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Peut on faire de l'argent avec tout?
Publié : 22 févr. 2007
par tristesir
Ce soir je regardais l'émission "Envoyé spécial", et j'ai decouvert un commerce dont j'ignorais tout.
Dans des temples hindouistes du sud de l'Inde des femmes se font raser la tête et ces cheveux sont revendus à une multinationale qui les conditionne et les recolore pour être vendus en mêches à des salons de coiffure de luxe qui pratiquent l'"extension de cheveux": les mêches sont ajoutés aux cheveux des clientes pour qu'elles aient les cheveux longs. (10 euros la mêche, près de 1000 euros pour avoir une chevelure longue).
Mais dans l'exploitation, cela allait plus loin.
Certaines mêches ne prennent pas totalement la couleur prévue, alors elles sont renvoyées en Inde, où des indiens payés 30 euros le mois, passent leur journée de travail à retirer les cheveux noirs qui n'ont pas été teints, un travail où ils s'usent les yeux à reperer les cheveux noirs.
L'être humain ne serait il qu'un objet à consommer comme les autres?
Publié : 22 févr. 2007
par Florence
On commence avec les cheveux, on finit avec les organes.
Publié : 23 févr. 2007
par Monolecte
Ce n'est pas très nouveau, la vente de cheveux. C'est juste le caractère international...
Dans le livre de Laura Ingalls (La petite maison dans la prairie, un truc en 8 volume sur la vie des pionniers en Amérique, quelque chose d'autrement plus épique et dur que la série mièvre que tout le monde connait!), il est explique comme la mère, puis les filles, quand elles ont les cheveux assez longs, récupèrent les démélures sur les peignes et brosses pour les revendre plus tard...
La perruque ne date pas d'hier (Les pièces montées absurdes de la cour de Louis IV) et il n'y a pas toujours eu du nylon pour satisfaire la demande (le nylon a débarqué massivement à la seconde guerre mondiale).
Je suis certes antilibérale, mais faut pas croire qu'Hayek et ses sbires ont inventé toute la merdasse humaine de la cupidité!
Ils l'ont juste flattée et sublimée!
Publié : 23 févr. 2007
par nanard
L'être humain ne serait il qu'un objet à consommer comme les autres?
Pour mémoire, Sarkozy à l'automne dernier lors d'un meeting à Saint Étinne a déclaré :
"...L'homme n'est pas une marchandise comme les autres...". Édifiant, non ?
Peut-on faire de l'argent avec tout ?
Publié : 23 févr. 2007
par maguy
Je vais en rajouter dans l'ignominie
En Inde, les pauvres (très pauvres) vendent leur sang, seul richesse qu'ils possèdent, et souvent...
Aux femmes, victimes d'une fausse-couche, il est racheté le placenta, pour faire des produits de beauté pour une marque suisse.
Alors, comme la "matière première" manquait on a encouragé les femmes à se faire avorter, et plus l'embrion était avancé, plus c'était payé. Dérapage assuré.
La revente des cheveux n'est pas nouvelle, on se rappelle Fantine habillant de ses cheveux puis de ses dents sa petite fille ?
Et comme l'avait mis en ligne St-Dumortier ne revent-on pas des morceaux de cadavres de condamnés chinois pour faire des cosmétiques ?
J'ai un peu envie de vomir, là dès le matin... et je vous jure je ne suis pas enceinte

