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Rappels sur les CDD

Publié : 21 mai 2011
par superuser
L'inaptitude, nouveau motif de rupture d'un CDD

Le contrat à durée déterminée (CDD), très encadré par la loi, ne peut être rompu avant son terme que dans des cas limitativement énumérés par le Code du travail : faute grave de l’une des parties, force majeure, commun accord des parties ou embauche du salarié sous CDI.

La loi de «simplification et d’amélioration du droit», publiée au Journal Officiel le 18 mai 2011, crée un nouveau cas autorisé de rupture anticipée d’un CDD : l’inaptitude du salarié.

Jusqu’à cette loi, en cas d’inaptitude du salarié en CDD d'origine non professionnelle, l'employeur devait chercher à reclasser le salarié. En cas d’impossibilité de reclassement, il ne pouvait pas se séparer du salarié du fait de son inaptitude. En pratique, le salarié restait dans l'effectif jusqu'à la fin du CDD sans percevoir son salaire.

Dorénavant, lorsque le médecin du travail a reconnu le salarié en CDD inapte, l’employeur est autorisé, si le reclassement de ce dernier est impossible, à rompre le contrat avant son terme pour inaptitude.

Ainsi, à compter de la date de l'examen médical constatant l'inaptitude, l'employeur a un mois pour reclasser le salarié ou, en cas d'impossibilité de reclassement, rompre le CDD. À défaut, il devra reprendre le versement de la rémunération du salarié.

De plus, en cas de rupture anticipée pour inaptitude, le salarié aura droit à une indemnité spécifique de rupture, au moins égale à l’indemnité légale de licenciement en cas d’inaptitude d’origine non professionnelle, et au double de l’indemnité légale de licenciement en cas d’inaptitude d’origine professionnelle. Cette indemnité spécifique sera due sans condition d’ancienneté et se cumulera avec l’indemnité de précarité. En effet, la rupture anticipée du contrat en cas d'inaptitude ne figure pas dans la liste des cas d'exonérations du versement de l'indemnité de précarité.

Les nouvelles dispositions en matière de rupture anticipée de CDD s’appliquent aux salariés dont l'inaptitude a été constatée par le médecin du travail à compter du 19 mai 2011.

http://www.infotravail.com/actualites/m ... ,1899.html

Re: L'inaptitude, nouveau motif de rupture d'un CDD

Publié : 21 mai 2011
par jolicoeur
ET comme la médecine du travail sera sous la responsabilité du medef... :mrgreen:

C'est tout vu...

Re: L'inaptitude, nouveau motif de rupture d'un CDD

Publié : 21 mai 2011
par Invité
En pratique, le salarié restait dans l'effectif jusqu'à la fin du CDD sans percevoir son salaire.
Je ne comprends pas : le seul intérêt était qu'il avait plus de jours d'affiliation. Mais sans salaire...
Désormais, s'il y a rupture anticipée du CDD, pour inaptitude, il y a aussi versement de l'indemnité de rupture et de la prime de précarité.
Ça me paraît mieux maintenant pour le salarié, ou alors je n'ai rien compris ?

Re: L'inaptitude, nouveau motif de rupture d'un CDD

Publié : 21 mai 2011
par eths62
assez d'accord avec serabeth

Rappel sur les CDD

Publié : 23 mai 2011
par superuser
L1242-1 du Code du Travail
Un contrat de travail à durée déterminée, quel que soit son motif, ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise.

Par exemple, mardi 24 mai, une ex CDD d'un Pôle Emploi de Marseille poursuit l'organisme au tribunal des Prud'hommes en s'appuyant sur cet article. Elle travaillait à Pôle Emploi sur une plate forme téléphonique, et ce sont en tout 7 personnes en CDD qui poursuivent Pôle Emploi à Marseille, car le travail effectué sur ces plateformes téléphoniques correspond effectivement à une activité normale et permanente, puisque, jusqu'à preuve du contraire, Pôle Emploi n'a pas décidé de supprimer le 3949 ni à Marseille, ni ailleurs...

En octobre 2009 pourtant la propagande allait bon train : avec la démagogie qu'on lui connaît, un certain Laurent Wauquiez volait au secours des précaires de Pôle Emploi :

Les CDD sur les plates-formes téléphoniques de Pôle emploi seront recrutés en CDI
«Les agents recrutés pour six mois cet été en CDD sur les plates-formes téléphoniques seront embauchés en CDI», indique Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi, le jeudi 15 octobre 2009. Il s'exprimait aux côtés de la ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi, Christine Lagarde, lors d'une visite du centre d'appels de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) où 110 télé-opérateurs assurent les inscriptions et les réinscriptions des demandeurs d'emplois, la prise et la gestion des rendez-vous dans le cadre du suivi mensuel personnalisé. Laurent Wauquiez assure que les plates-formes téléphoniques régionales de Pôle emploi, mises en place à l'été 2009 pour faire face à l'augmentation du nombre d'inscriptions des demandeurs d'emploi (AEF n° 118868 ), seront «maintenues et élargies». Le secrétaire d'État ne donne pas de précision concernant le budget nécessaire à la pérennisation du dispositif.

