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La mondialisation heureuse vue par des patrons

Publié : 18 déc. 2006
par victorine83
Des patrons se sont exprimés lors d'une émission de Daniel Mermet que j'ai écoutée sur là-bas.org et je vous en ai fait un petit compte-rendu.
Les patrons contre la finance

"Trop de charges, trop de réglementations" ? Voilà la voix du MEDEF. Pourtant, derrière Laurence Parisot, des centaines de petits patrons portent une autre parole : stop à la finance qui sape les emplois ! stop aux fonds de pension qui détruisent l’industrie !
Petit patron de Savoie, Yves Bontaz possède aujourd’hui plusieurs usines en Chine, au Brésil, en République Tcèque, avec au total plus de mille ouvriers. Avec lui, on découvre l’on des rouages de la mondialisation : délocalisation et fonds de pension passent par lui.

A voir
Le documentaire de Gilles Perret : "Ma mondialisation", Mécanos productions et La Vaka
www.filmsduparadoxe.com

C'est un deuxième volet sur le thème de la mondialisation libérale où des patrons expliquent ce qu'il en est.

On y apprend notamment que des milliards et des milliards de réserve dans les fonds de pension attendent pour investir et guettent leurs proies.

Un des entrepreneurs, Yves Bontaz, explique ses propres délocalisations et les lois du marché financier qu'il exerce en imposant à ses fournisseurs des tarifs au-dessus desquels ils perdent leurs parts de marché. Une entreprise belge a ainsi perdu 50 % de ses parts car il ne lui était pas possible de baisser ses tarifs. Ces parts de marché ont été récupérées par une entreprise française qui, elle-même, achète à une entreprise chinoise. Cet entrepreneur sous-traite également une entreprise d'un pays de l'Est pour le transport des marchandises. Il possède également des hôtels dont un aux Antilles grâce à une défiscalisation de 50 % de l'Etat qui lui a permis de faire cette acquisition pour pratiquement rien.

Les fonds de pension sont les grands prédateurs de notre époque. Ils rachètent les entreprises sans réinvestir.

Nous sommes dans l'ère du capitalisme financier contre le capitalisme industriel.

Le principe du capitalisme financier consiste à investir du capital à un bout pour le récupérer à l'autre extrémité grossi de sa plue-value. Celui du capitalisme industriel est basé sur la création, la réalisation, la croissance pour construire un empire industriel. Mais le capitalisme financier est uniquement intéressé par la recherche de la rentabilité financière dont la règle est la différence entre le capital à la sortie et le capital à l'entrée.

Les déréglementations financières ont redonné un pouvoir extraordinaire aux hommes du capital financier et ceci peut se vérifier grâce au ROE qui est un indicateur de rendement des capitaux.

La prise de pouvoir du capitalisme financier sur le capitalisme industriel est due, en France, grâce à la loi de déréglementation des marchés financiers passée en 1986 sous un gouvernement socialiste quand Pierre Bérégovoy était ministre des Finances. Cette loi a autorisé les fonds américains à venir acheter les entreprises françaises.

Au début des années 1990, une grande entreprise française, comme la BNP, livrait à ses actionnaires une plue-value entre 2 et 3 % en retour sur capitaux propres. Au milieu des années 1990, les financiers exigeaient une plus-value de 10 %, puis de 15 % à la fin des années 1990 pour finir à 20 % au début des années 2000.

Ce sont des entrepreneurs qui expliquent tout cela car ils ne sont pas tous dans la logique du Medef, hormis le premier intervenant.

Pour finir, ces commentaires de deux entrepreneurs :
"Ces grosses boîtes ont été rachetées par des financiers qui ont détruit, à ma connaissance 1300 emplois. Ils s'en foutent, ce sont des requins."
"Ces fonds de pensions ont une attitude qui est à la limite de l'inacceptable et ils s'excitent d'ailleurs à chaque fois qu'il y a un plan de licenciements. C'est un espèce d'orgasme, c'est fantastique, c'est prendre son pied, tout de suite l'action va monter. Sur le plan humain, c'est inadmissible, il devrait y avoir des lois qui l'interdisent."
http://www.la-bas.org/article.php3?id_a ... 50#ecouter

Publié : 20 déc. 2006
par victorine83
Fonds d’investissement : un nouveau système prédateur
Thierry Brun et Laurent Checola


Pas une semaine ne passe sans que l’actualité économique ne fasse état d’un rachat ou de la vente d’une entreprise par un fonds d’investissement. Une nouvelle technique financière, dite LBO, pour « Leverage Buy Out » (rachat d’entreprises à crédit), fait fureur depuis deux ans, entraînant des conséquences meurtrières pour l’emploi et l’avenir industriel en France.


Certains s’étonnent du décalage entre les excellentes performances de la Bourse et les mauvais chiffres de l’économie française. Une des explications de ce décalage provient d’un boom spéculatif d’un nouveau genre. Les fonds d’investissement ont l’habitude de nommer ce phénomène le « LBO » pour « Leverage Buy Out », c’est-à-dire le rachat d’entreprises à crédit. Dans le jargon financier, les spécialistes nomment ce montage « rachat à effet de levier ». Cette pratique de court terme, sans autre objectif que la recherche du profit, s’est transformée, ces deux dernières années, en un jackpot aux conséquences meurtrières pour l’emploi et l’avenir industriel du pays. La part des opérations de LBO a explosé et concerne près de 2 000 entreprises, dont Pages jaunes, le Printemps, Cegelec, TDF, Vivarte et bientôt la Fnac. De toutes formes, de toutes tailles et de tous secteurs, ces entreprises renommées ont été rachetées, ou le seront, par un LBO.