Publié : 23 févr. 2007
par Florence
En Chine, les exécutions capitales sont souvent programmées en concertation avec des cliniques qui viennent tout de suite récupérer les organes "intéressants".
L'Etat le sait, tout le monde touche...et l'occidental en manque de cornée, coeur, enfin tout, est satisfait.
C'est du commerce équitable. La Chine se débarasse de ses opposants, les cliniques locales s'enrichissent, les clients étrangers payent en dollars et rentrent chez eux sans états d'âme.
Win-win sans coup férir.
Publié : 23 févr. 2007
par Monolecte
Pas besoin d'aller en Inde : le sang des Poor Workers américains se vend très bien!
En France, on continue à en faire un don, alors que ce sang gratos est ensuite revendu avec une bonne petite marge à ceux qui en ont besoin (cliniques et hopitaux, financés par nos soins)!
Publié : 23 févr. 2007
par Florence
Si je peux me permettre, le traitement du sang reçu en dons exige la mise en oeuvre de moyens coûteux.
Le sang est "transformé" en sous produits nécessaires aux médecins : plaquettes, sélection de types complexes au delà du groupe,...
Par exemple, pour certaines transfusions, il est indispensable d'effectuer des sélections pointues pour éviter des rejets.
Soit on décrète que tout le processus relève de la santé publique avec financement entier d'Etat de rigueur, soit on admet que les structures qui prenent en charge le processus soient payées.
Je vérifierai qui finance mais par exemple au Luxembourg, c'est la Croix-Rouge qui fournit l'hôpital. En amont, le don du sang est la règle comme chez nous.
Quand je vois que la CR peut lancer des recherches affinées en urgence et fournir dans la journée un sang adapté à un patient précis, j'imagine bien qu'il a fallu quelqu'un pour rendre cela possible.
Comment payer ce genre de spécialistes sans que l'Etat ou l'hôpital participent?
Publié : 23 févr. 2007
par tristesir
Je suis certes antilibérale, mais faut pas croire qu'Hayek et ses sbires ont inventé toute la merdasse humaine de la cupidité!
Ils l'ont juste flattée et sublimée!
Les gens qui donnent leur cheveux en Inde ne les vendent, ils paient pour qu'on leur coupe leur cheveux, il s'agit d'un acte de dévotion, et lorsque les journalistes demandaient aux gens ce que leur cheveux devenaient, ils l'ignoraient.
Ses gens ne vendent pas leur cheveux, quelqu'un d'autre les exploite à leur insu.
Comme expliqué dans ce reportage, d'ailleurs cyniquement par l'un des pourvoyeurs de cheveux, un type sorti d'une ecole de commerce anglaise, l'acte de se faire couper totalement les cheveux est un acte d'humilité, d'abandon de l'égo...quand on voit ce que deviennent les cheveux recupérés !
J'avais entendu dire qu'en Inde, on recuperait tout dans le cadavre des indigents morts sur la voie publique:
Leur squelette serait vendu parfois à des universités occidentales pour orner une salle de cours d'une classe de sciences-naturelles.
Publié : 23 févr. 2007
par gérard
Après l'amoralité totale du sujet, la fin devenait suréaliste : le renoncement à l'ego de la part des indiens exploité pour renfler les egos occidentaux.
C'est qui, le plus fort ?

Publié : 24 févr. 2007
par Mallo
J'avais eu les mêmes réactions la première fois que j'avais vu ce reportage sur M6 ...
Certains petits peuples hyper pauvres ont vu le nombre de séropositifs VIH augmenté ... Car chacun vendait son sang mais en utilisant un matériel dont l'hygiène était plus que douteuse ...
Publié : 27 févr. 2007
par St-Dumortier
Bonjour,
Déjà en 2002 .....
Amnesty International a écrit :Aux États-Unis, près de 80.000 personnes attendent désespérément une greffe d’organes. Cette situation de pénurie, qui affecte les pays riches à la population vieillissante, a fait naître un nouveau type de commerce. Dans de nombreux pays du Tiers-Monde, certaines personnes vont jusqu’à vendre un de leurs reins, voire un œil, contre quelques dollars. La Chine n’échappe pas au phénomène. À une différence près. Là, ce sont les milliers de condamnés à mort qui alimentent cet odieux « business », dont l’armée tirerait les ficelles.

Publié : 27 févr. 2007
par Monolecte
Justement, je pensais à cette discussion en regardant Nip/Tuck hier soir, la série trashy du bistouri. L'un des fils de la saison, c'est un gang de putes de luxe qui appatent certains clients jeunes et beaux pour les droguer et leur piquer un rein.
C'est vrai ça, pourquoi payer les pauvres de Calcutta un bol de riz pour leur prélever leurs organes alors que tu peux directement tout garder le fric pour toi en volant les bons morceaux?
C'est tout le capitalisme, là. Si on admet que le seul but du capitalisme, c'est le profit maximum, on se demande pourquoi tout le monde n'a pas sombré dans la mafia la plus débridée? Pourquoi payer quoi que ce soit alors qu'il suffit d'être le plus fort et se servir?