"Rupture radicale" face à la mondialisation
Publié : 14 déc. 2006
Enfin, un interlocuteur "pas à côté de ses pompes" face au patronat... mais va-t-il être entendu ou la France va-t-elle continuer à soutenir le travail de sape des néocons et des financiers ?Emploi : Todd plaide pour une "rupture radicale" face à la mondialisation
L'historien et démographe Emmanuel Todd a appelé à "une rupture radicale" face à la mondialisation et invité jeudi syndicats et patronat, réunis par le gouvernement pour une Conférence sur l'emploi et les revenus, à "contester le libre-échange".
"Les discussions que vous allez avoir sont prisonnières d'un système économique mondial qui tend à asphyxier la société française", a déclaré M. Todd, invité à prendre la parole par le Premier ministre lors de la Conférence.
Utilisant une expression chère au présidentiable UMP, Nicolas Sarkozy, Emmanuel Todd a exposé la "nécessité d'une rupture radicale".
"J'en suis arrivé à la conclusion que le protectionnisme est la seule conception possible, et que la seule bonne échelle d'application possible est l'Europe", a-t-il dit, en invitant à engager des "discussions" avec l'Allemagne, premier exportateur européen.
"Il faut vraiment être à côté de ses pompes pour se raconter qu'il n'est pas possible d'organiser un monde décent dans un ensemble de 450 millions d'habitants", "un espace dans lequel on pourrait faire remonter les salaires, et donc la demande", a insisté Emmanuel Todd.
M. Todd avait en 1995 inspiré au président Chirac le thème de sa campagne présidentielle sur la "fracture sociale".
Revendiquant un "rôle de chercheur mal élevé", Emmanuel Todd s'en est pris aux économistes "qui se refusent à réfléchir à ce que serait une économie européenne protégée".
"Il me semble tout à fait possible de commencer à discuter avec l'Allemagne qui souffre aussi de la mondialisation et ne trouve pas la solution", a jugé M. Todd, en estimant que la France avait "un rôle particulier à jouer dans la contestation du libre-échange".
"Il est possible d'expliquer aux Allemands qu'un espace de 450 millions d'habitants, dans lesquels on pourrait faire remonter les salaires et donc la demande intérieure, serait un projet tout à fait acceptable", a-t-il ajouté.
Sinon, a-t-il dit, "dans un système où toutes les entreprises finissent par considérer les salaires comme un coût pur", le risque est d'"entrer dans une logique globale de compression de la demande".
"Je ne vois pas comment on pourrait sortir de ce monde d'asphyxie sans se mettre à réfléchir à ce que pourrait être, face à la concurrence chinoise, un marché européen de 450 millions d'habitants", a-t-il affirmé.
lemonde
J'ai entendu aux infos que la France était un pays très attractif pour les investisseurs.
A cela, rien d'étonnant tant qu'en France, il y a encore beaucoup miam-miam à manger pour les boulimiques investisseurs.
J'ai écouté une émission de radio animé par Mermet où des entrepreneurs avaient la parole.
Ces entrepreneurs expliquaient comment les fonds de pensions détruisaient nos belles entreprises françaises.
On connait le processus, ils investissent et dans le même temps, ils endettent l'entreprise tout en tirant un maximum de profit.
Ensuite, lorsque les licenciements sont programmés, c'est l'ORGASME pour les investisseurs, selon les propres mots d'un entrepreneur.