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Forum des informaticiens précaires

Publié : 30 oct. 2011
par toit_de_chôme
Bonjour,

J'ouvre une discussion sur le sujet de l'informatique précaire. Car contrairement à une idée répendue, l'informatique n'est pas un métier en tension, mais un métier où certes quelques uns sont en CDI et gagnent plutot bien, mais un grand nombre est mal payé et/ou précaires. Si vous voulez en parler sur les allez retour mission / Pole Emploi, sur les SSII qui ne sont que des agences d'intérim déguisée ne vous genez pas.

Mais attention, restez loins des insultes, les modérateurs d'Actucho font leur boulot ;)

Je suis perso dans ce cas, des missions courtes à la suite et hop un tour chez Pole Emploi. Parait que je suis loin d'etre unique dans le milieu, alors si vous avez des truc pour un VRAI CDI (hors SSII) je prends !

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 30 oct. 2011
par Kenneth
Le scénario ''mission-pôleEmploi-mission-pôleEmploi-mission ...'' n'est valable que dans le cas de figure ou l'on signe des CDD, non?
Imaginons que l'on signe un CDI avec une SSII, il n'y a aucune raison de passer par la case PoleEmploi à la fin de la mission. Au pire, il y a intercontrat entre 2 missions mais le salaire demeure constant durant cette période d'intercontrat.

C'est un peu comme un pompier. Il va éteindre des feux frequemment. Mais le pompier ne va pas à PoleEmploi entre 2 extinctions de feu. Au contraire, il est payé et nettoie le camion de pompier en attendant un feu.

La situation de CDD n'est pas propre aux informaticiens.

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 30 oct. 2011
par jolicoeur
Tiens ?

Un thread pour les informaticiens en galère ?
Bienvenu au club !

Moi, j'attaque, à 35 ans, ma troisième années de chomdû avec zero activité.

Administrateur système Linux, spécialiste des logiciels libres, je me retrouve sur le carreau dans cette belle région de Limoges où vous trouverez des gens qui en sont encore à se chauffer au poêle à charbon et à s'éclairer à la lampe à pétrole (véridique).
Non pas parce qu'ils sont pauvres... Mais parce qu'ils ne voient pas pourquoi ils utiliseraient le confort "moderne" (sic).

Le grand père ( 94 ans et en pleine forme) de mon épouse refuse catégoriquement de se faire installer une pompe électrique sur son puits. Il préfère pomper et se coincer le dos une fois sur deux.

Même dans leur mentalité, on a l'impression, qu'ici, en limousin, les gens se sont arrêtés dans les années 60 et qu'ils essayent de tout conserver "en l'état" (en mémoire d'une gloire perdue ?). Pour exemple, voyez cette pharmacie ( http://maps.google.com/maps?q=google+ma ... .19,,0,8.5 ) ou ce marchand de fromage ( http://maps.google.com/maps?q=google+ma ... -0.42&z=17 ) que je vous invite à "visiter". Voir un pharmacien vous regardez avec des yeux de merlan fris lorsque vous lui tendez votre carte vital, déchiffrez votre ordonnance avec un monocle et finir par faire l'addition sur une authentique caisse enregistreuse mécanique à manivelle, c'est exceptionnel.

Pour en revenir à l'informatique en Limousin, de très rares offres de techniciens informatiques au SMIC paraissent de temps en temps. Jusqu'à présent, j'ai eu 7 entretiens.

Sur ces sept entretiens, seul 2 étaient "réels". Je veux dire : qu'il y avait réellement un poste par derrière. Tout le reste était du n'importe quoi. Je vous renvoie aux témoignages que j'ai pu déposer ici et là sur ce forum. Pour la plupart des annonces auxquelles je réponds, je ne reçois aucune réponse.

Encore dernièrement, j'ai eu un entretien pour un poste de Directeur de Service Informatique dans une Société Coopérative de Production spécialisé dans l'électricité (ceux du coin verront de suite de quelle entreprise il s'agit).

Cela fait 2 mois que l'on doit me rappeler pour me dire si oui ou non, ils ont retenu ma candidature. Et quand j'essaye de les joindre, la personne qui s'en occupe n'est jamais là. Bref, ils font les morts.