« Ce type d’opération spéculative d’origine américaine, appelée également en France "capital transmission", est apparu dans les années 1980 et concerne aujourd’hui 500 000 salariés », explique Philippe Matzkowski, délégué CGT, fondateur, avec d’autres militants CGT issus des milieux financiers, du récent Collectif LBO. Rejoint par différents syndicalistes et militants politiques, ce collectif vise à lutter contre les effets du LBO.

En quoi consiste cette technique financière ? Une entreprise est rachetée avec un minimum d’investissement, c’est-à-dire en recourant à un fort endettement. C’est le cas de Picard, numéro un français de la distribution de produits surgelés, racheté en 2001 par une holding derrière laquelle se cachent des fonds d’investissement. Les acheteurs apportent 320 millions d’euros de fonds propres et s’endettent de 600 millions d’euros. Des fonds colossaux sont ainsi levés et bénéficient de taux d’intérêts peu élevés. Le but de l’opération est de rembourser à court terme les sommes investies et les prêts, en réalisant d’importantes plus-values, sans aucun risque. Picard est en effet revendu 1,3 milliard d’euros en décembre 2004. La plus-value nette atteint 300 millions d’euros... pour 320 millions investis.

« Le financement par effet de levier (LBO) est facile en ce moment, convient le chroniqueur du Wall Street Journal en ligne, George Anders (1). L’argent est abondant, les taux d’intérêt sont plutôt faibles, et cette méthode reste le moyen le plus rapide de s’enrichir. »

Surtout, ce genre de montage financier n’a pas vocation à accompagner l’entreprise à long terme. Les bénéficiaires de l’opération, souvent des holdings peu transparentes, sont en position de force et pèsent de tout leur poids sur la direction des entreprises rachetées pour les mener comme bon leur semble. La dette remplace les actionnaires par des créanciers pour garder le contrôle de l’entreprise, et les banques, qui financent ces opérations, sont certaines d’obtenir en peu de temps le remboursement de leurs prêts. Cette spéculation massive a généré plus de 450 milliards d’euros de dettes en Europe et aux États-Unis.

Lire la suite et l’ensemble de notre dossier dans Politis n° 929

(1) Le Monde Économie du 28 novembre.

http://www.politis.fr/article1909.html
"La France est un pays attractif pour les investisseurs étrangers" constatent certains économistes.

Plus pour longtemps si les politiques ne réagissent pas !

Quand les prédateurs auront tout bouffé, il ne nous restera plus qu'à trouver le moyen de nous relever pour reconstruire ce que nos anciens avaient si laborieusement construit.

Un extrait...

Publié : 21 déc. 2006
par gérard
... de "Chomage senior ; abécédaire de l'indifférence" L'Harmattan, sept. 2005 (article "Libéralisme", p. 130) :
libéralisme

Le vieux costume « capitalisme classique » ne se porte plus guère. Depuis l'effondrement des régimes communistes, on a moins besoin d'habits utilitaires et les uniformes sont passés de mode. On leur préfère les tenues déstructurées, mode « bobo » pour les uns, « coordonné libéral » pour les autres (ou les mêmes, d'ailleurs ; il est bien vu d'alterner).
Il serait de mauvais goût de porter du libéralisme ton sur ton. La mode politique est aux contrastes et même au mariage de couleurs discordantes, avec une préférence pour le très actuel twin-set constitutionnel « économie sociale de marché hautement compétitive ».


Lorsqu'un fonds de pension américain ou anglais entre au capital d'une entreprise, le « deal » est très clair : son capital doit être rémunéré à hauteur de 15 % par an.

Pour beaucoup, cette règle du jeu semble bien lointaine ; jamais un fonds de pension ne s'intéresse à une PME, observent-ils. Certes, mais les porteurs de capitaux, petits ou grands, s'intéressent, eux, aux PME et aux fonds de pension !
C'est ainsi que l'exigence de rendement des placements de capitaux s'est à la fois envolée depuis une dizaine d'années et diffusée dans tout le tissu économique. Les investisseurs, même petits porteurs, placent aujourd'hui la barre très haut : là où, il y a peu, une rentabilité de 5 % paraissait intéressante (par rapport au taux du livret A, qui régressait), les attentes de plus-values sont maintenant couramment supérieures à 10 % : « De 1984 à 2002, le rendement annuel de l'indice S&P 500 a été de 12,2 % et le rendement moyen des fonds d'actions s'est élevé à au moins 10 % . » La banque canadienne « BMO Fonds d'investissement » a publié le 31 mars 2005 le rendement de ses différents fonds de placement, parmi lesquels « BMO Fonds de ressources » dont le « score » s'établit à 15,86 % sur un an !

Or le rendement annuel d'une entreprise « lambda » est nettement inférieur à ces valeurs. Voici les rendements annuels moyens de diverses catégories de placement pour la période de 10 ans terminée le 30 avril 2002 :

Rendements annuels moyens
Catégorie de placement Bas Haut Moyenne
Fonds du marché monétaire canadien 3,2 % 5,3 % 4,2 %
Fonds d'obligations canadiennes 3,1 % 10 % 7,4 %
Fonds équilibrés canadiens - 11,4 % 15,8 % 8,6 %
Fonds d'actions canadiennes - 4,1 % 20,3 % 10 %
Fonds d'actions américaines 1,5 % 16,8 % 9,7 %
Fonds d'actions internationales 3,3 % 11,6 % 7,7 %
Source : Networth Monthly, publié par The Globe and Mail, 15 mai 2002

Voici l'économie mondiale engagée dans une folle course aux rendements élevés, que seules quelques entreprises sont capables de dégager.

