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Enquête sur la santé des personnes au chômage

Publié : 29 déc. 2006
par EnquêteChômageSanté
Bonjour à tous
Je suis étudiante en journalisme, et pour une enquête qui sera peut-être publiée, je m'intéresse à la santé des personnes au chômage.
Je cherche donc à discuter, voire rencontrer des personnes dont la santé physique ou psychologique s'est détériorée lors de la période de chômage. Etes-vous allés chez le médecin ou le psychologue? Vous a t-il trouvé une pathologie, des remèdes?
Les problèmes psycho-somatiques m'intéressent particulièrement. Je cherche à savoir comment le chômage peut rendre malade, et comment les médecins ne parviennent parfois pas à traiter des maladies que le patient se serait "créé" lui-même.
Voilà. Merci d'avance pour vos témoignages. Si vous désirez communiquer par e-mail, n'hésitez pas à me le demander.
A bientôt!

Publié : 29 déc. 2006
par tristesir
Je vous mets 2 psychotiques et 3 maniaco-depressifs dans votre caddy? 8)

Publié : 29 déc. 2006
par edwin29
interressez-vous aux salariés, c'est de ce côté là que vous trouverez la cause première de mort et de maladie.

au chomage, personnellement, je gagne moins d'argent, mais je me sent mieux psychologiquement. et physiquement ca change rien puisque je conserve autant, sinon plus d'activité.

Publié : 29 déc. 2006
par Monolecte
Pareil : sans le stress, on va bien mieux. Plus de journée sans fin, avec des 2, 3, 4 heures de transport par jour, avec des pause-repas prises sur une fesse, toujours plus vite, toujours mieux pour toujours moins cher.
Dans mon dernier boulot, je perdais mes cheveux, j'avais des plaques sur la peau. Je vais voir le dermato. Il me file des pommades : "mais le mieux, pour vous, ce serait de changer de boulot!"

J'étais un peu dépressive lors de ma première période de chômage. Mais avec le recul et l'épanouissement que m'a apporté ma dernière période de chômage, j'ai compris que ce n'est pas le chômage qui rend malade, mais le contrôle social, la désaprobation permanente de ton entourage, le matraquage médiatique sur les chômeurs faignants, tout ce qui nous pousse sans cesse à culpabiliser comme des bêtes d'une situation sur laquelle nous n'avons aucune maîtrise : tu ne décide ni du jour où l'on te vire, ni de celui où l'on t'embauche.

Ce qui rend malades les gens, c'est un système qui marche sur la tête et ce la se voit effectivement autant chez ceux qui travaillent que chez ceux que l'on a privé arbitrairement de tout moyen de subsistance.
Aller mieux, c'est être capable de se sortir la tête d'entre la raie des fesses, c'est prendre du recul, comprendre le monde de fous auquel nous sommes sensés adhérer et lui faire un beau bras d'honneur!

Je vais super bien!

Enquête sur la santé des personnes au chômage

Publié : 30 déc. 2006
par dblosse
EnquêteChômageSanté a écrit :des personnes dont la santé physique ou psychologique s'est détériorée lors de la période de chômage. Etes-vous allés chez le médecin ou le psychologue? Vous a t-il trouvé une pathologie, des remèdes?

Je cherche à savoir comment le chômage peut rendre malade, et comment les médecins ne parviennent parfois pas à traiter des maladies que le patient se serait "créé" lui-même.
Bonjour,

Ma santé physique s'est effectivement détériorée alors que je suis au chômage, je ne suis pas allé chez le médecin, il est venu chez moi, j'ai trop mal partout....il m'a effectivement trouvé une pathologie si on peut appeler ça comme ça.....ça s'appelle la grippe et les remèdes, juste ce qu'il faut pour pouvoir avaler un minimum.

Je pense pas que le chômage y soit pour quelque chose, et ce qui est sur c'est que celle-la j'me la suis pas créée tout seul.

Vache j'ai mal

Petit rajout...

Comme je suis au chômage par contre, je peux prendre le temps de guérir comme il faut.

