La fracture salariale inquiète l'OCDE
Publié : 14 févr. 2007
Source : La Tribune.La Tribune - 14/02/07 - 412 mots
La fracture salariale inquiète l'OCDE
Dans un rapport publié hier, l'Organisation de coopération et de développement économiques met l'accent sur l'instabilité de l'emploi chez les moins de 35 ans et le coût excessif du travail peu qualifié dans la zone OCDE.
Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la fracture salariale entre travailleurs qualifiés et non qualifiés se creuse dans les pays riches sous le double effet de la vague des " nouvelles technologies de l'information " mais aussi de l'émergence des nouvelles économies du Sud, ces deux facteurs jouant au détriment des travailleurs les moins formés.
" Aux États-Unis, ces phénomènes pourraient bien avoircontribué à une polarisation marquée de l'échelle des rémunérations, avec des gains modestes ou inexistants pour les salariés situés dans la moitié inférieure de l'échelle des salaires ", précise l'OCDE dans sa dernière édition d'Objectif croissance, une vaste fresque des structures économiques des pays développés et des réformes à accomplir. Face au bouleversement du paysage mondial, caractérisé par l'irruption d'une Chine et d'une Inde à la main-d'oeuvre surabondante, les pays de l'OCDE sont insuffisamment préparés. Et Jean-Philippe Cotis, économiste en chef à l'OCDE, de voir une faiblesse majeure du marché du travail de certains pays riches : le coût du travail des actifs peu qualifiés y est trop élevé.
SUIVRE L'EXEMPLE ANGLO-SAXON
La France " a le coût du travail peu qualifié le plus élevé " de l'OCDE, précise-t-il, ce qui nuit à l'emploi des jeunes sans qualification. Pour Jean-Philippe Cotis, l'emploi des 35 à 55 ans n'a jamais été " aussi stable " depuis la dernière guerre mondiale et celui des moins de 35 ans jamais aussi " instable ".
L'OCDE suggère à nombre de nations de prendre exemple sur les pays de langue anglaise où le coût des études est financé par l'État et les étudiants. Dans ces pays, l'État se substitue aux banques pour prêter aux étudiants quitte à effacer la dette en cas d'échec. Sachant que les plus riches font le plus d'études, ce système paraît le moins inéquitable à l'OCDE pour laquelle le capital humain est clé. Les hausses du produit intérieur brut (PIB) par tête entre 2000 et 2005 le reflètent en partie : 1,3 % au Japon, 1,4 % en France et en Allemagne, 1,8 % aux États-Unis, 2,1 % en Norvège et 2,3 % en Suède.
LAURENT CHEMINEAU