La stratégie du dirigeant d'une entreprise (quelles qu'en soient la taille ou la localisation) lui est donc maintenant dictée par son angoisse de voir ses actionnaires l'abandonner pour trouver ailleurs une meilleure rémunération de leur capital

Cette priorité donnée à la rétribution du capital est flagrante dans les résultats des grandes entreprises françaises en 2004 :

· « Michelin a enregistré une hausse de 60 % de son bénéfice net en 2004, à 527 millions d'euros contre un bénéfice de 318 milliards d'euros en 2003 (…). Compte tenu de ces résultats, il sera proposé à l'assemblée générale des actionnaires du 20 mai une hausse de 35% du dividende. » (AFP 15/2/05). (En septembre 1999, Édouard Michelin avait annoncé le même jour une progression de 20 % du résultat net et un plan de restructuration de 10 % des effectifs - 7 500 suppressions d'emplois - ; l'action Michelin avait progressé de 12 % en 24 heures .)
· « Total réalise son plus fort bénéfice ; c'est même le plus gros bénéfice net réalisé par une entreprise française : il dépasse les 9 milliards d'euros ! Son résultat net ajusté a ainsi progressé de 23 % en 2004, à exactement 9,04 milliards. Et encore, Total a-t-il été freiné par la faiblesse du dollar. Exprimé dans la devise américaine (comme chez ses concurrents), son bénéfice fait ressortir une hausse de 35 % sur l'année. Le dividende sera enfin augmenté de 15 %. Et le pétrolier de préciser qu'il " entend par ailleurs poursuivre une politique dynamique de dividende avec un objectif de taux de distribution de 50 % à moyen terme". » (La Tribune 17/2/05)
· « Arcelor - premier sidérurgiste mondial issu de la fusion d'Usinor, Arbed et Aceralia - a dévoilé un bénéfice à 2,314 milliards d'euros (multiplié par neuf par rapport à 2003). » (La Tribune 17/2/05)
· « Le groupe français de distribution et de luxe Pinault-Printemps-Redoute (PPR) a enregistré en 2004 une hausse de 45,9 % de son bénéfice net à 940,6 millions d'euros. » (AFP 17/3/05)
· « L'Oréal a annoncé une progression de 143 % de son bénéfice net à 3,626 milliards d'euros. » (La Tribune 17/2/05)
· « Le groupe Schneider Electric (distribution électrique et systèmes d’automatisme et de contrôle), a une hausse de 30 % de ses profits, à 565 millions d’euros. » (La Tribune 17/2/05)
· « Le bénéfice net du groupe Renault a atteint 3,55 milliards d'euros en 2004, en progression de 43,1 % par rapport à 2003. » (La Tribune 17/2/05)
· « L’équipementier automobile Faurecia enregistre une forte hausse de son bénéfice net en 2004, à 83,7 millions d’euros contre 10,1 millions en 2003. » (La Tribune 17/2/05) (en 2000, un plan social avait provoqué 185 licenciements.)
· « L'assureur français AGF, filiale du groupe allemand Allianz, a confirmé mardi avoir réalisé en 2004 un bénéfice net "historique" de 1,104 milliards d'euros, en hausse de 45 % sur 2003 et a réaffirmé vouloir distribuer au titre de 2004 un dividende supérieur de 30 % à celui versé pour 2003. » (AFP 21/2/05 et 15/3/05 2005)
· « Le groupe bancaire mutualiste français Caisse d'Épargne a enregistré un bond de 60 % de son bénéfice net part du groupe en 2004 à 1,785 milliard d'euros contre 1,116 milliard en 2003. » (AFP 7/4/05)
· « EDF a augmenté en 2004 son bénéfice de 56% à 1,341 milliard d'euros. » (AFP 17/3/05)
· « Gaz de France a annoncé mercredi 23 février avoir franchi le seuil du milliard d'euros de bénéfices à 1,046 milliard, soit une progression de 14,9 % par rapport à 2003. » (AFP)
· « La SNCF a dégagé un bénéfice d'environ 100 millions d'euros en 2004 et compte poursuivre son redressement en 2005, affirme la radio France Info jeudi (…) après une perte courante de 204 millions d'euros en 2003. Ce résultat positif a été obtenu grâce à l'assainissement des comptes de la SNCF et à la réduction du personnel, selon France Info qui précise qu'une personne sur deux ayant quitté l'entreprise en 2004 n'a pas été remplacée. Confrontée à une conjoncture morose, la SNCF est parvenue à sortir du rouge en 2004 grâce à des mesures de réductions de coûts, dont plus de 3 300 suppressions d'emplois, et de relance commerciale. Pour 2005, le budget, adopté en janvier par le conseil d'administration de la SNCF sur fond de grève des cheminots contre ce texte, prévoit un résultat bénéficiaire de 113 millions d'euros mais plus de 3 000 suppressions d'emplois. » (AFP 17/3/05)
· « Le groupe public RATP - Régie autonome des transports parisiens - a annoncé une hausse faramineuse de son résultat net 2004 : + 289 % par rapport à 2003.(…) Mais la direction n'a proposé à ses salariés qu'une revalorisation du point de base de «1 % au premier juin et de 0,5 % au premier octobre». Elle prétexte que, grâce aux bons résultats de 2004, la prime d'intéressement sera d'au moins 200 euros pour une présence complète sur l'année : "C'est l'équivalent sur l'année d'une augmentation de 0,4 %", fait-elle remarquer. » (AFP 4/4/06)
· Selon la fédération Sud PTT : « La direction de France-Télécom a décidé de répondre aux attentes des marchés financiers : 1,18 milliard d'euros vont être distribués aux actionnaires au titre de l'exercice 2004, soit le double de l'année précédente (…) cette somme aurait pu servir à développer l'emploi, augmenter les salaires, diminuer la dette ou investir (…) 1,18 milliard équivaut à plus d'un sixième de la masse salariale du groupe en France soit l'équivalent d'environ 20 000 emplois. »


On observe que le secteur public (EDF et RATP par exemple) n'échappe pas à la règle, dans la perspective de privatisations (annoncées ou possibles)

En 10 ans, les titres des entreprises cotées au Cac 40 ont vu leur valeur croître de 100 %, soit 7 % de gain par an (et ce, malgré le krach de 2000/2001).

L'effet de ces résultats sur l'emploi est bien loin de progresser dans les mêmes proportions :
- en nombre : avec au total 15 430 800 salariés, le nombre de postes supplémentaires sur l'année 2004 s'établit à 39 000 soit une hausse de 0,3%, selon les chiffres provisoires du ministère de l'Emploi publiés le 16 février 2005. Les très petites entreprises françaises (TPE, moins de 20 salariés) n'ont créé que 20 000 emplois en 2004 - après 60 000 en 2003 et 320 000 en 2002 .
- en niveau de salaire : selon la société Proxinvest, le salaire de base a augmenté de 2 % en 2003.

C'est même pour permettre des résultats aussi élevés que les masses salariales sont autant contenues. Alain Olive, Secrétaire général de l'UNSA (Union nationale des syndicats autonomes), déclare que « la répartition des profits des entreprises, en faveur des actionnaires et non des salariés, "pose problème" et n'est pas bonne pour "la croissance, le pouvoir d'achat et l'emploi".
Les entreprises font énormément de profits, ce qui n'est pas condamnable en soi, mais leur répartition pose problème : une partie va vers le désendettement, la plus grande part vers les actionnaires. Il y a très peu pour l'investissement et les salariés, ce qui n'est pas bon pour la croissance, le pouvoir d'achat et l'emploi.
Il y a aussi un phénomène plus récent de rachat de leurs actions par les entreprises, qui vient encore enrichir les actionnaires. De 1999 à 2004, les entreprises du Cac 40 ont racheté pour plus de 60 milliards d'euros de leurs propres actions.
En 2004, le pouvoir d'achat a diminué, mais la consommation est restée stable car les Français ont puisé dans leur épargne. Il arrivera un moment où cela ne sera plus possible, et la baisse de la consommation va accélérer celle de la croissance . »


Jacques Rigaudiat, magistrat à la Cour des comptes, analyse : « C'est la singularité de ce capitalisme patrimonial auquel la France s'est convertie : s'il favorise des profits exceptionnels pour les groupes cotés, gonflant les dividendes servis aux actionnaires (22 milliards d'euros pour les groupes du Cac 40 en 2004 et 10 milliards de rachat d'actions) et de fantastiques rémunérations pour les dirigeants, il va de pair avec un développement des bas ou très bas salaires. Actuellement, 29 % des salariés perçoivent un salaire inférieur à 1,3 Smic, soit approximativement 1 100 euros. »

De tous temps, le capital a généré du capital, mais aussi du travail. Nous voici aujourd'hui entraînés dans une société où le capital ne produit plus que du capital, en ne passant qu'accessoirement par la production. Les échanges (de biens, mais aussi de services) passent au second plan, supplantés par une « bulle financière » dominée par le paraître, les idées reçues, les « bruits », en un mot par la virtualité la plus complète.
Cette bulle est, de plus, obligée de secréter des « anticorps » puissants, pour éviter qu'une croissance exagérée ne face basculer l'économie dans une spirale inflationniste. Périlleux exercice de corde raide !
Notre société prouve à chaque instant son incapacité à tirer les leçons de la trop fameuse « bulle Internet » qui a fait tant de ravages dans un passé pourtant très récent.

Nos gouvernants ont pleinement conscience que la machine économique s'est emballée. Ainsi Gérard Larcher, lorsqu'il évoque le « Processus de Lisbonne » (Ce programme de réformes aux niveaux de l'économie, du social et de l'environnement a pour but de faire de l'Europe la région la plus compétitive du monde d'ici 2010 ), estime qu'il « donne parfois l’impression de faire rentrer le social au chausse-pied dans les souliers trop petits de la croissance et de l’emploi… »
La politique des Etats est désormais asservie à la domination du « marché », c'est à dire au libéralisme le plus débridé.

Lorsque Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie souhaite « qu’un groupe d’experts indépendants puisse contribuer à éclairer, pour les Français et leur représentation nationale, les choix économiques et budgétaires à venir, en faveur de la croissance » c'est à Michel Camdessus, gouverneur honoraire de la Banque de France et ancien directeur du FMI (Fonds monétaire international) qu'il demande d'apporter « un premier éclairage sur les obstacles de nature plus structurelle qui entravent le dynamisme de notre économie ».
Dans le « rapport Camdessus », s'il est déploré que la France ne travaille pas assez, c'est bien sûr pour regretter une insuffisance de production, mais surtout un manque d'emplois. Non pas que ces emplois soient souhaités pour des raisons sociales, mais avant tout parce qu'ils ne sont pas en nombre suffisant pour permettre une consommation à la hauteur des appétits du marché !

