Les bienfaits de l'ultralibéralisme
Publié : 23 janv. 2007

Reportage de Giv Anquetil et Daniel Mermet.
Aux Emirats Arabes Unis,les travailleurs immigrés représentent 90% de la main d’œuvre dans le secteur privé (90% des 1,7 millions de travailleurs).
En 2004 : 880 ouvriers sont morts sur les chantiers Pour veiller aux conditions de travail, les Emirats ont mis 80 inspecteurs pour surveiller 200 000 sociétés qui font venir et emploient les travailleurs immigrés...la principale préoccupation des Emirats étant le bon déroulement des constructions de palaces, la condition des ouviers passe en second plan.
Avec Padma Natarajan.
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Les Emirats arabes unis construisent sans cesse des palaces, des grands complexes modernes pour répondre aux attentes des milliardaires et à leur soif d’investir. Pour cela, il faut de la main d’oeuvre. Les ouvriers sur les chantiers viennent essentiellement d’Asie.
Ils n’ont aucune couverture, aucun droit et par désespoir certains préfèrent se suicider. Ils gagnent en moyenne 123 euros par mois.
Livre : « Monarchies et sociétés d’Arabie, Le temps des confrontations » de Fatiha Dazi-Héni aux Presses de Sciences Po
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Tous les extrêmes sont possibles : alors que l’on construit à Dubaï le plus grand centre commercial du monde, de 400 000 m², on atteint des conditions de travail parmi les plus déplorables du monde.
Un lieu de records, un lieu de l’ultra libéralisme. Les ouvriers n’ont pas de couverture de santé ; aucun droit. Venus principalement du Pakistan et du Bangladesh, ils envoient chaque mois de l’argent à leur famille et rêvent d’un retour proche dans leur pays.
Avec Abdelaziz, Katrina et Mike.
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L’émirat a lancé ces dernières années des projets immobiliers gigantesques, qui ont fait sa réputation à l’étranger, pour s’imposer comme un centre régional des affaires et une destination touristique pour pallier le tarissement de ses ressources pétrolières.
Dans ce pays où les ouvriers du bâtiment triment jour et nuit, l’employeur confisque le passeport en échange du permis de travail et à la fin du contrat reconduit le travailleur immigré à l’aéroport.
Généralement mal logés et sous-payés, les ouvriers étrangers (femmes et enfants restent au pays), en majorité asiatiques et employés dans le secteur du bâtiment, expriment, depuis peu, de plus en plus ouvertement leur malaise.
Le salaire mensuel ne dépasse guère les 600 dirhams (en fait de 100 à 180 euros selon la nationalité du travailleur) et le droit de grève comme le droit de former des syndicats n’existent pas à Dubaï. Non couverts par les assurances, les accidents du travail sont légion et on dénombre un taux de suicide très élevé parmi cette population.
Aussi, récemment, des milliers d’ouvriers asiatiques ont manifesté à Dubaï contre le non-paiement de leurs salaires, témoignant d’un malaise croissant chez les étrangers qui travaillent dans le bâtiment dans des conditions déplorables et pratiquement sans aucun droit, à tel point que la presse locale commence a s’en fait l’écho.
Les manifestants (dont les salaires impayés portent sur quatre mois et concernent 2.000 ouvriers), travaillent pour Al-Hamed Construction.
Cette société appartient à des Emiratis et à des Jordaniens et exécute le projet de Palm Jumeira, (île artificielle en forme de palmier actuellement en construction dans les eaux du Golfe) pour le compte de Nakheel, l’une des deux plus grandes compagnies immobilières de Dubaï.
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Je n'ai écouté que la première émission mais c'est édifiant.
A Dubaï, c'est le luxe à outrance et les projets pharaoniques (une tour Eiffel y sera construite plus grande que l'originale). Cette ville est en pleine construction et les grosses sociétés ont recours à une main d'oeuvre étrangère abusivement sur-exploitée. Un ouvrier raconte que son patron lui a fourni les vêtements de travail avec casque et chaussures de sécurité mais que c'était à sa charge et que cela avait été déduit de son salaire. Un autre raconte qu'en 20 ans, il est allé 6 fois 6 mois rejoindre sa famille, ce qui fait 3 ans auprès de sa famille en 20 ans.