Fralib, les nouveaux "Conti" ?
Publié : 24 août 2011
Le 13 Août:
Le 23 Août:
http://provence-alpes.france3.fr/info/f ... 03087.htmlDepuis fin septembre 2010, les 182 salariés de Fralib à Gémenos luttent contre la fermeture de leur usine. Après plusieurs mois de contestation, le plan social a été validé par le tribunal. Depuis le 24 juillet, l'usine est fermée mais les salariés ne sont pas partis en vacances.
A tour de rôle, ils occupent les lieux. Ils craignent que la Direction ne les déménage en Pologne.
Les salariés ont fait appel de la décision du tribunal et contestent toujours la validité du plan social. Par ailleurs, ils proposent un plan de reprise en demandant au groupe Unilever de leur céder la marque "Eléphant". Une marque crée il y a 118 ans à Marseille.
En 1997, le groupe avait déjà fermé son usine du Havre.
Unilever possède trois autres usines de thés et infusions en Europe : à Bruxelles, à Katowice en Pologne et à Trafford au Royaume Uni. Selon la Direction, l'usine de Gémenos est en surproduction et aurait perdu en 6 ans 20% de parts de marché en France, en Italie et dans les pays nordiques.
Les salariés de leur côté ont fait appel à un cabinet d'experts indépendants. Leur rapport met en évidence un taux de profitabilité de plus de 60% du site de Gémenos
Le 23 Août:
http://www.usinenouvelle.com/article/fr ... le.N157338"Unilever veut fermer notre usine parce qu’elle est en surcapacité. C’est faux. Ils sont en train de monter en puissance avec 20 nouvelles machines similaires aux nôtres à Kotowice, en Pologne", dénonce Olivier Leberquier, délégué syndical CGT de Fralib Géméco (Bouches-du-Rhône),.
Dans l’usine, une majorité des salariés (80% selon la CGT) ont repris le travail le 16 août, après les vacances. En attendant que la cour d’Appel d’Aix se prononce sur le jugement qui a validé en juillet le plan de sauvegarde de l’emploi, les ouvriers ont refusé la proposition de rester chez eux avec la même rémunération.
"Vous comprenez, nous ne nous battons pas pour des indemnités mais pour continuer à produire et vivre du fruit de notre travail", martèle Olivier Leberquier. Leur stratégie est d’occuper le terrain pour ne pas se faire déposséder de leurs moyens de production. Un enjeu à proximité de Marseille "où près de 50% des revenus viennent d’aides sociales".
"Les politiques ont besoin d’avoir ce genre de contacts avec les salariés en lutte, nous ne sommes pas naïfs. Mais il y a aussi une logique. Nous cherchons à sauver l’emploi. En parallèle, le chômage est un des premiers points abordés par les politiques aujourd’hui", défend Olivier Lerberquier.
Le dernier politique a avoir visité l’usine, après le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélanchon, est le candidat à la primaire socialiste François Hollande. Il s’y est rendu lundi 22 août pour soutenir les ouvriers. "Je ferais en sorte d’interpeller directement Unilever", a promis le présidentiable. Et d’ajouter "Ils seront sensibles à la pression. Pression aujourd’hui bien sûr, je suis dans l’opposition. Mais aussi pression de demain, où nous pouvons être dans une autre situation."
Pour opérer cette pression, il use d’un argument légal : "Je sais aussi que sur le plan fiscal, il y aura quelques regards à avoir sur des transferts qui ont pu se faire dans le passé et je ne doute pas qu’Unilever sera sensible à cette attention."
Un argument qui avait été auparavant utilisé par la CGT, explique Olivier Leberquier : "Il y avait des problèmes de fiscalité de la part d’Unilever qui fait transiter ses bénéfices par une société en Suisse. Nous avions prouvé qu’en 2007, l’évasion fiscale était de 67 millions d’euros d’impôts en moins. Là dessus les politiques ont un pouvoir."