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plus rien pour vivre ?

Publié : 08 mars 2007
par rastapopoulos
Bonjour à tous, je me permet de poser une petite question d'anticipation: peut on actuellement en france se retrouver avec plus un sous pour vivre, si on est radié du rmi qui est la dernière bouée de sauvetage, enfin c'est ce que je pense, que reste t'il si on ne trouve pas de boulot, même au noir :D , la dernière possibilité n'est quand même pas de faire la manche. merci pour les futurs réponses.

plus rien pour vivre ?

Publié : 08 mars 2007
par maguy
Bonjour Rastapopoulos

Malheureusement, oui c'est possible...

Imagine ne serait-ce que des gosses de moins de 25 ans qui ne touchent pas le RMI et n'ont pas forcément une famille ou quelqu'un pour les accueillir et les nourrir.

En plus ils n'ont même pas eu le temps d'avoir un appart ou d'acheter le minimum de choses.

Pourquoi crois-tu qu'il y ait autant de SDF ? Et encore beaucoup ont un travail (30% je crois)... alors oui il reste le manche ou le vol pour ne pas crever...

Publié : 08 mars 2007
par tristesir
Pourquoi crois-tu qu'il y ait autant de SDF ? Et encore beaucoup ont un travail (30% je crois)... alors oui il reste le manche ou le vol pour ne pas crever...
Beaucoup de sans-logis (je n'aime pas le terme SDF) auraient le droit au RMI s'ils avaient suffisamment d'énergie psychique pour le demander et lutter pour l'obtenir.
Parce que de l'energie il en faut beaucoup pour faire respecter ses droits.
Une femme de moins de 25 ans, sans emploi, et chassée du système scolaire, elle est poussée à avoir des gosses pour survivre.

plus rien pour vivre ?

Publié : 08 mars 2007
par maguy
Une femme de moins de 25 ans, sans emploi, et chassée du système scolaire, elle est poussée à avoir des gosses pour survivre
Mouais... dans le meilleur des cas, il faut attendre 9 mois, et prendre le risque si on est sans-logis de se voir retirer le bébé ...

Mais pour les jeunes gens ? Le problème reste entier.

Publié : 08 mars 2007
par superuser
Le RMI est effectivement la dernière bouée de secours. Quand il est refusé, c'est qu'il y a des raisons :

• si le demandeur à moins de 26 ans, il est censé pouvoir vivre de la "solidarité familiale". Même chose pour le chômeur en fin de droits qui ne peut prétendre ni à l'ASS ni au RMI si son conjoint gagne plus de 1567,50 € par mois : c'est la "solidarité maritale". La dépendance, quoi.
Pour les cas particuliers (orphelins ou séparés), c'est la charité qui prend le relais par le biais des services sociaux : ou ils appuient la demande (prouver le divorce en cours), ou ils procurent d'autres aides (foyer, allocations spéciales).

• si le demandeur est hébergé par une personne du sexe opposé et n'ayant aucun lien de parenté avec le demandeur, là aussi ça se corse : cet "hébergeur" devra fournir sa dernière déclaration de revenus à la CAF et selon le plafond, le RMI peut être refusé. Et là, pas d'autre solution que la "solidarité ordinaire" et la reprise d'emploi à n'importe quel prix.
Mais ces cas sont rares.

Comme l'évoque Tristesir, les sans-abri et ceux qui sont dans une logique d'auto-destruction, sans aucune énergie psychique pour faire des démarches, en font partie.

En France on peut obtenir des aides, même dérisoires, mais il faut avoir l'énergie pour les demander et savoir mettre sa fierté de côté. Contrairement à la doxa qui s'imagine qu'être assisté c'est très cool, se retrouver dans la merde n'est pas simple du tout et essayer de s'en sortir est très, très usant.

Publié : 08 mars 2007
par superuser
Attendre 9 mois ? Pas besoin : dès la déclaration de grossesse, la CAF verse l'API en fonction des ressources des trois mois antérieurs, plus les aides prévues au long de la maternité. De même, une jeune maman qui a toujours moins de 26 ans après avoir éclusé son API aux 3 ans de l'enfant peut avoir le RMI ensuite. Ça a l'air plus simple pour les filles, mais il faut élever l'enfant.......

Publié : 08 mars 2007
par Quenenni
superuser a écrit :Le RMI est effectivement la dernière bouée de secours. Quand il est refusé, c'est qu'il y a des raisons
Il peut aussi vous être retiré...
les Conseils généraux commencent à trouver que ça leur coûte cher, surtout depuis que les lois sur la recherche d'emploi se sont durcies, il y a pas mal de bénéficiaires de l'ASS qui, radiés, "tombent" au RMI.
Du coup, les CG se mettent à contrôler leurs RMIstes : Lorsque le contrat d'insertion comprend un volet "emploi", il y a contrôle de la réalité de la recherche d'emploi, avec des infos partagées avec l'ANPE par le biais de conventions de partenariat.
Je connais des CG où on pratique déjà la suspension du RMI...
Et là, il n'y a vraiment plus rien...

Publié : 08 mars 2007
par St-Dumortier
Bonjour,

D'autant qu'avec le loi du 23 mars 2006 ce n'est plus aux CG de faire la preuve du non respect du contrat d'insertion.

Aprés la suspension (exécutoire, c'est à dire qu'elle prend effet de suite), c'est à vous de faire la preuve de votre bonne foi en saississant la commission d'attribution.
Autant dire: mission impossible en l'absence de revenu et vu "l'avalanche" de problèmes qui s'ensuit.

Une consolation (temporaire) ....
Cela ne vaut que pour ceux qui ont signé un contrat d'insertion .....

Publié : 09 mars 2007
par lupita83
Même chose pour le chômeur en fin de droits qui ne peut prétendre ni à l'ASS ni au RMI si son conjoint gagne plus de 1567,50 € par mois : c'est la "solidarité maritale". La dépendance, quoi.
Oui superuser, sauf que la solidarité maritale n'est valable que dans le cadre du contrat de mariage (ou de concubinage et PACS peut-être) qui unit deux personnes. Que dire de 2 personnes de sexe opposé vivant sous le même toit mais qui ne sont unis par aucun contrat et donc aucun devoir l'un envers l'autre ?...Dans ce contexte précis, je trouve vraiment limite de faire entièrement dépendre l'une des 2 personnes du simple bon vouloir de l'autre.
Attendre 9 mois ? Pas besoin : dès la déclaration de grossesse, la CAF verse l'API en fonction des ressources des trois mois antérieurs
Ouaip, sauf que l'API aussi est sur la sellette : ils ont dû trouver que c'était trop facile ! Si la modification d'attribution qu'ils nous concoctent actuellement passe, la pt'ite maman devra d'abord saisir la justice pour forcer le père à verser une pension alimentaire (avec les délais que l'on connait), entre temps, elle se nourrira au restos du coeur si elle a des papiers en règle (sinon, attention aux rafles).Ensuite, si la justice ne parvient pas à contraindre le père à verser une pension (pour X ou Y raison) alors la pt'ite maman pourra prétendre à l'API...Simple non ? :shock: :shock:

Dure Franceuuu... cher pays de mon enfanceuuu... :twisted:

Publié : 09 mars 2007
par St-Dumortier
Bonjour,

je ne comprends pas cette info selon laquelle le Rmi serait tributaire des ressources d'un hébergeur sans lien de parenté ou de filiation.
Je veux bien comprendre une "méfiance" vis à vis d'une vie de couple dissimulée, mais s'il existe les déclarations nécessaires (2 déclarations d'impôts, 2 titres d'occupation du logement) il ne devrait pas y avoir de problèmes.
Enfin, si ! beaucoup de problèmes ... pour expliquer,
mais rien d'inextricable !

D'où tenez vous (superuser et lupita83), cette information ?

Publié : 09 mars 2007
par tristesir
Se pourrait il que St Dum' n'ait pas encore lu l'excellent article de Monolecte? 8)

Ca fait peur n'est ce pas?

Publié : 09 mars 2007
par St-Dumortier
Bonjour,

Si si j'ai lu !
même que cette histoire Monolecte l'avait raconté sur ce site mais il y a plus d'un an et demi !

Cela fait peur bien sûr, mais c'est quand même un cas extrème d'abus de pouvoir caractérisé.
Y'a de la perversité dans les actes de l'employée caf.
Et en 97, la "Cohésion Sociale" (si chère à M Borloo, mais qui ne semble exister que sur ce site), ne permettait pas autant de moyens d'information.

D'aiilleurs Monolecte le dit elle même:
Aujourd'hui, j'aurais fait du barouf, j'aurais contacté le correspondant de presse du coin, ainsi que l'association des usagers de l'administration. J'aurais mis la même détermination à la faire tomber qu'elle en mettait à nous casser. J'aurais eu sa tête.
:D Et nous l'aurions aidé ! :D

Publié : 09 mars 2007
par superuser
Cher St Dumortier,

Il y a pas mal d'années, alors que je travaillais encore et que ma fille était à ma charge, j'ai hébergé un vieil ami qui était gérant d'une petite société qui a fait faillite : n'ayant pas droit au chômage, tout seul et sans revenus, il a du quitter son appartement qu'il ne pouvait plus payer et, en s'installant chez moi, il a été demander le RMI.

Nous n'avions aucun lien de parenté et étions de sexe opposé. Illico, la CAF a estimé que nous étions en couple alors qu'il était homosexuel et n'avait pas spécialement l'intention de subvenir aux besoins de ma fille, ne pouvant déjà pas subvenir aux siens...

On lui a demandé de fournir mon attestation d'hébergement ainsi que… ma dernière déclaration de ressources. Or, bien que mon salaire ne soit pas mirobolant et que je comptais à l'époque pour 2 parts, le RMI lui a été refusé… parce que mes revenus dépassaient le plafond d'attribution. Pourtant, nous n'étions pas un "foyer fiscal". Nous avons donc protesté : en vain !

Alors, outrés, nous avons écrit à Jacques Chirac : très mauvaise idée !!! Au final, c'est l'administration des impôts qui s'est penchée sur mon cas, m'a retiré une demi-part, et fait un redressement de 400 € pour des petites erreurs sur 3 déclarations antérieures : nous ne sommes pas parties en vacances cette année-là, ma fille et moi. Et mon impôt sur le revenu a doublé.

Mon vieil ami est resté deux ans chez moi avant de renflouer ses dettes de gérant et de trouver un boulot stable qui lui permettre de louer un studio. Et pendant deux ans, j'ai payé à l'Etat ma "solidarité ordinaire"...

Publié : 09 mars 2007
par tristesir
Alors, outrés, nous avons écrit à Jacques Chirac : très mauvaise idée !!! Au final, c'est l'administration des impôts qui s'est penchée sur mon cas, m'a retiré une demi-part, et fait un redressement de 400 € pour des petites erreurs sur 3 déclarations antérieures : nous ne sommes pas parties en vacances cette année-là, ma fille et moi. Et mon impôt sur le revenu a doublé.
C'était pour te punir d'avoir dérangé J.C pendant la sieste.
Un crime de lèse-majesté ! :lol:

Publié : 09 mars 2007
par St-Dumortier
Bonjour,

Des histoires comme les votres j'en entends quantité et c'est véritablement les pratiques en cours.
perso, je n'ai jamais eu de problème, même si les invitations à justifier sont tombées à chaque fois (la dernière c'était les impôts il y a quelques mois).
Je pense donc qu'il devrait être possible de cohabiter ou d'héberger sans être assimilé à un couple.
Reste évidement à convaincre que la pensée communèment admise n'est pas toujours la bonne, et c'est pas forcément facile coincé entre un hygiaphone et une file d'attente de quinze personnes.
Il reste une façon d'agir, légérement différente de celle pratiquée en général et qui parfois donne de meilleurs resultats même si elle demande quelque sacrifice.

Elle consiste à se déclarer sdf en préalable auprés du ccas et de demander un hébergement, nuits d'hôtel, un dossier rmi et un dossier fsl. (vous pouvez en rajouter selon besoin et, si vous le pouvez, faites intervenir un dossier d'aide sociale de la CAF, peut importe si vous savez qu'il ne pourra aboutir).

En effet, lorsque vous hébergez quelqu'un Avant
qu'il ne soit sdf, vous faussez le "jeu" de l'action sociale et c'est ce qui les perturbe.

Quand le sdf déclaré, annonce avoir trouvé une solution temporaire, alternative à l'hébergement d'urgence,
tout en maintenant fermement ses demandes de solutions,
il n'est plus qu'un "dossier", normalement reconnu.

Et si on compte bien,
c'est le moins coûteux pour tout le monde ! :D