Des infos de Thierry F.
Publié : 18 oct. 2006
Thierry F. accorde une interview à "20 minutes", à visage presque découvert (son livre lui couvre le visage jusqu'au nez, mais on peut voir ses yeux/lunettes et sa coupe de cheveux). À en croire cette interview, le "personnage" a l'air plus sympathique que l'image qu'en avait donné "Le Point".
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Thierry F. : «Je suis un profiteur, pas un fraudeur»
20 Minutes | édition du 18.10.06
Auteur de "Moi, Thierry F., chômeur professionnel" (Albin Michel).
• A 44 ans, vous comptabilisez trente et un mois de travail et plus de vingt et une années de chômage indemnisé. Pourquoi rendre votre histoire publique ?
Un soir, à la télé, il y avait un garçon qui racontait que, grâce au RMI, il avait pris six mois de vacances. J'ai pensé : « Moi, ça ne fait pas six mois, mais vingt et un ans. » Je respecte les lois, et j'ai réussi à vivre vingt et un ans de l'ASS [allocation spécifique de solidarité] et des aides qui y sont associées. Je profite d'un système que je déplore : la majorité des chômeurs veut vraiment se réinsérer. On les aiderait davantage en surveillant mieux les fraudeurs.
• Beaucoup trouvent votre comportement malhonnête...
Je n'ai aucun sentiment de culpabilité. J'ai vécu dans la légalité. Je suis un profiteur, pas un fraudeur. J'ai seulement profité des droits qui m'étaient offerts.
• Comment arrive-t-on à vivre avec 600 euros par mois ?
C'est une philosophie de vie. Je suis célibataire, sans enfants, et je vis en province. Je ne pourrais pas faire ça à Paris. J'ai aussi une famille et des amis très présents. Mais je leur demande peu, et jamais d'argent. Je leur rends service, j'ai du temps.
• Comment êtes-vous parvenu à passer pour quelqu'un qui cherchait du travail sans jamais réussir à en trouver ?
Tous les six mois, il me faut présenter à l'ANPE les lettres de refus des employeurs auxquels j'ai adressé une candidature. Mais personne ne vérifie mes lettres de motivation et mes CV. J'en ai deux : un que je montre à l'ANPE, et un autre, très mauvais, que je réserve aux employeurs.
• Pourquoi refusez-vous de travailler ?
Au début, je voulais avoir des horaires libres, travailler quand bon me semble. Je n'aime pas la hiérarchie. Mais au bout d'un moment, vivre de l'ASS le plus longtemps possible est devenu un défi, un jeu.
Recueilli par Marie-Colombe Afota
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Thierry F. : «Je suis un profiteur, pas un fraudeur»
20 Minutes | édition du 18.10.06
Auteur de "Moi, Thierry F., chômeur professionnel" (Albin Michel).
• A 44 ans, vous comptabilisez trente et un mois de travail et plus de vingt et une années de chômage indemnisé. Pourquoi rendre votre histoire publique ?
Un soir, à la télé, il y avait un garçon qui racontait que, grâce au RMI, il avait pris six mois de vacances. J'ai pensé : « Moi, ça ne fait pas six mois, mais vingt et un ans. » Je respecte les lois, et j'ai réussi à vivre vingt et un ans de l'ASS [allocation spécifique de solidarité] et des aides qui y sont associées. Je profite d'un système que je déplore : la majorité des chômeurs veut vraiment se réinsérer. On les aiderait davantage en surveillant mieux les fraudeurs.
• Beaucoup trouvent votre comportement malhonnête...
Je n'ai aucun sentiment de culpabilité. J'ai vécu dans la légalité. Je suis un profiteur, pas un fraudeur. J'ai seulement profité des droits qui m'étaient offerts.
• Comment arrive-t-on à vivre avec 600 euros par mois ?
C'est une philosophie de vie. Je suis célibataire, sans enfants, et je vis en province. Je ne pourrais pas faire ça à Paris. J'ai aussi une famille et des amis très présents. Mais je leur demande peu, et jamais d'argent. Je leur rends service, j'ai du temps.
• Comment êtes-vous parvenu à passer pour quelqu'un qui cherchait du travail sans jamais réussir à en trouver ?
Tous les six mois, il me faut présenter à l'ANPE les lettres de refus des employeurs auxquels j'ai adressé une candidature. Mais personne ne vérifie mes lettres de motivation et mes CV. J'en ai deux : un que je montre à l'ANPE, et un autre, très mauvais, que je réserve aux employeurs.
• Pourquoi refusez-vous de travailler ?
Au début, je voulais avoir des horaires libres, travailler quand bon me semble. Je n'aime pas la hiérarchie. Mais au bout d'un moment, vivre de l'ASS le plus longtemps possible est devenu un défi, un jeu.
Recueilli par Marie-Colombe Afota