crise - l'urgence européenne
Publié : 14 sept. 2011
Le système bancaire s'effondre sous nos yeux ébranlant au passage une monnaie unique déjà bien affaiblie. C'est un tournant de l'histoire avec un grand H et les décisions que nous allons prendre dans les semaines qui viennent seront lourdes de conséquences.
Nous sommes à la fin d'un cycle de 30 années mais aussi à la fin d'une idéologie. La chute du mur de Berlin à marqué la fin de l'idéologie communiste. De la même maniére la crise de 2008-2012 marque la chute de l'idéologie néolibérale. Et le masque tombe; le marché tout puissant est responsable des dettes souveraines. La dictature du dumping fiscal et social éclate au grand jour avec son cortège de scandales et d'affaires foireuses. Dans cet ordre mondial finissant, ressortent des institutions obsolètes, des projets politiques en panne, des peuples ayant perdu leurs souverainetés. La démocratie à cédé la place à la ploutocratie.
C'est la dernière limite, que devons nous faire?
Allons nous faire exploser la zone euro et revenir aux états nation?
On peut comprendre cette pulsion de repli nationaliste car en effet:
L’Europe politique s'est faite, dans l'air du temps néolibéral, c'est à dire sur la base exclusive d'une zone de libre échange et de concurrence sauvage. Il est donc parfaitement clair que le projet pseudo-politique européen porte sa part de responsabilité sur le creusement des déficits, le recul de la démocratie, la monté du chomage et de la précarité. L' Europe n'a pas su contrebalancer les grands déséquilibres de ces 30 dernières années.
La libre circulation des capitaux et des marchandises dans l'OMC est un échec économique total dont l’Europe et les états unis portent conjointement la responsabilité au nom d'un anti-protectionnisme primaire et aveugle.
Cet anti-protectionnisme est la base du dumping social et salarial. Les taxes douanières n'existent plus (ou presque) et il faut attirer les investisseurs en proposant les conditions d'un rendement maximal; c'est à dire: le minimum sur les salaires, les taxes sur les entreprises, taxes sur les actions ; le maximum sur la flexibilité et temps de travail. C'est ce qui a permis à l’Allemagne de s'en sortir moins mal que les autres (mais qui ne l’empêchera pas de plonger avec le reste de la planète si on ne prend pas les bonnes décisions). C'est bien cela, et pas autre chose, qui a conduit les banques au crach de 2008 [1] et au double-deep d'aujourd'hui. En effets, il est parfaitement indentifié que cette diminution des salaires imposée par la mondialisation néolibérale a entraîné pour les états, une baisse de leurs revenus et une augmentation de leurs dépenses. Les banques privées, prêtant aux états, plongent parce que les états ne peuvent plus les rembourser. L'explosion de l'économie mondiale à l’œuvre sous nos yeux à pour cause originelle le dumping-social-et-salarial. Au final, contrairement à ce que l'on peut penser, les banques ne sont pas les premières responsables de la banqueroute (certes elles ont poussé au vice, mais elles sont punies par la ou elles ont péché). La responsabilité incombe à l'idéologie.
L' Europe hybride :
L' Europe n'a pas compétence en matière de décisions économique commune. Ce sont les chefs d'états et de gouvernements réunis en conseil européen qui fixent plus ou moins le cap. Autant dire que c'est ingouvernable. Comment rabattre leurs caquets aux marchés financiers, passer des accords anti-dumping avec les gros blocs, faire du protectionnisme intelligent, quand les décisions économiques sont dictées dans le marbre de la constitution ou relèvent de la compétence des états et du conseil européen? C'est, pardonnez mois l'expression, un merdier indescriptible.
Ne parlons pas non plus de l'indépendance de la banque centrale qui est un déni de démocratie parcequ'il prive les européen de leur souveraineté sur leur monnaie.
Les institutions européennes ne sont la que pour assurer le fonctionnement du marché intérieur. Les politiques de développement des infrastructures, de l'éducation, de recherche, manquent d'efficacité et pour tout dire on s'en remet principalement au privé (on a éventuellement quelques truc sur l'environement...).
Pourtant l' Europe est la seule voie plausible pour affronter la mondialisation [2].
Comment rabattre leurs caquets aux marchés financiers quand les possédants détiennent une fortune correspondant au PIB des états unis [3]. Comment imaginer un seul instant que les états de la zone euro, revenus dans la situation des années 20, ne cherchent pas à défendre leurs intérêts en attirant les capitaux par une politique de dumping?
