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Fralib, les nouveaux "Conti" ?

Publié : 24 août 2011
par tristesir
Le 13 Août:
Depuis fin septembre 2010, les 182 salariés de Fralib à Gémenos luttent contre la fermeture de leur usine. Après plusieurs mois de contestation, le plan social a été validé par le tribunal. Depuis le 24 juillet, l'usine est fermée mais les salariés ne sont pas partis en vacances.

A tour de rôle, ils occupent les lieux. Ils craignent que la Direction ne les déménage en Pologne.

Les salariés ont fait appel de la décision du tribunal et contestent toujours la validité du plan social. Par ailleurs, ils proposent un plan de reprise en demandant au groupe Unilever de leur céder la marque "Eléphant". Une marque crée il y a 118 ans à Marseille.

En 1997, le groupe avait déjà fermé son usine du Havre.

Unilever possède trois autres usines de thés et infusions en Europe : à Bruxelles, à Katowice en Pologne et à Trafford au Royaume Uni. Selon la Direction, l'usine de Gémenos est en surproduction et aurait perdu en 6 ans 20% de parts de marché en France, en Italie et dans les pays nordiques.

Les salariés de leur côté ont fait appel à un cabinet d'experts indépendants. Leur rapport met en évidence un taux de profitabilité de plus de 60% du site de Gémenos
http://provence-alpes.france3.fr/info/f ... 03087.html

Le 23 Août:
"Unilever veut fermer notre usine parce qu’elle est en surcapacité. C’est faux. Ils sont en train de monter en puissance avec 20 nouvelles machines similaires aux nôtres à Kotowice, en Pologne", dénonce Olivier Leberquier, délégué syndical CGT de Fralib Géméco (Bouches-du-Rhône),.

Dans l’usine, une majorité des salariés (80% selon la CGT) ont repris le travail le 16 août, après les vacances. En attendant que la cour d’Appel d’Aix se prononce sur le jugement qui a validé en juillet le plan de sauvegarde de l’emploi, les ouvriers ont refusé la proposition de rester chez eux avec la même rémunération.

"Vous comprenez, nous ne nous battons pas pour des indemnités mais pour continuer à produire et vivre du fruit de notre travail", martèle Olivier Leberquier. Leur stratégie est d’occuper le terrain pour ne pas se faire déposséder de leurs moyens de production. Un enjeu à proximité de Marseille "où près de 50% des revenus viennent d’aides sociales".

"Les politiques ont besoin d’avoir ce genre de contacts avec les salariés en lutte, nous ne sommes pas naïfs. Mais il y a aussi une logique. Nous cherchons à sauver l’emploi. En parallèle, le chômage est un des premiers points abordés par les politiques aujourd’hui", défend Olivier Lerberquier.

Le dernier politique a avoir visité l’usine, après le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélanchon, est le candidat à la primaire socialiste François Hollande. Il s’y est rendu lundi 22 août pour soutenir les ouvriers. "Je ferais en sorte d’interpeller directement Unilever", a promis le présidentiable. Et d’ajouter "Ils seront sensibles à la pression. Pression aujourd’hui bien sûr, je suis dans l’opposition. Mais aussi pression de demain, où nous pouvons être dans une autre situation."

Pour opérer cette pression, il use d’un argument légal : "Je sais aussi que sur le plan fiscal, il y aura quelques regards à avoir sur des transferts qui ont pu se faire dans le passé et je ne doute pas qu’Unilever sera sensible à cette attention."

Un argument qui avait été auparavant utilisé par la CGT, explique Olivier Leberquier : "Il y avait des problèmes de fiscalité de la part d’Unilever qui fait transiter ses bénéfices par une société en Suisse. Nous avions prouvé qu’en 2007, l’évasion fiscale était de 67 millions d’euros d’impôts en moins. Là dessus les politiques ont un pouvoir."
http://www.usinenouvelle.com/article/fr ... le.N157338

182 salariés contre une multinationale : champagne

Publié : 19 nov. 2011
par maguy
Une nouvelle qui fait plaisir :
Un communiqué de victoire du Front de gauche n’est pas si fréquent qu’on ne résiste pas à le relayer avec gourmandise : « Unilever vient d’être débouté par la Cour d’appel d’Aix en Provence qui a déclaré sans valeur le plan social du géant de l’agro-alimentaire qui devait mener à la fermeture de l’usine Fralib et nul et sans effet les licenciements d’ores et déjà effectués par Unilever. »
article complet chez Olivier Bonnet

Fralib, un exemple concret de haine de classe

Publié : 03 déc. 2011
par superuser
Unilever invente la fiche de paie négative
Des ouvriers de Fralib ont reçu pour le mois 
de novembre des salaires allant jusqu’à… moins 2.227 euros !
L'Humanité - 01/12/2011

Hier au petit matin, des ouvriers de Fralib à Gémenos (Bouches-du-Rhône) se sont présentés en tenue de travail à l’entrée de leur usine de sachets de thé Lipton et d’infusions Eléphant, laquelle aurait dû redémarrer au lendemain de la décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence annulant le plan de sauvegarde de l’emploi d’Unilever ainsi que tous les licenciements prononcés l’été dernier.

