Pétrole : C'est la fin
Publié : 14 févr. 2007
Nous en sommes arrivés à la fin de la croissance de la production mondiale de pétrole, ce qu'on appelle le pic de production (peak oil) ou pic de Hubbert.
A partir de l'année prochaine, la production mondiale de pétrole va décroître à un rythme de plus en plus élevé, que ce pétrole soit "conventionnel" et facile à extraire ou qu'il s'agisse de pétrole dont les conditions d'extraction sont difficiles, très coûteuses, techniquement risquées et aléatoires, très coûteuses aussi pour l'environnement.
Divers facteurs économiques (récession), climatiques (hivers doux) ou autres peuvent soit retarder le moment de ce déclin, soit conduire à une fluctuation en forme de "tôle ondulée" du maximum de la production. Dans les deux cas, le répit serait de quelques années, mais la décroissance serait ensuite plus accentuée.
Une estimation très optimiste prévoit une décroissance de la production de 2 % par an, conduisant à une production réduite de moitié dans 35 ans. Mais la réalité semble devoir être bien différente.
A titre d'indication, voici ce qu'il en serait de la production mondiale de pétrole, comparée à celle d'aujourd'hui, selon divers taux constants de décroissance :
taux = 2 % : 80 % dans 12 ans (80,1) - 50 % dans 35 ans (50,3),
taux = 3 % : 80 % dans 8 ans (80,8) - 50 % dans 24 ans (49,6),
taux = 4 % : 80 % dans 6 ans (81,5) - 50 % dans 18 ans (49,9),
taux = 5 % : 80 % dans 5 ans (81,4) - 50 % dans 14 ans (51,3).
En fait la courbe de Hubbert représentative de la croissance puis du déclin de la production est une courbe en cloche, proche d'une courbe de Gauss. Dans la réalité, cette courbe sera sans doute asymétrique à cause de la surexploitation des gisements due à une forte demande.
Avec une décroissance progressive de 1%, puis 2% ... 5%, nous aurions une production limitée à 80 % dans 12 ans et à 50 % dans 20 ans.
Le géologue Hubbert avait calculé en 1956 que le maximum de la production pétrolière aurait lieu en 1970 aux Etats-Unis, ce qui s'est réalisé. De nombreux pays ont déjà atteint leur maximum de production.
D'un autre coté, les réserves de pétrole ont été surestimées, soit pour des raisons politiques (attribution des quotas de production en fonction des réserves pour les pays de l'OPEP), soit pour des raisons financières dans le cas des compagnies (faire monter le cours des actions, obtenir des prêts bancaires).
Ainsi, les réserves "prouvée" augmentent de 50 % à 200 % en une seule année, sans qu'aucun gisement important n'ait été découvert. Par exemple :
- 1984 Koweit : de 67 à 93 Gb (Giga-barils : milliard de barils) ,
- 1985 Vénézuéla : de 28 à 55 Gb,
- 1986 Emirats : de 33 à 97 Gb,
- 1986 Iran : de 59 à 93 Gb,
- 1988 Arabie : de 167 à 255 Gb.
Le volume des nouvelles découvertes est depuis longtemps inférieur à celui de la production. Les champs de pétrole découverts sont de plus en plus petits alors que les champs géants en exploitation sont en fin de vie.
Le maximum de découvertes a été atteint en 1962. Depuis 1981 le volume produit chaque année est supérieure à celui des nouvelles découvertes. Actuellement, le volume produit est 3 à 4 fois supérieur au volume découvert.
La décroissance de la production peut être très rapide. Par exemple (millions de tonnes / an) :
Norvège : de 162 Mt en 2001 à 138 Mt en 2005 (- 15 % en 4 ans),
Grande-Bretagne : de 137 Mt en 1999 à 85 Mt en 2005 (- 38 % en 6 ans),
Egypte : de 47,5 Mt en 1993 à 33,9 Mt en 2005 (- 29 % en 12 ans),
Gabon : de 18,3 Mt en 1996 à 11,7 Mt en 2005 (- 36 % en 9 ans),
Australie : de 35,3 Mt en 2000 à 23,3 Mt en 2005 (- 34 % en 5 ans).
Pour mieux prendre conscience du problème :
http://aspofrance.org
http://www.oleocene.org
http://www.wolfatthedoor.org.uk/francais
http://www.terredebrut.org
----
http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm
A partir de l'année prochaine, la production mondiale de pétrole va décroître à un rythme de plus en plus élevé, que ce pétrole soit "conventionnel" et facile à extraire ou qu'il s'agisse de pétrole dont les conditions d'extraction sont difficiles, très coûteuses, techniquement risquées et aléatoires, très coûteuses aussi pour l'environnement.
Divers facteurs économiques (récession), climatiques (hivers doux) ou autres peuvent soit retarder le moment de ce déclin, soit conduire à une fluctuation en forme de "tôle ondulée" du maximum de la production. Dans les deux cas, le répit serait de quelques années, mais la décroissance serait ensuite plus accentuée.
Une estimation très optimiste prévoit une décroissance de la production de 2 % par an, conduisant à une production réduite de moitié dans 35 ans. Mais la réalité semble devoir être bien différente.
A titre d'indication, voici ce qu'il en serait de la production mondiale de pétrole, comparée à celle d'aujourd'hui, selon divers taux constants de décroissance :
taux = 2 % : 80 % dans 12 ans (80,1) - 50 % dans 35 ans (50,3),
taux = 3 % : 80 % dans 8 ans (80,8) - 50 % dans 24 ans (49,6),
taux = 4 % : 80 % dans 6 ans (81,5) - 50 % dans 18 ans (49,9),
taux = 5 % : 80 % dans 5 ans (81,4) - 50 % dans 14 ans (51,3).
En fait la courbe de Hubbert représentative de la croissance puis du déclin de la production est une courbe en cloche, proche d'une courbe de Gauss. Dans la réalité, cette courbe sera sans doute asymétrique à cause de la surexploitation des gisements due à une forte demande.
Avec une décroissance progressive de 1%, puis 2% ... 5%, nous aurions une production limitée à 80 % dans 12 ans et à 50 % dans 20 ans.
Le géologue Hubbert avait calculé en 1956 que le maximum de la production pétrolière aurait lieu en 1970 aux Etats-Unis, ce qui s'est réalisé. De nombreux pays ont déjà atteint leur maximum de production.
D'un autre coté, les réserves de pétrole ont été surestimées, soit pour des raisons politiques (attribution des quotas de production en fonction des réserves pour les pays de l'OPEP), soit pour des raisons financières dans le cas des compagnies (faire monter le cours des actions, obtenir des prêts bancaires).
Ainsi, les réserves "prouvée" augmentent de 50 % à 200 % en une seule année, sans qu'aucun gisement important n'ait été découvert. Par exemple :
- 1984 Koweit : de 67 à 93 Gb (Giga-barils : milliard de barils) ,
- 1985 Vénézuéla : de 28 à 55 Gb,
- 1986 Emirats : de 33 à 97 Gb,
- 1986 Iran : de 59 à 93 Gb,
- 1988 Arabie : de 167 à 255 Gb.
Le volume des nouvelles découvertes est depuis longtemps inférieur à celui de la production. Les champs de pétrole découverts sont de plus en plus petits alors que les champs géants en exploitation sont en fin de vie.
Le maximum de découvertes a été atteint en 1962. Depuis 1981 le volume produit chaque année est supérieure à celui des nouvelles découvertes. Actuellement, le volume produit est 3 à 4 fois supérieur au volume découvert.
La décroissance de la production peut être très rapide. Par exemple (millions de tonnes / an) :
Norvège : de 162 Mt en 2001 à 138 Mt en 2005 (- 15 % en 4 ans),
Grande-Bretagne : de 137 Mt en 1999 à 85 Mt en 2005 (- 38 % en 6 ans),
Egypte : de 47,5 Mt en 1993 à 33,9 Mt en 2005 (- 29 % en 12 ans),
Gabon : de 18,3 Mt en 1996 à 11,7 Mt en 2005 (- 36 % en 9 ans),
Australie : de 35,3 Mt en 2000 à 23,3 Mt en 2005 (- 34 % en 5 ans).
Pour mieux prendre conscience du problème :
http://aspofrance.org
http://www.oleocene.org
http://www.wolfatthedoor.org.uk/francais
http://www.terredebrut.org
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http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm