monique24 a écrit :J'ai une amie qui est une infirmière très dévouée, elle travaille théoriquement à 80% de temps par choix perso...dans la réalité, elle a un crédit de 600 heures supplémentaires qui ne lui seront jamais payées -y'a pas de budget-, quant à la récup'- y'a pas de budget non plus. Elle fait partie de celles qui préfèrent partir plus tôt, elle gagne environ 1800 euros net avec plus de 20 ans d'ancienneté et n'en peut plus d'être toujours fatiguée, usée avant l'heure.
Les cadres hospitaliers savent comment jouer de la conscience professionnelle de leur personnel. Et puis un jour, ils n'auront plus ni infirmière ni aide-soignante, ça va le faire comme chez les travailleurs sociaux, ils auront des commerciaux qui bosseront à la seule fin de rentabiliser les établissements de soins.
Quand j'ai quitté la fonction publique hospitaliere en 1993, à la naissance de mon fils, c'etait dejà le sous effectif permanent et les jours de recuperation , impossible à recuperer ou alors dans des conditions kafkaienne!A l'epoque, au 4 ° echelon, je gagnais à peine 1100 € (7500 FR de l'epoque)et en surajoutant des primes de nuit , de week-end , des jours feriés etc....
Si les infirmières qui ont des enfants, et une vie de famille finissent aussi par demissionner , c'est du bien sur aux horaires incompatibles avec la vie de famille , mais aussi pour les conditions salariales!
Calculez: vous enlevez les frais de nounous ( en province, tous les hopitaux n'ont pas une crèche pour le personnel!) et, à conditions d'avoir une nounou qui accepte que vous recuperiez votre marmot à 23 h le soir , ou que vous la derangiez en plein dimanche midi pour le poser avant d'aller à l'hopital! Sans comptez les jours, où vous etes rappellez sur vos congés , ou en pleine nuit ( vers 22H) parce qu'il y a personne à la relève!Sans comptez non plus qu'avec un salaire de misère, il est clair qu'en region parisienne et dans certaines metropoles , vous n'avez pas de logement et vous vous logez en foyer!
Resultats, le stress à l'hopital , les medecins toujours en train de "gueuler" sur les infirmières, la surveillante acariatre.......
Et les kilomètres en essence , c'est tarrifer aussi ( et à mon epoque l'essence n'etait pas à 2 € le litre)et avec le regroupement des hopitaux et la fermeture des hopitaux de proximité, les filles vont elles accepter de faire 150 km en pleine nuit, l'hiver sous la neige à 22H le soir.....pour quelques Kopecs sous payés.
Je n'ai jamais regrettéé ma demission, meme si les minimas sociaux , ce n'est pas le Perou!
J'etais là,, au moins quand mon fils rentrait de l'ecole, et le dimanche je pouvais l'accompagner aux matchs de Baskett....
La durée de vie de service d'une jeune diplomée est en moyenne de 10 ans! Ce qui explique surement le Turn Over et le recrutement permanent....
(Après, pas suffisamment masochiste, j'ai choisi le Social

Question salaire, c'est pas mieux.....)
Juste un rajout, pour signaler que quelque soit les gouvernements en place, cela leur plairait bien de revenir aux temps des "bonnes soeurs missionnaires" nouries et logées. Parce qu'entre un "Miterrand" socialiste qui envoie les CRS taper sur les infirmières revendiquant des effectifs et un meilleur salaire et NS prèts à "supprimer" personnel et malades qui coutent trop chers, bientot les gens reviendront au temps du rebouteux du village.....