De plus, on peut dire ce que l'on veut de la monnaie unique, mais elle nous a quand même permis d'encaisser la plus grosse crise économique depuis 1929 sans que ça tourne à la catastrophe immédiate (il a fallu 3 ans avant que ça craque pour de bon). Il est clair que cet euro, si il était entre de bonne mains serait un atout.
Enfin, la spéculation sur les monnaies est une arme de coercition pour les possédants. On trouve des exemple dans les années 30 et les années 80 ou l'arrivée de la gauche au pouvoir à valu à la France des sanctions financières.
Bien menée par un pouvoir reposant sur des institutions efficaces et démocratiques, une monnaie comme l'euro risque d' être beaucoup plus difficile à taquiner que de faire voler en éclat un petit franc ou un petit deutsche mark(la zone euro est la première puissance économique mondiale).
Un débat européen par élite interposée:
Les débats concernant l'europe, ont toujours été franco-français. Pour qu'un projet européen puisse fonctionner, le minimum est d'avoir un espace de communication européen. Les journées européennes d'ATTAC sont un exemple à suivre.
La question greque:
Des voix en Allemagne surtout et en France aussi, se font entendre pour que la grece sorte de la zone euro. Évidemment, ce sont bien souvent des conservateurs (les mêmes qui se sont déjà illustrés ces 30 dernières années en nous amenant dans le mur).
On entend aussi des voix chantant l' hétérogénéité des économies dans la zone euro qui rendent impossible la monnaie unique. Sur ce point précis, je n'ai pas d'élément tangible pour évaluer le bien fondé de cette allégation. Cependant, il me semble douteux de prétendre que des régions ayant des économies différentes ne puissent partager la même monnaie. En effet, les territoires de France ont eux mêmes leurs spécificités et pourtant ils ont partagé le franc sans aucun problème. Dans le cas de la grece, l'obstacle semble plus politique que technique et renvoi à des question d'identité nationale.
Faire croire que sortir la grece de la zone euro résoudra nos problèmes de crise économique c'est comme faire croire que réduire l’immigration réduira le problème du chômage en France. Au contraire, la Grèce doit absolument rester dans la zone euro et les européens doivent saisir cette occasion pour montrer leur unité.
Seul un projet politique européen implanté par un pouvoir répondant à des critères de démocratie et d' efficacité peut nous sortir de l'impasse.
Europe et élection présidentielle 2012
Si on prend le programme de Melenchon diffusé sur le site de libé, même si on peut émettre des réserves sur le plan comptable, on est dans l'idée de ce qu'il faut faire. En revanche:
Appliquer ce programme au sein du marché libre ultra-libéral de la zone euro est suicidaire (voir la gauche en 1983).
Sortir la France de la zone euro et appliquer ce programme avec un retour au franc est suicidaire.
Une telle politique ne peut être menée que par une nation de la taille de l' Europe et qui plus est en accord avec les états unis.
La solution pour sortir de la crise serait:
Faire une Europe fédérale (condition nécessaire)
Soit repartir sur les bases d'un compromis fordiste en partenariat avec les états unis (ce qui serait le meilleur scénario).
Soit faire un protectionnisme anti dumping qui consisterait à taxer les produits à l'importation sur la base de critère de convergence sociale.
Les élection présidentielles, il faut dire la vérité, sont des élections locale. Le grand enjeu de cette présidentielle n'est pas de prétendre mettre en place un programme de droite ou de gauche. Le grand enjeu est aller plus loin dans la construction européenne ou revenir à l'état nation.
Ceux qui se positionne sur un programme programme pro-européen devrons dire comment la France compte influer pour que ce projet soit enfin achevé et se montre à la hauteur de ce que l'on attend de lui.
[1] la crise des subprime est avant tout une crise de la dette privée. La complexité des produits dérivés et les actifs toxiques ne sont que des facteurs aggravants.
[2] La signification de terme mondialisation ne fait pas consensus. C'est d'ailleurs une source de conflit chez les altermondialiste. En effet certains comme Frederic Lordon affirment que la mondialisation est en quelque sorte synonyme de néolibéralisme (voir la démondialisation de son blog "la pompe à phynance") alors que d'autres considèrent qu'il est synonyme de globalisation.
C'est dans le sens de globalisation que ce terme est employé ici.
[3] Voir l'exposé pool Rasmussen (2009) sur la crise des subprime.
Nous sommes à la fin d'un cycle de 30 années mais aussi à la fin d'une idéologie. La chute du mur de Berlin à marqué la fin de l'idéologie communiste. De la même maniére la crise de 2008-2012 marque la chute de l'idéologie néolibérale. Et le masque tombe; le marché tout puissant est responsable des dettes souveraines. La dictature du dumping fiscal et social éclate au grand jour avec son cortège de scandales et d'affaires foireuses. Dans cet ordre mondial finissant, ressortent des institutions obsolètes, des projets politiques en panne, des peuples ayant perdu leurs souverainetés. La démocratie à cédé la place à la ploutocratie.
C'est la dernière limite, que devons nous faire?
Allons nous faire exploser la zone euro et revenir aux états nation?
On peut comprendre cette pulsion de repli nationaliste car en effet:
L’Europe politique s'est faite, dans l'air du temps néolibéral, c'est à dire sur la base exclusive d'une zone de libre échange et de concurrence sauvage. Il est donc parfaitement clair que le projet pseudo-politique européen porte sa part de responsabilité sur le creusement des déficits, le recul de la démocratie, la monté du chomage et de la précarité. L' Europe n'a pas su contrebalancer les grands déséquilibres de ces 30 dernières années.
La libre circulation des capitaux et des marchandises dans l'OMC est un échec économique total dont l’Europe et les états unis portent conjointement la responsabilité au nom d'un anti-protectionnisme primaire et aveugle.
Cet anti-protectionnisme est la base du dumping social et salarial. Les taxes douanières n'existent plus (ou presque) et il faut attirer les investisseurs en proposant les conditions d'un rendement maximal; c'est à dire: le minimum sur les salaires, les taxes sur les entreprises, taxes sur les actions ; le maximum sur la flexibilité et temps de travail. C'est ce qui a permis à l’Allemagne de s'en sortir moins mal que les autres (mais qui ne l’empêchera pas de plonger avec le reste de la planète si on ne prend pas les bonnes décisions). C'est bien cela, et pas autre chose, qui a conduit les banques au crach de 2008 [1] et au double-deep d'aujourd'hui. En effets, il est parfaitement indentifié que cette diminution des salaires imposée par la mondialisation néolibérale a entraîné pour les états, une baisse de leurs revenus et une augmentation de leurs dépenses. Les banques privées, prêtant aux états, plongent parce que les états ne peuvent plus les rembourser. L'explosion de l'économie mondiale à l’œuvre sous nos yeux à pour cause originelle le dumping-social-et-salarial. Au final, contrairement à ce que l'on peut penser, les banques ne sont pas les premières responsables de la banqueroute (certes elles ont poussé au vice, mais elles sont punies par la ou elles ont péché). La responsabilité incombe à l'idéologie.
L' Europe hybride :
L' Europe n'a pas compétence en matière de décisions économique commune. Ce sont les chefs d'états et de gouvernements réunis en conseil européen qui fixent plus ou moins le cap. Autant dire que c'est ingouvernable. Comment rabattre leurs caquets aux marchés financiers, passer des accords anti-dumping avec les gros blocs, faire du protectionnisme intelligent, quand les décisions économiques sont dictées dans le marbre de la constitution ou relèvent de la compétence des états et du conseil européen? C'est, pardonnez mois l'expression, un merdier indescriptible.
Ne parlons pas non plus de l'indépendance de la banque centrale qui est un déni de démocratie parcequ'il prive les européen de leur souveraineté sur leur monnaie.
Les institutions européennes ne sont la que pour assurer le fonctionnement du marché intérieur. Les politiques de développement des infrastructures, de l'éducation, de recherche, manquent d'efficacité et pour tout dire on s'en remet principalement au privé (on a éventuellement quelques truc sur l'environement...).
Pourtant l' Europe est la seule voie plausible pour affronter la mondialisation [2].
Comment rabattre leurs caquets aux marchés financiers quand les possédants détiennent une fortune correspondant au PIB des états unis [3]. Comment imaginer un seul instant que les états de la zone euro, revenus dans la situation des années 20, ne cherchent pas à défendre leurs intérêts en attirant les capitaux par une politique de dumping?
De plus, on peut dire ce que l'on veut de la monnaie unique, mais elle nous a quand même permis d'encaisser la plus grosse crise économique depuis 1929 sans que ça tourne à la catastrophe immédiate (il a fallu 3 ans avant que ça craque pour de bon). Il est clair que cet euro, si il était entre de bonne mains serait un atout.
Enfin, la spéculation sur les monnaies est une arme de coercition pour les possédants. On trouve des exemple dans les années 30 et les années 80 ou l'arrivée de la gauche au pouvoir à valu à la France des sanctions financières.
Bien menée par un pouvoir reposant sur des institutions efficaces et démocratiques, une monnaie comme l'euro risque d' être beaucoup plus difficile à taquiner que de faire voler en éclat un petit franc ou un petit deutsche mark(la zone euro est la première puissance économique mondiale).
Un débat européen par élite interposée:
Les débats concernant l'europe, ont toujours été franco-français. Pour qu'un projet européen puisse fonctionner, le minimum est d'avoir un espace de communication européen. Les journées européennes d'ATTAC sont un exemple à suivre.
La question greque:
Des voix en Allemagne surtout et en France aussi, se font entendre pour que la grece sorte de la zone euro. Évidemment, ce sont bien souvent des conservateurs (les mêmes qui se sont déjà illustrés ces 30 dernières années en nous amenant dans le mur).
On entend aussi des voix chantant l' hétérogénéité des économies dans la zone euro qui rendent impossible la monnaie unique. Sur ce point précis, je n'ai pas d'élément tangible pour évaluer le bien fondé de cette allégation. Cependant, il me semble douteux de prétendre que des régions ayant des économies différentes ne puissent partager la même monnaie. En effet, les territoires de France ont eux mêmes leurs spécificités et pourtant ils ont partagé le franc sans aucun problème. Dans le cas de la grece, l'obstacle semble plus politique que technique et renvoi à des question d'identité nationale.
Faire croire que sortir la grece de la zone euro résoudra nos problèmes de crise économique c'est comme faire croire que réduire l’immigration réduira le problème du chômage en France. Au contraire, la Grèce doit absolument rester dans la zone euro et les européens doivent saisir cette occasion pour montrer leur unité.
Seul un projet politique européen implanté par un pouvoir répondant à des critères de démocratie et d' efficacité peut nous sortir de l'impasse.
Europe et élection présidentielle 2012
Si on prend le programme de Melenchon diffusé sur le site de libé, même si on peut émettre des réserves sur le plan comptable, on est dans l'idée de ce qu'il faut faire. En revanche:
Appliquer ce programme au sein du marché libre ultra-libéral de la zone euro est suicidaire (voir la gauche en 1983).
Sortir la France de la zone euro et appliquer ce programme avec un retour au franc est suicidaire.
Une telle politique ne peut être menée que par une nation de la taille de l' Europe et qui plus est en accord avec les états unis.
La solution pour sortir de la crise serait:
Faire une Europe fédérale (condition nécessaire)
Soit repartir sur les bases d'un compromis fordiste en partenariat avec les états unis (ce qui serait le meilleur scénario).
Soit faire un protectionnisme anti dumping qui consisterait à taxer les produits à l'importation sur la base de critère de convergence sociale.
Les élection présidentielles, il faut dire la vérité, sont des élections locale. Le grand enjeu de cette présidentielle n'est pas de prétendre mettre en place un programme de droite ou de gauche. Le grand enjeu est aller plus loin dans la construction européenne ou revenir à l'état nation.
Ceux qui se positionne sur un programme programme pro-européen devrons dire comment la France compte influer pour que ce projet soit enfin achevé et se montre à la hauteur de ce que l'on attend de lui.
[1] la crise des subprime est avant tout une crise de la dette privée. La complexité des produits dérivés et les actifs toxiques ne sont que des facteurs aggravants.
[2] La signification de terme mondialisation ne fait pas consensus. C'est d'ailleurs une source de conflit chez les altermondialiste. En effet certains comme Frederic Lordon affirment que la mondialisation est en quelque sorte synonyme de néolibéralisme (voir la démondialisation de son blog "la pompe à phynance") alors que d'autres considèrent qu'il est synonyme de globalisation.
C'est dans le sens de globalisation que ce terme est employé ici.
[3] Voir l'exposé pool Rasmussen (2009) sur la crise des subprime.