L'exemple de Pôle Emploi n'est pas unique : sur ce point, La Poste est encore plus célèbre !

L'article L1242-1 du Code du Travail est valable pour tous les types de CDD, contrats aidés compris.

Treize CDD d'affilée, c'est bientôt possible

Publié : 27 janv. 2012
par superuser
L'Union européenne démantèle le statut du contrat à durée déterminée

Statuant sur le cas d’une salariée allemande qui a enchainé treize CDD en 11 ans en remplacement de CDI en congés, la Cour européenne de justice (CEJ) vient d’autoriser la répétition du contrat à durée déterminée tant que l’employeur justifie un besoin de remplacement. Salariés malades ou en congés maternité peuvent ainsi être remplacés par un employé qui cumulera les contrats de courte durée.

Ce que ça change pour le droit français

Dans l’Hexagone, les contrats de remplacement peuvent déjà s’enchaîner autant de fois qu’il y a d’absences, mais cette décision devrait adoucir la jurisprudence de la Cour de cassation. La loi est aujourd’hui stricte puisque ces contrats temporaires ne doivent être qu’une exception, justifiée par un surcroît d’activité ou l’absence d’un employé titulaire. Un CDD en France ne peut être renouvelé qu’une fois, dans la limite de 18 mois. La succession des CDD pour un même poste doit respecter un intervalle.

L’abus intervient lorsqu’un CDD est utilisé pour un poste durable et permanent. C’est sur ce point précis que la jurisprudence pourrait bifurquer. Une décision de 1996 avait en effet requalifié en CDI la succession de 94 CDD en quatre ans d’un employé.

Pour certains observateurs français, la décision de la CEJ ne fait que confirmer ce qui se passe chez nous, le recours au CDD étant déjà très fréquent. La tendance ne fera que se renforcer.

http://www.20minutes.fr/economie/868348 ... e-possible

:mrgreen:

CDD illimités

Publié : 27 janv. 2012
par superuser

Re: Rappels sur les CDD

Publié : 27 janv. 2012
par maguy
Ce qui n'est pas dit sur cet article, est la durée et la fréquence des CDD.

Par exemple Serabeth qui doit travailler souvent pour le même employeur (enfin je suppose) a sans doute additionné pas mal de CDD en quelques années. Le tout est de savoir s'ils étaient successifs ou pas.

Il faut respecter un certain délai entre 2 CDD que je sache.

Re: Rappels sur les CDD

Publié : 27 janv. 2012
par Invité
Je travaille en intérim. L'agence peut parfaitement me faire 5 ou 6 contrats à la suite ; l'affectation du poste écrite sur le contrat change, alors que je fais exactement le même boulot, exactement à la même place.
L'agro-alimentaire fonctionne par promotions. Moi j'estime que quand une boîte fabrique un produit à plein rendement pendant 3 semaines par mois, il faudrait parler d'activité normale pendant 3 semaines, et d'activité réduite pendant une semaine.
Or l'agence d'intérim considère que chaque promotion est "une augmentation temporaire d'activité". En total accord avec les usines évidemment.
J'ai déjà eu l'occasion de l'écrire ici : les agences d'intérim se fichent complètement du Droit du Travail.

Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? il n'y a strictement pas d'autre boulot dans le coin.

Vous êtes en CDD ? Relisez votre contrat...

Publié : 31 janv. 2012
par Mentor
CDD : Il faut un motif précis !

Avis aux accros du CCD : reprenez vite la lecture de vos contrats, et si le motif n’est pas assez précis, collez vite votre ex-employeur devant le Conseil de Prud’hommes. La Cour de cassation vous ouvre la voie (Chambre sociale, 19 janvier 2012, n° 10-15756).

Nicolas a été engagé à compter du 1er juin 2006 en qualité de « responsable projet », dans le cadre d'un contrat à durée déterminée de six mois, renouvelable une fois, conclu « pour faire face à une mission ponctuelle ». Un avenant de renouvellement a été signé pour la période du 1er décembre 2006 au 31 mars 2007, date à laquelle les relations contractuelles ont pris fin.

Nicolas expliquait qu’il avait pour mission d'assurer le gardiennage des locaux et la réception des matériels et des marchandises nécessaires à l'exploitation du site et non pas d'assurer l'ouverture d'un magasin puisqu'aucune exploitation n'avait commencé avant avril 2007. L’employeur soutenait pile l’inverse.

Nicolas a alors saisi le Conseil de Prud’hommes, estimant que le motif du recours au contrat de travail à durée déterminé (CDD) était équivoque. Il demandait d’une part que le contrat soit requalifié en contrat de travail à durée indéterminée (CDI) et d’autre part qu’il en soit tiré les conséquences s’agissant de la rupture : il ne s’agissait pas d’une fin de CDD, mais d’un licenciement, et comme ce licenciement avait été prononcé sans procédure et sans lettre de motivation, il était abusif, et ouvrait droit au paiement d'indemnités de rupture.

