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Désespérée…

Publié : 24 nov. 2006
par Yves
Un message adressé à la rédaction par Stéphanie (reposté ici par Yves).

Stéphanie écrit :

Bonjour,

Je m'adresse à vous car je touche le fond, je vis seule avec mes 3 enfants, je suis au RMI depuis sept 06, et l'on me verse que 60.41?, c'est tout ce que je peux prétendre car je perçois une pension alimentaire de 350? euros pour les enfants, donc je dois vivre par mois avec 880?, et des dettes qui s'accumulent.

Pouvez-vous m'aider, malgré tous les envois de candidatures pour un travail, je n'ai jamais aucune réponse, positive ou négative.

Je me demande parfois si en finir avec la vie serait pas une solution.
Dans l'attente d'un mot gentil, je vous en remercie par avance.

Stéphanie

Tenir…

Publié : 24 nov. 2006
par Yves
Bonjour,

Nous avons bien reçu votre message désespéré qui nous va droit au cœur.

Malheureusement, nous sommes bien impuissants vis-à-vis de votre situation (pas de solutions concrètes à vous proposer. Nous sommes nous-mêmes en situation de précarité même si notre sort semble plus enviable que le vôtre).

Notre seul (petit) conseil :

Ne restez pas seule. Où habitez-vous ? Tentez de vous rapprocher d'un cercle de solidarité près de chez vous (association, groupes de discussions…).

En attendant, je mets votre message - sous couvert d'anonymat évidemment - sur un forum de notre site ("Exprimez-vous", sujet "Désespérée…").

Nos lectrices et lecteurs sont généralement de bon conseil.

C'est un début.

Courage et @bientôt

Yves - Un animateur du site

Publié : 24 nov. 2006
par St-Dumortier
Bonjour,

Sûr que si la solution miracle existait ....

Première chose à se dire c'est que l'on est pas seul dans cette situation et que d'autres s'en sortent ou s'en sont sorti.
Donc que la situation n'est pas forcément désespérée.
(Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas désespérante).

Je pense qu'il faudrait dans un premier temps s'attaquer aux dettes et notement celles qui produisent des intérêts. (Dossier de surendettement ?)

Ensuite se poser la question de l'emploi.
Stéphanie semble considérer que l'emploi pourrait la sortir de l'impasse.
A mon sens cela dépend fortement des prétentions qu'elle puisse avoir en matière de salaire.
Si c'est pour travailler au SMIC, il me parait illusoire de penser emploi comme solution à une vie meilleure.

Avec trois enfants, il faut déjà un sacré salaire pour compenser l'absence du seul adulte responsable.
Et même quand les enfants auront l'âge de l'autonomie, plus que jamais une présence affective leur sera nécessaire, et tout autant que la présence d'une "autorité" au foyer.

Répondre à cette question :
que m'apporterait exactement le fait de trouver un emploi ?, c'est déjà évacuer un sacré pan du problème.

Publié : 25 nov. 2006
par tristesir
Pour Stephanie:

Je n'ai hélas pas de solutions miracles à te donner :(
Je ne peux que t'encourager aussi à ne pas rester isolée.

Bon courage dans ton combat.

Désespérée…

Publié : 26 nov. 2006
par Rose
je dois vivre par mois avec 880?, et des dettes qui s'accumulent.
Il y a des gens quelque part qui ont décidé qu'on pouvait vivre avec 3 enfants et 880 euros par mois. Qui peut alerter ces gens-là pour qu'ils réalisent que c'est INDECENT ?

Qui ? Mais vous et moi, et tous les citoyens, dans 5 mois...

Ceci dit Dumortier a raison : la priorité est de ne pas laisser les dettes s'accumuler. Faites-vous aider pour gérer votre budget. Une assistante sociale peut vous orienter vers les professionnels qui vous conseilleront et vous aideront dans vos démarches, commission de surendettement ou autre.
malgré tous les envois de candidatures pour un travail, je n'ai jamais aucune réponse, positive ou négative.