Cette façon de procéder est généralisée. Je pense d'ailleurs que cela est valable pour toute la France.


Ce qui est le plus pénible dans l'histoire, c'est de voir que l'on continue à laisser les jeunes s'orienter vers ce métier alors que les perspectives y sont particulièrement bouchées surtout en province.


Quant à ce reconvertir, c'est la croix et la bannière. Vous êtes étiquetés "intello-crâne-d'oeuf-chiant" et vous vous faites envoyer sur les roses de partout par des bien-pensants abrutis par T.F.Haine 13 heure et les grosse têtes de chez ReTeLe. Là encore, j'ai déposé pas mal de témoignages de mes mésaventures.

A vrai dire, je n'en souffre pas vraiment du chômage. J'ai ai pris mon parti. On veut pas de moi ? Alors pourquoi irais-je me casser la tête ? Ce qui me fait de la peine, c'est de voir les autres qui se font du souci pour moi. :(

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 30 oct. 2011
par superuser
Je reposte ici le communiqué du MUNCI sur le chômage des informaticiens, publié à l'occasion de la récente prise d'otages dans une agence Pôle Emploi du XIe ardt...


Tout en condamnant et regrettant vivement l’acte de ce "désespéré" (informaticien parisien de 45 ans, chômeur de longue durée), le MUNCI rappelle que le secteur n’est en aucun cas dans une situation de plein-emploi avec plus de 31.000 informaticiens au chômage en France et une discrimination à l’embauche des seniors qui perdure malgré les "difficultés de recrutement" (14% de seniors seulement dans l’informatique, contre 25% sur l’ensemble des métiers).

En présentant régulièrement le secteur informatique comme un eldorado pour l’emploi, où la "pénurie d’informaticiens" et les "difficultés de recrutement" font rage (et amènent notamment nos employeurs à chercher nécessairement de la main d’œuvre à l’étranger…), les médias prêtent exclusivement l’oreille à nos seuls dirigeants - notamment ceux des SSII et du Syntec numérique - et occultent deux réalités :

• LA PREMIÈRE est celle d’un marché du travail fortement cyclique où le chômage est une réalité (on dénombre fin août 2011 plus de 31.000 informaticiens au chômage en France, soit environ 6,3% de la profession) et où le plein emploi ne dure jamais bien longtemps.

Les "difficultés de recrutement" y sont relatives et concernent principalement les SSII - principaux employeurs du secteur - en raison d’un déficit d’attractivité lié principalement à des problèmes de salaires, de management/GRH, de contraintes et spécificités propres à la prestation de services (telle que la recherche de profils “sur mesure” avec des critères de recrutement particulièrement sélectifs comme le jeunisme) et, plus généralement, de modèle socioéconomique trop souvent basé sur le moins-disant social et professionnel (intérim déguisé, réduction des coûts…).

• LA SECONDE est celle d’un secteur où la discrimination à l’embauche sur l’âge est particulièrement fréquente et où le taux de seniors ne dépasse pas les 14% (contre 25% sur l’ensemble des métiers), soit l’un des taux les plus faibles de tous les secteur d’activité.

Elle commence dès l’âge de 35/40 ans dans nos métiers, principalement pour les profils les plus techniques (à savoir les développeurs, ingénieurs systèmes/réseaux, administrateurs… qui représentent la grande majorité des postes d’informaticiens) et résulte le plus souvent du dictat des clients qui laissent aux SSII la responsabilité d’assumer le recrutement et la gestion des compétences des informaticiens, tout en leur imposant leurs critères de sélection avec une présentation préalable des candidats (et sélection sur CV).

Ainsi, le secteur s’enfonce toujours plus dans un modèle économique basé sur le jeunisme, avec une accélération rapide et illusoire des débuts de carrière qui s’avère dangereuse au final pour l’allongement des durées d’activité, où les marges sont faites principalement sur les jeunes et où les plus expérimentés se retrouvent paradoxalement les moins employables, notamment pour des questions de maitrise des coûts salariaux, de mobilité professionnelle /géographique et d’actualisation des connaissances.

Selon les conditions de marché (mais aussi le profil et le bassin d’emploi bien sûr), les reconversions d’informaticiens sont fréquentes passé la quarantaine.

En réalité, le profil type du candidat recherché sur notre marché du travail est l’ingénieur informaticien francilien, jeune et expérimenté (mais pas trop non plus). Il est vrai que ce profil n’est généralement pas le plus en difficulté… mais c’est là une vision parisianiste et réductrice de la réalité puisque ce stéréotype ne correspond grosso-modo qu’à 40% des postes.

Dans un contexte de chômage de masse perdurant en France depuis plusieurs dizaines d’années, le mythe des “pénuries de main d’œuvre” est en fin de compte un triple fond de commerce :

• Médiatique : la “pensée unique” est particulièrement forte sur ce sujet !
Or, relayer les difficultés de recrutement dans l’informatique sans en rechercher les causes (autres qu’un hypothétique manque de diplômés), c’est méconnaître les réalités de notre marché du travail, ou plutôt ne pas chercher à les connaître.
Propager le mythe de la pénurie d’informaticiens relève d’une véritable indécence qui porte un réel préjudice moral aux chômeurs de nos professions. Certains journalistes oublient hélas leur plus élémentaire déontologie professionnelle quant ils n’ont d’oreille que pour les “sources patronales”…

• Patronal :
Le patronat craint par dessus-tout le plein emploi car c’est contraire à la flexibilité et aux profits. Un marché du travail équilibré est forcément un marché de… "pénurie" !
Exagérer sciemment les “difficultés de recrutement” a toujours été un moyen stratégique pour les SSII de légitimer davantage le recours à l’offshore et à l’immigration économique depuis les pays à bas coûts (très souvent synonyme de dumping social…), réduction des coûts oblige !
Autre intérêt : bénéficier des fonds publics (Pôle-emploi, régions…) pour former à la va-vite des non-informaticiens à nos métiers.

• Politique :
Une aubaine pour le gouvernement, car cela permet de détourner l’attention de l’opinion portée sur le chômage de masse… mais aussi d’exaucer les lobbies patronaux en toute légitimité.

http://munci.org/Prise-d-otage-Pole-emp ... ns-seniors

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 30 oct. 2011
par toit_de_chôme
Kenneth a écrit :Le scénario ''mission-pôleEmploi-mission-pôleEmploi-mission ...'' n'est valable que dans le cas de figure ou l'on signe des CDD, non?
Imaginons que l'on signe un CDI avec une SSII, il n'y a aucune raison de passer par la case PoleEmploi à la fin de la mission. Au pire, il y a intercontrat entre 2 missions mais le salaire demeure constant durant cette période d'intercontrat.
CDI ne veux pas dire situation stable dans le milieu des SSII, ceux qui restent plusieurs année chez le même SSII sont plus rare que les précaires. Une SSII prend un informaticien,
- vend le profil de l'informaticien à son client (souvent un CV truqué est remis au client, on y rajoute des compétences, on arrange les compétences en fonction de la mission),
- L'entretien avec le client est parfois rapide, l'informaticien ne dis parfois rien, quand il parle trop, il peut se prendre un coup de genou discret de la part du commercial
- Le commercial demande parfois à l'informaticien de mentir sur son diplome ou ses compétence parce que le poste est au bout.

Mais quand le client n'est pas satisfait de l'informaticien, il met fin à la mission, soit au bout d'un nombre de jour déterminé par un contrat client-SSII, soit par un avenant. Et la si l'informaticien est encore en période d'essai (7 mois pour les cadre, 3 à 5 pour les autres) et il part pour un pretexte. S'il n'est plus en période d'essai et bien c'est simple, on lui trouve une mission à l'autre de la France, dehors en cas de refus. Ou alors la SSII ne s'en occupe plus ou lui fait faire un travail répétitif comme de la mise en page sur traitement de texte ou des feuilles de calcul. Dans une SSII, j'ai même vu une personne en intercontrat faire de la manutention légère : étiqueter des dossiers et des cables. Le but est de le faire partir de lui même
Jolicoeur a écrit :Un thread pour les informaticiens en galère ?
Bienvenu au club !

Moi, j'attaque, à 35 ans, ma troisième années de chomdû avec zero activité.
Tu es loin d'être le seul. J'ai même été jusqu'à voir des anciens informaticiens faire autre chose comme techniciens qualité ou chef de chantier dans l'industrie entre 35 et 40 ans ! Ou partir n'importe ou en France ou à l'etranger !

Moi j'ai 38 ans, et j'alterne mission courte et chomdu !
Je suis dans l'intégration en milieu Unix / Linux et je travaille surtout sur projet : une fois la plateforme intégrée, bye bye ! Au suivant (changement de SSII ou d'agence d'intérim) !
Les salaire sont en fonction de la SSII / projet. Pour le moment je trouve relativement facilement (en Région Parisienne), mais les salaires sont variables et les temps de transport parfois fous ! (jusqu'à 5h de transports par jour). Entre deux missions, je caille au Pôle ...

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 04 nov. 2011
par cb92
Bonjour à tous,

Nouvelle inscrite sur ce forum, j'ai découvert ce site il y a quelques mois déjà et je vous lis régulièrement :)
Je me permets d'intervenir sur ce forum car je cherche moi aussi du boulot dans l'informatique (web)... Je viens d'un tout autre domaine, complètement bouché en terme d'emploi, et j'avais entamé une reconversion en info.

Au chômage depuis 7 mois (...), je galère (comme beaucoup sur ce forum). La formation que j'ai suivie pour cette reconversion m'a appris un certain nombre de choses, et je ne regrette rien, mais malheureusement ne suffit pas pour retrouver un emploi...
J'ai lu vos différentes remarques sur les SSII, et ça confirme l'opinion que j'avais de ce type de boîte, même si je n'y ai jamais travaillé...
J'avoue que je n'ai aucune envie d'y mettre les pieds, mais je me demande si je n'y serai pas obligée : je suis jeune, mais pas assez d'expérience dans le domaine, d'après les employeurs... (décidément, on n'a jamais l'âge qu'il faut...! :evil: )

Alors, je me pose des questions : existe-t-il aujourd'hui un secteur qui ne soit pas bouché ? cela vaut-il encore la peine de penser sur du long terme question boulot ? est-on obligé d'accepter finalement "n'importe quoi", parce qu'il n'y a pas d'autre solution ?

Non, non, je ne suis pas une pessimiste primaire :), juste des questions légitimes et un certain ras-le-bol ou lassitude du monde du travail (oups, à mon âge, c'est mal barré :D )

(Ce post ne vous sera probablement d'aucune utilité, mais ça défoule :wink: )

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 04 nov. 2011
par Drumond
Humm!!!

Informatique, SSII, ça sent bon la Syntec et sa précarité institutionnalisée...

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 05 nov. 2011
par toit_de_chôme
cb92 a écrit : J'ai lu vos différentes remarques sur les SSII, et ça confirme l'opinion que j'avais de ce type de boîte, même si je n'y ai jamais travaillé...
J'avoue que je n'ai aucune envie d'y mettre les pieds, mais je me demande si je n'y serai pas obligée : je suis jeune, mais pas assez d'expérience dans le domaine, d'après les employeurs... (décidément, on n'a jamais l'âge qu'il faut...! :evil: )

Alors, je me pose des questions : existe-t-il aujourd'hui un secteur qui ne soit pas bouché ? cela vaut-il encore la peine de penser sur du long terme question boulot ? est-on obligé d'accepter finalement "n'importe quoi", parce qu'il n'y a pas d'autre solution ?
Bienvenue alors :)

Mais pas prendre n'importe quoi non plus !

La SSII est bien souvent un passage obligé, le tout est de tout faire pour ne pas y rester.Y rentrer c'est assez facile, surtout si on a un beau physique et que l'on sait parler : les CV sont allegrement modifié pour réhausser l'expérience de quelques mois, et des exagérations sur les compétences. Prendre un jeune de 23 ans à la sortie de l'école, le payer une misère pour son profil (mais bon pour les premiers jobs ça passe), l'envoyer en clientèle pour le virer à la fin de la période d'essai c'est courant !

Le tout est toujours etre à l'écoute d'une nouvelle opportunité quand on est en SSII !

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 05 nov. 2011
par cb92
"Facile" d'entrer en SSII, c'est effectivement l'impression que j'ai eue, (tout est relatif bien sûr, la preuve je n'y suis pas encore), un cv en ligne sur site d'offres d'emploi et hop, 3 appels en 1 semaine... que des SSIII !

Question aux initiés : qu'est-ce qui différencie une bonne SSII d'une mauvaise ? Y a-t-il des pièges à éviter ?

Merci d'avance pour vos réponses :)

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 06 nov. 2011
par toit_de_chôme
cb92 a écrit : Question aux initiés : qu'est-ce qui différencie une bonne SSII d'une mauvaise ? Y a-t-il des pièges à éviter ?
La bonne SSII est celle qui dit "Nous sommes à taille humaine, nous ne sommes pas une agence d'intérim déguisée, nous avons des primes annuelles, pas comme la grosse boite d'en face !" :mrgreen:

Non ? tu me crois pas ? ........................... t'as raison !

Il y a les grosses SSII : Atos, Cap Gémini .... : si tu as un profil ingénieur, compétences banquables ou à la mode tu peux y rester quelques temps, mais sans espérer de grosses augmentations. Si tu es bac+2 ou +3, il ne te retiendrons que s'ils ne risque rien chez leurs clients, ce sera pour des missions de techniciens ou dans certains cas le même job qu'un ingé, mais payé 2 fois moins cher !

Il y a les petite SSII : certaines sont réglo (mais restent des SSII), d'autres non. Généralement peu d'avantages, pas ou peu de primes (a part primes de transport et repas (ou Tickets resto)). Là vaut mieux négocier un brut correct.

Mais en général, plus une SSII repète qu'elle est à taille humaine via un commercial, plus il y a un loup ! Les SSII qui ventent leur mission proposée comme un sac de pomme de terre, qui poussent le candidat à l'accepter, MEFIANCE ! Eviter de commencer une mission sans avoir signé le contrat, ou alors savoir que le brut réel ne sera pas celui négocié. De plus il y a celles qui envoient l'accord par mail ou la mission est décrite et tout en bas du mail, le salaire convenu : souvent quelque KE moins cher que celui proposé en entretien !

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 07 nov. 2011
par cb92
Merci toit_de_chôme pour ces infos :wink:

Bon, commencer une mission sans avoir rien signer, c'est sûr, vaut mieux pas...
Par contre, que veux-tu dire par
le brut réel ne sera pas celui négocié
?
En résumé, d'après ce que tu décris, s'il y a embrouille dès le début, c'est mauvais signe...!

J'ai passé un entretien comme ça où je suis ressortie avec la désagréable impression que ça sentait l'arnaque...
On m'a fait remarquer que vu mon expérience (faible) en tant que développeur, on ne pouvait pas me proposer un salaire élevé... Mais on n'a pas hésité à me proposer un poste de consultante directement, mieux payé, et soi-disant beaucoup plus intéressant...! (poste qui demande donc davantage d'expérience)

Cherchez l'erreur !! :lol:

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 08 nov. 2011
par stm_artin
Salut,
Les SSII sont en effet réputées pour leurs méthodes de management et de recrutement inqualifiables. Malheureusement elles ne sont pas les seules. Dans les PME règne aussi un climat détestable car il ne faut pas être dans le prochain wagon.
On ne manque pas de faire sentir au personnel que la concurrence frappe à toutes les portes. Les candidatures spontanées sont brandies comme des épouvantails. Aucune compétences ne vaut en tant que telle. Toute valeur se calcule par rapport aux autres (des Bac +8 sont parfois au smic). La courtisanerie est de mise et les alliances d’intérêts vitales. C'est kho lanta.
On entend des discours sidérants. Un jour j'ai posé la question à un ingénieur de savoir s'il trouvait normal de donner autant de sa personne avec une telle incertitude sur le maintien de son poste.
En guise de réponse, il m'a ressorti un slogan de BFM radio; "j'aime ma boite! et si je suis licencié, ma foi tant pis, je chercherais autre chose". (la je suis resté la bouche en tiroir caisse). Il aime sa boite même si elle l'exploite de manière éhontée et qu'elle est prête à le renvoyer comme un vulgaire produit jetable (et ça a bac+5 d'une école d'ingé).
Les employés expriment rarement leurs sentiments sur l'entreprise. Quand cela se produit, aucun n'ose émettre de critique. Un bon crédit immobilier encourage la docilité envers son patron et oriente les prises de positions dans le sens qui va bien. Mais cela va plus loin que des propos de façade. Il y a parfois des comportements qui mêlent peur et adhésion forcée. Même après avoir été évincé il est difficile d'émettre des critiques sous peine d’être traîné dans la boue voir blacklisté. Les recruteurs demandent toujours le nom des entreprises dans lesquelles vous avez travaillé et il se trouve toujours quelques arrivistes pour qualifier les récalcitrants en des termes dégradants. Au final il ne reste dans l'entreprise que ceux qui sont pret à tout accepter. A ce moment, la pression est inouïe. Même si la plus part savent que travailler vite précipite le moment de la prochaine vague de licenciement ils bossent comme des acharnés. On peut clairement parler d'aliénation. L'employé est prêt à tout pour garder son emploi par peur de la déchéance.
Dans cet univers la menace extérieur de la concurrence est omniprésente. La préservation des emplois exige tous les sacrifices pour l’intérêt suprême de l'entreprise en guerre.
Il n'est pas rare, lors d'un entretien d'embauche par exemple, d'avoir des questions du genre: "et pourquoi voulez vous entrer dans notre entreprise? Je ne comprend pas bien le sens de cette question si ce n'est:
soit de voir les capacités rhétorique du candidat, soit de voir s'il est bien dans le moule.
Quand on me pose ce genre de question, la plupart du temps je me dis que ça promet de magnifique séance de recadrage. J'en ai meme envoyé chier une en lui disant que j'en avais rien a foutre de sa boite mais que j'avais besoin de mailler.
Et tant que j'y suis je mentionnerais un mail que j'ai reçu d'une ssii ou on me demande si j'ai repris un projet à la dérive ou obtenu 15% de gains de productivité! (je l'ai gardé ce mail si vous voulez le voir et halluciner...).
Les comportements opportunistes se retrouve souvent chez les jeunes qui jouent sans s'en rendre compte contre leur intérêt. Ils ne voient pas que de cette manière on leur fait accepter toute les conditions de salaire, les horaires, les déplacement la flexibilité (comme le crétin du jour). On les presse pendant 10 15 ans et un jour, ils se retrouvent chômeurs sur-qualifiés, l'esprit trop critique. C'est la que l'on voit a quel point la concurrence totale à fait des ravages dans les classes travailleuses. Ces garçons qui se croient appartenir à une élite avec leurs diplômes d'ingénieur ne sont en définitive que des prolétaires.

Re: Forum des informaticiens précaires

Publié : 09 nov. 2011
par toit_de_chôme
@stm_artin > Oh comme c'est tout à fait juste !
Même parmis les collègue en SSII, il y a souvent une grande docilité pour "ne pas être tricard dans le milieu de l'informatique", "sa réputation" car on peut etre viré pour une broutille ( le client peut se séparer d'un prestataire facilement et la SSII peut se permettre de virer un consultant en mission pour faute (fin de mission, envoi à Perpette les Oies pour la mission suivante, refus) et en replacer un nouveau payé moins cher (aussi bon techniquement, parfois d'origine africaine, avec une paie lamentable bien sur, c'est presque de l'esclavage !)

@cb92 > apparement tu es une femme, et bien des commerciaux proposent instinctivement les postes les plus techniques à des mecs, et des postes de "coordinatrice d'équipe" ou de "consultante" (mot qui veux tout et rien dire, a part maitrise de Word et Excel recommandée) à des fille. C'est bien connu pour eux, les femmes seraient plus aptes à la communication ou à assister un ingénieur ou technicien .... pfff

Un article sauvage sur le chômage dans l'informatique

Publié : 21 nov. 2011
par Invité
c'est formulé avec beaucoup d'humour, mais ça sent le vécu et l'aigreur:

http://salecon.blogspot.com/2011/11/le- ... icien.html

Re: Un article sauvage sur le chômage dans l'informatique

Publié : 21 nov. 2011
par jolicoeur
:lol:

Ca sent le vécu. C'est extraordinairement bien écrit et synthétisé ! Je recommande grandement ! :D