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Emploi aidé : une addiction française
Publié : 30 sept. 2011
par maguy
Extrait :
Le plan de rigueur de septembre 2011 a été l'occasion d'une chasse aux niches fiscales et sociales. Afin d'arriver à 11 milliards d'économies, le gouvernement a rogné une série d'avantages fiscaux et sociaux identifiés comme peu légitimes et socialement peu utiles. Renforcé par un rapport de l'Inspection des finances paru à la fin du mois d'août [1], un consensus apparent s'est en revanche confirmé en faveur des exonérations de charges sur les bas salaires : il ne faudrait pas les remettre en cause, même si leur coût (près de 22 milliards d'euros) est très élevé.
article complet sur Alternatives Economiques
Ceux qui me connaissent, savent très bien ce que j'en pense.
On enfonce les gens dans la précarité, non pas ponctuelle comme pour tout accident de la vie, mais continuelle et considérée comme la norme. Les salariés ne sont plus que des charges. L'état, que les entreprises fustigent car trop interventionniste n'est plus bon qu'à payer les employés du privé, un comble !
N'empêche, n'empêche, rêvons un peu, si ces emplois aidés étaient soumis à conditions aussi drastiques que l'attribution des aumônes pour les pauvres, les entreprises seraient bien forcées de payer au moins le smic (tant qu'il existe) et de payer leur part de cotisations sociales.
Re: Emploi aidé : une addiction française
Publié : 30 sept. 2011
par romain23
RE:
"Elle consolide un vaste secteur de salariés peu qualifiés et au total mal payés, au point qu'on a aussi créé pour eux la prime pour l'emploi : autrement dit, l'Etat paie les entreprises pour qu'elles conservent en emploi des salariés qu'il faut eux aussi payer par ailleurs pour qu'ils soient incités à rester dans ces emplois !
Ces interventions ne devraient se comprendre que comme temporaires, associées à des dispositifs poussant vers une formation intensive une bonne partie de ces travailleurs. Faute de cet effort supplémentaire, on enferme ces salariés dans le secteur des emplois peu qualifiés. Il ne s'agit pas de renoncer à aider ces travailleurs, mais bien au contraire de leur donner les moyens de changer de catégorie, accompagnant ainsi la montée en gamme des qualifications dont notre pays a un besoin crucial.""
Non seulement, on paie effectivement les entreprises, au lieu de creer du VRAI EMPLOI, mais en plus, c'est bien ce que j'ai senti dans mes 15 jours de contrats aidés, on fait REGRESSER les gens au niveau de leur qualification!
Tout cet argent pourrait servir à creer des vrais emplois (dans mon cas, il aurait été plus utile de creer des vrais postes d'educ pour accompagner les handicapés à l'ecole, au lieu de me faire tourner en rond dans une cour de recré.....)
Et à la fin, ajoutes contrat aidé sur ton CV comme experience professionnelle, et non seulement cela ne t'apportes rien , ni diplome ni relle experience, mais en plus, l'employeur potentiel risques te regarder comme si tu avais fait de la prison! (J'ai pas tué, j'ai pas volé, je suis juste chomeuse de longue durée, pour absence de vehicule et de logement .....)
Re: Emploi aidé : une addiction française
Publié : 30 sept. 2011
par maguy
en plus, l'employeur potentiel risques te regarder comme si tu avais fait de la prison!
Absolument !
Moins ils paient, plus ils te méprisent. Je ne leur ferai pas ce plaisir

Re: Emploi aidé : une addiction française
Publié : 30 sept. 2011
par tristesir
Ces interventions ne devraient se comprendre que comme temporaires, associées à des dispositifs poussant vers une formation intensive une bonne partie de ces travailleurs. Faute de cet effort supplémentaire, on enferme ces salariés dans le secteur des emplois peu qualifiés. Il ne s'agit pas de renoncer à aider ces travailleurs, mais bien au contraire de leur donner les moyens de changer de catégorie, accompagnant ainsi la montée en gamme des qualifications dont notre pays a un besoin crucial.
On est en pleine idéologie qui vise à faire croire que la "formation" est la clef du problème. (par ailleurs, tout le monde a été à l'école donc a eu une formation puisque l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans)
Mais est-ce que "le marché de l'emploi" n'a pas déjà assez de gens suffisamment formés pour pourvoir aux besoins réels des entreprises?
Quand les entrepreneurs pleurent du "manque" de main d'oeuvre il faut souvent comprendre qu'il n'y en a pas assez , à leur goût, pour faire jouer l'offre et la demande et peser à la baisse sur le montant des salaires.
L'emploi du futur (celui qui sera le plus abondant), on ne veut pas nous l'avouer, sera un emploi peu qualifié, type emploi de service à la personne, genre larbin, peu payé. Les emplois qualifiés seront beaucoup moins nombreux et ils seront occupés par ceux qui auront eu les moyens financiers pour faire des études, destinés majoritairement aux membres de la "classe moyenne".
Re: Emploi aidé : une addiction française
Publié : 30 sept. 2011
par Invité
Le sujet devrait s'intituler "employeurs aidés : une addiction française".

Re: Emploi aidé : une addiction française
Publié : 30 sept. 2011
par superuser
L'article d'Alternatives-éco parle de Subventionner l'emploi non qualifié, ce qui est beaucoup plus large.
Il pointe les exonérations de "charges" — les allégements généraux de cotisations patronales dits «pour l’emploi» —, niche sociale qui coûte largement plus de 22 milliards d'euros par an à l'Etat et qui sont appliquées de façon dégressive jusqu'à 1,6 Smic. Ceci expliquant qu'en France, le "niveau de vie" médian s'élève à 1.590 euros/mois...
