2010, annus horribilis pour le chômage
Publié : 26 janv. 2011
Le nombre de demandeurs d'emploi a progressé entre 27100 et 32600 en décembre et atteint des niveaux inégalés depuis plus de dix ans.
Nicolas Sarkozy s'était peut-être un peu trop avancé le 25 janvier 2010 lorsqu'il avait affirmé, en direct à la télévision, que les Français verraient «reculer le chômage dans les semaines et les mois qui viennent.» Le chef de l'État se basait alors sur les bons chiffres du nombre de chômeurs, rendus publics deux jours après, du mois de décembre 2009. Un an plus tard, à un jour près, c'est la douche froide ! Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi n'aura au final reculé qu'une seule fois (en octobre) sur douze mois dans les deux catégories de référence. Et 2010 restera dans les annales comme l'une des pires années que la France aura connue en matière de chômage, en renouant avec des niveaux non atteints au cours de la précédente décennie. Au 31 décembre dernier, l'Hexagone comptait entre 2,72 et 4,05 millions de chômeurs, soit entre 80.100 et 202.500 demandeurs d'emploi de plus qu'un an plus tôt.
Les données de décembre 2010, publiées hier soir par le ministère de l'Emploi, ne poussent de surcroît guère à l'optimisme quant à la suite. Avec des progressions du nombre des demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi de 27.100 en catégorie A et de 32.600 en ABC (inclus les chômeurs ayant travaillé plus ou moins de 78 heures dans le mois), décembre est au final l'un des plus mauvais mois de l'année.
Jeunes et seniors
Les jeunes et les seniors payent le plus lourd tribut avec une hausse mensuelle qui dépasse 1%. Pour les plus de 50 ans, l'augmentation sur douze mois est supérieure à 16%, qu'elle que soit la catégorie. Quant au nombre de chômeurs de longue durée, il poursuit sa lente et inexorable envolée : +18,1% en douze mois pour les sans-emploi depuis plus de trois ans et +38,5% pour ceux qui comptent un an de chômage de moins. Même constat pour les offres d'emploi collectées par Pôle emploi qui chutent de 3% en décembre (mais restent stables sur un an) et celles satisfaites qui reculent de 2,5% sur un mois (et de 2,1% en douze mois).
Quant aux motifs d'entrées à Pôle emploi, les inscriptions pour fin de contrat à durée déterminée ou de mission d'intérim finissent 2010 à la hausse, de 5,8% et 2,5%, soit l'inverse de la tendance enregistrée en milieu d'année. Seule bonne nouvelle : les entrées après un licenciement économique ont reculé de près de 20% sur un an.
Xavier Bertrand, le nouveau ministre de l'Emploi - qui a passé une partie de l'après-midi au téléphone avec les préfets de région pour les mobiliser -, avait commencé hier à préparer les esprits, probablement informé des mauvais chiffres de décembre. «Nous savons forcément que l'année 2010 n'aura pas été la bonne année que les Français attendaient en matière d'emploi», a-t-il prédit, estimant toutefois que «c'est sur l'année 2011 que nous serons jugés». Et le ministre de promettre, dans la foulée, des mesures « d'ici deux mois » pour l'emploi des jeunes et de rappeler que les chômeurs de longue durée restait une priorité pour le gouvernement. «On ne peut pas laisser les personnes sombrer doucement mais inévitablement dans l'exclusion», a convenu Xavier Bertrand qui entend annoncer prochainement des initiatives avec Pôle emploi pour favoriser «l'entrée en formation» et «le suivi particulier des demandeurs d'emploi de longue durée».
http://www.lefigaro.fr/emploi/2011/01/2 ... homage.php
Nicolas Sarkozy s'était peut-être un peu trop avancé le 25 janvier 2010 lorsqu'il avait affirmé, en direct à la télévision, que les Français verraient «reculer le chômage dans les semaines et les mois qui viennent.» Le chef de l'État se basait alors sur les bons chiffres du nombre de chômeurs, rendus publics deux jours après, du mois de décembre 2009. Un an plus tard, à un jour près, c'est la douche froide ! Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi n'aura au final reculé qu'une seule fois (en octobre) sur douze mois dans les deux catégories de référence. Et 2010 restera dans les annales comme l'une des pires années que la France aura connue en matière de chômage, en renouant avec des niveaux non atteints au cours de la précédente décennie. Au 31 décembre dernier, l'Hexagone comptait entre 2,72 et 4,05 millions de chômeurs, soit entre 80.100 et 202.500 demandeurs d'emploi de plus qu'un an plus tôt.
Les données de décembre 2010, publiées hier soir par le ministère de l'Emploi, ne poussent de surcroît guère à l'optimisme quant à la suite. Avec des progressions du nombre des demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi de 27.100 en catégorie A et de 32.600 en ABC (inclus les chômeurs ayant travaillé plus ou moins de 78 heures dans le mois), décembre est au final l'un des plus mauvais mois de l'année.
Jeunes et seniors
Les jeunes et les seniors payent le plus lourd tribut avec une hausse mensuelle qui dépasse 1%. Pour les plus de 50 ans, l'augmentation sur douze mois est supérieure à 16%, qu'elle que soit la catégorie. Quant au nombre de chômeurs de longue durée, il poursuit sa lente et inexorable envolée : +18,1% en douze mois pour les sans-emploi depuis plus de trois ans et +38,5% pour ceux qui comptent un an de chômage de moins. Même constat pour les offres d'emploi collectées par Pôle emploi qui chutent de 3% en décembre (mais restent stables sur un an) et celles satisfaites qui reculent de 2,5% sur un mois (et de 2,1% en douze mois).
Quant aux motifs d'entrées à Pôle emploi, les inscriptions pour fin de contrat à durée déterminée ou de mission d'intérim finissent 2010 à la hausse, de 5,8% et 2,5%, soit l'inverse de la tendance enregistrée en milieu d'année. Seule bonne nouvelle : les entrées après un licenciement économique ont reculé de près de 20% sur un an.
Xavier Bertrand, le nouveau ministre de l'Emploi - qui a passé une partie de l'après-midi au téléphone avec les préfets de région pour les mobiliser -, avait commencé hier à préparer les esprits, probablement informé des mauvais chiffres de décembre. «Nous savons forcément que l'année 2010 n'aura pas été la bonne année que les Français attendaient en matière d'emploi», a-t-il prédit, estimant toutefois que «c'est sur l'année 2011 que nous serons jugés». Et le ministre de promettre, dans la foulée, des mesures « d'ici deux mois » pour l'emploi des jeunes et de rappeler que les chômeurs de longue durée restait une priorité pour le gouvernement. «On ne peut pas laisser les personnes sombrer doucement mais inévitablement dans l'exclusion», a convenu Xavier Bertrand qui entend annoncer prochainement des initiatives avec Pôle emploi pour favoriser «l'entrée en formation» et «le suivi particulier des demandeurs d'emploi de longue durée».
http://www.lefigaro.fr/emploi/2011/01/2 ... homage.php