Que dire enfin de l'Union européenne, quand le projet de « Traité établissant une constitution pour l'Europe », après avoir (par bienséance ?) évoqué des buts de paix, de liberté, de sécurité et de justice, annonce que « l'Union œuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une croissance économique équilibrée, une économie sociale de marché hautement compétitive… » ? Quelle autre démocratie a-t-elle inscrit à la fois un objectif et un modèle économique dans sa constitution ?
www.geocities.com/chomage_senior

Publié : 22 déc. 2006
par victorine83
Etude économique de la zone euro 2005: Renforcer la croissance et la résistance de l'économie

[...]

Améliorer le fonctionnement des marchés du travail demeure une priorité

Au début des années 70, le chômage dans la zone euro représentait en moyenne 2% de la population active, soit moins de la moitié du taux observé aux États-Unis à l'époque.

Les chocs pétroliers des années 70, la récession mondiale du début des années 80 et la dégradation des conditions du côté de l'offre ont profondément modifié cette configuration, le taux de chômage atteignant progressivement quelque 9% dans la zone euro.

Or, celle-ci se ressent encore des conséquences de cette crise. Certains signes donnent à penser que la situation se modifie lentement, comme en témoignent un léger recul du chômage structurel et, surtout, une augmentation des taux d'emploi, notamment dans certains petits pays. Les charges pesant sur les bas salaires ont été réduites, la protection de l'emploi a été assouplie dans le cas du travail temporaire et les politiques actives du marché du travail ont été renforcées.

Cependant, on est encore loin des objectifs de la Stratégie de Lisbonne.

Étant donné que l'Union européenne n'a qu'un mandat restreint dans ce domaine, il appartient aux États membres de remédier aux autres aspects des institutions du marché du travail qui sont à l'origine de la persistance d'un chômage élevé et de faibles taux d'emploi.

En particulier, ils doivent réduire la durée de versement des prestations de chômage, assouplir la législation rigoureuse sur la protection de l'emploi dans le cas des emplois permanents, éviter d'intervenir dans la fixation des salaires par le biais de l'extension administrative, abaisser encore le coût du travail peu qualifié, réduire les incitations au départ en retraite anticipée ou au passage dans un régime d'invalidité et atténuer la pression fiscale importante qui pèse sur le travail.

En outre, il importe d'éliminer les obstacles à la mobilité de la main-d'oeuvre de manière à promouvoir un déploiement efficace des ressources de main-d'œuvre et à renforcer la résilience de l'économie en cas de choc. Il faudrait permettre le transfert des droits à prestations sociales d'un pays à un autre et mettre en place la carte européenne d'assurance maladie afin de faciliter la fourniture de soins de santé aux travailleurs temporairement détachés dans un autre État membre.

[...]

OCDE
Voilà les recommandations de l'OCDE de 2005 en ce qui concerne la politique de l'emploi à suivre dans la zone euro et on s'aperçoit, en effet, que notre gouvernement s'est évertué à les appliquer aidé en cela par le Medef dans l'objectif de briser nos protections sociales et d'abaisser le coût du travail.
A propos de l'OCDE :

L'OCDE regroupe 30 pays membres, tous attachés à la démocratie et l'économie de marché. Ses relations de travail avec plus de 70 autres pays et économies, des ONG et la société civile lui confèrent une envergure mondiale. Renommée pour ses publications et ses statistiques, ses travaux couvrent tout le champ économique et social, de la macroéconomie aux échanges, à l'enseignement, au développement, et à la science et à l'innovation.

L'OCDE joue un rôle phare en favorisant la bonne gouvernance des secteurs public et privé. Grâce à sa surveillance structurelle, elle permet aux gouvernements de maintenir compétitifs les secteurs économiques clefs. Par son travail sur les questions émergentes et en identifiant les politiques qui marchent, elle permet aux décideurs d'adopter des orientations stratégiques. Elle est également renommée pour ses études par pays.

L'OCDE crée des instruments adoptés internationalement, des décisions et recommandations pour promouvoir de nouvelles règles du jeu là où des accords multilatéraux sont nécessaires pour garantir le progrès des nations dans une économie mondiale. Mais le partage des bénéfices de la croissance s'avère aussi crucial, comme le montrent ses travaux sur les économies émergentes, le développement durable, l'économie territoriale et l'aide.

Dialogue, consensus, examen et pression par les pairs sont au cœur de l'OCDE. Son organe directeur, le Conseil, est composé des représentants des pays membres. Il oriente les travaux des comités de l'OCDE, adopte les décisions et recommandations et le budget annuel. Angel Gurrí­a est le Secrétaire général depuis le 1er juin 2006.

OCDE


J'ai lu d'autres parties de l'étude de la zone euro par l'OCDE et je n'ai rien vu en ce qui concerne une meilleure répartition des richesses produites.

On est bien dans une politique ultralibérale dans le cadre de la mondialisation adoptée par l'UE et ses états membres.

On remue tout ce qui est en bas et on ne touche rien à ce qui est en haut :
... Il semblerait aussi que l'inertie des salaires soit plus grande dans la zone euro que dans les autres économies, en raison peut être de l'existence de salaires minimums élevés, de l'extension administrative des accords salariaux, des clauses de rattrapage inscrites dans les conventions collectives et de l'indexation de facto des salaires. Ces sources de rigidité doivent être éliminées, non seulement afin de renforcer la croissance potentielle, mais aussi pour disposer d'une plus grande marge de manœuvre afin de mener une politique monétaire efficace et accroître ainsi la résilience de la zone face à des chocs négatifs....

OCDE
Alors là, c'est la cerise sur le gâteau... même le smic est remis en question !

Les salariés devraient être réduits à des variables d'ajustement à moindre coût pour les entreprises (flexibilité de l'emploi et disparition des salaires minimums) et les chômeurs sont une marge de capacité inutilisée aux yeux de l'OCDE.

En bref, nous devrions supporter, à nous seuls, le poids de tous les aléas économiques ce qu'ils appellent "la résilience face à des chocs négatifs".

En fait, ils protègent uniquement leurs intérêts en nous précarisant un maximum.

Publié : 22 déc. 2006
par gérard
Je le répète : dans nos entreprises, le poste de charges le plus exigeant (le "facteur de rigidité" le plus contraignant), c'est la rémunération du capital.

Aussi longtemps que chaque entrepreneur subira la contrainte d'une injonction de rémunération du capital à des hauteurs aussi abbérantes, il n'aura strictement aucune capacité stratégique, ne serait-ce qu'à moyen terme.

Mais ça, l'OCDE, grand dispensateur de "brevets de démocratie" - et des diktats qui vont avec - se garde bien de l'évoquer.

Je suis invité à un débat en direct avec - entre autres - Raymond Torres (chef de la division d'analyse et politique d'emploi de l'OCDE, auteur de "Viellissement et politique de l'emploi", OCDE, 2005) sur France Culture le 3 janvier. Le sujet sera "le travail des seniors" ; or on sait que, sur ce sujet, si l'OCDE préconise qu'il y ait plus de "seniors" en emploi, c'est pour relancer... nos capacités de consommation !
Il est sûr que je vais me faire un devoir (et un plaisir !) de pointer les insuffisances de ce discours...

Publié : 22 déc. 2006
par tristesir
Il est sûr que je vais me faire un devoir (et un plaisir !) de pointer les insuffisances de ce discours...
S'ils consentent à te laisser parler librement et ne te mettent pas dans la position de devoir seulement répondre.

Publié : 22 déc. 2006
par victorine83
On te fait confiance, Gérard, pour mettre la gomme ! :wink:

Convention relative à l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques

PARIS 14 décembre 1960

LES GOUVERNEMENTS de la République Fédérale d'Allemagne, de la République d'Autriche, du Royaume de Belgique, du Canada, du Royaume de Danemark, de l'Espagne, des États-Unis d'Amérique, de la République Française, du Royaume de Grèce, de l'Irlande, de la République d'Islande, de la République Italienne, du Grand-Duché de Luxembourg, du Royaume de Norvège, du Royaume des Pays-Bas, de la République Portugaise, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, du Royaume de Suède, de la Confédération Suisse et de la République de Turquie ;

CONSIDÉRANT que la puissance et la prospérité de l'économie sont essentielles pour atteindre les buts des Nations Unies, sauvegarder les libertés individuelles et accroître le bien-être général ;

ESTIMANT qu'ils peuvent progresser très efficacement dans cette voie en renforçant la tradition de coopération qui s'est développée entre eux ;

RECONNAISSANT que le redressement et le progrès économiques de l'Europe, auxquels leur collaboration au sein de l'Organisation Européenne de Coopération Économique a apporté une contribution très importante, ont ouvert de nouvelles perspectives permettant de renforcer cette tradition et de l'appliquer à des tâches nouvelles et à des objectifs plus larges ;

CONVAINCUS qu'une coopération plus large constituera une contribution essentielle à des relations pacifiques et harmonieuses entre les peuples ;

RECONNAISSANT que leurs économies dépendent de plus en plus les unes des autres ;

DÉTERMINÉS, grâce à des consultations mutuelles et à la coopération, à développer au maximum et à utiliser plus efficacement leurs capacités et leurs possibilités pour réaliser la plus forte expansion possible de leur économie et améliorer le bien-être économique et social de leurs peuples ;

ESTIMANT que les nations plus avancées dans le domaine économique devraient coopérer pour aider au mieux de leurs facultés les pays en voie de développement économique ;

RECONNAISSANT que la poursuite de l'expansion du commerce mondial constitue l'un des facteurs les plus importants propres à favoriser l'essor des économies des divers pays et à améliorer les rapports économiques internationaux ;

DÉTERMINÉS à réaliser ces desseins d'une façon compatible avec les obligations découlant de leur participation à d'autres organisations, institutions ou accords internationaux ;

SONT CONVENUS des dispositions suivantes pour la reconstitution de l'Organisation Européenne de Coopération Économique en Organisation de Coopération et de Développement Économiques :

Article 1

L'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (appelée ci-dessous l'"Organisation") a pour objectif de promouvoir des politiques visant :

a) à réaliser la plus forte expansion possible de l'économie et de l'emploi et une progression du niveau de vie dans les pays Membres, tout en maintenant la stabilité financière, et à contribuer ainsi au développement de l'économie mondiale ;

b) à contribuer à une saine expansion économique dans les pays Membres, ainsi que non membres, en voie de développement économique ;

c) à contribuer à l'expansion du commerce mondial sur une base multilatérale et non discriminatoire conformément aux obligations internationales.

Article 2

En vue d'atteindre ces objectifs, les Membres conviennent, tant individuellement que conjointement :

a) d'assurer l'utilisation efficace de leurs ressources économiques ;

b) dans le domaine scientifique et technologique, d'assurer le développement de leurs ressources, d'encourager la recherche et de favoriser la formation professionnelle ;

c) de suivre des politiques conçues pour assurer la croissance économique et la stabilité financière interne et externe, et d'éviter que ne se développent des situations qui pourraient mettre en danger leur économie ou celle d'autres pays ;

d) de poursuivre leurs efforts en vue de réduire ou de supprimer les obstacles aux échanges de biens et de services, ainsi qu'aux paiements courants, et de maintenir et étendre la libération des mouvements de capitaux ;

e) de contribuer au développement économique des pays Membres et non membres en voie de développement économique par des moyens appropriés et, en particulier, par l'apport à ces pays de capitaux, en tenant en outre compte de l'importance que présentent pour leur économie la fourniture d'assistance technique et l'élargissement des débouchés offerts à leurs produits d'exportation.