David

Publié : 30 déc. 2006
par Stockwell
Je ne veux pas me montrer désagréable mais je trouve ce type d'enquête assez saoulant ... Comme si le chômeur est une "race" qui doit faire sans cesse l'objet d'études, de questionnaires, de travaux de fin d'études. En plus, la question est très vague.

Je vais peut-être un peu caricaturer mais j'ai le sentiment que l'image du chômeur est celle d'un feignant, sale, idiot, incapable et ... malade !

Mais bon sang, des personnes déprimées, stressées, angoissées etc, il y en a encore davantage parmi ceux qui bossent et qui sont pressés comme des citrons ! Le chômeur n'a pas le monopole de la détresse et des psychotropes.
Les problèmes psycho-somatiques m'intéressent particulièrement. Je cherche à savoir comment le chômage peut rendre malade, et comment les médecins ne parviennent parfois pas à traiter des maladies que le patient se serait "créé" lui-même.
Ce n'est pas le chômeur qui se crée des maladies, c'est la société qui l'a mis au chômage qui en est responsable. Il serait bon d'aller trouver des entreprises et de questionner les responsables en leur demandant s'ils sont conscients du tort qu'ils occasionnent lors de licenciement !

Attention, je ne dis pas non plus qu'être au chômage rend la personne qui y est jetée spécialement bienheureuse, mais il faut aussi cesser de colporter une image négative du demandeur d'emploi. Or, ces enquêtes ont le mauvais goût de perpétuer certains clichés qui finissent par jeter le discrédit sur les personnes qui sont privées d'emploi.

Publié : 30 déc. 2006
par dblosse
Le sujet aurait du carrément s'appeler :

Enquête sur la santé mentale des profiteurs

David

Publié : 30 déc. 2006
par victorine83
Je suis très partagée en lisant les commentaires car j'avais commencé à répondre au message après Monolecte mais je me suis ravisée car, au fur et à mesure, que je répondais je me suis aperçue que je mettais en ligne un vécu bien trop intime et la douleur commençait à remonter.

Je me contenterais donc juste de dire que le chômage peut effectivement faire d'énormes dégâts pour multiples raisons et que j'ai eu besoin d'un médecin pour m'en sortir et ce, pendant des années.

J'avais décidé de réagir en me faisant aider par un médecin car je ne pouvais pas me payer le luxe de me laisser aller ou alors j'aurais fini à la rue et mes deux mômes à la DASS.

Mais je n'ai pas développé de maladie psychosomatique quoique... en cherchant bien... peut-être mais je ne pense pas en dehors de quelques insomnies passagères.

Aujourd'hui, je vais très bien et je suis très contente d'avoir pris la bonne décision qui s'imposait à l'époque, à savoir qu'il ne faut pas inutilement laisser s'installer une dépression qui peut être traitée de manière très efficace sans pour autant que cela soit une gêne dans sa vie de tous les jours (ça ne m'empêchait pas de faire la fête).

Si je témoigne, c'est pour tous ceux qui pourraient nous lire et être dans une mauvaise période pour qu'ils sachent que les périodes de déprime ou de dépression sont très courantes dans nos situations et qu'il n'y a rien d'anormal à cela.

Je trouve que le plus dur, c'est le retour au chômage après une période travaillée où tout d'un coup, de pas-assez-de-temps-pour-tout-faire, on passe à plein-de-temps-libre-à-occuper... j'ai toujours beaucoup de mal à passer le cap de ce changement de rythme brutal. Pour imager, c'est passer du "bien rempli" au "vide" et il faut combler ce vide. Et parfois, c'est l'angoisse de l'avenir qui peut vous prendre à la gorge.

Donc là aussi, il m'a fallu des années de travail sur moi-même pour surmonter cette angoisse.

J'ai fini par adopter un détachement par rapport à certains évènements dont celui du boulot et j'avoue que ça me va très bien.

Et puis un jour, j'ai découvert une citation de Jules Renard qui m'a comblé de bonheur car elle correspondait tout à fait à la philosophie de vie que j'avais fait mienne :

"Je ne désire rien du passé. Je ne compte plus sur l'avenir. Le présent me suffit. Je suis un homme heureux car j'ai renoncé au bonheur"

Je ne suis plus dans le sujet là mais finalement, c'est très bien que j'en sois sortie.

