L'Emploi et le Chômage en Débats

Sarkozy: "On a trois semaines pour donner une autre image de la France"


FAULQUEMONT (AFP) - Nicolas Sarkozy a affirmé mardi devant les ouvriers d'une usine à Faulquemont (Moselle) avoir encore "trois semaines pour donner une autre image de la France".

"Je sens qu'on peut changer le pays mais j'ai besoin de vous (...) On a trois semaines pour donner une autre image de la France", s'est exclamé le candidat UMP à la présidentielle devant les ouvriers de l'entreprise Viessmann (chauffage et multi-énergies).

A cinq jours du premier tour, M. Sarkozy - en pole position dans les sondages sauf un de CSA mardi qui l'a mis a égalité avec Ségolène Royal (50%-50%) - a ainsi laissé apparaître sa conviction d'être l'un des deux finalistes le 6 mai.

Il a animé en soirée une réunion publique à Metz, qui a rassemblé plus de 7.000 personnes, selon l'UMP.

Cette "autre image de la France" que le candidat de la "rupture" appelle de ses voeux, aura rétabli "en cinq ans, le plein emploi", avec un taux de chômage ramené à "5%".

"En France, les salaires ne sont pas assez hauts, la croissance pas assez forte (...) Je veux être le président qui remettra le pouvoir d'achat et les salaires au coeur des discussions politiques", a-t-il affirmé.

Mais "je ne suis pas un stakhanoviste du travail, je veux la liberté de choisir pour les salariés" et les 35 heures ou la possibilité de faire des heures supplémentaires (qui seront "détaxées" et "défiscalisées"), "ce doit être une choix personnel", a-t-il poursuivi.

"Si le pouvoir d'achat augmente, la consommation augmente, la croissance augmente. Voilà ma stratégie du gagnant-gagnant", a-t-il expliqué, réaffirmant qu'il faut "vivre de son travail, pas de l'assistance".

Le candidat a déroulé à nouveau des propositions défendues au cours de sa campagne.

Il est en faveur d'un "capitalisme familial", car mieux vaut connaître ses patrons que d'avoir à faire avec des "fonds de pension appartenant à des veuves scottish" (écossaises). Il dénonce la "stratégie folle de l'euro fort" ou les "patrons-voyous", souhaite conditionner les allègements de charges à la politique salariale des branches.

"Je veux que les ouvriers retrouvent la confiance dans la parole politique, l'espoir dans la politique", a-t-il dit.

Il a ironisé sur ses concurrents qui, selon lui, ne viennent pas dans les usines. "C'est invraisemblable que je sois le seul", s'est-il exclamé. "J'ai voulu venir pour monter aux Français, grâce aux médias, que les usines sont utiles".

"Vous avez un boulot difficile mais le mien n'est pas facile. Et j'en ai des requins derrière moi", a-t-il affirmé.

En début d'après-midi, M. Sarkozy avait développé ces thèmes devant d'anciens mineurs, lors d'une visite du musée de la mine de Carreau de Wendel, à Petite-Rosselle (Moselle).

"Je vais me battre contre les délocalisations, pour qu'on garde les usines en France. "Au moins, qu'on ne perde pas cette culture ouvrière", a-t-il lancé.

"Si le pouvoir d'achat augmente, la consommation augmente, la croissance augmente.