Ils ont pu constater que la direction locale s’était à nouveau fait porter pâle. « Actuellement 110 des 155 personnes licenciées l’été dernier ont demandé leur réintégration et donc le redémarrage de l’usine. Celle-ci peut fonctionner puisque nous avons eu le bon réflexe de placer sous notre surveillance l’outil de travail. La direction essaye au contraire en agitant le carnet de chèques de dissuader les gens de faire valoir leurs droits », s’indigne le délégué CGT, Olivier Leberquier.

Plus indignés encore étaient cependant ces 22 salariés qui venaient de recevoir leurs fiches de paie. Certaines dans la case « net à payer » affichent 0 et la même punition leur avait été infligée en octobre. À l’évidence le patron d’Unilever France, qui s’est vu décerner, en présence de la ministre Kosciusko-Morizet, un prestigieux trophée pour « avoir intégré une dimension sociale à sa gouvernance » (voir notre édition du du 29  novembre), considère comme des grévistes les licenciés qui ont mis sous surveillance leur outil de travail menacé de déménagement dans une usine dont l’activité devait officiellement cesser le 31 décembre prochain. « Après nous avoir agressés avec leur milice de mercenaires, ils cherchent à nous affamer ! » proteste Gérard Cazorla, le secrétaire CGT du CE, porteur avec un collectif de salariés d’un projet alternatif à la fermeture de Fralib.

Mais pour d’autres travailleurs il y a encore pire puisque certaines fiches de paie sont « négatives » jusqu’à 2.227 euros... à devoir à l’employeur ! Il s’agit de salariés licenciés par Unilever le 30 août dernier, mis depuis en congé de reclassement, et dont l’allocation a été calculée sur la moyenne des salaires correspondant à un temps de travail annualisé. « En période haute, pendant quatre mois, on travaillait 37,5 heures par semaine et, le reste du temps, 32 heures. C’est la période haute qui a été prise en compte pour calculer la paie de novembre, suite à l’annulation des licenciements, d’où la différence négative », explique Olivier Leberquier. L’inspection du travail qui a été saisie a déclaré au syndicaliste qu’elle « n’avait jamais vu une chose pareille  ».

Ce sera donc une scandaleuse première ce matin pour le tribunal des Prud’hommes de Marseille, dont les juges auront à se déterminer à partir d’un exemple concret de haine de classe.

http://www.humanite.fr/social-eco/unile ... ive-484930

Re: Fralib, les nouveaux "Conti" ?

Publié : 23 août 2012
par Invité
L'article sur licenciements boursiers m'a fait penser à Fralib :
http://www.marsactu.fr/business/linspec ... 28598.html
("L'inspection du travail fait boire à Unilever le calice jusqu'à la lie" : la nouvelle lettre pas fantôme de l'IT est incluse)

Re: Fralib, les nouveaux "Conti" ?

Publié : 27 août 2012
par tristesir
Notre journal a eu connaissance des termes de deux conversations entre des fonctionnaires de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) et des élus de Fralib. Selon ces conversations, tenues en mars 2012 au siège départemental de la Direccte, à Marseille, le cabinet du ministre du Travail serait intervenu pour que l’administration n’envoie pas une lettre relevant des irrégularités dans le troisième plan social chez Fralib.

http://www.leparisien.fr/politique/fral ... 138829.php

(à l'époque c'était l'inénarrable XB qui était ministre du travail)

Pauvreté : Unilever, un industriel qui s'adapte

Publié : 27 août 2012
par superuser
Le responsable pour l'Europe du géant anglo-néerlandais de l'agroalimentaire et des cosmétiques Unilever affirme, dans un entretien paru lundi, voir "la pauvreté revenir" sur le continent, et veut adapter en conséquence sa stratégie.

"La pauvreté revient en Europe", a déclaré Jan Zijderveld au quotidien allemand Financial Times Deutschland, ajoutant : "Si un Espagnol ne dépense plus en moyenne que 17 euros quand il fait les courses, je ne vais pas lui proposer un paquet de lessive qui coûte la moitié de son budget". M. Zijderveld dit vouloir s'inspirer désormais en Europe des méthodes utilisées par Unilever dans les pays asiatiques en développement, en vendant des produits meilleur marché car en plus petit conditionnement.

"En Indonésie nous vendons des échantillons individuels de shampoing pour 2 à 3 centimes pièce et pourtant nous gagnons de l'argent", dit le responsable en Europe d'un groupe chapeautant des marques telles que Dove (savon), Magnum (crème glacée), Knorr (épicerie) ou Cajoline (adoucissant). Le Financial Times Deutschland rapporte qu'Unilever a par exemple commencé à vendre en Espagne de petits paquets de lessive ne permettant de faire que cinq machines.

"Les marchés en Europe sont un peu les jeux Olympiques de la distribution : le plus difficile ! Celui qui s'en sort ici, y arrivera partout", a déclaré M. Zijderveld.

http://lexpansion.lexpress.fr/entrepris ... 27885.html

Deux remarques...
D'abord, les petits conditionnements sont toujours proportionnellement plus chers : au final, ce sont des économies en trompe-l'oeil pour le consommateur. Ensuite, des dosages plus petits, ce sont aussi des emballages plus petits et donc plus nombreux : pas du tout écologique, tout ça ! :evil:

Pauvreté : Unilever, un industriel qui la provoque

Publié : 27 août 2012
par superuser
On rappelle qu'en France, le PdG d'Unilever Paul Polman s'est permis de menacer le gouvernement au sujet de Fralib (182 emplois menacés)...

http://www.lefigaro.fr/societes/2012/08 ... france.php

Réplique des Fralib au PdG d'Unilever :

http://www.humanite.fr/social-eco/repli ... ver-502525

Lettre ouverte de la CGT Marseille au PdG d'Unilever :

http://www.rougemidi.org/spip.php?article7150

Re: Unilever, un industriel qui s'adapte

Publié : 27 août 2012
par stm_artin
J'avais lu un article tout à fait dans ce registre qui parlait de norme de consommation. Cela se résume assez bien comme; besoins de ceux qui ont de l'argent. Pour faire du profit, il faut produire des biens répondants aux attentes des plus fortunés. Et selon ce document, leurs besoins se situent essentiellement du point de vue de l'image. L'ostentation génère du profit. Malheureusement, pour produire ces biens une poignée d'emplois suffisent.
Concernant les pauvres, si ils continuent de s’appauvrir il n y aura plus un industriel pour produire des biens correspondants à leurs besoins. Ca rappelle un peu le multiplicateur de Keynes: moins il y a d'emploi moins il y a de pouvoir d'achat moins il y a de consommation et donc moins il y a d'emploi ect...
Donc au final il n y aura plus rien à bouffer.

Re: Unilever, un industriel qui s'adapte

Publié : 27 août 2012
par Invité
nous vendons des échantillons individuels de shampoing pour 2 à 3 centimes pièce et pourtant nous gagnons de l'argent
Si le prix au litre augmente lui aussi comme le nombre de pauvres... y a pas de petits profits 8)

Re: Unilever, un industriel qui s'adapte

Publié : 27 août 2012
par Invité
S'il est vrai que, quand on a un tout petit budget, il ne faut pas acheter d'avance pour faire des réserves, parce que c'est de l'argent immobilisé, et qu'on risque ensuite dès le moindre pépin d'être en débit et de payer des agios, il est tout aussi vrai qu'acheter des petits conditionnements c'est plus cher au kilog, et ça multiplie les emballages. Et quand on sait la quantité effrayante de déchets qu'on produit déjà, c'est insensé de proposer ça.
Si Unilever était un philanthrope il ne serait pas Unilever... :mrgreen:
Il nous vend de la lessive, et il veut nous laver le cerveau avec ?

Quand on gère son budget avec Constance et Sévérité (les sœurs d’Économie :wink: ), on peut tout à fait acheter un carton de 5 kg de lessive la moins chère, et ça dure vraiment longtemps (à ce propos il faut toujours en mettre moins que ce qui est dit sur le paquet, ça lave aussi bien).

Re: Fralib, les nouveaux "Conti" ?

Publié : 27 août 2012
par tristesir
on peut tout à fait acheter un carton de 5 kg de lessive la moins chère
Et la plus polluante?

A quoi cela rime de mettre au lavage des chemises qui ont été mises qu'une seule fois? 8)

On devrait interdire aux gens de changer de vêtements tous les jours :D

Re: Fralib, les nouveaux "Conti" ?

Publié : 27 août 2012
par maguy
On devrait interdire aux gens de changer de vêtements tous les jours
Ouais !!! On devrait interdire la douche quotidienne et le brossage de quenottes bi-journalier, cela fera du boulot aux dentistes :wink: