Pourquoi le découragement - entretien avec un précaire
Publié : 25 nov. 2011
Bonjour,
Hier j'ai rencontré une personne completement par hazard (du commerce illégal par internet certainement...) et je vous propose la retranscription de cette conversation.
On constate par ailleurs que cette personne est complétement dépolitisée. Elle ne se reconnait dans aucune formation politique associe la notion de lutte des classes au totalitarisme. Elle se sent completement impuissante et attend que le changement vienne par l'opération de la providence. Ce qui explique par ailleurs la méfiance de la récupération politique.
Cette personne qui est dans la trentaine déclare avoir travaillé 2 ans dans sa vie et se montre extrèmement angoissée par cette situation.
Elle est qualifiée au sens ou elle à suivit une formation professionnelle.
Elle ne trouve pas d'emploi malgré ses efforts incessants et qu'elle se soit plié à toutes les exigences de pole emploi en matiere de dispositif d'insertion.
Cette personne n'est meme pas en colere. Elle est abattue et vit dans la peur du lendemain (celle de se retrouver à la rue).
Elle ne se sent pas la force de prendre l'initiative de créer un réseau militant mais il semble qu'elle serait susceptible de s'investir si elle trouvait un message qui lui parle et un encadrement.
Elle déclare qu'elle votera en 2012 mais ce ne sera pas un vote de conviction, ce sera un vote d'opposistion et de résignation.
Elle pense qu'apres cette élection, quellequ'en soit l'issue, sa situation va encore se dégrader et que l'enjeux de ce scrutin est seulement de savoir à quelle vitesse.
Sa résignation se révéle en fait dans cette simple phrase: "qu'est ce qu'on peut faire?".
[1] je ne met pas la branche d'activité parceque ça aurait pu etre n'importe quoi, d'ou les ***
Hier j'ai rencontré une personne completement par hazard (du commerce illégal par internet certainement...) et je vous propose la retranscription de cette conversation.
On constate une certaine méfiance de récupération politique et d'instrumentalisation des chomeurs à des fins intéressées.moi: alors vous faites quoi dans la vie?
la personne: Je suis dans l '**** [1]
moi: Et ça va? vous vous en sortez bien financierement?
la personne: En fait je suis au RSA et je travail 6 heures par semaines.
moi: Ah! comme beaucoups aujourd'hui.
la personne: Oui la crise frappe durement.
moi: Avez vous pensé à militer?
la personne: Je passe ma journée à chercher du travail, je n'ai pas le temps de militer; et d'ailleurs militer pourquoi faire la société est comme ça on y peut rien.
moi: la société c'est vous et moi.
la personne: certes mais quand j'entends certaines choses dans le cadre privé (famillial en l'occurence), je crois qu'il n'y a plus rien à faire.
moi: De quoi parlez vous, qu'avez vous entendu?
la personne: Je parle de quelqu'un que je connais tres bien et qui à mis sur son compte facebook qu'elle en avait marre d'avoir du mal à finir le mois alors que d'autre se la coulent douce au RSA. Et cette personne, bien qu'ayant une tres bonne situation (commerçant), conclue en ces termes: "Allez! les parasites au travail"
moi: Si vous ne trouvez pas de travail, ce n'est pas de votre faute, savez vous que le taux de chomage effectif dépasse les 20%? Cette personne est une imbécile. Heu, en fait meme pas; cette personne est une hypocrite qui fait semblant de croire que les précaires sont des fénéants qui ne veulent pas travailler. C'est plus facile de stigmatiser les chomeurs que d'affronter la réalité du chomage de masse. Certains sont prets à tout quand ils vivent dans la peur de descendre l'echelle sociale. Tapper sur les miséreux leur donne l'illusion d'appartenir à une élite mais regarder en face la cause du probleme demande un courage qu'elles n'ont pas.
la personne: C'est rare d'entendre ça.
moi: Eh bien en fait non, ce n'est pas rare d'entendre ça. C'est rare dans les médias, mais dès qu'on eteint sa télé et que l'on va au contact des gens la musique est complétement différente.
Mais si non, franchement, vous ne trouvez pas qu'il y a de l'abus? Je veux dire que le chomage à permis un retour en arrière d'un siécle avec la destruction méthodique des acquis sociaux.
la personne: Oui peut etre, mais en fait ce que je cherche, c'est du travail. Je veux etre active dans la société, je veux participer. Les acquis sociaux ça n'a pas vraiment de sens quand on est en activité réduite.
moi: et la destruction du droit du travail?
la personne: Il ne peut pas y avoir de droit du travail quand on n'a pas accès à l'emploi.
moi: connaissez vous les associations de chomeurs sur Bordeaux?
la personne: non
moi: et bien en fait il y a AC gironde, l'APEIS et le MNCP.
la personne: Oui mais, est-ce que ces associations sont politisées?
moi: Il est difficile de répondre à cette question mais je dirais que oui.
la personne: tres bien, (elle prend un papier et un crayon). Redites moi le nom des associations.
moi: AC gironde, APEIS, MNCP. Mais pour revenir sur la politisation, ces associations aspirent toutes régler le probleme du chomage, c'est la façon d'y parvenir qui à mon sens les différencie. En ce sens oui, ces associations sont politisée car elles mettent en avant des solutions politiques...
On constate par ailleurs que cette personne est complétement dépolitisée. Elle ne se reconnait dans aucune formation politique associe la notion de lutte des classes au totalitarisme. Elle se sent completement impuissante et attend que le changement vienne par l'opération de la providence. Ce qui explique par ailleurs la méfiance de la récupération politique.
Cette personne qui est dans la trentaine déclare avoir travaillé 2 ans dans sa vie et se montre extrèmement angoissée par cette situation.
Elle est qualifiée au sens ou elle à suivit une formation professionnelle.
Elle ne trouve pas d'emploi malgré ses efforts incessants et qu'elle se soit plié à toutes les exigences de pole emploi en matiere de dispositif d'insertion.
Cette personne n'est meme pas en colere. Elle est abattue et vit dans la peur du lendemain (celle de se retrouver à la rue).
Elle ne se sent pas la force de prendre l'initiative de créer un réseau militant mais il semble qu'elle serait susceptible de s'investir si elle trouvait un message qui lui parle et un encadrement.
Elle déclare qu'elle votera en 2012 mais ce ne sera pas un vote de conviction, ce sera un vote d'opposistion et de résignation.
Elle pense qu'apres cette élection, quellequ'en soit l'issue, sa situation va encore se dégrader et que l'enjeux de ce scrutin est seulement de savoir à quelle vitesse.
Sa résignation se révéle en fait dans cette simple phrase: "qu'est ce qu'on peut faire?".
[1] je ne met pas la branche d'activité parceque ça aurait pu etre n'importe quoi, d'ou les ***