33

Publié : 30 déc. 2006
par bande.passante
la personne au chomage que je suis depuis 1999 a essentiellement développé une pathologie qui contrairement à la grippe aviaire se propage effectivement dans notre bonne vieille europe :
la pauvreté
(financière bien sûr !)

enjoy 8)

Publié : 30 déc. 2006
par superuser
Contrairement à Stockwell, je trouve très bien qu'on s'intéresse aux chômeurs et à leur "situation sanitaire". Les chômeurs sont des salariés privés d'emploi, et je ne le prends pas dans le sens où nous serions des bêtes curieuses pour les journalistes ou les étudiants : je trouve que nous ignorer en tant que population grandissante est même pire !

Je remercie donc l'initiatrice de cette file de se tourner vers nous pour obtenir des témoignages.


La première maladie du chômeur est souvent la dépression, qui se déclenche ou tout de suite (contre-coup d'un licenciement particulièrement humiliant ou difficile) ou plusieurs mois après (quand des problèmes personnels viennent se greffer à la perte d'emploi - financiers, séparation, divorce… - ou quand on s'aperçoit que le marché du travail est encore plus impénétrable qu'on ne se l'était imaginé).

Le problème que je tiens ici à mettre en avant pour les chômeurs en détresse qui ont besoin d'une aide psychologique, c'est l'absence totale de structures adaptées. Car pour aller voir un psy, il faut encore avoir un revenu qui le permet. Pour ceux qui n'ont plus de mutuelle et ne peuvent lâcher un minimum de 30 € par semaine, il reste les CMP qui sont gratuits mais débordés et souvent peu efficaces (j'en sais quelque chose !).
Et en règle générale, le psy lambda va faire ce qu'il sait faire : une thérapie classique, c'est-à-dire vous faire parler de votre enfance et de vos problèmes affectifs etc…, alors que le problème numéro 1 c'est la perte d'emploi et ses conséquences sociales.
Donc de ce côté, tout reste à faire.

Edwin parlait de mort : il y a aussi le suicide, conséquence de la dépression, non évalué. En hiver 2003, un ami chômeur à moi s'est pendu à l'âge de 39 ans quand il est tombé à l'ASS après avoir toujours très bien gagné sa vie, puis perdu son pavillon, sa femme, ses gosses, etc...
D'autres sombrent aussi dans l'alcoolisme, qui est un suicide à petit feu.

Ensuite, pour ces chômeurs qui gardent pour eux leur détresse et essaient de faire bonne figure en société, outre l'insomnie apparaissent des maladies psychosomatiques : je crois que les problèmes dermatologiques arrivent en premier, mais il y en a d'autres. Là aussi, les remèdes sont autant de pansements sur une jambe de bois puisque la cause profonde est ailleurs.

Autre "maladies" souvent remarquées, liée à la sédentarisation subite des sujets : la prise de poids, qui en rajoute au mal-être et à ses conséquences psychosomatiques ou dépressives. Egalement, la perte de mémoire liée au ralentissement de vie, et qui inquiète.


Pour la bobologie ordinaire, je rejoins les autres réponses, à savoir que là où prendre les transports et cotoyer des collègues favorise les rhumes et autres petites maladies communes, le fait de ne pas travailler préserve des microbes : moi-même, je n'ai jamais été aussi peu "malade" que depuis que je chôme.

Mais il ne faut pas oublier, quand le chômage s'installe avec la pauvreté, le risque important de carences alimentaires. De même, quand on n'a pas la CMU, on repousse les visites chez le dentiste ou chez l'ophtalmo : négligences qui peuvent finir par coûter cher.

Le fait d'échapper au stress du boulot peut sembler salvateur, mais pas forcément : car le stress demeure avec la recherche d'emploi, la pression sociale, la pression administrative et financière, comme une épée de Damoclès qu'on se trimballe en permanence au-dessus de la tête. Son impact - fort justement décrit par Monolecte - est insidieux et peut ressembler à celui du harcèlement psychologique que subissent des salariés.

Voilà ce que je pouvais en dire.