Article 3

...
Il serait utile de soumettre au Conseil de l'OCDE une relecture de sa Convention ratifiée ou acceptée par chacun des signataires conformément à leurs règles constitutionnelles respectives afin de se remettre en conformité avec celle-ci.

Lorsque l'OCDE préconise de réduire la durée d'indemnisation de chômage, la disparition des salaires minimums et des protections sociales des contrats de travail, cela ne peut pas aller dans le sens d'une "amélioriation du bien-être économique et social des peuples" et l'Organisation recommande, au contraire, une régression sociale des peuples pour satisfaire les diktats d'une économie libérale.

Cette régression n'a pas pour but d'accroître le "bien-être général" mais uniquement celui des classes très aisées et de permettre encore et toujours plus de profit aux actionnaires.

L'OCDE en recommandant de casser les protections sociales des salariés et des privés d'emploi nivelle le niveau de vie de la classe populaire et de la classe moyenne inférieure vers le bas, et notamment en France, alors que nous avons le meilleur système de protection sociale au monde que nous envient tous les peuples.

Si l'OCDE se conformait à sa Convention, elle recommanderait aux autres nations une meilleure protection sociale de leur peuple pour améliorer le niveau de vie et nous irions alors vers le début d'une véritable cohésion économique au sein d'une mondialisation équilibrée.

Ceci explique le rejet du TCE en 2005 par les Français qui réclament que soit mis en oeuvre une politique d'amélioration du bien-être économique et social des peuples européens.

Or, nous assistons à la politique du "moins-disant" fiscal ce qui a pour conséquence de niveller les peuples vers le bas.

Et pendant ce temps-là, c'est la jouissance pour les barons de la finance.

La mondialisation heureuse

Publié : 23 déc. 2006
par Invité
gérard a écrit :Je le répète : dans nos entreprises, le poste de charges le plus exigeant (le "facteur de rigidité" le plus contraignant), c'est la rémunération du capital.
Bonjour,
C'est certain mais que proposer comme alternative ? Une rémunération du capital indexée sur X, Y ou Z ?

Ou encore mieux, la renonciation des actionnaires à leurs dividendes pendant un an ?

Ou le contrôle des K-pitaux des multi-nationales par les travailleurs ?

Tant que l'argent sera une fin plutôt qu'un moyen "propre" d'améliorer le quotidien... je crois qu'il n'y a rien à faire.

Publié : 28 déc. 2006
par victorine83
Pourquoi vous auriez du être banquier d'affaires à Manhattan...

20Minutes.fr | 20.12.06 | 17h32

Cette petite entreprise ne connaît pas la crise. La grande banque d’affaires new-yorkaise, Goldman Sachs, a engendré des bénéfices record avant impôt de 14,6 milliards de dollars sur l’exercice financier 2006.

Ce sommet dans l’histoire de Wall Street représente un bond pour la société de 70%. Pour le plus grand bonheur de ses hauts responsables qui s’octroient des primes à la hauteur de ces résultats pharaoniques.

Les actionnaires avaient en effet approuvé que la maison de courtage verse jusqu’à 0,6% de ses bénéfices à chacun de ses 25 grands dirigeants. Ils avaient également éliminé le plafond de 35 millions de dollars sur les primes. Résultat : le président du conseil et PDG du groupe, Lloyd Blankfein, 52 ans, touche le jackpot avec une prime de 87 millions de dollars, soit 4386 années de smic (dont 27,3 millions en cash, 15,7 millions en actions de la banque et 10,5 millions sous forme de stock-options).

Une somme à faire pâlir de jalousie John Mack, PDG de Morgan Stanley, deuxième banque d’affaires au monde, qui n’a perçu, lui, « que » 40 millions de dollars de primes. L’ancien patron de Goldman Sachs, Henry Paulson, avait été récompensé, lui, l’année dernière de « seulement » 30 millions de dollars.

Goldman Sachs Group a mis de côté cette année 16,5 milliards de dollars pour les salaires, les primes et les avantages. Soit une moyenne de 622.000 dollars pour chacun de ses employés.

Mais le cas n’est pas isolé. D’une façon générale, les banques d’affaires ont vu leurs marges exploser au cours des derniers mois. A Wall Street, les primes et les bonus devraient augmenter en moyenne de 15 à 20% cette année par rapport à 2005. A eux seuls, les 170.000 banquiers et autres courtiers qui travaillent dans les cinq plus grandes banques d’investissement new-yorkaises devaient toucher environ 36 milliards de dollars de bonus. Soit plus de 30 fois plus que le revenu net 2006 du groupe Air France (1.204.000.000 dollars) ou plus de cinq fois le PNB de la Somalie.

20minutes
Comme je n'y connais rien en finance, je suppose que les banques d'investissement sont ceux-là même qui investissent dans les entreprises (et notamment les nôtres) pour en tirer un profit maximum sur une courte durée après les avoir endettées et provoqué des plans de licenciements par centaines de milliers mettant ainsi sur le carreau autant de salariés.

Que l'on me corrige si ce n'est pas ça.

Publié : 03 janv. 2007
par victorine83
Levée de boucliers en Suisse, après les déclarations d'Arnaud Montebourg

Les déclarations d'Arnaud Montebourg, porte-parole de Ségolène Royal, mardi dans le journal français Libération fustigeant les paradis fiscaux étrangers, et notamment suisses, ont suscité une levée de boucliers dans la Confédération helvétique.

