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Royal s'attaque à la BCE

Publié : 08 déc. 2006
par victorine83
Ségolène Royal : "Ce n'est plus à M. Trichet de décider"


Ségolène Royal s'en est pris, jeudi 7 décembre, au président de la Banque centrale européenne (BCE) lors de l'ouverture du congrès du parti socialiste européen à Porto, au Portugal.

La candidate du PS à la présidentielle a mis en cause la légitimité de Jean-Claude Trichet. "Ce n'est plus à M. Trichet de décider de l'avenir de nos économies, c'est aux dirigeants démocratiquement élus", a-t-elle lancé.

Pour la sixième fois en un an, le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé jeudi de relever son taux directeur, qui atteint 3,50%. La BCE a laissé entendre qu'un nouveau relèvement était possible.

Sous l'autorité de l'Eurogroupe et du Conseil européen

Mais pour Ségolène Royal, remettre l'Europe sur les rails "suppose que la Banque centrale européenne soit soumise à des décisions politiques, bien sûr celles de l'eurogroupe", qui rassemble les ministres des Finances de la zone euro, "mais aussi celles du Conseil européen"; qui regroupe les chefs d'Etat et de gouvernement.

L'indépendance de la BCE est inscrite dans les traités européens, selon lesquels elle ne doit recevoir d'instructions d'aucun gouvernement dans la conduite de la politique monétaire.

Nouvelobs
Royal a raison car aucune politique de croissance économique ne peut fonctionner si la BCE décide d'y mettre un frein en relevant son taux directeur.

Publié : 08 déc. 2006
par victorine83
La BCE rehausse ses taux directeurs


La Banque Centrale Européenne a augmenté ses taux directeurs d'un quart de point, pour la sixième fois en un an.

La BCE a relevé jeudi 7 décembre ses principaux taux d'intérêt d'un quart de point, portant à 3.5% le taux de refinancement, son plus haut depuis 2001.

Depuis un an, elle a en effet procédé à six hausses consécutives de ses taux directeurs, le dernier ayant eu lieu en octobre.

Pour se refinancer, les banques empruntent auprès de leurs banques centrales à court terme, le taux d'intérêt étant calculé sur celui de la BCE. Elles répercutent ensuite ces changements de taux sur les crédits qu'elles accordent.

Avec un euro fort, la BCE pourrait cependant observer une pause dans l'augmentation de ses taux l'an prochain.

Lutte contre l'inflation

Le but du resserrement monétaire entamé en décembre 2005, après une stabilité de plus de deux ans, est donc de freiner la demande afin de limiter au maximum les tendances inflationnistes, en prenant malgré tout le risque de ralentir la croissance économique.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a estimé dans l'après-midi que la Banque centrale allait devoir continuer de surveiller très étroitement les risques potentiels pesant sur la stabilité des prix.

Il a ajouté que la BCE était disposée à relever de nouveau ses taux d'intérêt dans quelques mois.

Il est "essentiel d'agir à temps et de façon ferme" en cas de risques inflationnistes, a-t-il déclaré à l'issue du conseil des gouverneurs de la BCE, laissant présager de nouvelles hausses.

Nouvelobs

Publié : 09 déc. 2006
par victorine83
Taux d'intérêt "La BCE persévère dans l'erreur"

Propos recueillis par Philippe Marino

Marc Touati, de la banque d'investissement Natixis, estime qu'en remontant ses taux d'intérêt la Banque centrale européenne pénalise la croissance et l'emploi

La Banque centrale européenne a annoncé jeudi par la voix de son président, le Français Jean-Claude Trichet, un rélèvement de son principal taux directeur. En un an, ce dernier, passé de 2% à 3,5%, aura donc connu 6 hausses. Réaction de Marc Touati, chef économiste de la banque d'investissement Natixis.

Votre sentiment sur cette nouvelle hausse?

Malheureusement, l'erreur est humaine mais persévérer est diabolique. Depuis des mois, la BCE ne cesse de se tromper dans son analyse de la situation.

Aujourd'hui encore, ses responsables nous disent qu'il faut craindre l'inflation et que cette hausse des taux d'intérêt ne pose pas de problème puisqu'il y a de la croissance.

Je rappelle juste que de 2001 à 2005, la croissance moyenne dans la zone Euro n'a été que de 1,3% par an. Si en 2006, on atteint 2,6%, c'est un effet décalé de la baisse de l'euro il y a quelques mois.

A cause du resserrement des taux d'intérêt et du renchérissement de l'euro, on devrait retomber à 1,8% en 2007, voire moins si l'euro se maintient à haut niveau encore plusieurs mois...

Vous êtes très critique concernant la politique de Jean-Claude Trichet...

Parce que la BCE s'entête par dogmatisme!

On a fait le deuil d'une banque centrale efficace. D'accord, l'euro fort n'est pas la seule explication à cette faible croissance: la pression fiscale ou le manque de souplesse du marché du travail jouent bien sûr un rôle, mais la BCE ne fait rien pour améliorer la situation. Je trouve dommage que cet organisme, qui est l'une des rares instances suprationales de l'Union, choisisse cette voie. La BCE ne peut, par son action actuelle, que renforcer l'euroscepticisme.

Quel impact cette hausse des taux aura-t-elle sur la vie quotidienne?

Cela aura surtout un impact sur les crédits à la consommation. Les crédits immobiliers ont eux aussi remonté depuis un an et ceux qui ont emprunté à taux variable peuvent voir leurs mensualités remonter.

Les Français ont atteint un taux d'endettement de 67% de leurs revenus, certains pourraient être pris à la gorge.

Mais cette hausse des taux d'intérêt aura surtout un effet indirect sur l'emploi. Comme les taux jouent à la hausse sur l'euro, cela va freiner nos exportations et ouvrir grandes les vannes des importations. Ce qui sera néfaste pour nos entreprises.

La hausse est-elle terminée ?

Non, je pense que l'on va aller jusqu'à 3,70 ou 3,75%. Et peut-être même 4% au printemps prochain.

Lexpress
Tout le monde est d'accord pour dire que pour qu'il y ait des embauches, il faut de la croissance.

Seulement, c'est sans compter avec la BCE qui est là pour veiller au grain et que cela ne se produise pas.

En lisant cet article, j'en arrive à me demander si le cynisme n'est pas poussé à maintenir cette situation afin de faire peser la cause du chômage uniquement sur "la pression fiscale ou le manque de souplesse du marché du travail" pour atteindre l'objectif du Medef et servir la cause du capital financier.

Quand je pense que nous avons perdu nos plus belles entreprises et nos emplois et qu'en plus, ils veulent nous faire croire que c'est à cause de nous parce que nous coûtons trop cher, je n'ai plus les mots pour rester correcte.

Publié : 09 déc. 2006
par tristesir
Segolene Royale decouvre aujourdhui les problemes que creent l'independance de la BCE vis à vis du pouvoir politique ,mais elle a voté OUI au referendum en 2005 qui ne remettait pas du tout en cause cette independance.

Sa tirade sur la BCE n'est pour moi qu une simple posture, elle sait tres bien qu'à moins de sortir des instances europeennes la France n a aucun pouvoir pour changer ce fait.

Peut être un appel du pied à une partie de l extreme gauche et à certains souverainistes. Ratisser large (ce que d aucuns appellent <<rassembler>>) est un imperatif pour gagner les elections.