache pas que ça va être dur...
MEZIGUE, sourire déconfit : Mais en même temps ça ne fait pas grand chose et j'ai 2 enfants aussi...
LA PRÉPOSÉ : C'est sûr mais vous oubliez de soustraire les autre aides du total de votre RMI couple...
MEZIGUE, hyperventilé et interrogateur : Ah? Vous enlevez d'une aide les autres aides ?
LA PRÉPOSÉ, en vitesse : Oui mais c'est pas moi, c'est le règlement !
MEZIGUE, hyperventilé et sarcastique : Mais les allocations familiales, tout le monde y a droit et on ne les retire pas des salaires pourtant !
LA PRÉPOSÉ, plus vite encore : Bah si ! Pour le RMI c'est comme ça... (reprenant sa calculette) alors voyons...
MEZIGUE, retrouvant un peu de la superbe du chômeur non indemnisé qu'on va aider : Oui, ça devrait aller !
LA PRÉPOSÉ, pianotant vertigineusement : ah la la, c'est dommage, le revenu de référence est de 501 euros et vous êtes à 527 euros...
MEZIGUE, tentant vainement de fermer la bouche : ...Gaaaagaaa
LA PRÉPOSÉ, arrangeante : Bon mais en faisant une projection, le mois prochain vous revenez et vous aurez droit à 186 euros
MEZIGUE, achevé et échevelé : ababbabbaba...186 euros ? Dans 1 mois ? Et en attendant ?
LA PRÉPOSÉ, investie de sa fonction : Bin je vous prends un rendez-vous avec une collègue assistante sociale. Guichet 5, bonne journée.
MEZIGUE, écrasé par tant de bonté : Merci, vous aussi, au revoir...
Un bonheur intense d'être assisté, aidé, épaulé, soutenu pour sortir d'une mauvaise passe, on se sent juste assez en confiance pour se faire définitivement entubé par un contrat aidé et précaire au service d'un patron philanthrope et véreux...