Re: Emploi aidé : une addiction française
Publié : 30 sept. 2011
par Leila
tristesir a écrit :
L'emploi du futur (celui qui sera le plus abondant), on ne veut pas nous l'avouer, sera un emploi peu qualifié, type emploi de service à la personne, genre larbin, peu payé. Les emplois qualifiés seront beaucoup moins nombreux et ils seront occupés par ceux qui auront eu les moyens financiers pour faire des études, destinés majoritairement aux membres de la "classe moyenne".
Je dirais plutôt "ceux qui ont un carnet d'adresses bien fourni de gens haut placés"....
Actuellement, que tu aies fait des études ou pas, le tarif est le même: le SMIC et petits boulots
Re: Emploi aidé : une addiction française
Publié : 30 sept. 2011
par tristesir
Actuellement, que tu aies fait des études ou pas, le tarif est le même: le SMIC et petits boulots
Ou pas de boulot
du tout. C'est le cas pour plus de deux millions de gens sauf erreur, parmi eux il y a aussi beaucoup de gens qui ont fait des études et qui ont eu une formation.
Re: Emploi aidé : une addiction française
Publié : 01 oct. 2011
par romain23
tristesir a écrit :Actuellement, que tu aies fait des études ou pas, le tarif est le même: le SMIC et petits boulots
Ou pas de boulot
du tout. C'est le cas pour plus de deux millions de gens sauf erreur, parmi eux il y a aussi beaucoup de gens qui ont fait des études et qui ont eu une formation.
Etudes et formation, à Bac +3 ou rien du tout , c'est du pareil au meme! Je viens de recevoir mon bulletin de salaire CAE/ CUI:
Net à Payer, 571, 56€
Charges Salariales 100, 26 € soit Un TOTAL sur le mois= 471, 13€ ( pour 20h par semaine! mais vu l'emploi du temps ça occupe toutes nos journées, sauf le mercredi et pendant les vacances où vous n'etes pas payé , reinscription au chomage, et souk garanti)
Charges patronales 68, 05€ (qui coorespondent uniquement aux accidents du travail, à la solidarité autonomie, à une caisse de mutualité)
L'employeur ne paie ni la maladie, ni la vieillesse, ni la retraite!
Donc, calculer par la suite le chomage sur 471, 13 € à la sortie des 6 mois, ou des 24 mois, sachant que de surcroit, le public ne cotise pas , et qu'il faut aller pleurer longtemps pour l'obtenir à l'education nationale!
DONC CAE/ CUI: PIEGE! DEFENSE D'APPROCHER SOUS PEINE DE PERTE DE SECURITE MINIMALE!
ET avec , ça faudrait etre remobilisé! Je regrette pas d'avoir mis fin à ma periode d'essai!
Inefficacité des contrats aidés
Publié : 10 nov. 2011
par Lufagi
09 novembre 2011
Après avoir été longtemps "un dispositif central de la politique de l'emploi", les contrats aidés font aujourd'hui la preuve de leur inefficacité en termes d'insertion professionnelle comme de cohésion sociale, estime la Cour des comptes dans un rapport rendu public par l'Assemblée nationale, dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances pour 2012. Sur les ASH
Un impact très faible sur l'emploi
Publié : 10 nov. 2011
par superuser
A lire ici ou là :
http://www.lextimes.fr/5.aspx?sr=190
http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... 244005.php
http://www.pourseformer.fr/emploi/etude ... mptes.html
Mais tout ça, on le sait...
Et ce n'est pas la première fois que la Cour des comptes point leur inefficacité (en 2006, à la demande du Sénat, elle en avait livré une analyse sévère). Mais qui écoute la Cour des comptes ? Personne...
Re: Inefficacité des contrats aidés
Publié : 10 nov. 2011
par Leila
Du côté de l'avis des demandeurs d'emploi , il faut ajouter:
- qu' une fois que l'on a mis de l'essence dans sa voiture pour se rendre au CUI, on a plus assez d'argent pour remplir son estomac
- le temps partiel étalé sur la semaine ne permet pas de prendre un autre travail pour le compléter afin de pouvoir se nourrir
- l'éducation nationale a le pompon des CUI en proposant des CUI travaillés 24h et payéS 17h30 en raison de l'annualisation du temps de travail
- les employeurs, sans aucune honte, cherchent une main d’œuvre gratuite, expérimentée, diplômée,et corvéable à merci
- Certains employeurs ne cherchent plus à recruter en cdi ou cdd normal, ils servent du cui comme barrière d'ajustement pour leur besoins en les faisant tourner régulièrement: cui=main d’œuvre jetable et gratuite
Quels moyens à t-on pour arrêter cette exploitation?
Re: Inefficacité des contrats aidés
Publié : 10 nov. 2011
par maguy
Quels moyens à t-on pour arrêter cette exploitation?
Heuuu... ne pas se laisser embaucher ?
Re: Emploi aidé : une addiction française
Publié : 10 nov. 2011
par Hector
Leila a écrit :
Actuellement, que tu aies fait des études ou pas, le tarif est le même: le SMIC et petits boulots
Dans le genre addiction, ... mon prestataire nous a raconté aujourd'hui, que le smic n'était souvent que la somme indiquée à défaut par PE, quand l'employeur n'avait pas donné de consigne à ce sujet. Sous entendu qu'on pouvait négocier plus ...
J'en veux aussi !!
Sinon, je vois un seul avantage au contrat aidé, c'est que les entreprises qui en bénéficient, n'ont à priori pas les mêmes soucis de rentabilité que les autres. J'entends par là que c'est généralement un peu plus cool ...
En contrepartie, tu sera toujours considéré comme un "cas social" vis à vis des autres salariés, alors que tu fais souvent le même boulot voir plus ( quand c'est pas le leur ).