Bonne chance pour votre enquête, et encore merci ! :wink:

Publié : 30 déc. 2006
par edwin29
naturellement au prorata de la sensibilité de chacun.
quelqu'un peut tres bien devenir depressif apres la perte de son chat, et rien apres la perte d'un emploi.

moi la depression je connais pas. on m'a apprit tout jeune à chercher constament le positif dans toute situation. j'ai traversé des drames comme tout le monde, perdu des amis etc... mais je ne me laisse jamais aller à deprimer, je passe à autre chose et m'occupe seul de ma "prevention".

c'est comme la non-violence. c'est dur au debut de ne pas repondre à une agression violente par la violence, mais tellement appreciable ensuite, et quel exemple pour nos enfants.
ou comme, plus important encore, l'idée qu'en se fichant de perdre, on est imbatable. celle là me plait bien et je la cultive depuis des années. c'est sur y'a pas beaucoup d'interet à jouer avec moi à des jeux de société pour ceux qui ne le font que par envie de gagner. mais quel bonheur, on devient presque impermeable aux conflits.
mais bon, moi je part de l'idée que le premier probleme de notre société c'est la compétition, c'est pour ca que j'y arrive facilement.

Publié : 30 déc. 2006
par superuser
Tant mieux pour toit, Edwin ! Mais devant la violence sociale, nous sommes tous inégaux.

Je propose à Melle EnquêteChômageSanté de publier son étude dans les colonnes d'Actuchomage quand elle l'aura finalisée : elle devrait être des plus intéressantes, car c'est un sujet rarement abordé.

Enquête sur la santé des personnes au chômage

Publié : 30 déc. 2006
par maguy
moi la depression je connais pas. on m'a apprit tout jeune à chercher constament le positif dans toute situation. j'ai traversé des drames comme tout le monde, perdu des amis etc... mais je ne me laisse jamais aller à deprimer
Là, Edwin et SuperUser devrait confirmer, la dépression n'est pas une faiblesse, ce n'est pas se laisser aller, c'est une vraie maladie.

C'est une maladie qui ne se voit pas, insidieuse et justement à cause de raisonnement comme le tien, honteuse pour ceux qui la vivent.

Tu devrais (et j'invite Mlle EnquêteChômageSanté) lire dans les portraits de chômeurs, à gauche, celui de quelques uns, certains savoureux et très drôles, d'autres douloureux ou désespérés.

Je connais Sophie et c'est l'antithèse d'une gnangnan qui "s'écoute".

On peut savoir éclater de rire, avoir une pêche d'enfer et souffrir au plus profond de soi. D'ailleurs, tu as peut-être remarqué que les plus geignards ne sont pas forcément les plus à plaindre.
Le problème que je tiens ici à mettre en avant pour les chômeurs en détresse qui ont besoin d'une aide psychologique, c'est l'absence totale de structures adaptées
Tu as raconté sur ton portrait la mascarade qu'a été ta prise en charge par une psy. En général ils se contentent de prescrire des antidépresseurs ou de t'écouter, comme dans ton cas sans prendre de notes...
Ensuite, pour ces chômeurs qui gardent pour eux leur détresse et essaient de faire bonne figure en société, outre l'insomnie apparaissent des maladies psychosomatiques
J'avais des insomnies avant de me retrouver au chomdu, mais effectivement, cela ne s'est pas arrangé depuis 10 ans... Cela a commencé avec des voisins spécialement fêtards et bruyants, puis avec le décès d'un proche, puis avec les soucis de travail...et puis le licenciement, mais je m'y attendais depuis 6 mois. Donc, j'ai pu faire bonne figure et garder un visage de marbre...

Mais quelle souffrance, quelle colère intérieure ! Ne surtout pas leur faire ce plaisir : les montrer.
la prise de poids, qui en rajoute au mal-être et à ses conséquences psychosomatiques ou dépressives
Sédentarisation, pas seulement dans mon cas, mais sauter de 2 tailles de fringues quand justement on ne peut plus se permettre d'en racheter, c'est génial pour le porte-monnaie et le moral :twisted:
quand le chômage s'installe avec la pauvreté, le risque important de carences alimentaires.
Oui, ils sont gentils avec leurs 5 légumes/fruits par jour !!! Il suffit de voir dans les étals de supermarchés les fruits qu'ils vendent et à quel prix, même en pleine saison :twisted: Difficile de se fournir chez le petit agriculteur en pleine ville.

Mais il y a plus grave que nous chômeurs répertoriés, beaucoup d'entre vous ont des enfants, encore à grandir, qui demandent plus de vitamines, de calcium, de sels minéraux que nous, adultes. Eux, plus que nous ont un besoin vital de nourriture équilibrée pour bien pousser et ne pas développer des carences qui les suivront toute leur vie.

Quand on pense "chômeurs" on pense au nombre d'inscrits sur les listes, pas au nombre de personnes entrainées dans cette spirale infernale.
car le stress demeure avec la recherche d'emploi, la pression sociale, la pression administrative et financière, comme une épée de Damoclès qu'on se trimballe en permanence au-dessus de la tête
Absolument exact, le stress n'est pas seulement la situation de bosser avec un patron plus que c..., des horaires impossibles, des temps de trajet inhumains, le stress, oui c'est la pression constante de vos proches-qui-vous-veulent-du-bien, des voisins, des connaissances "ah tu n'as rien retrouvé ?", des recruteurs, de l'ANPE, de la secu, des médecins...

Un jour, on avait une fonction dans la société, on existait, on participait, on râlait aussi, notre signature avait une valeur et le lendemain pffffff vous êtes un assisté et on vous le fait savoir

Alors, finalement pour répondre à cette jeune femme qui fait l'enquête, mes seuls problèmes de santé sont l'insomnie et apparemment la tension, mais bien que globalement en bonne santé, j'ai tout de même 52 ans et que la machine s'use. Plus vite au chômage?

Oui je crois

P.S. David, bon rétablissement à toi. J'espère que ton fils n'a rien eu. bises

Publié : 30 déc. 2006
par dblosse
Merci Maguy,

Ca va effectivement un peu mieux, je tiens assis....j'ai la chance d'avoir une préparatrice en pharmacie à la maison qui prend grand soin de moi. Autant moralement que physiquement d'ailleurs.

Et non apparemment tout le monde va bien, il semblerait que comme mes problèmes, mes microbes, je me les garde et c'est très bien ainsi.

David

La dépression n'est pas l'apanage des "faibles"…

Publié : 30 déc. 2006
par superuser
... je sais, je sais... Aller chez le psy reste tabou. Reconnaître qu'on souffre ça ne se fait pas, surtout pour les mecs !
D'ailleurs, tous les psys vous diront que leur "clientèle" se compose majoritairement de femmes (environ 80%, les 20% d'hommes qui osent consulter ayant finalement dépassé leur honte).

Alors, les hommes vous diront en majorité qu'ils vont très bien => ... même pas mal !!! Alors que les femmes parleront plus volontiers de leur désarroi : naturellement elles "communiquent" plus, et elles ont toujours été considérées comme "le sexe faible", alors un peu plus ou un peu moins...

Même si le chômage et la précarité touchent davantage les femmes, il est pourtant psychologiquement plus difficile d'être au chômage pour un homme : la société estime que la place des femmes reste à la maison avec les gosses, que leur salaire n'est qu'un revenu d'appoint, tandis que les hommes doivent avoir un statut social fort et ramener les pépettes.

Je reste persuadée qu'en vécu de chômage ce sont les hommes qui morflent le plus, mais ils ont l'habitude de faire bonne figure : faut continuer à en imposer, faut pas en parler, faut surtout pas dévoiler ses failles. Résultat : certains se rendent malades grâce à cette méthode Coué qui, même si elle est virile, est un remède inefficace et parfois une bombe à retardement.

Pourtant, la dépression n'est pas l'apanage des faibles. Reconnaître qu'on va mal, se regarder dans la glace et faire en sorte de guérir est au contraire une force.

Mais nous vivons encore dans un modèle de société qui n'accepte pas de baisse de régime : il faut toujours être au top, compétitif, battant, bref : faut en jeter. Cette "force" qui ne s'appuie que sur des apparences est une vraie faiblesse.