L'Emploi et le Chômage en Débats

Voila ma vision de la France en 2007, aujourd’hui je suis précaire en proie aux minimas sociaux et pourtant je suis issue de l’ancienne classe bourgeoise.
Celle-ci est volontairement caricaturale mais elle est le resultat de mon expérience des différents milieux sociaux.
Ce que je constate : la France est coupée en 2, les "winners" et les "loosers malgré eux" du système économique.

1-les français "winners" sont des opportunistes qui gagnent beaucoup trop bien leur vie par rapport à leurs activités d’investissement dans des placements de première nécessité : l’immobilier ( le logement ) et la bourse ( le travail ).

2- les français "loosers malgré eux" sont ceux qui galerent car ils financent la vie des winners en payant des loyers exorbitants (ou des crédits de 30 ans..) et qui payent le prix fort en termes de salaires et d’emplois stables à chaque restructuration ou délocalisation en faveur du CAC40.

Clairement cet état de fait, parfaitement inégalitaire, est le résultat d’une volonté politique d’ultra libéraliser la France, et bien au delà d’un clivage Gauche/Droite aujourd’hui le combat est celui de vouloir conserver, voir accentuer, ce système ( les 1 ) ou de le combattre ( les 2 ).

Que l’on ne s’y trompe pas : ni sego, ni sarko ne proposent de réguler les prix du marché immobilier privé et encore moins de réglementer la spéculation boursière.
La règle de départ est qu’il ne faut pas toucher aux investisseurs, c’est eux qui tiennent les commandes et qui financent indirectement les sièges dorés de nos politiques.
Pourtant la régulation de ces capitaux est la solution la plus rapide pour rééquilibrer le pays, le but étant d’obliger ces placements à être réinjecter dans la création d’emploi plutôt que de servir de fonds d’investissements statiques à but purement spéculatif.
Tout le reste est un écran de fumée et le vrai problème de fond du pouvoir d’achat ne pourra pas être réglé sans des mesures qui tapent franchement dans la fourmilière.

Bonjour,

S'il faut un exemple .....

Conjoncture
L'indice de référence des loyers français a grimpé de 3,23% au quatrième trimestre 2006
Calculé par l'Insee, l'indice de référence intervenant dans la révision des loyers d'habitation a grimpé de 3,23% sur les trois derniers mois de 2006.

3,23 % ???

D'habitude quand le chiffre du chômage varie de 0,5 %,
c'est le tollé des médias !
Ici,
Rien !

En fait, trois <strates> distinctes :

• la "France d'en bas" qui est pauvre et qui en chie - un vrai laboratoire social ! - mais dont une partie (celle qui est privée d'emploi, par exemple…) a désormais le temps d'observer et d'analyser ce qu'il se passe plus haut. L'autre partie regarde aussi en haut mais ne réfléchit pas, elle se contente de rêver qu'elle accèdera un jour à la strate supérieure.

• la "France moyenne" qui travaille, paie ses impôts, a la tête dans le guidon, ne s'informe pas car elle préfère se détendre en consommant ou en gobant des conneries à la télé, et a de moins en moins de conscience politique. Cible préférée des démagogues, c'est à elle qu'on demande régulièrement de juger la "France d'en bas" dans les sondages, par exemple. Craignant de dégringoler de son échelle sociale, elle aussi regarde vers le haut en rêvant d'une meilleure aisance financière.

• la "France d'en haut", caste suprême qui s'enrichit toujours plus et s'accroche à ses privilèges, observe les deux strates du dessous d'un air goguenard : elle craint un peu la "France d'en bas" qui réfléchit, elle adore la "France moyenne" qui ne réfléchit pas, et fait en sorte de les diviser pour mieux régner (car pendant ce temps-là, ni l'une ni l'autre ne remettent en question son pouvoir, sa légitimité et ses abus).

Entre ces 3 mondes, les fossés se creusent et les passerelles se raréfient.

Très juste !!!

A ce propos, je regardais hier (bêtement je l'avoue) une émission pour djeuns sur M6 qui parlait des "losers" de la Star'Ac et autres Nouvelle Star, mais qui ont réussi à percer alors que la plupart des "winners" de ces usines à showbiz sont tombés aux oubliettes.... Comme quoi.

On a le même point de vue excepté pour la classe moyenne qui, à mon sens, a éclatée sous la pression du dumping social de ces dernières années.
Une partie, tirée vers le bas, a rejoint dans bien des aspects le prolétariat classique et une autre partie surf depuis des années sur les bulles spéculatives ( internet en 2000, l’immobilier et la bourse aujourd’hui etc..) devenant avec l’argent facile des « arrivistes » de la France d’en haut.

Dans ma ville de banlieue parisienne (en plein 93) il y a 3 « zones » :

-les logements en appartements (HLM ou pas)
-les pavillons
-les résidences haut de gamme

Il y a 15 ans chaque « zone » était représentative d’une couche sociale :

-> ETAM / CADRE / CADRE SUP.

Aujourd’hui :

-les logements en appartement sont envahis par les cadres, compressant en HLM les ETAM ne pouvant plus suivre la montée des loyers.
-les pavillons sont « squattés » par l’ancienne classe moyenne à la retraite, les arrivistes sus nommés auparavant et, pour les meilleurs, les cadres sup fuyant paris. ( prix moyen : 450000€.. )
-les résidences haut de gamme sont encore et toujours le fief des cadres sup mais ceux-ci sont maintenant en retraite, la revente de ce genre de bien étant assez compliqué à part pour des investisseurs étrangers ( 800000 à 1000000 € ).

Résultat la ville est coupée en 2 à l’image des 2 France dont je parle.

Ce genre de redistribution est aussi visible en entreprise ou il y a tout simplement un gouffre, une vraie rupture, entre les « émoluments » de l’équipe de direction et le reste des cadres et employés.
La société n’est plus pyramidale et le fait que l’argent soit un sujet tabou contribue fortement à éviter une implosion sociale.