"Ségolène Royal part en croisade contre la fiscalité suisse", titre le quotidien suisse Le Temps, alors que le journal Le Matin dénonce "Le Français qui attaque la Suisse".

Le gouvernement suisse n'avait pas encore réagi officiellement mercredi à ces attaques d'Arnaud Montebourg, bien connu en Helvétie pour ses attaques restées sans résultat contre le secret bancaire suisse.

Selon des personnalités politiques interrogées par le journal Le Matin, la Suisse n'a pas de leçon à recevoir de la France sur le terrain fiscal. Selon le député UDC (droite) Yvan Perrin, "la gauche française n'a qu'à assumer ses propres erreurs". "Les 35 heures sont un échec qu'ils essaient de compenser en augmentant les impôts", et de "rappeler que les salariés suisses bossent jusqu'à 20% de plus que les Français".

Pierre Mauduit, président du parti radical genevois, indique pour sa part qu'Arnaud Montebourg, qui n'en est pas à son coup d'essai contre la Suisse, "n'a rien compris économiquement". M. Mauduit propose au politicien français de contacter Micheline Calmy-Rey, membre du PS Suisse, et qui assure la présidence tournante du gouvernement suisse, pour qu'elle lui explique "les vertus de notre système". Mme Calmy-Rey a notamment redressé les finances du canton de Genève, afin de devenir membre du gouvernement fédéral.

André Kudelski, le patron du groupe suisse éponyme spécialisé dans les décodeurs TV, relève que la France "plutôt que de se remettre en question, préfère accuser les autres".

Selon lui, s'il y a beaucoup de sociétés européennes qui ont leur siège en Suisse, c'est parce que que les "conditions-cadres", et pas seulement fiscales, "y sont excellentes".

Dans sa déclaration publiée par Libération, Arnaud Montebourg demande aux grands pays européens de "s'unir" pour lutter contre les paradis fiscaux, qui attirent des vedettes comme Johnny Hallyday mais aussi les sièges sociaux des grandes entreprises.

"Les gouvernements des Etats européens ne peuvent plus accepter les abus de voisins indélicats, comme la Confédération helvétique, qui prétendent nous donner des leçons de modérantisme fiscal, pendant qu'ils font financer leurs besoins par la richesse des autres, avec en prime captation et délocalisation comme méthode de prédation", dit-il.

Selon lui, la délocalisation en Suisse d'entreprises transnationales fait perdre des milliards d'impôts aux pays européens.

Si une entreprise établit son siège en Suisse, dans le canton de Genève, son taux d'imposition est de 6,4%. Si elle s'établit en France ou en Allemagne, elle devra payer 30%.


20minutes
N'en déplaise à la Suisse mais nous nous devons de lutter contre les politiques des paradis fiscaux qui permettent aux prédateurs de détruire nos emplois et notre système social et par là-même toutes nos valeurs républicaines.

Que la Suisse s'en offusque n'a aucune espèce d'importance !

Publié : 03 janv. 2007
par edwin29
d'un autre côté, on devrait prendre parfois exemple sur eux pour certaine choses ; par ex. les amendes calculées en fonction de l'imposition et du patrimoine afin que le mot "egalité" sorte un peu de ma m**de dans lequel le systeme liberal l'a enfouit.

Publié : 10 janv. 2007
par superuser
A lire : Les études bidon de l’OCDE par Michel HUSSON, administrateur de l’ INSEE et chercheur à l’ IRES (Institut de recherches économiques et sociales).

Publié : 28 janv. 2007
par Juicyfruit67
Finalement, j'ai bien fait de voter non à l'Europe.
Si tout ce qui est écrit dans ces rapports de l'OCDE était raconté au journal de 20 heures, ça serait la révolution dans les rues.
Je ne connaissait pas l'OCDE, mais ce nouveau capitalisme financier ne m'étonne guère et expliquerait sans doute une partie de nos délocalisations.
Ce mécanisme de LBO fait froid dans le dos.
Je ne suis pas un financier : quels avantages avons-nous eu à voter pour l'Europe de Maastricht ?
Moi j'ai l'impression que c'est l'ouverture aux pays de l'Est (sans demander l'avis des peuples des pays membres) qui a été le déclencheur de tout ça. Si on m'avait dit que la Roumanie, la Pologne la Tchécoslovaquie et autres intègreraient l'Europe comme ça sans gestion des risques fiscaux et financiers, jamais je n'aurais voté ce traité, jamais ! On nous a vendu un traité de Maastricht très culturel et folklorique. Il fallait bien habiller des desseins moins montrables. On s'est fait avoir comme des bleus par ces financiers à foutre en taule. C'est écœurant.
Et nos politiques ont de sacrés responsabilités dans leur transparence de communication avec les peuples.
Que faire : informer les français et peser démocratiquement pour une Europe marchant au seul capitalisme industriel.
Je remercie Victorine83 pour cette édifiante contribution.

Publié : 28 janv. 2007
par Monolecte
Ceci dit, tous ces braves gens s'apprêtent à joyeusement se torcher le cul avec nos bulletins de vote : ils vont changer 3 mots et nous resservir la soupe en 2008 (probablement après avoir craché dedans, pour nous punir de n'avoir pas bien voté!).

A qui veut l'entendre...

Publié : 28 janv. 2007
par marry13
Au risque de me répéter, fouiller ce site, et vous aurez tout compris... l'OCDE fait partie de l'Organisation.
http://www.syti.net/Organisations.html