Là encore je rejoins Dumortier. Financièrement il n'est pas sûr qu'avec un SMIC vous vous en tirerez mieux (perte de certaines aides, contraintes de garde d'enfant, de disponibilité, de mobilité...) sans compter l'extraordinaire difficulté de mener seule de front une vie professionnelle et l'éducation de 3 enfants.

Cependant, si vous souhaitez travailler pour des raisons autres que financières (besoin de statut, de reconnaissance, de réalisation), ne vous épuisez pas en candidatures tout azimuth qui sapent le moral et la confiance en soi.

Faites-vous aider. Vous avez un référent RMI, un autre peut-être à l'ANPE. Demandez à faire un stage rémunéré de mobilisation pour l'emploi (Conseil Régional ou AFPA). Vous pouvez y trouver quelque avantage :
- une rémunération de quelque 660 euros (tarifs du CNASEA pour les parents élevant seuls un ou des enfants)+ pension alimentaire + allocations familiales, ce sera mieux pendant quelques mois
- une (re)mise en situation de "travail"
- l'occasion de réfléchir sur vos objectifs professionnels, d'évaluer vos compétences, de faire émerger un projet réaliste
- une façon d'être moins seule.

Il n'y a souvent pas "une" solution, mais des petits bouts de morceaux de solutions porteurs de petits bouts de morceaux d'espoir.

Bises et courage

Rose

Publié : 26 nov. 2006
par poussin006
j'avais pas trop regardé cette file :oops:

je rejoins l'avis sur les finances.

certes, ce n'est pas drole, mais faut tout examiner à la loupe
les rentrées d'argent, les sorties.
faire des choix s'il y a quelques trucs "superflus" dans la colonne sorties, bien qu'avec un budget de ce genre, souvent il n'y a plus rien à virer, on est dans l'incompressible.
je connais, je l'ai fait pour ma compagne après l'avoir renfloué à 3 reprises. et son budget est déficitaire de 106 euros/mois avant de commencer à penser à manger... satanés loyer, assurances, edf...
mais la bouffe, les téléphones, les frais de recherche d'emploi ou encore de mobilité, c'est moi qui finance...

ensuite, comme dit plus haut, aller demander de l'aide à la CAF. en principe il y a un service exprès : ce sont des assistantes sociales qui sont formées à la gestion budgétaire. elles sont sollicités par les plus démunis, leur établisent un budget "qui tient la route". souvent leurs relations avec différents organismes et autres font qu'une situation individuelle bloquée peut trouver une solution (une renégociation de crédit aboutit mieux si c'est la caf qui demande que le débiteur). La solution du surrendettement est valable, son avantage est de geler les dettes, d'effacer les intérêts de retard accumulés, voire d'effacer les dettes purement et simplement. c'est pas drôle, mais ca permet à certains de repartir dans la vie sur de bonnes bases.

Recherche un emploi, c'est honorable et à contre-courant des paroles de nos gouvernants.
Mais est-ce que ca vaut le coup ?
car entre la perte à terme du rmi, la diminution de l'allocation logement, la partie résiduelle des frais de garde si les enfants sont petits, je ne suis pas certain que le bénéfice financier ne soit pas un déficit caché...
sans parler des frais liés à la rprise d'emploi : transports, repas...

Stéphanie nous parle de pension alimentaire de 350 euros. Le monsieur travaille il ? quel sont ses revenus, ses charges ?
la justice prévoit une procédure pour reévaluer les pensions.
Suffit de demander. LEs relations avec son ex sont-elles pacifiées ? peut être qu'il peut faire un geste temporaire, ce sont ses mouflets aussi...
A moins qu'il n'ait fait comme le futur-ex de ma compagne, organiser son "insolvabilité" pour n'avoir qu'une petite pension à payer...
c'est dégueulasse mais classique...

Je dirais à Stéphanie de garder espoir, de prioriser les problèmes car attaquer tout azimuth est une perte d'énergie considérable, sans parler des errements et égarements.

1 - résoudre le problème des dettes qui génèrent des intérêts qui font boule de neige. voir assistante sociale, banque de france
2 - voir au centre médico-social dont elle dépend : le conseil général a des crédits de "secours" et n'hésite pas à envoyer un chèque pour l'alimentaire ou les factures "qui craignent". Pour EDF il y a le fonds social (assistante sociale encore) : ca mensualise automatiquement et ca paie la régul annuelle.
3 - demander un accompagnement anpe si vraiment elle veut bosser. Il y aura un bilan de compétences, une orientation et pourquoi pas une formation. J'ai trouvé par ce biais une formation à distance, ce qui me convient. je n'avai jamais entendu parler de cet organisme spécialisé dans mon domaine.
4 - garder espoir. quand on coule, faut attendre d'être au fond . un bon coup de talon et hop on remonte à la surface 8)

Et qu'elle n'hésite pas à venir fréquenter les forums pour peut être détailler les problèmes un par un, c'est toujours plus solutionnable que tout en vrac...

Et du courage, car il en faut !

Désespérée…

Publié : 26 nov. 2006
par dblosse
Bonjour,
Yves a écrit :Un message adressé à la rédaction par Stéphanie (reposté ici par Yves).

Stéphanie écrit :

Je me demande parfois si en finir avec la vie serait pas une solution.

Stéphanie
Quand je vois ce genre de phrase, je reste très prudent et évite de donner des conseils.

Par contre, je ne peux pas m'empêcher de rapprocher ta vie de la vie que j'ai eue. Sans trop aller dans les détails, ma mère a eu également la lourde tâche d'élever ses 3 enfants avec un minima social et très peu d'aide de la part de mon père et celui de ma dernière soeur, ni même de personne d'autre d'ailleurs.

Aujourd'hui, je me rends compte de toutes les difficultés auxquelles elle a du faire face et je salue son courage chaque fois que je pense à elle.

Malgré ce manque d'argent, que nous n'avons que très peu ressenti en fait nous ses enfants, elle nous a toujours donné le maximum qu'elle pouvait, aujourd'hui ma mère peut être fière d'elle. Nous sommes tous grands, autonomes et depuis très jeune tous, on est une famille très unie, l'argent n'a jamais été un problème chez nous et ne le sera jamais. Nous sommes solidaires.

La seule chose que tes enfants pourraient un jour te reprocher, puisque j'imagine que tu ne vies que pour eux actuellement, serait de partir de cette façon qui n'est une solution pour personne. Tes enfants t'aimeront toujours du moment que tu est la pour eux même sans argent.

David

Publié : 26 nov. 2006
par victorine83
Excellente réponse de Poussin, tout est dit et les conseils sont très adaptés à la situation de Stéphanie.

Ce qui est profondémment injuste dans cette situation, c'est que Stéphanie perd le bénéfice de ses pensions alimentaires en étant au RMI puisqu'elle ne perçoit plus qu'un différentiel (60 €) alors que l'ASS lui permettrait de percevoir cette allocation + ses pensions alimentaires (c'est mon cas et j'avais déjà évoqué cette injustice).

Pour le problème des dettes qui s'accumulent par manque de moyens (loyers et factures impayés), c'est une longue descente en enfer et il m'a fallu 15 ans pour me remettre à jour car je ne voulais pas être bloquée au niveau de la Banque de France.

Je voudrais dire à Stéphanie que je suis de tout coeur avec elle car j'ai connu cette situation et je sais à quel point on peut être désespérée. J'avais aussi pensé à me supprimer avec mes enfants mais sois courageuse et cherche l'aide dont tu as besoin pour t'aider à surmonter ta situation et surtout dis-toi que tes enfants ont besoin de toi.

N'hésite pas à venir nous parler si tu en as besoin...

Courage !