La cour d’appel a rejeté les demandes de Nicolas, retenant que le contrat mettait bien l'accent sur « le projet » dont il était chargé d'assurer la mise en œuvre, hors toute exploitation, et qu'il s'agissait là d'une tâche non durable, ne relevant pas de l'activité normale de l'entreprise.

Mais Nicolas ne s’est pas laissé impressionné et à saisi la Cour de cassation. Et celle-ci lui donne raison, mais en se plaçant sur un autre terrain. La Cour ne cherche pas à savoir si oui ou non, l’activité de Nicolas était bien liée à ce « projet ». Elle reprend le problème par ordre, et s’intéresse d’abord à la rédaction du CDD.

Selon l'article L. 1242-12 du Code du travail, le CDD est établi par écrit et doit comporter la définition précise de son motif. L’idée est que le CDD doit rester une exception, et que l’employeur doit préciser pourquoi il recourt au CDD et non au modèle de droit commun, qui est le CDI.

Or, pour la Cour de cassation, l'indication selon laquelle le contrat est conclu « pour faire face à une mission ponctuelle » ne constitue pas l'énonciation d'un motif précis. Donc, le CDD est requalifié en CDI, et la fin de contrat devient un licenciement abusif. Voyez caisse.

Il vous reste juste à relire les motifs de vos CDD, et vous pouvez saisir le Conseil le prudhommes pour tous les contrats signés au cours des cinq dernières années.
Source : 20minutes.fr

Face à le recrudescence du recours au CDD dans 99% des rares emplois qui s'ouvrent, il est peut être temps de donner un coup de pied collectif dans cette fourmilière de pratiques illégales (dans un grand nombre de cas). D'autant plus que, faute de ressources face au chômage grandissant, c'est un moyen légal (qui n'est que justice !) de récupérer un dû ! Lorsque Pôle Emploi ou la CAF se trompe, l'un comme l'autre sait vous harceler pour récupérer le trop perçu...

A vos contrats CDD jusqu'à 5 ans en arrière... :wink:

Re: Vous êtes en CDD ? Relisez votre contrat...

Publié : 31 janv. 2012
par superuser
20 Minutes a écrit :Avis aux accros du CCD : reprenez vite la lecture de vos contrats
Comme si les salariés en CDD étaient accros à ce type de contrats...
C'est plutôt les employeurs qui le sont devenus !!! :twisted:
Encore une maladresse de journaliste ? :roll:

97 cdd depuis octobre 2009

Publié : 14 févr. 2012
par petiteplume57
bonjour et merci pour vos réponses
voici ma question: depuis octobre 2009 je fais des cdd dans une entreprise, je passe directement par l'entreprise pour ces cdd et non par une agence interim.
depuis octobre 2009 j'en suis à 97cdd pour remplacement de salarié absent ou malade ou en congés quand je fais ces remplacements je suis toujours au même poste.
mes contrats sont en bon et du forme tout y est noté là y'a pas de soucis.
Mes cdd sont de durée variable ça va de 4h ou 7h ou 25H OU 11H etc etc c'est toujours très variable il m'est déjà arrivé de faire 11h par jour et là on m'a fait 2 contrats (et je sais qu'ils on le droit) alors voici ma question depuis octobre 2009 on t'il quand même le droit de me faire que des cdd??? j'en suis quand même à 97 et je suis déjà dans la précarité et là ils reprennent une autre cdd pour remplacer aussi les mêmes personnes donc ils m'enfoncent un eu plus dans la précarités car j'aurai moins de travail.. je vais vous dire c'est une entreprise qui fonctionne pas mal en cdd et je sais qu'ils on déjà eu des soucis avec certains de leurs employés . voilà que pouvez vous me dire à cela les cdd ne sont jamais à la même cadence.. je vous remercie beaucoup de vos réponses

merci

Re: 97 cdd depuis octobre 200

Publié : 14 févr. 2012
par mallo83440
Si vous faites plusieurs CDD remplaçant la même personne sur son poste de travail et si vous faites toujours toujours la même chose (fiches de postes en preuve) alors cela peut être reconnu CDI ...
Je suis en plein dedans puisque ce matin j'ai reçu le recommandé des PH :lol: :lol: :lol:

Re: 97 cdd depuis octobre 200

Publié : 14 févr. 2012
par petiteplume57
oui je remplace toujours les mêmes personnes et je suis toujours au même poste mais convertir un cdd en cdi ne doit pas êtes simple devant un tribunal et je sais que sur les contrats que j'ai tout est en bonne et du forme.

merci pour votre réponse

Re: 97 cdd depuis octobre 2009

Publié : 14 févr. 2012
par superuser
Il faut d'abord aller voir un syndicat pour expertise, puis porter l'affaire aux Prud'hommes. Ça peut rapporter gros.